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comme l'a dit un digne écrivain constitutionnel en publiant des travaux sur les finances, le crime de conspiration parait avoir dégénéré en une profession régulière pour obtenir, sans mérite et sans aucun service, de grandes richesses et des décorations; ou, suivant le même écrivain, les individus sur lesquels la munificence royale a accumule tout ce qui peut satisfaire l'ambition' humaine, ont été les champions, permanens de toutes les révoltes projetées sous les prétextes les plus contradictoires, en abusant de la crédulité et de l'ignorance du peuple ainsi que de l'influence attachée à leurs fonctions; dans un pays, dis-je, qui a passé par ces vicissitudes il ne suffit pas de prouver que pendant deux années on a professé un respect inalterable pour la foi des contrats il ne suffit pas de se bercer de l'idée flatteuse que, dans un intervalle de temps court, le Portugal a fait des progrès dans la science du gouvernement. Il faut donner d'autres garanties. D'autres stimulans ns sont nécessaires pour qu'il s'établisse une concurrence, sans laquelle il est toujours impossible, d'obtenir des conditions raisonnables. C'est pourquoi il ne suffit pas que le gouvernement soit autorisé à donner toute protection et toute espèce de garanties légales à la propriété particulière qui s'engagerait dans ces qu'il soit autorisé à prendre un intérêt de entreprises. Il faut de plus pour cent dans toutes celles qui s'organiseraient pour atteindre les buts indiqués, en se bornant à approuver les plans, et, en renonçant, à toute intervention dans l'administration qui devra confiée au directeur choisi par la majorité des actionnaires:

» Personne ne doutera qu'en même temps que ce projet favorise le goût des spéculations, dont notre pays manqué à un si haut degré, des capitaux plus considérables seront consacrés à l'achat des biens nationaux, et c'est ainsi que le revenu public marchera sur la même ligne que les fortunes des particuliers. Il pourra arriver quelquefois que le gouvernement, qui actuellement paie 5 o/o d'intérêt, ne retire que 2.0/0 d'une entreprise dans laquelle il se sera engagé; mais, même dans ce cas, le gouvernement ou plutôt la nation gagnera beaucoup : 1o parce que les ro 0/0 suffi ront pour donner l'impulsion à neuf fois cette somme; et comme la somme sera principalement employée au travail individuel, on' extirpera l'oisiyeté, et les mendians deviendront une classe de contribuables de l'état ; 2o parce qu'une entreprise augmente la yaleur des terrains et des propriétés contigues, d'où il résultera un accroissement du revena public; 36 parce qu'en versant des capitaux dans la circulation, et en les distribuant dans la masse du peuple, on verra s'augmenter la classe des petits propriétaires qui ne peuvent s'établir: la prospérité nationale et la consolidation dų système y gagneront; 4° enfin, parce que de cette manière le gouvernement évite le monopole et les retards auxquels on s'exposerait si on confiait à une seule compagnie qui réunirait de grands capitaux l'exécution de toutes les améliorations dont notre sol est susceptible. Enfin je m'appuie rai sur les mêmes considérations pour recommander mon projet de loi sur la vente des biens nationaux, parce que c'est de ces biens, placés suivant les mesures que je viens de proposer, que devons attendre les ressources nécessaires pour couvrir notre déficit et éteindré plus tard notre dette. Il convient dès à présent de faire l'application la plus convenable de ces biens, et de faire comprendre aux Portugais la réalité de nos institutions qui autrement ne seraient que des paroles sans effet..

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» Indépendamment des avantages que j'ai exposés, il importe de donner un grand exemple: il faut faire sortir aussi promptement qu'il sera possible les biens nationaux des mains des administrateurs des finances; car, nonobstant la fidélité et la probité de ces fonctionnaires, les meilleures propriétés se détérioreraient, les produits en seraient perdus, la culture resterait arriérée, et non seulement les améliorations dont ces propriétés

sont susceptibles ne seraient pas effectuées, mais on serait privé des établissemens qui peuvent être formés dans ces propriétés.

Il est nécessaire que les biens nationaux passent le plus promptement qu'il sera possible dans des mains industrieuses qui les cultiveront et les amélioreront, qui en tireront le parti le plus avantageux et les considėreront comme le fondement des fortunes de familles entières auxquelles ils offriront un avenir de prospérité dont l'idée suffira pour produire des avantages incalculables. J'ose espérer que la discussion de cette loi sera aussi rapide que possible, mais sans précipitation. J'espère aussi que bientot la Chambre s'occupera d'une loi sur les hypothèques; et pendant que Jes deux Chambres éleveront ces deux colonnes de la bonne foi et de la richesse nationale, le gouvernement doit travailler sans relâche dans le sentier que je viens de tracer. Dans ce but, le gouvernement soumet à l'attention de la Chambre le projet de loi suivant, qu'il recommande comme urgent, convaincu qu'il est qu'actuellement les finances sont la principale affaire de l'état, et que les représentans de la nation ne sauraient rien faire de plus important pour le service public que d'adopter promptement cette résolution, d'autant plus qu'un tiers de l'année financière s'est écoulé, et que le corps législatif n'a pas l'intention d'embarrasser le gouvernement. »>

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Le ministre terminait en présentant un projet de loi en trois articles qui ne faisaient que reproduire les trois dispositions énoncées plus haut. Ce projet et la loi sur la vente des biens nationaux sont les derniers objets impor tans qui occupèrent les Cortès avant la fin de l'année. La loi sur la vente des biens nationaux était conçue de manière à en rendre l'acquisition accessible aux petites fortunes, à diviser la propriété, et à rattacher ainsi à la réforme un nombre considérable de citoyens de toutes les classes. Dans ce but, le plan de M. Carvalho tendait à effectuer la conversion aussi rapidement que possible et à transmettre aux acquéreurs la propriété nationale en seize années. Le cinquième article de ce plan disposait que, pour donner plus de facilité aux classes industrielles et aux individus les moins opulens d'acheter des biens nationaux, les ventes seraient effectuées moyennant le paiement d'un cinquième du montant du prix. Les autres quatre cinquièmes seraient payables en seize parties égales pendant seize années, à 2 pour cent d'intérêt. Ce projet passa dans les deux Chambres à une grande majorité.

Enfin le projet tendant à autoriser le gouvernement à participer jusqu'à concurrence de 10 pour cent à toutes les grandes entreprises, à établir de nouvelles banques dans les provinces,

et à prendre toutes les mesures qu'il jugerait convenables pour maintenir et augmenter le crédit public, reçut aussi l'approbation des Chambres qui ne craignirent pas, sur la foi de M. Carvalho, de s'engager dans une initiative dont la hardiesse aurait pu effrayer un pays aussi arriéré que le Por¬ tugal.

Le 18 décembre la reine dona Maria vint clore en personne la session extraordinaire des Cortès par un discours exempt de faste (voyez l'Appendice), et dont les dernières paroles formaient un programme des plus satisfaisans pour la session suivante. Toutes les lois organiques, régulatrices du système créé par la charte, y étaient promises et annoncées comme autant de bienfaits pour le pays. Du reste, la tranquillité se rétablissait de plus en plus dans le royaume, la reine espérait que la sagesse conciliatrice du gouvernesecondée par une activité, une énergie et une vigueur prudente, serait finalement couronnée du succès désiré.

et

Dona Maria avait aussi exprimé l'espoir que son mariage avec le duc de Leuchtemberg contribuerait à fortifier les institutions politiques de la monarchie et la charte constitutionnelle qui en dérive, en même temps qu'il établirait une nouvelle base de stabilité du trône. Ce mariage, comme on l'a vu plus haut, était arrêté dans la pensée de don Pedro, d'accord en cela avec les inclinations de sa fille; aussi la mort du régent ne vint-elle apporter aucune modification à ce projet, d'autant plus qu'il avait eu soin de lui donner en quelque sorte une consécration solennelle en léguant son épée au duc de Leuchtemberg. Un secrétaire d'état fut donc envoyé à Munich pour régler les conventions matrimoniales, qui furent signées le 8 novembre (voyez l'Appendice), et le ro décembre le mariage fut célébré à Lisbonne par procuration. Le duc de Terceira représentait le duc de Leuchtemberg.. On n'avait rien négligé pour imprimer le plus grand éclat à la cérémonie. L'enthousiasme avec lequel la reine fut accueillie

par toutes les classes de la population et par l'armée, passa tous les témoignages d'affection qu'elle et son père eussent encore reçus. Il y avait de la joie sur tous les visages et surtout sur celui de la jeune épouse; malheureusement cette joie ne devait pas être de longue durée.

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# 12

CHAPITRE X.

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GRANDE-BRETAGNE. Ouverture de la session du parlement. Discussion de l'adresse dans les deux Chambres.. Discussion incidente entre M. Sheil et lord Althorp. Question du rappel de l'union de l'Irlande et de l'Angleterre. - Motion sur les revenus de l'église d'Irlande. — Démission de plusieurs membres du cabinet. — Entrevue du roi et des évêques irlandais, Nomination d'une commission d'enquête sur l'état des pro priétés de l'église d'Irlande. Discussion à ce sujet dans la Chambre des communes et dans celle des lords. - Bill pour le renouvellement de l'acte de coërcition adopté dans la session dernière. secrétaire de l'Irlande et de M. O'Connell sur ce bill. circonstances de cette entrevue par M. O'Connell, Discussion à ce sujet.Retraite de lord Grey. Reconstitution du ministère sous là présidence de lord Melbourne. Présentation d'un nouveau bill de

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Entrevue du Révélation des

Récla

coërcition. — Bill pour la commutation des dimes d'Irlande. mations des dissidens en Angleterre. - Motion tendant à supprimer le banc des évêqués dans la Chambre haute. Bill pour l'admission des dissidens dans les universités. Bill pour la commutation de la contribution ecclésiastique en Angleterre. Bill sur la célébration des mariages des dissidens.-Question de la commutation des dîmes en Angleterre.— Bill pour amender et modifier les lois sur les pauvres, Motion sur la détresse des classes agricoles. Motion l'abolition de la taxe sur la pour drèche. Motion pour l'abolition des lois sur les céréales. Budget. Réduction du fonds 4 p. 0/0 à 3 1/2. → Bill pour l'émancipation des Juifs, - Motion pour abréger la durée des parlemens. - Motion pour modifier le bill de réforme en ce qui concerne le paiement des taxes. Corruption électorale. Appel d'un journaliste à la barre de la Chambre des lords, Débats sur le traité de la quadruple alliance. Clôture de la session. Colonies état des choses au Canada. Dépossession d'un rájáh de l'Inde. - Communication avec l'Inde par bateaux à vapeur. Mise à exécution de l'acte pour l'abolition de l'esclavage des nègres. + Etat des esprits en Irlande et en Angleterre. Incendie des salles du parlement. Révolution ministérielle.. Causes de cette révolution. Sir Robert Peel est nommé premier ministre. Son manifeste. Dissolution du parlement Préparatifs dés partis pour les élections.

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Le 4 février, le roi ouvrit la session du parlement par un discours (voyez l'Appendice) où, après avoir rappelé les importantes mesures qui avaient reçu la sanction de la législature dans la session précédente, il annonçait que d'autres me

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