Cités 2014 - N° 59: Marx politique

Couverture
Presses Universitaires de France, 1 sept. 2014
Le lien entre Marx et politique semble évident. Qui peut ignorer qu’il lui a consacré sa vie et son œuvre ? Quel sens alors y a-t-il à parler de « Marx politique » si le nom de Marx contient d’emblée la dimension politique, mieux s’il n’a pas de sens hors de la politique ? Une question se pose pourtant : que faut-il entendre par « politique » quand il s’agit de la pensée de Marx ? Et là rien n’est plus aussi simple qu’il y paraît à première vue.
_x000D_
On observe d’abord qu’une certaine habitude a été prise qui n’en fait qu’un aspect ou une partie de l’œuvre. C’est par exemple le cas dans les éditions de ses œuvres ou dans la répartition disciplinaire des commentaires et des présentations. Mais faut-il continuer à croire, comme le suggérait Maximilien Rubel dans son édition de la Pléiade, que l’on peut aisément distribuer les textes marxiens entre l’économie, la philosophie et la politique ? Et si l’on considère le destin académique de Marx, devrait-on vraiment isoler un « Marx politique » du Marx des économistes, du Marx des philosophes, voire du Marx des sociologues ?

_x000D_ Nous proposons ici de considérer, sous des angles différents, une pensée entièrement politique, mais en un sens précis : que la « matière » qu’elle traite soit philosophique, économique, juridique ou sociologique, il n’y est jamais question que d’une seule chose, ou plutôt d’une seule cause : celle de la révolution en vue de l’émancipation humaine. Il convient alors de se demander comment cette finalité de l’émancipation par la révolution affecte chez Marx la conception même qu’il se fait de la politique, et en quoi cette conception peut nous concerner dans notre rapport à la politique aujourd’hui.

À propos de l'auteur (2014)

Yves Charles Zarka, rédacteur en chef de la revue Cités, est philosophe, professeur à la Sorbonne, université Paris-Descartes, titulaire de la chaire de philosophie politique.

Informations bibliographiques