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A NOS LECTEURS.

En commençant le troisième volume du Dictionnaire populaire illustré, nous croyons de notre devoir d'exprimer ici toute notre reconnaissance au public qui a si bien accueilli notre œuvre, ainsi qu'aux personnes qui ont bien voulu nous encourager et nous aider de leurs lumières.

Tout le monde se plaignait qu'à côté des petits journaux littéraires il ne se produisait aucune publication réellement sérieuse; c'est ce qui a inspiré l'idée de publier un ouvrage éminemment utile à la portée des petites bourses, et un Dictionnaire instructif est venu se mettre en concurrence avec les romans qu'on avait livrés jusqu'à ce jour au public, et cela malgré le peu de succès qu'on lui prédisait.

Ce premier pas dans une voie nouvelle a eu des imitateurs, et le temps n'est pas loin où les auteurs les plus célèbres viendront demander la consécration du peuple, la seule véritable, en mettant leurs œuvres à la portée de ses ressources.

Notre tentative, n'eût-elle d'autre résultat que de mettre les chefs-d'œuvre de la littérature française à la portée de tous, que nous nous en estimerions suffisamment récompensés. Quant aux tendances de cette publication, qui ont été si diversement appréciées, il nous suffira, pour les faire connaître, de citer la lettre que nous avons reçue de M. H. Carnot, ancien ministre de l'instruction publique, qui les résume en quelques lignes :

« Paris, 5 décembre 1861,

» MONSIEUR,

» Je vous remercie de l'attention que vous avez eue de m'envoyer la feuille de votre Dictionnaire populaire où se trouve la biographie de mon père. L'étendue que vous avez donnée à cet article,

» dans un livre où tout est nécessairement abrégé, et surtout l'esprit de sa rédaction, témoignent que votre publication a pour but de glorifier les principes libéraux et démocratiques. Je vous en » félicite, Monsieur, et puisse-t-elle avoir de nombreux lecteurs.

» Recevez, je vous prie, l'assurance de toute ma considération.

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DICTIONNAIRE POPULAIRE

ILLUSTRÉ

D'HISTOIRE, DE GÉOGRAPHIE

DE BIOGRAPHIE, DE TECHNOLOGIE

DE MYTHOLOGIE, D'ANTIQUITÉS, DE DROIT USUEL, DES BEAUX-ARTS
ET DE LITTÉRATURE

M

MAR

MARCHAND. C'est celui qui fait profession d'acheter pour revendre. Le marchand est utile comme intermédiaire entre le producteur et le consommateur; il met à la disposition de ce dernier des marchandises qu'on ne trouverait que dans des magasins souvent éloignés; enfin il vend en détail les marchandises que le producteur ne livre qu'en gros.

MARCHANDISES. Nom générique qui s'applique à tous les objets qui forment la .base et l'objet du commerce. Les objets destinés à la consommation sont appelés spécialement denrées.

MARCHANGY (Louis-Antoine - François DE), magistrat et écrivain français, né à Clamecy en 1780, mort en 1826, appartient à cette classe de littérateurs qui, au commencement du XIXe siècle, sur les traces de Chateaubriand, cherchèrent dans l'histoire du moyen âge des sujets d'inspiration et mirent en vogue le roman poético-historique. Marchangy publia, en 1813, la Gaule poétique, et la fit suivre, en 1826, de Tristan le Voyageur ou la France au XIVe siècle. Avec ce bagage littéraire, Marchangy serait oublié, sans la réputation qu'il s'est faite comme magistrat, et surtout les requisitoires passionnés qu'il a lancés contre plusieurs de ses confrères en littérature. Son réquisitoire contre les quatre sergents de la Rochelle est resté comme un

TOME III. — 101 LIVR. JO CENTIMES.

MAR

monument de ce que peut le fanatisme
royaliste uni au talent. Entré au ministère
public en 1815, il était avocat général en
1820. Béranger, qui fut une de ses victi-
mes, ne l'a pas épargné dans ses chansons.

MARCHAUX, ch.-1. de cant. de l'arrond.
de Besançon Doubs), à 15 kil. de cette
ville. Pop. 550 hab. Mines de fer.

MARCHE. Dans l'art militaire, la marche c'est le mouvement qu'exécute un corps d'armée pour se porter d'un lieu dans un autre. L'art des marches est tout l'art de la guerre, c'est ce qu'on entend par stratégie, et cet art était habilement pratiqué par les Grecs et les Romains. On cité parmi les marches les plus célèbres de notre temps, celles de Turenne, en 1674, pour couvrir sa conquête de la Franche-Comté; de Condé, lorsqu'il voulut secourir Oudenarde; celles de Napoléon Ier, en Italie, pour repousser les Autrichiens qui voulaient secourir Mantoue, et celles qu'il executa en France pendant la campagne de 1814.

MARCHE DE NUIT. On appelle ainsi une batterie de tambours qui a lieu dans l'armée française,et qui a été inventée vers 1840. Chaque régiment a sa marche de nuit, ce qui permet aux soldats de rejoindre leur drapeau au milieu de la nuit.

MARCHE. Dans la stratégie navale, an entend par marche la position et l'arrangement des vaisseaux d'une escadre qui

ADMINISTRATION,

MAR

navigue. On distingue plusieurs ordres de marche.

MARCHE (en allemand marck, frontière). Ce mot désignait, au moyen âge, les provinces frontières d'un Etat ou même les contrées frontières d'une province. Ces contrées étaient gouvernées par des comtes, dont le nom, en ludesque graff. joint à celui de marck, a formé le nom de margrave ou marquis. Les pays qui, après les démembrements de l'empire de Charlemagne, portaient le nom de marches, nom que plusieurs changèrent plus tard en celui de comté, duché et autres, étaient: en France, la Marche proprement dite ou Marche limousine; la Marche de Bretagne ou comté de Nantes; la Haute et Basse-Marche de Rouergue; la Marche de Gothie_( Septimanie ou Bas-Languedoc). En Espagne, la Marche d'Espagne, ou comté de Barcelone; la Marche de Gascogne, appelée depuis Marche, comté et royaume de NaEn Italie, les Marches de Suze, d'Ivrée, de Gênes; la Marche trévisane; les Marches de Vérone, d'Aquilée et de Frioul; celles d'Ancòne, de Fermo et de Camerino. En Allemagne, la Marche de Brandebourg, comprenant la Nouvelle, ia Moyenne et la Vieille-Marche, avec celles de Priegnitz, de Stade et de l'Ucker; la Marche de Mersebourg; celles de Zeitz en Thuringe; les Marches de Lusace et de

varre.

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IMPASSE DES Filles-dieu, 5, a paris.

MAR

Misnie; la Marche orientale, depuis Autriche; les Marches de Carinthie, de Carniole et d'Istrie.

MARCHE (la), ou MARCHE LIMOUSINE, ancienne, province et grand gouvernement de France, située entre le Limousin au S., le Poitou et l'Angoumois à l'O., le Berri et le Bourbonnais au N., et l'Auvergne à l'E. Cap. Guéret. Elle se divisait en HauteMarche, ch.-1. Guéret, et en Basse-Marche, ch.-1. Bellac, et a formé le département de la Creuse, celui de la Haute-Vienne, en grande partie, et une portion de ceux de la Charente, de la Vienne et de l'Indre. Sol peu fertile, quoique arrosé par la Vienne, la Creuse, la Gartempe et le Cher. Elève de chevaux. Les Romains comprirent dans l'Aquitaine I' ce pays, habité par les Lémovices, les Bituriges cubiens et les Pictaves. Guillaume III le détacha du duché d'Aquitaine au x siècle, et l'érigea en comté en faveur de Boson Ier, petit-fils de Roger, comte de Limoges. Il appartint aux Lusignan, au XII siècle. Philippe le Bel le confisqua, en 1309, et Philippe le Long l'érigea en comtépairie en faveur de son frère Charles le Bel, en 1316. Ce dernier, quand il fut monté sur le trône de France, échanga la Marche contre le comté de Clermont, qui appartenait à Louis Ier de Bourbon, en 1327. Celui-ci eut pour successeur son second fils, Jacques. Ce comté passa ensuite par mariage à Bernard d'Armagnac, en 1429. Louis XI le donna aux Bourbons-Montpensier. François Ier le confisqua sur le connétable de Bourbon en 1525, et le réunit définitivement à la couronne en 1531.

MARCHE (la), ch.-1. de cant. de l'arrond. de Neufchâteau (Vosges), à 36 kil. de cette ville. Pop. 1,500 hab. Patrie du maréchal Victor.

MARCHE, ancienne province des Etats de l'Eglise, divisée en Marche de Fermo, au S.. et en Marche d'Ancòne au N.; répartie depuis dans les délégations d'Ascoli, de Fermo, de Macerata et d'Ancòne.

MARCHE D'ESPAGNE, nom donné par Charlemagne au pays qu'il avait conquis au-delà des Pyrénées jusqu'à l'Ebre, et situé entre les Asturies à l'O. et la mer Méditerranée à l'E. Il comprenait la Marche de Gascogne, ch.-1. Pampelune, et la Marche de Gothie ou Septimanie, ch.-1. Barcelone.

MARCHE-EN-FAMÈNE, ville de la province de Luxembourg (Belgique), à 100 kil. de cette ville, à 75 d'Arlon et à 53 de Liége. Pop. 2,000 hab. Fabriques de dentelles. Forges, affineries de fer. Tanneries. Commerce de bestiaux. L'Espagne et les Provinces-Unies y conclurent un traité en 1577.

MARCHE (Jacques II DE BOURBON, comte DELA) petit-fils de Jacques Ier, qui fut tué à Brignais par les grandes Compagnies, en 1631, fit partie, avec Jean Sans-Peur, de l'expédition contre Bajazet, qui se termina par la défaite de Nicopolis (1396). Il fut fait prisonnier par les Turcs, et dut payer une forte rançon. Il soutint ensuite son ancien compagnon d'armes, le duc de Bourgogne, contre les Armagnacs, qui le firent encore prisonnier (1410). Devenu veuf de sa première femme, Béatrix de Navarre, il se maria en 1415 avec Jeanne II, reine de Naples et de Sicile, fameuse par ses débauches; mais sa femme lui refusa le titre de roi : il porta seulement celui de prince de Calabre. Il fit pourtant décapiter Alopo, un des favoris de Jeanne et exila plusieurs autres complices des déportements de la reine, qu'il tint assez longtemps captive (1418). Mais les Napolitains se révoltèrent contre lui et l'enfermèrent à son tour. Il s'échappa avec peine, rentra en France et se retira chez les Franciscains de Besançon, où il mourut, en 1438.

MARCHÉ. C'est une convention par laquelle deux individus consentent, l'un à

MAR

acheter et l'autre à vendre un objet quelconque. Les marchés sont plus ou moins avantageux, suivant que les marchandises s'écoulent avec plus ou moins de rapidité. L'abondance coïncidant avec la rareté des demandes amène la dépréciation; la rareté et le grand nombre de demandes produisent l'effet contraire. La concurrence contribue aussi à l'abaissement du prix. Les gouvernements interviennent souvent par des règlements pour assurer les approvisionnements. Cependant il a été démontré que la liberté commerciale et l'affranchissement de toute réglementation assurait bien mieux les approvisionnements. Suivant ce système, le rôle du gouvernement doit se borner à signaler aux détenteurs des marchandises les places où ils peuvent les écouler. La loi prévient et punit les coalitions qui ont pour objet de produire des hausses factices ou d'empêcher les approvisionnements.

MARCHÉS DE PARIS. Jusqu'au XVIe siècle, Paris n'eut guère d'autre marché que les halles; mais bientôt cette enceinte devint trop étroite; et des marchés s'établirent dans diverses rues passagères. La circulation était gênée par ces etalages en plein vent. Napoléon 1er y remédia en établissant un certain nombre de marchés dont les principaux sont : le marché de la Vallée, pour la vente de la volaille et du gibier, les marchés Saint-Martin, Saint-Germain, des Carmes et des Blancs-Manteaux. Il établit encore un certain nombre de halles. Les différents marchés qui subsistent encore aujourd'hui n'ont qu'une importance secondaire depuis la construction des Halles centrales. (Voir HALLES CENTRALES.)

MARCHENA, ville de la province de Séville, en Andalousie (Espagne), à 40 kil. de cette ville. Pop. 11,620 hab. Fabriques d'étoffes de laine communes. Restes de fortifications.

MARCHENOIR, ch.-1. de cant. de l'arrond. de Blois (Loir-et-Cher). Pop. 708 hab. Ancienne place forte ruinée par la révocation de l'édit de Nantes.

MARCHEPIED, petit meuble qu'on met sous les pieds lorsqu'on est assis; escabeau dont on se sert pour atteindre à un objet élevé. C'était jadis un attribut des grandes divinités du paganisme et de la dignité royale. De nos jours, le marchepied est encore un accessoire du trône sur lequel le souverain siége dans les grandes solennités. Les marchepieds de nos salons sont des objets de luxe : ils sont ornés de pattes d'animaux, de sphinx, de griffons, etc. Le nom de marchepied se donne aussi à de petits degrés en forme d'estrade, que l'on pratique dans les chœurs des églises, sous les stalles, etc. ; il se donne enfin à cette espèce de degrés à charnière brisée qui servent à monter dans une voiture. Dans le sens figuré, le marchepied est tout ce qui sert de moyen pour parvenir à un poste plus élevé : « Tout sert de marchepied à l'ambitieux. »

MARCHIENNES, ch.-1. de cant. de l'arrond. de Douai (Nord), à 18 kil. de cette ville, sur la Scarpe et sur le canal du Décours. Pop. 3,180 hab. Ancienne abbaye fondée par saint Amand au VIIe siècle et supprimée en 1793. Filatures de laine.

MARCHIENNES-AU-PONT, village de la province de Hainaut (Belgique), à 12 kil. de Namur. Pop. 1,200 hab. Mines de houille. Les Français y battirent les Impériaux en 1794.

MARCIAC, ch.-1. de cant. de l'arrond. de Mirande (Gers), à 25 kil. de cette ville. Pop. 1,848 hab. Restes de fortifications. Verreries.

MARCIANA, bourg de l'île d'Elbe, dans la province de Livourne (royaume d'Italie), à 12 kil. de Porto-Ferrajo. Pop. 7,886 hab. Aux environs se trouve le port de Marina

MAR

di Marciana. Chantiers de construction de navires.

MARCIANISI, ville de la province de Terre de Labour (royaume d'Italie), à 5 kil. de Caserte et à 12 de Capoue. Pop. 9,556 hab.

MARCIANO, village de la province d'Arezzo (royaume d'Italie), à 6 kil. de Lucignano. Pop. 2,365 hab. Les Français y furent battus par Cosme 1er de Médicis, en 1554.

MARCIEN, empereur d'Orient, né vers 391 en Thrace, d'une famille obscure, mort en 457, s'était élevé par ses talents et ses qualités au rang de sénateur et de général. Pulchérie, sœur de Théodose le Jeune, ayant été proclamée impératrice en 450, à la mort de son frère, offrit sa main à Marcien, comme étant le plus digne et le plus capable de soutenir le fardeau de l'empire, menacé par les Huns, les Goths et les autres Barbares. Il repoussa fièrement la demande de tribut que lui fit Attila, et répondit : « J'ai de l'or pour mes amis et du fer pour mes ennemis. >> L'Orient fut tranquille durant son règne, malheureusement trop court

MARCIGNY-LES-NÕNNAINS, ch.-l. de cant. de l'arrond. de Charolles (Saône-etLoire), à 38 kil. de cette ville. Pop. 2,755 hab. Ancien prieuré de femmes, fondé en 106. Fabriques de linge de table, de toiles, 4de poteries et de chandelles. Tanneries.

MARCILLAC, ch.-1. de cant. de l'arrond. de Rodez (Aveyron), à 22 kil. de cette ville, sur le Craynaux. Pop. 1,974 hab. Fabriques de toiles. Commerce de bestiaux, de vins. MARCILLAT, ch-1. de cant. de l'arrond. de Montluçon (Allier), à 25 kil. de cette ville. Pop. 1,728 hab. Mines de houille.

MARCILLY-LE-HAYER, ch.-1. de cant. de l'arrond. de Nogent-sur-Seine (Aube), à 20 kil. de cette ville. Pop. 742 hab. On y voit plusieurs dolmens et monuments druidiques.

MARCK (maison DE LA). Ancienne famille noble, issue de la maison d'Attena, dans la Westphalie, et qui est connue dans l'histoire depuis le XIIIe siècle. Le premier comte de la Marck fut Engilbert, fils d'Alphonse VI, comte d'Attena, mort en 1251. Après avoir acquis le comté de la Marck, cette maison y joignit bientôt de vastes domaines, tels que ceux de Clèves, de Berg et de Juliers, et donna naissance à un grand nombre de branches : les ducs de Clèves et de Nevers, les seigneurs d'Aremberg, de Sedan, de Fleuranges, de Lumain, les ducs de Bouillon, etc. Elle s'éteignit en 1610, et le partage de sa succession donna lieu à de longues querelles. Les divers membres de cette famille se mirent presque toujours au service de la France, et fournirent plusieurs maréchaux et généraux distingués. Nous citerons les principaux :

MARCK (Guillaume DE LA), chef de la branche des barons de Lumain, né vers 1446, mort en 1485; il se signala dans les troubles des Pays-Bas, et mérita le surnom de Sanglier des Ardennes. Il avait été élevé par les soins de l'évêque de Liége, Louis de Bourbon. Ayant assassiné un des officiers de ce prélat, il se fit chasser de Liége et alla chercher un refuge près de Louis XI; de concert avec ce prince, il fit révolter les Liégeois et ravagea le Brabant. Après avoir attiré l'évêque dans une embuscade, il le tua de sa propre main, en 1468. Mais il fut battu par Maximilien, archiduc d'Autriche, et livré par trahison, il eut la tête tranchée.

MARCK (Robert II, comte DE LA), neveu du précédent, né vers 1460, mort en 1535. Il possédait une partie du Liégeois, le duché de Bouillon et la principauté de Sedan. Il s'unit avec son frère, l'évêque Evrard, et fit la guerre à l'archiduc Maximilien. Puis il accompagna Charles VIII dans son expédition contre Naples, et figura, sous

!

MAR

Louis XII, à la bataille de Novare. Pendant les guerres de Charles Quint et de François Ier, il prit successivement parti pour la France et pour l'Autriche. Il fut chassé de ses Etats par Charles- Quint, mais François I le fit rétablir par le traité de Madrid de 1526. Il avait épousé Catherine de Croy, fille du comte de Chimay.

MARCK (Evrard DE LA), frère cadet du précédent, connu sous le nom de Cardinal de Bouillon. Il fut élu évêque de Liége en 1505, et accompagna Louis XII dans son expedition contre les Génois. Là il se distingua tellement par sa bravoure qu'il reçut en récompense l'évêché de Chartres. Il trahit François Ier pour s'attacher à Charles-Quint, et concourut puissamment à le faire élire empereur. Celui-ci le nomma archevêque de Valence; il reçut le chapeau de cardinal en 1520. Il aida ensuite Charles-Quint à chasser de ses Etats son propre frère Robert, et mourut à Liége en 1538.

MARCK (Robert III DB LA), seigneur de Fleuranges, dit l'Aventureux, et fils de Robert II, né à Sedan en 1491, mort en 1537. Il s'était attaché à la personne de François d'Angoulême, et avait épousé la nièce du cardinal d'Amboise; il fit ses premières armes en Italie, sous les ordres de la Trémouille. En 1510, il se distingua par la défense de Vérone contre les Vénitiens; et, en 1513, il reçut quarante-six blessures à la bataille de Novare, où son père lui sauva la vie. En 1515, il commanda l'avant-garde française à Marignan. Il reçut en récompense, de François Ier, l'ordre de la chevalerie. En 1519, il fut envoyé en Allemagne pour engager les électeurs à voter pour le roi. En 1525, il fut fait prisonnier avec François Ier, à Pavie. Il fut enfermé au château de l'Ecluse, en Flandre, et fut fait maréchal de France pendant sa captivité. En 1536, il défendit avantageusement Péronne. Il a laissé une Histoire des choses mémorables advenues aux règnes de Louis XII et de François Ier depuis 1499 jusqu'en 1521.

MARCK (Robert DE LA), connu aussi sous le nom de maréchal de Bouillon, fils du précédent, né vers 1520, mort en 1556. Il fut chevalier de l'ordre du roi et capitaine des cent-suisses de sa garde. En 1547, il fut fait maréchal de France, puis duc et commandant militaire de la Bourgogne, de la Champagne et de la Brie, enfin lieutenant général de la Normandie. En 1552, il reprit sur les Impériaux le château dé Bouillon et toutes les places de son ancien duché, que Charles-Quint avait depuis longtemps usurpés. En 1553, il fut fait prisonnier à Hesdin, qu'il défendait, et conduit en Flandre, où il mourut

MARCK Comté de la), ancien Etat du cercle de Westphalie (empire d'Allemagne), situé entre le duché de Berg au S. et à l'O., la principauté de Munster au N. et le duché de Westphalie à l'E. Aujourd'hui, il fait partie de la province de Westphalie 'Etats prussiens. Pop. 170,000 hab. sur une superf. de 200,000 hect. La Roër le divise en Sauerland au S. et Hellweg au N. Villes principales Hamm, Iserlohn et Soest. Le sol est fertile. Exploitation de houille et de fer. Les comtes de la Marck ont été les maîtres de ce comté depuis le x11 siècle jusqu'au XIV, époque où il échut aux comtes de Clèves. Comme héritage de Julien, il passa à la maison de Brandebourg en 1666. Il fit partie du grand-duché de Berg en 1807, et fut rendu à la Prusse en 1815.

:

MARCKOLSHEIM, ch.-1. de cant. de l'arrond. de Schelestadt (Bas-Rhin, à 14 kil. de cette ville, sur l'Ichert. Pop. 2,499 hab. Récolte de tabac et de chanvre. Huile, savon, poterie, brasserie.

MARCO (San-, ville de la prov. de la Calabre citérieure (royaume d'Italie), à 32

MAR

kil. de Cosenza. Pop. 4,260 hab. Siége d'un évêché.

MARCO (San-), ville de la Sicile, à 80 kil. de Messine, près de la mer. Pop. 1,717 hab. MARCO-IN-LAMIS (San-, ville de la prov. de Capitanate (royaume d'Italie), à 20 kil. de Manfredonia et à 12 de San-Severo. Pop. 17,370 hab.

MARCOING, ch.-1. de cant. de l'arrond. de Cambrai Nord), à 8 kil. de cette ville. Pop, 1,811 hab. Fabrique de sucre de betterave. Brasserie, teintureries.

MARCOMANS, c'est-à-dire hommes de la frontière, peuple de l'ancienne Germanie, répandu d'abord sur les bords de l'Elbe, au milieu des monts Hercyniens. Après le règne d'Auguste, ce peuple occupa le pays qui représente la Bohème actuelle, s'unit aux Quades, aux Iazyges et aux Vandales, et envahit plusieurs fois l'Italie, de 167 à 174; mais Marc-Aurèle les repoussa.

MARCOMIR ou MARCOMER, nom de plusieurs princes francs, que certains historiens, Nicolas Gièles au xve siècle, Jacques Charron et Scipion Dupleix au XVIIe, font régner sur nos ancêtres depuis la guerre de Troie jusqu'à l'invasion des Francs en Gaule. D'après leurs listes apocryphes, Marcomir Ier est le fils du Troyen Anténor, et Marcomir V, père de Pharamond, serait le 77 roi de France depuis l'arrivée des Troyens sur les bords du Rhin.

MARCO-POLO ou MARC-PAUL, le plus célèbre voyageur du moyen âge, le créateur de la géographie de l'Asie, le Humboldt du XIIIe siècle, est né à Venise vers 1250, et mort en 1323. Dès 1271, il entreprit, à la suite de son père, Nicolas Polo, qui avait déjà été à la cour d'Houpilaï, khan des Mongols, un voyage qui dura 24 ans, pendant lequel il parcourut la Tartarie, le Thibet, la Mongolie, la Chine, le Japon, les deux Indes, les îles de la Sonde et même une partie des côtes de la Perse, de l'Arabie et de l'Afrique. Peu après son retour dans sa patrie, il fut pris par les Génois dans un combat naval, pendant la guerre de Curzola, et conduit à Gênes (1295). Sa captivité dura 4 ans; il employa ce temps pour écrire et mettre en ordre les relations de ses voyages. Son ouvrage sur les pays orientaux fut longtemps le manuel de l'Europe pour la géographie de l'Asie; et sa réputation ne fit que s'accroître, lorsque les Portugais, par leurs découvertes maritimes, eurent constaté la vérité de plusieurs récits que l'on croyait forgés à plaisir. Les Relations de Marco-Polo ont été traduites dans toutes les langues européennes. La première édition latine est celle de 1484 (Rome ou Venise); la meilleure édition française est celle qui forme le tome Ier des Mémoires de la Société de géographie (1824).

MARCOUF (Saint-), nom de deux îles situées dans la rade de la Hougue et dépendant de l'arrond. de Valognes (Manche). Elles n'ont d'importance que par leur position militaire.

MARCOUSSIS, village de l'arrond. de Rambouillet (Seine-et-Oise), à 40 kil. de cette ville et à 25 de Versailles. Pop. 1,785 hab. Château du comte d'Entragues, où Condé fut enfermé, en 1650. Carrières de grès.

MARCO-EN-BARCEUL, bourg de l'arr. de Lille (Nord), à 5 kil. de cette ville. Pop. 2,835 hab. Institution importante. Fabriques de sucre indigène, de vinaigre, de poterie, de pipes.

MARDI, 3 jour de la semaine. Son nom vient de Martis dies, et signifie le jour de Mars, parce qu'il était consacré, sinon à ce dieu, du moins à la planète qui en porte le nom. Dans beaucoup de provinces de France, le mardi est plus spécialement le jour des mariages. Mais nous ne devons pas passer sous silence le plus renommé de tous les mardis, le jour, sans aucun doute, le plus joyeusement fêté de

MAR

toute l'année, c'est-à-dire le mardi-gras. Comme ce jour est la fin et le résumé du carnaval, nous renvoyons à cet article pour plus de détails.

MARDICK, hameau de l'arrond. de Dunkerque (Nord), à 8 kil. de cette ville. Pop. 250 hab. Ancien port de mer qui eut une certaine importance sous les Romains. Le traité des Pyrénées le réunit à la France, en 1659. Par suite du traité de la quadruple alliance, les Anglais firent raser, en 1717, les fortifications que Louis XIV avait commencé à relever.

MARDIN, ville de l'eyalet de Diabékir (Turquie d'Asie), à 80 kil. de cette ville et à 550 de Bagdad. Pop. 27,000 hab. Fabriques de maroquins et de toiles. Commerce de coton. Cette ville, bâtie en amphithéâtre et entourée de murs, était déjà connue du temps de Ptolémée et eut beaucoup à souffrir des invasions des Persans et des Turtares.

MARDOCHÉE. (Voir AMAN et ESTHER.) MARDONIUS, général des Perses, gendre de Darius, fut chargé, en 496, d'envahir la Grèce, à la tête d'une armée de terre et de mer. Mais sa flotte fut détruite par une tempête en doublant le mon Athos, et les tribus sauvages de la Thrace firent par leurs escarmouches beaucoup de mal à son armée. Il fut contraint de retourner en Asie, sans avoir pu mettre le pied en Grèce (492). A l'avènement de Xerxès, en 485, il songea à laver son affront, et poussa son beau-frère à entreprendre son expédition contre les Grecs. Il combattit aux Thermopyles et à Salamine avec Xerxès, et resta ensuite seul chargé de continuer l'expédition. Mais il fut vaincu à Platée et périt dans l'action (479).

MAREB, rivière de l'Afrique orientale, qui prend sa source en Abyssinie, arrose la Nubie, se jette dans l'Atharah, selon les uns, et se perd dans les sables, selon d'au

tres.

MARÉCHAL D'ARMES. Officier chargé de tenir un catalogue des armoiries des nobles et d'en vérifier l'authenticité. Cette charge avait été créée par Charles VIII, en 1467.

MARECHAL DE BATAILLE, officier supérieur chargé de diriger tous les mouvements de l'armée d'après les ordres du général en chef. Ce grade, qui avait été créé en 1614, fut supprimé en 1672.

MARECHAL DE CAMP, officier supérieur qui, au xv siècle, était chargé de distribuer les logements aux troupes et de leur désigner la place qu'elles devaient occuper sur le champ de bataille. En 1557, il y avait trois maréchaux de camp dans l'armée du duc de Guise, et ces officiers commandaient souvent de petits corps de troupes. Au XVIe siècle, il existait aussi un maréchal de camp général. Beaumont et Biron eurent ce titre. En 1610, la charge de maréchal général des camps et armées du roi fut érigée en office de la couronne. Cette charge. qui existait encore en 1616, fut offerte au duc de Guise. Mais à partir de 1652, ce titre paraît avoir été remplacé par celui de major général. De 1815 à 1848, le titre de maréchal de camp a été donné aux généraux de brigade.

MARECHAL DE FRANCE. C'est le grade militaire le plus élevé de l'armée. Un bâton garni d'abeilles d'or, dit bâton de maréchal, est la marque distinctive de sa haute dignité. Le titre de maréchal a d'abord désigné un officier supérieur placé sous les ordres du connétable ou du général en chef, et que l'on nommait maréchal de l'host de l'armée, maréchal de camp. Les maréchaux de camp de l'armée du roi furent appelés maréchaux de France, pour les distinguer des maréchaux de camp des autres seigneurs féodaux. Ce fut sous PhilippeAuguste, en 1185, que les maréchaux de

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