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bre de villes où les autorités locales les avai
rés en les soumettant toutefois à certains t
différentes natures. Dans quelques endro
ils étaient assimilés aux animaux les plus

Louis XIII, par une déclaration du 25
expulsa de nouveau les Juifs du royaur
dérant, dit cet acte, que les rois très-
eu en horreur toutes les nations ennen
et surtout celle des Juifs....... ordonn
dits Juifs qui se trouveront en cestuy
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tenus, sur peine de la vie et de co
leurs biens, d'en vuider et se ret
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après la publication des présente
de parlement que ez bailliages,
tres juridictions royales de nostr
très-expresses inhibitions et de
peines de la vie et confiscatio
sujets de les y recevoir, assi
eux le dit temps passé. » Ce
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Les Juifs ayant été chass Louis XIV n'eut pas à les donnance du 30 septem! sortir des colonies. Deu

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sance, des droits de péage corporels, travers, coutumes, et de tous autres droits de cette nature, pour leur personne seulement, soit que lesdits droits dépendent du domaine de notre couronne, soit qu'ils appartiennent à des villes et communautés, à des seigneurs ecclé siastiques ou laïques, ou autres personnes sans excep tion, à quelque titre que ce soit; défendons à tous receveurs, commis, ou préposés à la perception desdits droits de péage, d'en exiger aucun sur la personne des Juifs ou Juives, à peine de désobéissance, et ce nonobstant tous traités, règlements, tarifs ou pancartes contraires, auxquels nous avons dérogé et dérogeons par le présent édit, nous réservant de statuer, ainsi qu'il appartiendra, sur les indemnités qu'il y aura lieu d'accorder. » Enfin la trop longue énumération des dispositions concernant les Israélites avant la révolution de 1789 se termine par des lettres patentes du 10 juillet 1784, contenant de nombreuses mesures vexatoires à l'égard des Juifs d'Alsace. Il y est dit les Juifs d'Alsace qui n'auront pas payé le droit de protection dù au roi, ceux de réception et habitation appartenant aux seigneurs et aux villes, et la contribution aux charges des communautés seront tenus dans les trois mois de sortir de la Province, sous peine d'être poursuivis et traités comme vaga. bonds et gens sans aveu; que tout seigneur, ville ou communauté, ne pourront plus admettre à l'avenir aucun Juif étranger sous peine de 500 livres d'amende pour qui les recevra; qu'aucun Juif d'Alsace ne pourra

que

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se marier sans l'autorisation du roi, sous peine
d'expulsion, et de 3,000 livres d'amende
rabbin qui aurait fait le mariage, etc., etc.

pour le

Mais dans le cours du xvIII° siècle, un grand mouvement s'était opéré. Une pléiade de penseurs illustres avait incessamment sapé les vieux préjugés et préparé une transformation sociale. De nombreux écrits de tous genres, les uns pleins d'éloquence et de passion, les autres pleins d'esprit et de sel, avaient fait pénétrer dans tous les esprits les principes libéraux qui devaient bientôt triompher. Voltaire, infatigable à l'œuvre, avait surtout contribué à ce résultat: sa verve intarissable avait battu en brèche le fanatisme; son immense popularité avait vulgarisé les principes de la tolérance. Un progrès immense s'était accompli dans les idées. Le flot réformateur montait, montait sans cesse. Turgot, Malesherbes, Necker, étaient devenus ministres c'était l'aurore des grands jours.

Quelques années avant la révolution, Malesherbes, touché de la triste situation des Juifs, et décidé à leur rendre enfin justice, forma sous sa présidence une commission composée de délégués choisis parmi les Israélites les plus notables. Cette commission, qui comptait, entre autres membres, Furtado, LopèsDubec et Rodrigues, avait pour mission d'examiner toutes les questions relatives à l'émancipation des Juifs et de préparer le travail qui devait servir de base à la réalisation de la pensée de Malesherbes. Mais comme

il arrive le plus souvent, les choses traînèrent en longueur, et lorsque les grands événements de 1789 éclatèrent, rien n'était fait.

Il appartenait à la glorieuse Assemblée constituante, qui a régénéré la France, de rendre aux Juifs une patrie.

Ce fut un ecclésiastique, l'abbé Grégoire, qui avait déjà donné des preuves éclatantes de son esprit de justice à l'égard des Israélites, qui eut l'honneur de plaider le premier en faveur de cette sainte cause. Dans la séance du 3 août 1789, il reclama l'intervention de l'Assemblée pour faire cesser les persécutions dont les Juifs étaient victimes, surtout en Alsace, et afin d'agir sur l'esprit public, il publia, sous forme de brochure, une Motion en faveur des Juifs, qu'il n'avait pu développer à la tribune.

Le 23 août, l'Assemblée proclama le grand principe de la liberté de conscience, sanctionné en ces termes par l'art. 10 de la déclaration des droits, qui forma le préambule de la constitution de 1791: « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. »

Cependant il ne faut pas croire que l'Assemblée constituante, malgré ses tendances libérales, appliqua sans hésiter aux Israélites le principe qu'elle avait déposé dans la constitution. Il existait même au sein de cette assemblée des préjugés religieux qui ne furent vaincus qu'avec peine. Avant de conférer aux

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