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nèbre, accompagnent cette séparation souvent éternelle. Le serf désigné comme recrue n'appartient plus qu'au tsar; cependant, par un contraste bizarre, on juge quelquefois prudent de lui mettre les fers aux pieds jusqu'au dépôt, pour lui ôter la possibilité de s'évader. Il passe ainsi d'une servitude à une dépendance non moins étroite, mais plus honorable, et tout façonné à la discipline par ses habitudes d'obéissance passive: bientôt il devient bon soldat, et accepte avec sa résignation ordinaire toutes les conséquences de sa nouvelle position; patient, pouvant vivre de peu, dur à la fatigue, s'il comprend peu ces idées de gloire qui portent aux actions d'éclat, il sait vaincre sans aspirer aux avantages du triomphe, ou mourir au poste qui lui est confié.

Depuis que les soldats russes ont fait la guerre en Europe, et qu'ils ont pu acquérir quelques idées pratiques sur les institutions étrangè res, l'état militaire a été l'objet de quelques améliorations prudentes. Le gouvernement n'abandonne pas le soldat à l'expiration du temps légal de son service. Ceux qui se sont bien conduits obtiennent pour retraite une partie de leur solde, ce qui, joint au produit d'une petite ferme qu'ils font valoir, leur procure les moyens de subsister. S'ils sont encore propres au service, ils peuvent s'engager de nouveau, et dans ce cas les conditions de leurs retraites deviennent plus avantageuses.

Les colonies militaires, dont l'Europe a vu l'établissement avec crainte, ont été plutôt le résultat d'une haute pensée d'économie que d'une création ambitieuse. Il s'agissait d'avoir toute prête une nombreuse réserve dont l'entretien ne coûtât rien à l'État. Le mystère qui a enveloppé cette fondation a donné le change aux étrangers. On a supposé que plusieurs provinces de l'empire allaient devenir un camp en permanence, d'où, à un signe de l'autocrate, les légions russes s'élanceraient sur l'Occident. L'événement a prouvé que les avantages que la Russie pouvait tirer des colonies militaires

étaient exagérés dans l'opinion des nations rivales, et le voile que le gouvernement avait jeté sur cette organisation à la fois agricole et guerrière n'était pas assez impénétrable pour que leur vice moral échappât à des observateurs intéressés. Pour caractériser ce vice, nous dirons que l'esprit des colonies militaires contrarie la civilisation russe, en tendant à la dissolution de la famille (*). Dans les lieux déterminés, les paysans de la couronne ont été déclarés colons; chaque chef de famille reçoit un soldat qui, en échange de sa nourriture, lui doit son travail, lorsque le service ne réclame pas sa présence; un des fils du paysan doit remplacer le soldat, et, à défaut de fils, on lui impose un autre remplaçant aux mêmes conditions que le soldat, de telle sorte que les membres actifs de la famille restent toujours au complet. On comprend toute l'immoralité de semblables agglomérations. Ces dispositions qu'impose la contrainte reçoivent quelque adoucissement par des avantages matériels: le colon devient propriétaire de sa maison, et d'une étendue de terrain équivalente à peu près à cinquante arpents de Paris. Cette propriété se transmet par héritage, de mâle en måle, ou plutôt de soldat en soldat. Les enfants sont envoyés à des écoles établies dans chaque village; les malades y trouvent les soins et les secours désirables; enfin l'administration a tout prévu, hors l'effet moral de l'ensemble. La culture des champs s'accommode peu des exigences de la vie militaire : l'avenir du colon a pour limites infranchissables celles de sa circonscription; et la propriété, qui partout ailleurs repose sur la liberté, rive pour le colon les fers de la servitude; il appartient à toujours à son régiment. Il serait injuste de porter un jugement

(*) Nous renvoyons pour les détails à un article sur la matière que nous avons inséré dans la Revue encyclopédique. Les documents que nous avons à notre disposition, émanent d'une source si digne de confiance, que nous n'hésitons pas à les donner comme une respectable autorité.

définitif sur une fondation si récente; mais on peut présumer que les provinces soumises à ce régime militaire resteront en arrière des autres pour la culture, et que le soldat qui quittera sa charrue et sa famille pour entrer en campagne ne sera pas animé du même esprit que le reste de l'armée. Si on considérait les colons militaires comme un équivalent à la landwehr d'Allemagne et à la garde nationale française, il ne faudrait pas oublier que ces dernières institutions ne sont utiles que pour la défense du territoire, et l'événement a prouvé que la Russie n'a rien a craindre d'une invasion qui menacerait les provinces centrales. Une circonstance digne de remarque, c'est que les colonies militaires affectées à l'infanterie ont présenté un résultat moins satisfaisant que celles de la cavalerie, ce qu'il faut probablement attribuer à des circonstances purement locales.

L'art des fortifications est chez les Russes à la même hauteur que dans le reste de l'Europe : leurs ingénieurs sont instruits, leur artillerie est magnifique et bien servie, les fonderies et les fabriques d'armes suffisent pour les plus grands besoins, et les arsenaux sont abondamment pourvus. Cependant la dernière guerre contre la Turquie semblerait indiquer qu'ils entendent mieux la guerre de campagne que celle de siége. Le nombre des places fortes est moindre sur les frontières de ce vaste empire qu'au nord de la France, du Pas-de-Calais jusqu'au Rhin. On peut se passer de ces moyens de défense dans un pays que ses solitudes gardent mieux que ne le feraient des remparts, surtout avec une armée aussi nombreuse et aussi aguerrie.

La marine militaire des Russes est une création de Pierre le Grand; son accroissement a dépassé de beaucoup celui de la marine marchande. Elle est divisée en trois escadres: la plus forte stationne dans la Méditerranée et l'Archipel; une autre dans la mer Noire, et la dernière dans la Baltique. On estime qu'elle est composée d'en

viron cinquante vaisseaux de ligne et d'un nombre égal de bâtiments inférieurs, frégates, bricks, corvettes, etc. L'armée navale est de quarante mille hommes, matelots, canonniers et soldats de marine. Cette armée est recrutée comme celle de terre, et le service y est de même durée : enfin cette arme est sur le même pied, en ce qui concerne les faveurs et les récompenses. Les titres et grades des officiers correspondent à ceux des autres marines de l'Europe, excepté celui de grand amiral, charge de cour, et qui n'a aucun rapport avec la profession d'homme de mer.

L'art des constructions navales est, dans les chantiers de la marine impériale, au niveau des connaissances européennes; mais la marine marchande a moins perfectionné ses constructions. Dans le port d'Arkhangel on substitue le mélèse au chêne, à cause de la rareté de ce dernier bois. On a remarqué que les vaisseaux durent moins depuis qu'on emploie ces nouveaux matériaux; tandis que, sur le lac de Genève, le contraire a lieu. Sur la Baltique, les chantiers de construction sont établis à Pétersbourg et à Kronstadt. Le siége de l'amirauté appartenait de droit à la nouvelle capitale. Pour le midi, on construit à Rostof, à l'embouchure du Don, et à Kherson, sur le liman du Dniepr. Le gouvernement entretient aussi une flottille sur la Caspienne, et une autre dans l'océan Oriental: cette dernière a ses chantiers dans le port d'Avatcha. Les envois qu'on est obligé d'y faire de tout ce que ne fournit pas le pays, en rendent l'entretien difficile et dispendieux.

Cet aperçu rapide et bien incomplet sans doute des forces de l'empire, suffira pour faire comprendre que la Russie est inattaquable chez elle, à moins d'une coalition générale du reste de l'Europe, hypothèse que la divergence des intérêts rend peu probable. Quant à ses moyens d'action au dehors, sa position géographique et l'état de ses finances les paralysent simultanément. Aussi, lorsqu'elle est

réduite à ses propres forces, elle n'est menaçante que sur les frontières; toutes les fois qu'elle porte ses armes au loin, c'est après s'être assurée de la coopération ou tout au moins de la neutralité des pays intermédiaires. Quand l'Europe sera bien persuadée que l'avenir des institutions qui la régissent et celui de la civilisation dépendent d'une alliance défensive contre un ennemi habile et fort qui profite de la rivalité des cabinets pour absorber une à une les provinces dont la possession l'introduit jusque dans le cœur de l'Allemagne; de ce jour, disonsnous, la Russie cessera de paraître formidable à ses voisins; et lorsque les bienfaits de la paix auront achevé son éducation politique, elle trouvera dans son propre sein assez d'éléments de grandeur, pour n'avoir plus besoin de se heurter aux constitutions de la vieille Europe.

Il nous reste, après avoir légèrement esquissé l'ensemble, à donner un coup d'œil aux principales divisions politiques qui le composent.

Les provinces Baltiques constituent cette partie de l'empire qui confine à la mer Baltique et aux golfes de Finlande et de Bothnie. Elle comprend les gouvernements de Saint-Pétersbourg, d'Esthonie, de Livonie, de Courlande, et du grand duché de Finlande.

Le gouvernement de Saint-Pétersbourg est l'ancienne Ingrie, province slave, possédée par les Suédois dans le dix-septième siècle, et reconquise par Pierre le Grand,

en

1703. L'industrie et le commerce, alimentés par la capitale, y ont pris une assez grande extension. De toutes les villes de l'Europe, Pétersbourg est celle qui frappe le plus au premier aspect. La largeur et la propreté des rues, l'élégance des édifices, la magnificence des canaux avec leurs ponts de fer ou de granit, la régularité des édifices qui les bordent, composent le spectacle le plus imposant; mais bientôt l'œil, fatigué de ces lignes droites, cherche en vain des contrastes, et la variété fait défaut à l'admiration. La

couleur uniforme des maisons contri. bue beaucoup à la monotonie. La vue qu'offre la Néva est magnifique; le fleuve roule majestueusement ses eaux entre deux quais de granit couronnés d'édifices superbes. A chaque pas on rencontre des églises, des établissements publics sur une vaste échelle, des chantiers, des magasins de la couronne. Les six palais impériaux frappent par leur grandeur ou le style de leur architecture; ce sont : le palais d'hiver, résidence des tsars, l'ermitage dont le nom rappelle tout un règne, le palais de marbre, celui de Saint-Michel, qui vit la fin tragique de Paul I"; le palais de Tauride, et celui d'Anitchkof, où résidait l'empereur actuel lorsqu'il n'était que grandduc. Trois îles, formées par le fleuve, sont comprises dans l'enceinte de la ville. Sur la première, nommée l'fle de Saint-Pétersbourg, s'élèvent la forteresse et l'église de Saint-Pierre et de Saint Paul, où l'on voit les tombeaux de Pierre le Grand et de ses successeurs. On y visite aussi la chaloupe construite par le fondateur, et sur laquelle il allait inspecter les travaux de sa ville naissante. L'hôtel des monnaies est situé dans l'enceinte de la forteresse. L'île de Basile (VassiliOstrof) est plus considérable que la première : elle renferme la bourse, monument d'une architecture élégante, l'académie avec ses dépendances et ses musées; l'école des cadets, établissement qui rappelle l'ancienne école militaire de Paris; et l'école des beauxarts, monument qui n'est pas indigne d'une telle destination. A l'extrémité de l'île et vers le golfe de Finlande, on trouve le port des galères, et tout auprès un faubourg habité par des ma rins. Mais la plus grande, comme la plus belle partie de la ville, appartient à la rive gauche de la Néva. C'est là qu'est réellement la grande cité, déployant tout son luxe, toutes ses richesses. Les palais des souverains; le jardin d'été avec sa grille admirable, l'Amirauté, centre de la capitale (et dont la flèche est le point de mire des principales rues), avec ses chantiers et

ses tilleuls; les canaux ; les quais en granit, le Gostinoï Dvor, vaste bazar où un marchand millionnaire sollicite l'acheteur pour le lucre le plus modique; la litène ou fonderie de canons; le monastère de Saint-Alexandre Nevski; la perspective qui porte le nom de ce saint; l'église de Casan, construite sur le plan de Saint-Pierre de Rome; celle d'Isaac; la bibliothèque; les maisons d'exercices militaires, des casernes, des manéges, des places, des statues, des hôtels qui ressemblent à des palais tels sont les objets qui s'offrent à l'admiration des étrangers. La statue équestre de Pierre le Grand, érigée sur la place du Sénat, mérite une mention particulière. Le génie de Falconnet a donné à ce monument une simplicité majestueuse. Le fondateur, monté sur un puissant coursier, vient de gravir sur une roche immense; il jette un regard créateur sur sa ville, qui s'élève florissante du sein des marais. La queue du coursier repose sur un serpent qu'elle écrase; l'obstacle est surmonté, et le génie a vaincu la nature. L'inscription est admirable; c'est Catherine qui parle à Pierre: Petro primo Catharina secunda. Le granit qui forme le piédestal est d'une grosseur prodigieuse. On assure que l'artiste l'a diminué de plus de moitié, de peur que la statue, trop exhaussée, ne perdit de son effet.

La police de cette ville qui renferme trois cent vingt mille habitants, ne laisse rien à désirer; la direction en est confiée à un général, et les employés qui servent sous ses ordres sont revêtus de grades militaires, pour ce qui concerne les fonctions ostensibles de cette branche de l'administration. Des siéges, ou maisons centrales de police, sont établis dans les différents quartiers. Elle sont surmontées d'une four où des sentinelles sont continuellement en observation en cas d'incendie, elles font des signaux qui sont répétés simultanément dans les différents quartiers, et les pompiers se portent vers l'endroit indiqué avec une rapidité étonnante. Des boutchniks, espèce de watchmen, sont distribués

dans toute la ville pour empêcher le désordre, et veiller à ce qu'aucun encombrement n'obstrue la voie publi❤ que. Il est rare que le spectacle hideux de la mendicité y vienne affliger les regards.

En hiver, quand un lit profond de neige couvre le cailloutage des rues, la ville offre l'aspect le plus animé; les équipages à quatre chevaux, les traîneaux qui se croisent dans toutes les directions, tandis que les piétons, enveloppés dans leurs pelisses, cheminent sur les trottoirs sablés, tout annonce le triomphe du génie de l'homme sur la nature. Dans la belle saison, la ville se dépeuple; les seigneurs et les riches négociants se hâtent de profiter de quelques beaux jours. Les uns partent pour leurs terres; d'autres se rendent dans les campagnes voisines.

Les environs de Saint-Pétersbourg sont embellis par quelques maisons de plaisance, où résident l'empereur et les membres de sa famille. Péterhof est la plus ancienne : elle fut construite par ordre de Pierre le Grand, sur les dessins de l'architecte Leblond. Elle est agréablement située sur les bords du golfe; la route jusqu'à Pétersbourg est bordée d'habitations riantes. Si Péterhof le cède à Versailles pour la grandeur du style, il l'emporte par l'abondance des eaux; avantage dont il est moins redevable aux efforts de Part qu'à sa situation. Dans l'enceinte des jardins, on remarque plusieurs dépendances dont le nom rappelle des constructions célèbres, telles que le château de Marly, et celui de Mon-Plaisir, où l'on admire une belle collection de tableaux.

La résidence de Strelna est sur la même route, à quelques lieues de Pétersbourg: commencée sous Pierre le Grand, elle ne fut achevée que sous le règne de Paul; depuis elle à appartenu au grand-due Constantin; et, a la mort de ce prince, le gouvernement en a fait l'acquisition. Au delà de Péterhof, et vis-à-vis de Kronstadt, s'élève le palais d'Orianienbaum (orangerie). Un beau canal établit la com

munication des jardins avec la mer. Nous citerons encore Tsarskoïé-Sélo avec son palais jadis doré, ses vastes jardins, sa ville chinoise et son lycée ; le château de Gatchina, où Paul essaya de ressusciter l'ordre de Malte, et dont l'église possède quelques reliques et une image miraculeuse de la sainte Vierge; Pavlovski, à une lieue de Tsarskoïé-Sélo, résidence favorite de Paul I, et, plus tard, de sa veuve, l'impératrice Marie. On admire dans le parc plusieurs belles statues du sculpteur russe Martos, ainsi qu'un tombeau en marbre, élevé à la mémoire de Paul Ier. Les îles de Christophe, de KamennoïOstrof et d'Iélagen, offrent dans l'enceinte de la ville ou à la proximité la proximité des sites variés et tous les plaisirs de la campagne.

L'hiver, comme nous l'avons dit, est la saison du luxe et des plaisirs achetés. L'urbanité des seigneurs, leurs mœurs élégantes et hospitalières, rendent le séjour de cette capitale un des plus agréables de l'Europe.

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La superficie du gouvernement de Saint-Pétersbourg est de deux mille quatre cent quarante quatre lieues carrées; les villes qu'il renferme, effacées par le voisinage de la capitale, n'ont pris qu'une médiocre extension; presque toutes se trouvent à la proximité des maisons de plaisance impériales. Kronstadt doit à son port et aux établissements de marine qu'elle renferme, une population assez considérable, mais que les statistiques ont beaucoup exagérée. Des batteries construites en pleine mer donnent au port un aspect imposant; la partie de l'île où l'ennemi pourrait tenter un débarquement est défendue par des ouvrages

formidables.

La petite ville de Narva, célèbre par la bataille que Charles XII gagna, en 1700, sur les Russes, est située à l'extrémité occidentale du gouvernement de Saint-Pétersbourg. Jadis ville anséatique, elle a été tour à tour prise et reprise, dévastée et incendiée. En perdant l'importance que lui donnait sa position au milieu de provinces longtemps disputées, elle

a conservé pendant quelque temps une administration particulière, sorte d'indemnité que les Russes accordent assez souvent et comme régime transitoire aux pays récemment soumis. On porte à huit cent quarante-cinq mille âmes la population de ce gouvernement, ce qui donne à peu près trois cent cinquante habitants par lieue carrée. Malgré les avantages de sa position, si favorable au commerce, et l'influence de la capitale, l'industrie n'y est pas encore parvenue au degré de prospérité que l'on remarque dans quelques provinces de l'intérieur.

Le gouvernement d'Esthonie, autrefois de Rével, a subi les mêmes vicissitudes que l'Ingrie. Sa population mélangée, dont la religion dominante n'est pas celle de l'empire, paraît ne pas avoir entièrement perdu le souvenir de son ancien état politique, ni celui des priviléges dont elle avait joui sous la domination danoise, et que les rois de Suède avaient confirmés et même étendus. Le chef-lieu, Rével, compte environ quatorze mille babitants; cette ville à jadis fait partie de l'Anse; elle possède un port assez spacieux, où stationne une partie de là flotte impériale de la Baltique. Elle a conservé quelques priviléges; mais son commerce a beaucoup diminué. A l'ouest de cette ville, on trouve la petite ville de Baltisport; le port sert de refuge aux vaisseaux lorsque les gros temps rendent la navigation périlleuse, ce qui arrive surtout quand le vent souffle d'ouest: cependant les vaisseaux n'y sont pas toujours en sûreté, comme on l'a vu dans la dernière guerre entre les Russes et les Anglais. Trois cent mille habitants répartis sur un territoire d'environ douze cents lieues carrées ne donnent pour chaque lieue qu'une moyenne de deux cent cinquante; ce qui prouve que l'agriculture y est peu florissante; l'industrie manufacturière y languit. et le paysan reste pauvre. Quelques îles, dont la principale est celle de Dagho, bordent les côtes de ce gouvernement. La population de ces îles est presque toute suédoise.

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