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masses contre un ennemi qui aurait toujours l'avantage du nombre. »

La principale tribu du Caucase oriental est celle des Lesguis; le pays qu'elle occupe regarde la mer Caspienne, et comprend les districts du Daghestan, de Jar et Belikhan. Les Lesguis de ce dernier district ont des troupes russes cantonnées chez eux. Leur pays est plus accessible que le reste de cette chaîne du Caucase. Avec le printemps et le feuillage ils reprennent leurs armes, tandis qu'en hiver les arbres dépouillés ne leur offrant plus d'abri, la rigueur de la saison les fait descendre des hauteurs, et les oblige à une soumission apparente devant leurs ennemis qui occupent la plaine. Plusieurs de leurs chefs se sont réfugiés en Perse et en Turquie. Le blocus de douanes, qui les étreint comme le reste de la Circassie, les affaiblit par degrés, et ils sont plutôt maintenus que soumis. Derbent et Bakou sont les deux places maritimes régulièrement fortifiées que la Russie possède sur cette rive. Pendant la dernière guerre avec la Perse, trente mille Lesguis sont venus bloquer ces deux villes, mais leurs efforts ont été sans résultat, la mer étant au pouvoir des Russes. Klaproth dit qu'un de leurs chefs, Nutscham, peut rassembler douze mille hommes.

Les tribus qui occupent la chaîne du Caucase, depuis le Vladi-Caucase, sont souvent en état d'hostilité avec les Russes, et la proximité de leurs rochers inabordables impose à ces derniers l'obligation d'être constamment sur leurs gardes. Les plus redoutables d'entre ces tribus sont celles des Tchetchenetz et des Soans. Cependant une partie de leurs habitants est fixée dans les plaines des deux Kabarda et sur les autres plateaux soumis aux Russes. Les villages des Lesguis et des Tehetchenetz, qui reconnaissent l'autorité du gouvernement russe, ont livré des otages et payent un impôt; on les appelle zamirnié (pacifiés): mais souvent leurs habitants sont plus dangereux que ceux qui veulent rester indépendants. Ayant libre accès dans

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les villes et les camps russes, ils servent toujours d'espions à leurs frères insoumis, et les appuient en cas d'attaque. La plupart sont musulmans ; lorsque la forteresse d'Anapa était encore au pouvoir de la Porte, cette puissance leur faisait passer des armes en échange de jeunes garçons et de jeunes femmes.

Leur costume consiste en une courte tunique, un large pantalon, des bottes à pointes longues et recourbées, un bonnet rond surmonté d'un capuchon terminé en pointe. Leurs maisons sont petites et couvertes de terre; une peau de mouton leur sert de lit, une selle d'oreiller. Leur nourriture consiste en pain de maïs, qu'ils font cuire sur une pierre échaufféc, avec un morceau de viande saignant et des oignons. Ils aiment passionnément les liqueurs fortes. Lorsqu'ils ne sont pas en guerre, la chasse et le pillage les entraînent hors de leurs foyers. Les femmes mènent l'existence la plus misérable; elles sont moins estimées que les chevaux et les armes. Ils manient leurs poignards avec la plus grande dextérité la lame, longue d'environ dix-huit pouces, en est d'une trempe excellente; on assure que les habitants plongent ces arines dans une substance vénéneuse qui en rend les atteintes mortelles. Lorsqu'un Tchetchenetz est vivement poursuivi, il lance son poignard contre son adversaire, et rarement à une distance de dix pas il manque son but; s'il est serré de trop près, il l'enfonce dans son propre sein. Ils ont des esclaves qu'ils emploient aux plus rudes travaux; ce sont pour la plupart des prisonniers. Un officier supérieur russe resta captif au milieu d'eux jusqu'à ce qu'on eût payé la rançon qu'ils avaient fixée. Pour l'empêcher de fuir, on lui avait fait une incision à la plante des pieds, et on la laissa cicatriser après y avoir introduit du crin de cheval. Leurs attaques subites tiennent les troupes russes dans une alerte continuelle; la nuit les postes sont doublés, et des patrouilles nombreuses surveillent la bandière des établisse

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ments. Ils descendent par milliers de leurs montagnes; enlèvent hommes, femmes, troupeaux; et, défiant toute poursuite par la rapidité de leur marche et la dissémination de leurs forces, ils regagnent leurs repaires inexpugnables. Nous empruntons à M. Tolstoy Te récit suivant, rapporté par un officier qui s'est trouvé sur les lieux. «Pendant une nuit obscure, une vingtaine de Lesguis descendent des montagnes, traversent l'Alazan, franchissent à pied le cordon des factionnaires qui entouraient un camp de dragons établi près de Tiflis, s'élancent, le poignard à la main, vers une caserne, massacrent la sentinelle qui gardait l'entrée, et pénètrent en silence dans les salles intérieures où dormaient les soldats. Tout ce qui s'offre à eux est d'abord égorgé; quelques dragons s'éveillent et courent aux armes; les Lesguis avaient éteint les lumières, et se reconnaissaient entre eux par l'attouchement de leurs barbes. Le carnage continua jusqu'à l'arrivée des patrouilles. Alors ils voulurent se faire jour, mais ils furent tous enveloppés: les uns, au lieu de se rendre, se poignardèrent; et ceux qui n'eurent pas le temps de se frapper témoignaient leur joie de se voir entourés de cadavres russes. »

Au mois de février 1830, Kozi-Moullah réunit plus de six mille hommes dans le Daghestan, et parcourut tout le pays, dans le but ou sous le prétexte de rétablir l'autorité du tribunal spirituel: battu en plusieurs rencontres, il se réfugia parmi les tribus sauvages de la côte orientale, où il attaqua sans succès les villages occupés par les Russes. Après avoir réuni quatre mille de ses mourids, ou fidèles, à Ghermentchouk, principal village des Tchetchenetz, il opposa aux troupes russes la résistance la plus opiniâtre. Pendant l'action, soixante et dix monta gnards, sous la conduite d'Abdoul Rhaman, l'un des partisans les plus dévoués de Kozi-Moullah, se virent séparés du reste des leurs, et cernés dans une grande maison. Lorsqu'on leur proposa de se rendre, ils enton

nèrent des versets du Coran, selon leur usage lorsqu'ils se dévouent à la mort; puis, creusant des meurtrières dans les murailles, ils fusillèrent tout ce qui se présentait à la portée de leurs coups. Quelques grenades lancées dans la cheminée éclatèrent dans l'intérieur, mais ils refusaient toujours de se rendre. L'ordre fut donné de mettre le feu à la maison. Seulement alors douze d'entre eux, suffoqués par la fumée, firent une sortie le poignard et le sabre à la main, et se précipitérent sur les baionnettes russes; tout le reste, avec Abdoul - Rhaman, périt dans les flammes.

Chassés de Ghermentchouk, KoziMoullah se retira dans le Daghestan, et se fortifia à Ghoumri. Le chemin de Ghoumri, qui, depuis le pays des Tchetchenetz, présente les plus grandes difficultés, monte, à partir de Karanai, jusqu'au sommet neigeux d'une montagne haute et escarpée; ensuite il descend pendant quatorze verstes, en décrivant des sinuosités, et comme suspendu au milieu des précipices; au delà il passe sur des saillies étroites de rochers sans communication entre eux: plus loin, enfin, il se rétrécit toujours davantage entre deux rangées de rocs perpendiculaires, jusqu'à ce qu'il soit coupé par trois murailles en avant du village de Ghoumri. Ce défilé était réputé inaccessible; et les montagnards disaient : Les Russes n'y pourront arriver que comme la pluie, en tombant du ciel. Les Russes s'emparèrent de tous ces passages, mais avec des peines inouïes. Une tour fortifiée, où se trouvait KaziMoullah et les plus déterminés d'entre les siens, fut prise d'assaut, et tous, y compris ce chef intrépide, tombèrent percés de coups de baïonnettes. Le comte d'Erivan fit des excursions fréquentes dans les lieux les plus retirés de ces contrées sauvages, et il s'empara d'une forte position sur le bord de la mer Noire, au moyen de laquelle communiquaient les tribus Transkoubanes et les Abazes. Il se porta ensuite sur la rive gauche du Kouban, où il détruisit plus de trois cents aoules (habitations de Tatars). Après ces

expéditions, il retourna à Tiflis, laissant au général Véliaminof le soin de continuer cette guerre interminable. Les plaines fertiles, situées entre le Caucase, l'Ararat, la mer Noire et la mer Caspienne, sont pour la plupart abandonnées à une végétation luxuriante, mais inutile. Les productions de nos vergers et de nos jardins y couvrent les plaines et les montagnes, et chaque arbre est festonné par la vigne.

manque, c'est l'homme. Les champs de blé et de maïs se trouvent à de rares intervalles, parmi des forêts d'abricotiers et de vignes. Le laboureur offre l'aspect de la misère au milieu de ces richesses naturelles. Dans cet état de choses, la Russie ne trouve point au delà du Caucase les subsistances nécessaires pour les armées qu'elle est obligée d'y entretenir, même au milieu de la paix. Il lui faut tirer ses approvisionnements de l'intérieur de l'empire à grands frais d'argent, de temps, de transports et d'avaries. En temps de guerre, ces transports deviennent presque impossibles, s'il s'agit de les proportionner aux besoins de troupes

considérables.

C'est à ces difficultés, encore plus qu'au courage des montagnards, qu'il faut attribuer la prolongation d'une lutte si inégale. Maintenant nous allons exposer en peu de mots et d'une manière générale la position relative des Russes et des Circassiens sous le rapport des forces militaires, en avertissant nos lecteurs que nous empruntons la plus grande partie des détails qui suivent au Port-folio.

Les Tatars et les Cosaques, organisés entre la mer d'Azof et la mer Caspienne, sont au nombre d'environ cinquante mille, dont un tiers reste en service permanent et effectif. Un nombre à peu près égal de troupes russes stationne dans les forteresses. On doit y ajouter les Kabardiens et les Ossétiniens, déjà organisés en grande partie par les Russes; mais, comme nous l'avons dit, il serait dangereux de les opposer à leurs compatriotes.

Les opérations majeures contre le

Caucase, appuyées par les corps armés que nous venons d'indiquer, ont toujours été conduites par des troupes tirées de l'intérieur de l'empire, et par des détachements de Cosaques et de Tatars employés hors de leur tour d'activité de service. La Russie a mis en campagne, dans ce cas, des corps détachés de vingt à trente mille hommes.

Dans les dernières années, la Russie occupait, sur les côtes de la Cirpostes

Ghélendgik, Zagra, Pitsunda, Bampor, Soukoum-Kalé; là finissent les montagnes. Dans toutes ces forteresses, on comptait environ treize mille hommes. Tout récemment les Russes se sont emparés de Soudjouk - Kalé, un des points sur lesquels les Circassiens faisaient un commerce d'armes, de poudre et de sel, avec les barques anglaises ou turques qui parvenaient à tromper la vigilance des croisières moscovites.

On a toujours considéré Anapa comme le boulevard et la clef de tout le pays: cette ville garde le passage maritime vers la ligne du Kouban ainsi que le passage septentrional qui touche à une chaîne de montagnes presque inaccessibles, de manière à isoler les populations du sud du Caucase de celles du nord.

Anapa était le débouché par lequel les produits du pays parvenaient à la mer Noire, et le point central des échanges que les naturels faisaient avec les commerçants étrangers. Par la conquête d'Anapa, la Russie a tourné toutes ces ressources contre la Circassie elle-même, et l'occupation de Soudjouk-Kalé complète, pour ainsi dire, l'investissement de la côte.

Cependant l'autorité des Russes devient plus précaire à mesure que l'on avance dans les terres, et principalement dans les régions montagneuses. Hors de la portée du canon des forts, on n'ose s'aventurer sans escorte; quelquefois même les Russes ne font paître leurs troupeaux que sous la protection de l'artillerie, dont les montagnards redoutent surtout les effets, tandis que le bétail des peuplades in

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Au sud du Caucase, où les Circassiens sont peu à craindre, l'attitude de la Russie cesse d'être hostile, si ce n'est du côté de la mer Caspienne. Là, elle déploie quelque activité, mais moins en prenant l'offensive qu'en suivant une marche systématique, appuyée d'ailleurs sur les secours et les moyens de transport de sa marine.

Dans les provinces plus au midi, les troupes de l'empire, employées à maintenir la soumission générale, sont disséminées sur une vaste étendue de territoire. Les populations, moins belliqueuses, y sont contenues par de faibles détachements; tandis que, sur quelques points où les habitants montrent plus de rudesse et de dispositions à la révolte, la Russie les isole sans les combattre, et se contente de leur imposer certaines formes de soumission, telles que l'obligation de livrer des otages et de payer un tribut. Ainsi l'action de la Russie, agressive au nord, est conservatrice au midi. Le nombre des troupes qu'elle maintient sur le versant méridional du Caucase, dans les circonstances ordinaires, ne dépasse guère quarante mille hommes.

Dans les districts encore plus avancés vers le sud, on peut dire que le pouvoir des Russes est si complétement établi, que leurs soldats même isolés peuvent voyager partout sans être inquiétés.

Quoique l'autorité du tsar soit établie de fait dans les districts plus montagneux vers la Perse et la Turquie d'Asie, l'administration russe y fonctionne difficilement, et les troupes n'y apparaissent que par détache

ments.

Le centre de toutes ces possessions est à Tiflis. Les sacrifices immenses qu'a faits la Russie pour établir son pouvoir sur ces contrées, prouvent suffisamment toute l'importance qu'elle attache à la pacification définitive des régions caucasiennes; et les inquiétudes de l'Angleterre en présence d'une

puissance rivale, pour laquelle la paix n'est qu'une préparation des agrandissements ultérieurs, indiquent l'influence qu'exercera prochainement l'Orient sur les destinées de l'Europe.

S'il est dangereux de lutter de front et à guerre ouverte contre la Russie, il ne l'est pas moins de se lier avec cet empire par des traités où les avantages définitifs de l'alliance sont tous pour le vainqueur qui les a dictés. C'est ainsi que l'abaissement de la Pologne date de la protection de Pierre le Grand, comme la ruine de cette république date réellement de la protection de Catherine II: c'est ainsi que les traités ont arraché à la Turquie toute influence de fait sur les principautés de Moldavie et de Valachie, dont l'entrée permet aux Russes de pénétrer presque sans obstacle jusqu'au centre de la puissance ottomane; c'est ainsi enfin que le patronage moscovite, d'autant plus exigeant qu'il est plus efficace, vient d'arracher au sultan le traité d'Unkiar Skélessi, qui couronne les stipulations d'Andrinople. La Porte était en guerre contre le pacha d'Égypte. Après la bataille de Koniah, la Russie jugea opportun de prouver à Mahmoud qu'il n'avait de secours à attendre que d'elle seule; tandis que les agents français et anglais luttaient d'influence auprès du vice-roi, le cabinet de Pétersbourg fit avancer des forces de terre et de mer, et le pacha rebelle fut contraint de suspendre sa marche victorieuse. Le traité d'Unkiar Skélessi fut le salaire de ce service. Il est ainsi conçu :

Art. 1. Il y aura à jamais paix, amitié et alliance entre Sa Majesté l'empereur de toutes les Russies et Sa Hautesse l'empereur des Ottomans, leurs empires et leurs sujets, tant sur terre que sur mer. Cette alliance ayant uniquement pour objet la défense commune de leurs États contre tout empiétement, Leurs Majestés promettent de s'entendre sans réserve sur tous les objets qui concernent leur tranquillité et leur sûreté respectives, et de se prêter, à cet effet, mutuellement, des secours matériels et l'assistance la plus efficace.

Art. 2. Le traité de paix conclu à Andrinople le 2 septembre 1829, ainsi que tous les autres traités qui y sont compris, de même aussi la convention signée à Saint-Pétersbourg le 14 avril 1830, et l'arrangement conclu à Constantinople les 9, 21 juillet 1832, relatif à la Grèce, sont confirmés dans toute leur teneur par le présent traité d'alliance défensive, comme si lesdites transactions y avaient été insérées mot pour mot.

Art. 3. En conséquence du principe de conservation et de défense mutuelle, qui sert de base au présent traité d'alliance, et par suite du plus sincère désir d'assurer la stabilité et l'entière indépendance de la Sublime Porte, Sa Majesté l'empereur de toutes les Russies, dans le cas où les circonstances qui pourraient déterminer de nouveau la Sublime Porte à réclamer l'assistance navale et militaire de la Russie viendraient à se présenter, quoique ce cas ne soit nullement à prévoir, promet de fournir, par mer et par terre, autant de troupes et de forces que les deux hautes parties contractantes le jugeraient nécessaire. Ce cas échéant, il est convenu que les forces de terre et de mer dont la Sublime Porte réclamerait le secours seront tenues à sa disposition.

Art. 4. Selon ce qui a été énoncé plus haut, dans le cas où l'une des deux puissances aura réclamé l'assis tance de l'autre, les frais seuls d'approvisionnement pour les forces de terre et de mer qui seraient fournies tomberont à la charge de la puissance qui aura demandé le secours.

Art. 5. Quoique les deux hautes parties contractantes aient l'intention sincère de maintenir cet engagement jusqu'au terme le plus reculé, comme il se pourrait que, dans la suite, les circonstances exigeassent qu'il fût apporté quelques changements à ce traité, on est convenu d'en fixer la durée à huit ans, à dater du jour de l'échange des ratifications impériales. Les deux parties, avant l'expiration de ce terme, se concerteront, selon l'état où seront les choses à cette époque,

sur le renouvellement du dit traité.

Art. 6. Le présent traité d'alliance défensive sera ratifié par les deux hautes parties contractantes, et les ratifications en seront échangées à Constantinople dans le terme de deux mois, ou plus tôt, si faire se peut.

L'article séparé, qui n'a été communiqué que trois ans plus tard, sur la demande de la chambre des communes d'Angleterre, est de la teneur suivante :

En vertu d'une des clauses de l'article 1er du traité patent d'alliance défensive conclu entre la cour impériale de Russie et la Sublime Porte, les deux hautes parties contractantes sont tenues de se prêter mutuellement des secours matériels et l'assistance la plus efficace pour la sûreté de leurs États respectifs. Néanmoins, comme Sa Majesté l'empereur de Russie, voulant épargner à la Sublime Porte ottomane la charge et les embarras qui résulteraient pour elle de la prestation d'un secours matériel, ne demandera pas ce secours si les circonstances mettaient la Sublime Porte dans l'obligation de le fournir; la Sublime Porte ottomane, à la place du secours qu'elle doit prêter au besoin, d'après le principe de réciprocité du traité patent, devra borner son action en faveur de la cour impériale de Russie à fermer le détroit des Dardanelles, c'est-à-dire, à ne permettre à aucun bâtiment de guerre étranger d'y entrer sous un prétexte quelconque.

Le présent article, séparé et secret, aura la même force et valeur que s'il était inséré mot à mot dans le traité d'alliance de ce jour.

Fait à Constantinople le 26 juin (8 juillet) 1833. Suivent les signatures.

Toute la portée d'une convention diplomatique, qui met les destinées de la Turquie entre les mains d'un tuteur intéressé à la priver de tout moyen efficace de résistance, se présente ici d'une manière si nette et si frappante, que nous ne nous attacherons pas à démontrer ce qui réunit tous les caractères de l'évidence, mais nous croyons utile d'ajouter, à propos du traité

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