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cieusement donné leur aide morale et matérielle. Je voudrais les nommer toutes; mais elles sont vraiment trop nombreuses. Vous m'en voudriez cependant de ne pas mentionner spécialement : M. le Ministre de l'Intérieur, qui a bien voulu marquer l'intérêt porté par lui à nos travaux en déléguant à nos séances M. l'inspecteur général Drouineau dont la compétence en matière d'assistance publique est universellement connue; M. Henri Monod, directeur de l'hygiène et de l'assistance publiques, dont les précieux encouragements n'ont jamais manqué à notre institution depuis son origine; M. le Maire de Toulouse qui, avec une parfaite cordialité et une bonne grâce charmante, nous a offert l'hospitalité dans ce Capitole et s'est mis à notre entière disposition; M. le préfet de la Haute-Garonne dont l'accueil courtois et flatteur, ainsi que les paroles si aimables à l'adresse du corps médical nous ont profondément touchés; le Conseil général et le Conseil municipal, qui, s'inspirant de la « raison pratique », ont très bien compris que l'argent, s'il est le nerf de la guerre, est une nécessité des congrès, et nous ont voté de riches subventions, permettant à notre très dévoué secrétaire-général et trésorier d'équilibrer son budget; M. le Dr Labéda, le savant et distingué doyen de la Faculté de médecine, qui semble avoir voulu prendre notre Congrès sous sa protection en lui ouvrant toutes grandes les portes de la Faculté.

En véritables enfants gâtés du succès, toutes ces marques de sympathie, pour sensibles et agréables qu'elles soient, ne nous étonnent presque plus. Depuis huit ans que nous parcourons toute la France, plantant notre tente éphémère au nord ou au midi, à l'est ou à l'ouest, la réception est partout chaude et cordiale. Mais n'en tirons pas trop de vanité : ces honneurs s'adressent bien peu à nous, beaucoup, au contraire, à l'œuvre que nous représentons. C'est que les esprits cultivés sont de plus en plus nombreux, qui comprennent le but élevé de nos études, et saisissent les relations qu'elles ont avec la science de l'homme, ce couronnement de tout l'édifice scientifique. Ils ont vu que la psychologie, échappée enfin à la tutelle métaphysique, a dû ses récents progrès à l'application des méthodes usitées en biologie, surtout en utilisant les documents si riches, si variés, fournis par la pathologie mentale et nerveuse. Ils ont assisté avec curiosité à l'éclosion d'une science nouvelle qui a pris, en peu d'années, un accroissement considérable; mais, en scrutant avec soin les origines premières de cette anthropologie criminelle qui passionne tant, aujourd'hui, magistrats et médecins, ils ont constaté qu'elle n'était qu'une fille émancipée de la psychiatrie et de la neuropathologie, et que ses véritables ancêtres sont des savants d'un rare mérite tels que Gall, Ferrus, Morel, d'autres encore, tous honneur de notre spécialité.

Le public qui suit avec tant d'intérêt les discussions sur l'hygiène générale ne peut manquer de se préoccuper aussi de problèmes

tels que l'alcoolisme, le goitre et le crétinisme, l'hérédité et la prophylaxie des maladies mentales et nerveuses. Ne sont-ce pas là, en effet, des questions sociales pressantes qui s'imposent à la sollicitude de tous, de la solution desquelles dépend l'avenir de la patrie, celui même de notre race? En les creusant de plus en plus, avec toute la précision scientifique dont nous sommes capables, en nous appliquant à discerner, dans ces maux dont souffre notre société, ce qu'il y a de fatal et ce qu'il y a de guérissable, en nous efforçant de trouver les remèdes à leur appliquer, nous nous montrerons vraiment dignes des sympathies qui nous entourent, nous ferons œuvre utile et demeurerons fidèles à la grande et noble devise de la civilisation moderne : Progrès par la science, pour l'Humanité.

La séance s'est terminée par un discours, plein de faits et d'idées, de M. le professeur Labéda, doyen de la Faculté de médecine de Toulouse. Le savant orateur, étudiant surtout en Pinel le professeur de pathologie interne et l'auteur de la Nosographie philosophique, s'est appliqué tout spécialement à faire ressortir les relations existant entre ses théories médicales et les idées philosophiques ambiantes. C'étaient là des points de vue qu'il était bon de rappeler; et le succès obtenu par son discours a dû prouver à M. Labéda qu'on lui savait gré de rendre ainsi justice au grand médecin qui avait su introduire l'esprit philosophique dans les questions de pathologie générale.

Cette cérémonie laissera le meilleur souvenir à tous ceux qui y ont assisté; elle est, dans tous les cas, une preuve nouvelle de cette nécessité du culte des grands hommes, que le génie d'Auguste Comte a systématisé, dont les générations actuelles semblent de plus en plus sentir le besoin.

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Dimanche 17 octobre: Des relations de la Philosophie et de la Poésie.

Dimanche 14 novembre: De l'Etiologie ou de la Cause des Maladies (1).

Dimanche 21 novembre: De l'Etiologie ou de la Cause des Maladies (2).

Dimanche 5 décembre De l'Etiologie ou de la Cause des Maladies (3).

Ces conférences auront lieu à 3 heures de l'après-midi.

Vendredi 31 décembre: Fête universelle des Morts, à 8 h. 1/2 du soir.

Samedi 1er janvier 1898 Fête de l'Humanité, à 2 heures de l'après-midi.

Dans le 1er trimestre 1898, des réunions seront consacrées : — 1o au Centenaire d'Auguste COMTE; 2o au Cours de M. C. Monnier sur l'Antiquité grecque (suite du Cours de Sociologie dynamique); 3o au Cours de M. Ch. JEANNOLLE sur la Philosophie première; 4o à une série de Conférences de M. AHMED-RIZA sur trois grands types, religieux, philosophique, politique, de l'Islamisme : MAHOMET, AVERRHOES et SALADIN.

Un avis ultérieur complétera ces renseignements.

Toutes les conférences et réunions de la Société positiviste d'Enseignement populaire supérieur sont publiques et gratuites.

Les personnes qui désireraient recevoir ou faire adresser les communications relatives à ces conférences et réunions sont priées d'en donner avis au secrétaire, M. ROUSSEAU, 40, rue Monsieur-lePrince.

Pour de plus amples renseignements, s'adresser à M. Ch. JEANNOLLE, vice-président, 10, rue Monsieur-le-Prince.

Les souscriptions au Subside positiviste doivent être adressées au trésorier, M. Emile ANTOINE, 8, rue Méchain, ou 10, rue Monsieur

le-Prince. Le Subside positiviste est destiné à pourvoir aux frais relatifs à la Direction, à l'enseignement et à la location, garde et entretien de l'appartement d'Auguste CoMTE, siège social de la Société.

I. Des relations de la Philosophie et de la Poésie, conférence par M. le docteur CANCALON, le dimanche 17 octobre 1897, à 3 heures de l'après-midi, 10, rue Monsieur-le-Prince.

Dans cette conférence, M. le docteur CANCALON appréciera le poème de M. Léonce GUIMBERTEAU, le Devenir humain, comme type du concours que peuvent et doivent se prêter la Philosophie et la Poésie.

II. - L'Education médicale de la Femme, cours par M. le docteur CANCALON. Première partie : Etiologie ou Cause des Maladies, le dimanche, à 3 heures de l'après-midi, 10, rue Monsieur-le-Prince. 1re leçon, 14 novembre; 2o leçon, 28 novembre; 3° leçon, 5 décembre.

Cette étude de l'Étiologie, c'est-à-dire de la cause des maladies, constitue le début de l'exposition de la médecine et de l'hygiène que le docteur CANCALON se propose d'accomplir, conformément au programme de vulgarisation qu'il a fait connaître dans sa conférence préliminaire du 24 juin dernier.

C'est surtout par les progrès de l'Étiologie que l'hygiène, publique ou privée, et l'art médical lui-même ont acquis une réelle efficacité. C'est aussi la partie de la science biologique qu'il importe le plus au public de connaître. La devise: Savoir pour prévoir, afin de pourvoir, n'est nulle part mieux applicable.

Le Positivisme adopte toutes les conquêtes de la science en Étiologie, mais sans méconnaître, comme on le fait trop souvent, le caractère sociologique qui est commun à beaucoup de maladies, suivant le point de vue propre à Auguste COMTE.

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L'enseignement intégral. — M. Alexis Bertrand, professeur de philosophie à l'Université de Lyon, apporte un plan complet d'enseignement intégral.

L'auteur montre d'abord tout ce que cette expression discréditée renferme de justesse et de profondeur. Il rattache ensuite l'idée d'un enseignement populaire intégral aux plus hautes conceptions de Descartes et de Auguste Comte. Enfin, il résume en quelques articles la charte future de l'enseignement intégral et conclut en ces termes : « Point de régénération nationale sans une régénération morale; point de régénération morale sans une éducation énergique, s'occupant à la fois de tout l'homme et de tout le peuple. »

M. Bertrand écarte d'abord deux interprétations erronées de l'enseignement intégral. Intégral ne veut pas dire total et encyclopédique. Jules Simon affectait de voir dans l'enseignement intégral «< la possession de toutes les sciences humaines distribuées entre tous les hommes et toutes les femmes sans exception », et il triomphait aisément de cette utopie par un persiflage tout socratique.

En 1848, on rêvait une sélection systématique de toutes les intelligences, un drainage des capitaux intellectuels au profit d'une élite de savants et d'administrateurs. D'accord

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