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DES

JOURNAUX,

FRANÇOIS ET ÉTRANGERS.

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS-DE-LETTRES.

DÉDIÉ

A Son Alteffe Séréniffime Monfeigneur le Prince
régnant de la TOUR ET TASSIS, &c. &c.

OCTOBRE, 1786.

TOME X..

QUINZIEME ANNÉE

A PARIS,

Chez la veuve VALADE, Imprimeur-Libraire,
rue des Noyers, vis-à-vis Saint-Yves; & pour
les Pays Etrangers, à Liege, chez J. J. TUTOT.

AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU RØL

du Journal.

On s'adreffera, pour toute la France, à Paris, chez la veuve Valade, Impr.-Libr., rue des Noyers, vis-à-vis Saint-Yves aux conditions fuivantes; favoir le prix de la Souscription eft de 27 liv. pour Paris, & de 33 pour la Province, rendu franc de port par tout le Royaume.

Pour les Pays étrangers, chez J. J. Tutot, Imprimeur-Libraire, à Liege, & au Bureau des Poftes Impériales, & dans tous les Bureaux des Poftes d'Allemagne.

A Bruxelles, à M. Horgnies, Expéditeur des Gazettes étrangeres, pour tous les Pays-Bas Autrichiens; chez B. Lefrancq, Libraire, & hez Dujardin, Lib. de L.L. AA. RR. au Bu reau du Mercure de France.

A Amsterdam, chez B. Vlam, Lib. Avan Har revelt-Soetens, Libraire, dans le Kalveftraat, & Thimotheus Van Harrevelt, Libraire, dans le Kalverstraat vis-à-vis le café françois.

A Rotterdam; chez Bronkhorst, Libraire.
A Stockholm, chez Oerftrom, Lib. de la Soc.
A Pragues, chez Wolfgand-Gerle, Libraire
A Vienne, chez Graffer, Libraire.

A Geneve, chez Barde Manget & Compagnies, Libraires, pour toute la Suiffe.

Les Libraires, & autres perfonnes qui voudront faire annoncer des Livres, Eftampes, Mufique, & autres objets, dans l'Esprit des Journaux, font priés de les adreffer au Directeur du Journal, chez la veuve Valade. Et pour les mêmes objets, pour tous les Pays étrangers, chez J. J. Tutot, Imp.-Lib., en Vinave-d'Ïle, à Liege, & au Bureau des Pokes Impériales,

L'ESPRIT

DES

JOURNAUX.

VOYAGES de M. le marquis DE CHATELLUX, dans l'Amérique Septentrionale, pendant les années 1780, 1781, & 1782, avec cette épi graphe :

Multorum hominum vidit turbes
cognovit.

& mores

A Paris, chez Prault, imprimeur du roi, quai des Auguftins, à l'Immortalité. 2 volu mes, in-8vo. 1786.

LES

ES Voyages font peut-être de toutes les compofitions littéraires, celles qu'on juge avec le plus d'indulgence, On en peut affigner deux

raifons; la modeftie & la fimplicité du genre, d'une part; & de l'autre, la forte d'intérêt qu'il infpire.

Pour ne comparer aux voyages que le feul genre de l'hiftoire, nous observerons que l'hif torien entreprend de tracer de grands tableaux, de mettre fous vos yeux de grands événemens, la deftinée des empires, les changemens dans les loix, dans les mœurs, dans la conftitution, ainfi que les caufes & les fuites futures de ces révolutions; il s'annonce enfin avec l'appareil & l'importance que lui donne la dignité de l'hif toire.

Le voyageur, plus modefte, ne fe préfente que comme allant vous raconter ce qu'il a vu, & vous tranfmettre les impreffions qu'il a reçues des objets qui ont paffé fous les yeux; il n'entreprend de vous dire que ce qu'un autre auroit pu vous dire comme lui, après avoir parcouru les mêmes pays. Enfin, il fe montre avec plus de fimplicité & moins de prétention.

Cette différence entre les deux genres, nous Conduit naturellement à juger l'hiftorien plus féverement que le voyageur, & à demander au premier beaucoup plus, parce qu'il nous promet davantage.

Une autre raifon de notre indulgence pour l'écrivain-voyageur, eft la forte d'intérêt qu'il nous infpire; pour peu que fon ftyle foit, nous ne difons pas élégant & pur, mais feulement vrai, il nous transporte avec lui dans les pays qu'il parcourt; nous partageons fes travaux & fes jouiflances, ses dangers & la joie de fa dé

fivrance, fes peines & fes plaifirs; nous nous identifions, pour ainfi dire, avec lui, nous adeptons fa maniere de voir les objets, nous éprouvons jufqu'à fes affections; les moindres détails nous intéreffent, parce qu'ils nous font devenus perfonnels.

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Si les voyageurs parviennent ainfi à attacher les lecteurs à des faits particuliers qui ne font pas communément en eux mêmes d'un grand intérêt, à plus forte raifon la lecture d'un ouvrage de ce genre fera-t-elle agréable, lorfqu'aux détails qui atteftent & caractérisent la vérité des récits & nous affectionnent au voya geur, on trouvera joints l'importance des évé nemens, le développement de leurs caufes & de leurs fuites, enfin, les caracteres les plus intéreffans de l'hiftoire; & nous ne craignons pas de dire que cette réunion est le mérite par ticulier des voyages de M. le marquis de Chatellux,

On voit dans un avertiffement placé à la tête de cet ouvrage, comment l'auteur s'eft trouvé conduit à le rendre public. Tout homme inftruit, ou qui voyage pour s'inftruire, recueille fes obfervations dans la vue de les conferver pour lui-même & pour fes amis. M. le marquis de Chatellux, voulant fatisfaire la curiofité de ceux qu'il avoit laiffés en France, &z ne pouvant y faire parvenir fon journal avec quelque fûreté au travers des dangers de la mer & des ennemis, qu'en leur en adreffant plufieurs copies, trouva plus commode d'en faire tirer un petit nombre d'exemplaires dans l'imprimej

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