Essais ...

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P. Gosse et J. Neaulme, 1727

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Fréquemment cités

Page 268 - Les gens qui me servent, il faut que je les appelle par le nom de leurs charges ou de leur pays, car il m'est très-malaisé de retenir des noms.
Page 257 - Montaigne, et de quelques autres, a tant de charmes et tant d'éclat, qu'il éblouit l'esprit de la plupart des gens, quoique ce ne soit qu'une faible peinture et comme l'ombre de l'imagination de ces auteurs. Leurs paroles, toutes mortes qu'elles sont, ont plus de vigueur que la raison de certaines gens. Elles entrent, elles pénètrent, elles dominent dans l'âme d'une manière si impérieuse qu'elles se font obéir sans se faire entendre, et qu'on se rend à leurs ordres sans le savoir.
Page 267 - J'aime mieux un homme qui cache ses crimes avec honte, qu'un autre qui les publie avec effronterie ; et il me semble qu'on doit avoir quelque horreur de la manière cavalière et peu chrétienne dont Montaigne représente ses défauts.
Page 122 - Ces six cent en tiennent sous eus six mille, qu'ils ont eslevés en estât, ausquels ils ont fait donner, ou le gouvernement des Provinces, ou le maniement des deniers, afin qu'ils tiennent la main à leur avarice et cruauté, et qu'ils l'exécutent quand il sera temps, et facent tant de mal d'ailleurs, que ils ne puissent durer que soubs leur ombre, ny s'exempter que par leur moyen des loix et de la peine.
Page 255 - Le sot projet qu'il a de se peindre ! et cela non pas en passant et contre ses maximes, comme il arrive à tout le monde de faillir; mais par ses propres maximes, et par un dessein premier et principal.
Page 266 - C'est donc une vanité, et une vanité indiscrète et ridicule à Montaigne, de parler avantageusement de lui-même à tous moments; mais c'est une vanité encore plus extravagante à cet auteur de décrire ses défauts. Car, si l'on y prend garde, on verra qu'il ne découvre guère que les défauts dont on fait gloire dans le monde, à cause de la corruption du siècle; qu'il...
Page 261 - ... d'avoir parfaitement connu la nature et les faiblesses de l'esprit humain. Si je montre donc que Montaigne, tout cavalier qu'il est, ne laisse pas d'être aussi pédant que beaucoup d'autres, et qu'il n'a eu qu'une connaissance...
Page 124 - Il n'est pas qu'eulx mesmes ne souffrent quelquesfois de luy : mais ces perdus , ces abandonnez de Dieu et des hommes , sont contents d'endurer du mal , pour en faire , non pas à celuy qui leur en faict, mais à ceulx qui en endurent comme eulx, et qui n'en peuvent mais. Et toutesfois...
Page 265 - Si c'eft un défaut de parler fouvent de foi ', c'çfl une effronterie ou plutôt une efpece de folie que de fe louer à tous momens , comme fait Montagne ; car ce n'eft pas feulement pécher contre l'humilité chrétienne , mais c'eft encore choquer la raifon.
Page 248 - Montaigne de cette mauvaise conséquence : son dessein n'était pas de parler raisonnablement, mais de faire un amas confus de tout ce qu'on peut dire contre les hommes ; ce qui est néanmoins un vice très-contraire à la justesse de l'esprit et à la sincérité d'un homme de bien.

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