Images de page
PDF
ePub

téressantes, il faut mentionner : deux colonnes d'une inscription archaïque, de quarante lignes environ, fragment d'une loi ou d'un règlement religieux; une dédicace faite par Philopomen et les officiers de son armée, probablement après la bataille de Mantinée, où fut tué Machanidas, le tyran de Sparte.

Les petits objets en bronze ou en terre cuite, briques avec estampille, tessères avec nom propre, ont été trouvés en grande quantité, surtout dans le théâtre. M. Fougères a rencontré, au milieu de ces débris de l'époque grecque et romaine, deux haches en pierre polie.

Les fouilles ont mis au jour un très grand nombre de fragments de sculpture, qui vont de l'époque archaïque à l'époque romaine. M. Foucart présente à l'Académie les photographies de quelques morceaux mieux conservés, qui seront publiés dans le Bulletin de correspondance hellénique. Ce sont trois bas-reliefs contenant neuf personnages. Ils proviennent d'un monument signalé par Pausanias. Le voyageur, après avoir parlé d'une statue de Latone, œuvre de Praxitèle, ajoute que la base est ornée de bas-reliefs qui représentent les Muses et Marsyas jouant de la flûte. Les trois panneaux découverts par M. Fougères répondent exactement aux indications de Pausanias; le quatrième n'a pas encore été retrouvé. Il serait téméraire d'attribuer ces bas-reliefs à Praxitèle lui-même, mais on peut supposer qu'ils ont été exécutés sur ses dessins et par ses élèves.

M. Foucart annonce que les fouilles seront reprises l'année prochaine.

Sont adressés à l'Académie, pour le concours des antiquités de la France de 1888:

Cartulaire de l'abbaye de Saint-Sernin de Toulouse (844-1200), publié pour la première fois par C. Douais (Paris et Toulouse, 1887, in-4°);

Vincent Laureo, évêque de Mondovi, nonce apostolique en Pologne, 1574-1578, par Th. Wierzbowski (Varsovie, 1887, in-8°).

C

1

SÉANCE DU 18 NOVEMBRE.

Séance publique annuelle présidée par M. Michel Bréal (1).

ORDRE DES LECTURES.

Discours de M. le PRÉSIDENT, annonçant les prix décernés en 1887 et les sujets de prix proposés.

2° Notice historique sur la vie et les travaux de M. Édouard-René LEFEBVRE-LABOULAYE, membre ordinaire de l'Académie, par M. H. WALLON, Secrétaire perpétuel.

3° La légende du mari aux deux femmes, par M. G. PARIS, membre de l'Académie.

SÉANCE DU 25 NOVEMBRE.

Le Ministre de l'instruction publique adresse à l'Académie l'ampliation de deux décrets, en date du 18 novembre 1887, par lesquels le Président de la République a approuvé l'élection de M. Anatole de Barthélemy à la place de membre ordinaire laissée vacante par la mort de M. Benoist, et celle de M. Célestin Port à la place de membre libre laissée vacante par la mort de M. Desnoyers. MM. de Barthélemy et Port sont introduits et invités à prendre place parmi leurs confrères.

Le SECRÉTAIRE PERPETUEL annonce que M. Masqueray, directeur de l'École des lettres d'Alger, lui a fait parvenir les deux lettres

suivantes :

Monsieur le Secrétaire perpétuel,

Alger, 4 novembre 1887.

J'ai l'honneur de vous donner communication de la lettre ci-jointe, que je viens de recevoir de M. le Gouverneur général de l'Algérie, et par laquelle M. le Gouverneur m'informe qu'il a bien voulu, sur ma demande, donner le nom de M. Léon Renier à un nouveau centre de population européenne en Algérie. Ce centre était dit précédemment Smala-ben-Merad. Il est situé dans la province de Constantine, que M. Léon Renier a surtout illustrée par ses admirables recherches.

(1) Voir l'APPENDICE.

Je souhaite, Monsieur le Secrétaire perpétuel, que vous veuilliez bien faire part à l'Académie de cet hommage et de ce témoignage de reconnaissance que nous sommes heureux de donner à notre ancien maître, et vous prie d'agréer l'assurance de mes sentiments les plus respectueux et les plus dévoués.

Le Directeur de l'École des lettres d'Alger,

E. MASQUERAY.

Le Gouverneur général de l'Algérie à M. Masqueray,
directeur de l'Ecole des lettres d'Alger.

Monsieur le Directeur,

Alger, 14 octobre 1887.

Dans le courant de l'année 1885, vous m'avez prié d'examiner s'il ne serait pas possible de donner à un village d'Algérie le nom de «Renier», pour perpétuer la mémoire de M. Léon Renier, membre de l'Institut et professeur d'épigraphie et d'antiquités romaines au Collège de France.

J'ai la satisfaction de vous annoncer que, par décret en date du 1" octobre courant, rendu sur ma proposition, le nom de «Renier» a été donné au centre de population européenne créé au lieu dit Smalaben-Merad (commune de plein exercice d'Oued-Zenati, arrondissement et département de Constantine).

Veuillez agréer, etc.

TIRMAN.

Le PRÉSIDENT, au nom de l'Académie, exprime sa satisfaction pour cet honneur si mérité rendu à notre confrère.

Est adressé à l'Académie, pour le concours des antiquités de la France de 1888:

Les premiers évêques d'Orléans. Examen des difficultés que présentent leurs actes, par Ch. Cuissard (Orléans, 1886, in-8°).

M. WEIL donne une seconde lecture de son mémoire sur les Traces de remaniements dans les tragédies d'Eschyle.

M. BOISSIER présente à la Compagnie, de la part de M. Eugène Müntz, les photographies de deux documents intéressants pour la connaissance de la topographie ancienne de la ville de Rome. L'un est un plan de Rome, l'autre une vue du Forum; tous deux ont été exécutés dans les dernières années du xve siècle, vers

l'époque du pontificat d'Alexandre VI. Ils ont été découverts dans un manuscrit de la bibliothèque de l'Escurial (1).

M. Chodzkiewicz communique à l'Académie des renseignements qui lui ont été adressés de Breslau au sujet d'une découverte faite tout récemment dans la Silésie prussienne. Sur les bords de l'Oder, à Sackrau ou Zakrzew, localité peuplée d'habitants de langue polonaise, on a trouvé trois tombeaux de l'époque romaine, composés de grandes dalles de granit de plus de 2 mètres de longueur et de largeur. Un grand nombre d'objets d'or, d'argent, de bronze et de verre étaient renfermés dans ces sépultures, ainsi qu'une monnaie d'or de l'empire romain (2).

M. P. de Nolhac, maître de conférences à l'École pratique des hautes études, lit un travail intitulé: Les études grecques de Pétrarque (3).

Peu de questions de l'histoire littéraire de la Renaissance offrent autant d'intérêt que celle des études grecques de Pétrarque. C'est cette question que M. Nolhac étudie à nouveau, d'après des autographes entièrement inédits du poète, qu'il a retrouvés à la Bibliothèque nationale. Le travail qu'il communique à l'Académie raconte les essais de Pétrarque dans l'étude du grec, sous la direction successive de deux Calabrais, dont l'un, Léonce Pilate, est connu par une traduction latine d'Homère, exécutée sur l'initiative de Pétrarque et de Boccace. Cette traduction, d'ailleurs informe, a servi à faire connaître le monde de l'épopée homérique aux générations de la Renaissance. Les notes abondantes que Pétrarque a mises sur les marges de son exemplaire (Bibliothèque nationale, manuscrit latin 7880) montrent l'enthousiasme qui l'enflammait pour ces études. M. de Nolhac estime que ces parties inédites de son œuvre d'humaniste formeraient, imprimées bout à bout, plus de cent pages in-8°; elles lui ont permis d'établir avec certitude que Pétrarque ne savait pas du tout le

grec, mais le dernier travail de sa vieillesse fut la lecture et l'annotation

que
de la traduction d'Homère.

(1) Voir aux COMMUNICATIONS, no II.
(2) Voir aux COMMUNICATIONS, n° III.
(3) Voir aux COMMUNICATIONS, n° IV.

XV.

29

IMPRIMERIE NATIONALE.

SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE.

Le Ministre de l'instruction publique transmet à l'Académie une copie du rapport de M. Edmond Le Blant, directeur de l'École française de Rome, sur l'état actuel des travaux des membres de ladite école.

M. LE BLANT, directeur de l'École française de Rome, adresse au Secrétaire perpétuel une lettre (1) dans laquelle il donne des détails sur une découverte importante faite à Rome, par les soins du R. P. dom Germano, passionniste. Des fouilles entreprises par ce religieux, dans le terrain où s'élève l'église des Saints Jean et Paul, ont mis au jour les restes d'une maison du iv ou même du me siècle de notre ère, ornée de peintures chrétiennes. Cette découverte confirme une ancienne tradition, d'après laquelle l'église avait été bâtie sur l'emplacement même de la maison qu'habitaient les martyrs Jean et Paul et où ils avaient été exécutés et ensevelis, en 362.

M. Le Blant, dans la même lettre, communique une découverte de M. Auvray, membre de l'École française de Rome, relative à la Vita Roberti regis du moine Helgaud.

Sont adressés à l'Académie :

Pour le concours des antiquités de la France :

Notice sur le château, les anciens seigneurs et la paroisse de Mauvezin, près Marmande, par l'abbé R.-L. Alis, curé de Mauvezin (Agen et Mauvezin, 1887, in-8°);

Pour le concours Delalande-Guérineau :

Essai sur la langue et le style de l'orateur Antiphon, thèse de doctorat présentée à la Faculté des lettres de Paris, par Ch. Cucuel (Paris, 1886, in-8°);

OEuvres complètes de l'orateur Antiphon, traduites par Ch. Cucuel (Paris, 1888, in-8°, formant le tome V de la Bibliothèque de la Faculté des lettres de Lyon).

Le SECRÉTAIRE perpétuel donne lecture de la liste des correspondants. Il en résulte que quatre places de correspondants étran

(1) Voir aux CoMMUNICATIONS, no V.

« PrécédentContinuer »