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Mon Prince, -

Jai l'honneur de vous accuser la reception de votre lettre d'hier, avec les incluses, et de mexPliquer sans perte de tems sur ces pièces, avec la franchise que jobserve toujours envers vous.

II nya. pas de principe, en fait de politique européenne, auqueljattache plus d'importance qu'à la réconstruction substantielle de la Prusse. Les glorieux services, qu'elle a rendus dans la dernière guerre, lui donnent les droits les plus éminens à notre reconnoissance; mais un motif plus puissant encore se trouve dans la nécessité de considérer la Prusse comme le seul fondement solide de tout arrangement quelconque à établir pour la sureté du Nord de l'Allemagne, contre les plus grands - dangers qui pourraient le menacer. Dans une crise pareille, c'est à la Prusse que nous devons veiller. C'est à, ses forces que nous devrons joindre les nötres, et pour remplir cette täche, il faut que la monarchie prussienne soit substantielle et solide, et douée de tous les attribüts d'un état indépendant, capable de se faire respecter et d'inspirer confiance. - - »

Quant à la question de la Saxe, je vous déclare que, si l'incorporation de la totalité de ce pays dans la monarchie prussienne est nécessaire, pour assurer un si grand bien à l'Europe, quelque peine que j'éprouve personnellement à l'idée de voir une si ancienne famille si profondément affligée, je me saurais nourrir aucune répugnance morale oupolitique-contre la mesure elle - méme. Sijamais un souverain s'est placé lui – méme dans le cas de devoir étre sacrifié à la tranquillité future de l'Euro

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pe, je crois que c'est le Roi de Saxe, par sestergiversations perpétuelles, et parce qu'il a étémonseulement le plus dévoué, mais aussile plus favorisé des vassaux de Buonaparte, contribuant de tout som pouvoir et avec empressement, dans S8, double qualité de chef d'états allemands et d'élats polonais, à étendre Passerwissement général jusque dans le coeur de la Russie. - Je n'ignore pas, qu'il ya en Allemagne plus sieurs exemples d'une immoralité politique du méme genre; je n'en connais cependant aucun, qui soit également choquant, et dans ce cercle vicieux, dans lequel les états d'Allemagne se sont presque autorisés à marcher depuis quelque tems, tous ne pouvant pas être punis, et le plus grand nombre ayant réparé leurs torts par des services subséquens, je ne serai pas faché, juen pardonnant à la masse des coupables, on fit un exemple d'un d'entre eux, pour arréter le cours d'une Calamité aussi intolérable. V. A. se convaincra par cet exposé, que je n'hésite pas d'approuver le principe de l'arrangeIment proposé, s'il est nécessaire, pour mettre la Prusse dans la situation qu'elle doit occuper pour 'intérêt de l'Europe. Mais, si cette incorporation doit avoir lieu, comme moyen d'indemniser la Prusse de ce qu'elle pourrait souffrir par des entreprises inquiétantes et dangereuses de la part de la Russie, et comme une mesure imaginée pour l'engager à se soumettre avec des frontières sans défense à un état évident de dépendance de la Russie, dans cette dernière supposition, laquelle, pour l'honneur et l'intérêt de tous et plus particulièrement de

la Russie elle-même je déplorerais profondément, je ne me crois pas autorisé du tout à donner à V. A. la moindre raison d'espérer, que la GrandeBretagne consentirait à la face de l'Europe à un arrangement pareil. - V.

Persuadé qu'un résultat aussi peu compatible avec les principes de Palliance, ne saurait être mi proposé d'un côté, ni supporté de l'autre, je n'ai pas d'objections à ce que la Saxe soit confiée, comme V. A. le désire, à l'administration provisoire de S. M. Prussienne. Je veux bien consentir immédiatement à cette mesure, qui me-paroit juste et raisonnable en elle-méme, pour vous offrir ungage de la sincérité des assurances données plus haut, et dans l'espoir certain, que le Roi de Prusse ne se prètera à aucun arrangement incompatible avec la dignité de la couronne, ou avec la süreté permamente de ses possessions.

J'ai supposé, que V. A. désirerait de connaitre sans délaimon opinion à ce dernier sujet, et aussitót que le Prince de Metternich croira pouvoir s'expliquer sur les points auxquels V. A. a appuyé dans sa lettre, je suis prêt à entamer avec vous et lui l'affaire générale, et très-empressé d'accélérer un arrangement, qui me parait essentiellement, lié aux plus grandsintérêts de l'Europe. Vienne, le 1 1 octobre 1814. s

Castlereagh.

) - - - 4.« - V e r b al Note des königlich-großbritannischen ersten Bevollmächtig- S ten, Lord Castlereagh, betreffend die Vereinigung e des Königreichs Sachsen mit Preussen *). (Aus dem Englischen übersetzt) Nous supposons que l'on s'occupe du plan d'incorporer la Saxe à la Prusse, pour mettre cette dernière puissance en état de - former une barrière pour la sureté du nord de l'Allemagne. . » L'utilité de cette mesure, par rapport à son résultat, est généralement admise; les objections ne sont dirigées que contre le choix des moyens. On prétend qu'une mesure aussi sévère contre la maison de Saxe, dont la conduite criminelle devrait, dit- on, être attribuée à la nécessité, et mon pas àses intentions, ne saccqrde pas avec 'indulgence observée envers d'autres puissances également contraintes d'agir contre la cause de l'Europe, et quelle est en contradiction avec les principes de la justice. .“ - - Examinons le cas. Le roi de Saxe est devenu, par le zèle avec lequel il s'est engagé dans la cause de Buonaparte, le principal favori de celui-ci; il l'a distingué, en attachant à sa couronne le duché de Varsovie, acte par lequel la frontière de l'Autriche fut démantelée, la Prusse soumise à la directiol de la France, et le chemin frayé pour pénétrer au coeur de la Russie. *. *) Das Datum dieser Note ist unbekannt. Wahrscheinlich ist sie aus dem October 1814.

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