Images de page
PDF
ePub

nouveau, l'aspect de la terre ne sera plus le même; les eaux se sont déplacées, et les îles ont formé des continents. Si le Caucase est encore baigné à l'est et à l'ouest par une double mer, au nord il touche à l'Europe, et vers le sud il étend ses ramifications dans la plus vaste partie de l'ancien monde.

-

HISTOIRE DU Caucase. Traditions. La chaîne caucasienne, située entre les 40 et 45 degrés de latitude N., et les 35" et 47 de longitude orientale, a environ 250 lieues communes dans sa plus grande longueur, depuis Anapa jusqu'à Bakou. L'El brouz, la plus élevée de ses sommités, a 16,700 pieds, le Mqinwari, ou rocher de Prométhée, en a 14,400, et le ChatAlbrouz sur les confins du Daghestan, environ 12,000. La steppe que la retraite des eaux a mise à découvert du côté de la Russie, est, ainsi que nous l'avons dit, une vaste plaine de sable et de sel cristallisé, formant un triangle scalène, compris entre le Don et la mer d'Azow à l'ouest, le Volga et la mer Caspienne à l'est. Vers le sud, plusieurs chaînons descendent en tous sens, et vont se réunir, les uns au mont Taurus dans la Turquie d'Asie, les autres au pic de Démavend et aux montagnes du Tabéristan, dans le royaume de Perse. Au centre se trouve l'Arménie, que domine le mont Ararat, où, selon la tradition locale, s'arrêta l'arche de Noé.

se

Le Caucase forme deux rangées de montagnes parallèles, dont la plus élevée se trouve au sud, et la plus basse au nord. Cette dernière, connue sous le nom de Montagnes Noires, perd dans une vaste plaine qu'arrosent de grands courants d'eau. Elle justifie son nom par son aspect sauvage et l'obscurité habituelle qu'entretiennent dans ses vallées le rapprochement des grandes sommités, l'épaisseur des forêts, la fréquence des pluies, la froideur des vents, et la densité des brouillards qui descendent des montagnes neigeuses; obscurité que rendent plus sensible encore la doueur du climat et la pureté de l'air dans

la steppe voisine. Chacune des hauteurs principales des montagnes Noires est désignée dans le pays par une dénomination caractéristique: tels sont la montagne Chauve, le mont des Voleurs, celui de la Forêt Ronde, le Bois Sombre, le Poignard et le mont des Tempêtes.

Derrière cette première chaîne s'élèvent les montagnes Neigeuses où l'on remarque l'Elbrouz et le Mqinwari, dont nous avons déja parlé. La tradition affirme que nul n'a gravi la cime de l'Elbrouz, et qu'il faudrait pour cela une permission particulière de Dieu. Le Mqinwari est appelé par les Russes, Kasbeck, parce que le village de Stéphan-Tzminda, situé au pied de ce mont, était autrefois la résidence du Kasi-beck, officier chargé de la garde du défilé. Ces sommités gigantesques sont flanquées par d'autres pics, dont les têtes sont également couvertes de neiges éternelles, et dont la base se cache sous des marais pestilentiels qu'y entretient la fonte des avalanches.

Ce rempart naturel, jeté à l'extrémité de l'Europe sur les confins de l'Asie, laisse pourtant deux passages par où les conquérants ont quelquefois pénétré de l'une à l'autre partie alternativement; ce sont les défilés de Derbent et ceux du Térek. Mais aussi, de temps immémorial, les peuples voisins se sont attachés à défendre ces passages par des fortifications que la disposition des localités rendait formidables à peu de frais. Ces débris de tours, de murs, de bastions, de fossés et de forteresses ont donné lieu à la fable si accréditée parmi les Caucasiens de la fameuse muraille qui bordait la crête du Caucase, depuis le PontEuxin jusqu'à la mer Caspienne. Entre les mille récits extraordinaires dus à l'imagination des peuples orientaux, il en est un qui a été adopté par quelques écrivains de l'Occident, c'est celui qui attribue à Alexandre-le-Grand la construction de ce rempart, bien qu'il soit démontré que ce conquérant n'a jamais visité le Caucase. Mais ici la tradition fait honneur à Alexan

de tous les grands souvenirs, de me qu'en Egypte elle les consacre a à Napoléon. Mahomet lui-même, s ses mystiques allocutions, fait usion au conquérant macédonien, parlant de ce mur, car il en atque la fondation à Zoul-Carnain bicorne ), ayant probablement en e les deux cornes d'Ammon, figus sur les médailles d'Alexandre (*). st au-delà de ce rempart que le phète place les descendants maudits Gog et de Magog, prédestinés à ager la terre peu de temps avant fin du monde. Ces peuples cruels s Yadjoudjes et les Madjoudjes), is doute les Scythes-Mootes des ees, étaient, selon les écrivains entaux, contenus dans les régions tentrionales par le rempart du Caue. Voici ce qu'en dit le Koran: Zoul-Carnaïn, arrivé au pied de deux montagnes, y trouva des peuples qui ne comprenaient qu'à peine le langage oral. Ces hommes s'adressèrent à fui: -- O Zoul-Carnaïn, les Yadgougs et les Madgougs ravagent la terre; nous te paierons un tribut si tu veux élever un mur entre eux et nous. Il répondit: -- Les dons de Dieu sont préférables à vos tributs, je satisferai à vos désirs. Apportez-moi du fer, et entassez-le jusqu'à la hauteur de vos montagnes. Puis il leur dit: Soufflez pour embraser le fer; et il ajouta : Apportez-moi de l'airain fondu, afin que je l'y verse.

Les Yadgougs et les Madgougs ne purent ni franchir ce mur, ni le

Ipercer.

Cela a été fait par la grace de * Dieu. Mais quand l'époque qu'il a désignée sera venue, il renversera * ce mur, et Dieu n'annonce rien en « vain. »

[ocr errors]

Plusieurs historiens de l'Orient qui écrivaient dans les premiers siècles de l'hégire, sont entrés à ce sujet dans de curieux détails : les Yadjoujes et les Madgougs, sont, disent-ils, des

(*) M. C. d'Ohsson (Mouradja). Des peuples du Caucase, ch. vir et note 37.

géants, dont la taille s'élève à une hauteur prodigieuse; ils ont des griffes et des dents incisives, comme les animaux carnassiers, dont ils parta. gent les goûts et les habitudes. Le mur élevé contre eux est construit en briques de fer et de cuivre, soudées ensemble et recouvertes d'une couche d'airain fondu; mais quelque solide que soit ce rempart, il tombera comme un palmier que la cognée a frappé, quand le temps sera venu où les enfants de Magog devront se répandre sur la terre et y porter la destruction, l'incendie et la mort, jusqu'au jour solennel où la matière sera anéantie, et l'humanité tout entière jetée, tremblante et désarmée, aux pieds de son Créateur. En attendant, les gardiens de ce mur viennent, de temps en temps, frapper à grands coups de marteau sur ses portes d'airain, et ce retentissement sonore fait savoir aux Madgougs que le pays est bien gardé.

Les peuples caucasiens accueillent avidement ces récits prodigieux, et il ne faut pas s'en étonner, leur génie offrant un mélange de l'imagination féconde des poètes de l'Orient et des rêveries ossianiques des montagnards écossais.

Déja, dans une haute antiquité, les Grecs, frappés de l'aspect à la fois imposant et bizarre de ces montagnes, y avaient laissé tomber les germes de plusieurs traditions mythologiques recueillies avec enthousiasme par les peuples de l'Asie. Rien de si fantastique, en effet, que cette chaîne caucasienne, lorsque au jour tombant, le voyageur émerveille peut voir la gigantesque silhouette d'une crête hérissée de dents et déchirée par les convulsions volcaniques. Les rayons du soleil, réfléchis par les prismes de la glace, prennent les plus brillantes couleurs de l'arc-en-ciel. Les montagnes Noires, tapissées de bois de pins, de genévriers, de bouleaux, de sapins et de chênes, jettent dans les interstices de ces sombres forêts leurs antiques roches calcaires que recouvrent les cristaux de feld-spath vitreux, le quartz et l'amphibole. Des torrents,

descendus de ces hauteurs colossales, bondissent avec fracas et roulent dans le fond des vallées, tandis que le silence du tombeau règne plus loin, autour des sommités basaltiques. Pendant la nuit, ce silence des neiges éternelles est interrompu par les cris du chacal. On dirait un signal du départ que se donnent les démons pour les régions élevées, où de temps immémorial la crédulité populaire a établi leurs assemblées nocturnes. Souvent un montagnard téméraire, méprisant les avis de la vieillesse, ose franchir le seuil de sa cabane pour jeter un regard profane sur la nature qui l'environne; et quand arrive l'heure solennelle, ou la lune balance ses rayons bleuâtres sur les pics neigeux du Čaucase, l'enfant du désert voit une file de gigantesques fantômes qui secouent dans les airs leur chevelure blanche; au milieu d'eux, quelquefois, est une jeune fille, en longs habits de lin: c'est la victime dont le sang va servir aux esprits infernaux pour la consommation de leurs maléfices.

Là, Zoroastre plaçait le mauvais génie Arisman: il s'élance, disait-il, du sommet de l'Elbrouz, et son corps étendu sur l'abîme semble un pont jeté entre les mondes.

Plus bas, vers une région cultivée, se trouve la caverne du prophète Elie. Un rocher, en forme d'autel, y supporte un gobelet d'argent, rempli de bière. Chaque année, quand la moisson doit être abondante, la liqueur déborde et va fertiliser les champs voisins. Jadis un montagnard, fidèle adorateur d'Élie, ayant été fait prisonnier, parvint à s'échapper; mais il ignorait son chemin et se trouvait en danger de retomber entre les mains de ses ennemis, lorsqu'un aigle l'enleva dans les airs et le déposa, sain et sauf, sur les bords de la caverne; chaque année, ses descendants viennent processionnellement remercier le prophète et lui offrir de la bière et des bestiaux.

Sur l'un de ces pics neigeux, habite encore le Djin-padichah, le prince des démons, et sur un autre

l'oiseau Anka, que toute l'antiquité orientale a célébré. Plus loin, c'est le rocher où le père des hommes fut exposé à la voracité d'un vautour. Enfin, il n'est conte si extraordinaire qui ne trouve créance parmi les superstitieux habitants du Caucase. Le christianisme lui-même y a laissé, comme traces de son passage, des souvenirs empreints d'une crédulité remarquable: au pied du Mqinwari, se trouvent quelques grottes taillées dans le roc, peut-être par des brigands à qui anciennement elles servaient de repaires. Plus tard, de pieux cénobites vinrent s'y retirer; aujourd'hui elles sont appelées, en langue géorgienne, Grottes de Bethleem. Les montagnards disent que dans l'une de ces profondes retrai→ tes on voit voltiger une colombe d'or; dans une autre, est suspendue une chaîne de fer, à l'aide de laquelle on peut grimper par un soupirail jusqu'au tombeau de Jésus-Christ, et se promener sous les palais de cristal, qui, élevés sur la cime des montagnes, absorbent les rayons de la lumière, et ne reflètent que les couleurs de l'arc-en-ciel.

Laissons de côté maintenant les récits fabuleux, au risque de perdre la trace de quelques rares vérités ensevelies sous les ruines de l'histoire, et voyons ce que nous offrent de plus certain les traditions locales.

Élevé entre des peuples qui différaient essentiellement de mœurs et de langage, le Caucase était une barrière naturelle que l'on songea à fortifier, dès la plus haute antiquité. La tradition a conservé le nom de Marpésie à un rocher du défilé de Dariel, où l'évêque Jornandes assure que cette reine des Amazones fit construire des fortifications. Virgile a chanté ce mont Marpésien.

Qu'on ne s'étonne pas de nous entendre parler des Amazones après avoir annoncé que nous allions quitter le domaine de la Fable. Les récits que le vénérable Hérodote, ce père de l'histoire, nous a transmis sur ces femmes guerrières; ceux que nous en ont faits Diodore de Sicile, Étienne de

Byzance, Pline et vingt autres, sont corroborés par des traditions trop imposantes, des monuments trop irrécusables, pour que nous hésitions à adopter comme vrai le fond de cette histoire que l'imagination des poètes grecs a enveloppée d'ornements, et, disons le mot, de mensonges. Il serait absurde de supposer que les Amazones aient vécu en république sans hommes; il l'est sans doute aussi de croire qu'elles se mutilaient le sein pour être plus propres à manier les armes. Ces fables, résultat inévitable d'une époque où l'ignorance des procédés typographiques laissait toute latitude aux exagérations du récit oral, comme à l'essor d'une imagination poétique, ont été signalées avec affectation par des esprits paresseux qui ont trouvé plus facile de nier que d'approfondir. Pour d'autres il n'est pas difficile d'y démêler la vérité sur l'existence de cette colonie de Scythes belliqueux, qui émigra du pays des Mootes, traversa le Caucase, et s'établit dans les plaines de Thémiscyre. Les principaux guerriers de cette armée furent taillés en pièces par les peuples voisins, ou réduits à l'esclavage, et leurs femmes,

conservant dans le malheur le souvenir des mœurs natales, prirent les armes pour défendre leurs enfants et leurs propriétés; car toute l'antiquité s'accorde, dans ses écrits et dans ses monuments, à nous représenter les femmes des Scythes comme habituées à combattre journellement à côté de leurs époux, et aussi habiles qu'eux à manier l'arc, la hache et la lance. Elles n'entreprirent pas les guerres lointaines qu'on a mises sur leur compte; mais, aidées par des hommes de basse condition, ou des esclaves, et alliées à des étrangers, elles firent quelques expéditions dans l'une desquelles Marpésie éleva sur le Caucase des fortifications qui rappelèrent long-temps son nom à la postérité.

Les deux passages dont nous avons fait mention plus haut, les seuls indiqués par la nature, sont ceux qui, depuis une haute antiquité, sont connus sous le nom de Portes Caucasiennes, Sar

matiques, Caspiennes, Porte des Portes, et autres dénominations.

Le premier, appelé communément aujourd'hui défilé de Dariel (Pylæ Caucasiæ de Pline), se trouve sur la route de Mosdok à Tiflis, et divise l'isthme caucasien en deux parties à peu près égales. L'encaissement d'une double chaîne de montagnes escarpées qui court du sud au nord forme une gorge étroite, sillonnée par le fleuve Térek et par ses affluents. Cette position est naturellement si redoutable, que les plus simples fortifications suffiraient à une poignée de combattants pour y arrêter une armée formidable.

La distance qui sépare Mosdok de Tiflis est d'environ 240 werstes ( 60 lieues). A moitié chemin, et à 30 werstes du Mqinwari, on voit sur les bords du Térek les ruines de l'ancien château de Dariéla. On ne sait rien de bien positif sur l'étymologie de ce mot. Selon une tradition montagnarde, une princesse du nom de Daria fit élever cette forteresse, à une époque absolument inconnue. Elle y fixa sa résidence pour y détrousser les passants; et lorsqu'un voyageur avait le malheur de lui plaire, elle le gardait auprès d'elle, le comblait de dons et de caresses, s'abandonnait à lui, et le faisait ensuite précipiter dans les eaux du Térek. Mais M. Klaproth, qui s'est livré avec tant de succès à d'importantes recherches sur l'histoire du Caucase, pense que Dariéla doit se lire Dariol, et que ce mot vient du tatare, et signifie défilé (de dar, étroit, et jol, route). Le fort aurait été construit par un roi de Géorgie, du nom de Mirwan, qui régna de l'an 167 à 123 avant notre ère. Là était aussi la forteresse Cumania des anciens.

Plusieurs historiens d'Alexandre ont écrit que ce conquérant avait fait fermer ce passage par une porte de fer. Nous avons déja dit qu'il ne visita jamais le Caucase, et il ne paraît pas que, de son vivant du moins, ses lieutenants aient fortifié la porte caucasienne.

Dans le moyen âge, lorsque le pays était occupé par les Huns, les monar

ques byzantins payaient a ces barbares un fort tribut pour la garde de cette porte. L'histoire géorgienne dit aussi que Cabades, roi de Perse, contemporain de l'empereur Justinien, s'empara du passage, et qu'il y fit élever un mur à l'effet d'y arrêter les incursions des Scythes dans les domaines de la Perse et de l'empire romain. On y voit, en effet, des débris de murailles et des fortifications ruinées qui attestent les précautions prises anciennement contre les populations turbulentes qui habitaient vers le nord de la contrée. Aujourd'hui les Russes ont élevé une forteresse à peu de distance de l'ancien Dariéla. Elle est encaissée entre des rochers granitiques, tellement élevés et rapprochés les uns des autres, qu'on s'y croirait dans un puits. De Laars à Dariel, la vallée, dont la longueur est de 7 werstes, est si étroite que le soleil y pénètre à peine quelques heures pendant les plus longs jours de l'été. Vers les mois de juillet et d'août, la chute des avalanches y cause souvent de grands dégâts par la rupture des ponts du Térek et le débordement du fleuve. A quelques werstes du Térek, on trouve l'Aragwi, qui coule en sens inverse dans ce même passage.

Le second défilé est celui qui doit son nom à la ville de Derbent, sur les bords de la mer Caspienne, dans le Daghestan. La fondation de cette ville est encore attribuée à Alexandre-leGrand; supposition que rien ne justifie, mais que peut expliquer une vanité commune à tant de villes. Une forte muraille qui s'étendait de la cité à la mer, défendait la Perse contre les agressions des Scythes. Des portes de fer de quinze pieds de largeur donnaient passage aux voyageurs inoffensifs; on prétend qu'elles ont été déposées au monastère de Gelaeth, près Khoutaïssi (*). Des vestiges de l'anti

(") Le noi de la planche première est un dessin du monastère de Gelaeth, situé à deux lieues de Khoutaïssi, sur la déclivité d'une montagne couverte d'arbres. Cette maison, habitée par des moines iméréthiens du rite grec, est placée sous l'invocation de

que rempart se voient encore auprès de la ville, et même sur la crête de la montagne voisine. Il était construit en grandes pierres coquillières superposées à la manière des Romains, sans ciment et sans fer. S'il faut en croire une version fort accréditée, cette muraille se prolongeait sur toute la chaîne des monts du Thabasseran, et elle était due à Kosroës-Nourchivan, qui avait voulu par-là se préserver des incursions des Khazars.

Le passage de Derbent est sans contredit le plus important pour la sûreté de la Perse, car il offre, dans toute sa longueur, une steppe (*) sans aucune élévation, et pressée d'un côté par les eaux de la mer Caspienne, et de l'autre par des montagnes élevées et des rochers coupés à pic. Une partie de l'ancien mur se trouve aujourd'hui plongée dans la mer. Le géogra phe Abd-our-Raschid écrivait, au commencement du XVe siècle, que Bakou, sa ville natale, était déjà en partie submergée par les eaux qui menaçaient d'atteindre la grande mosquée.

Derbend signifie, en persan, barrière; et cette ville est aussi appelée, par figure, la Porte des portes, ou la Porte de fer.

Là étaient véritablement les portes caspiennes, ainsi nommées du voisinage de cette mer; mais l'erreur de Strabon, qui les place dans le défilé de Dariéla, n'est pas aussi grave qu'on a voulu le supposer, s'il est vrai, ainsi que plusieurs critiques l'ont pensé, que les deux dénominations de la monta

saint Grégoire; son architecture est à la fois remarquable par sa simplicité et sa pureté. On croit que ce monument date du XIe siècle de l'ère chrétienne. Le no 3 est la représentation d'un antique battant de porte ayant quatorze pieds de hauteur sur sept à peu près de largeur, et tout bardé de fer. Selon la tradition, ce seraient là les restes de la porte caucasienne, l'autre battant ayant été enlevé par les Turcs on y voit les vestiges d'une inscription arabe, gravée sans doute par les conquérants à une époque d'invasion.

(*) On peut dire aussi un step.

1

« PrécédentContinuer »