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ARCHIVES GÉNÉRALES

DE MÉDECINE,

JOURNAL COMPLÉMENTAIRE

DES SCIENCES MÉDICALES,

PUBLIÉ

PAR UNE SOCIÉTÉ DE MÉDECINS,

COMPOSÉL DE PROFESSEURS DE LA FACULTÉ, DE MEMBRES DR
L'académie de médecine, de médecins et de chirurgiens
DES HÔPITAUX.

CHEZ

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BÉCHET jeune, Libraire de la Faculté de Médecine, place
de l'École de Médecine, no 4;

MIGNERET, Imprimeur-Libraire, rue du Dragon, no 20.
PANCKOUCKE, Imp.-Libraire, rue des Poitevins, N.° 14.

On peut dire, sans crainte d'être démenti, que la science, au siècle où nous vivons, est tout entière dans les Journaux. La tendance universelle vers les améliorations de toute sorte, l'affluence, l'activité de ceux qui y concourent pour chaque branche, dans les diverses contrées du globe, le besoin de connaître promptement les travaux qui se font, rendent cette voie de publication et la plus utile et la plus recherchée. Mais cette nécessité de publications périodiques devient d'autant plus pressante pour les sciences dont l'avancement importe le plus à l'humanité, et qui, soit par la nature des objets dont elles s'occupent, soit par des causes particulières, sont encore loin de la perfection à laquelle elles ont droit de prétendre. Qui ne reconnaît que la médecine présente malheureusement ces conditions! Ici donc plus qu'ailleurs les Journaux sont indispensables pour recueillir aussitôt tous les travaux qui peuvent servir aux progrès de la science, pour suivre ses mouvemens partout où il s'en fait de favorables à ce but. Si nous en croyons les suffrages qui ont soutenu les Archives dans leur longue carrière, et le rang honorable qui leur est généralement assigné parmi les publications du genre, notre Jourual a heureusement rempli cette mission de la presse médicale. C'est dans ses pages qu'ont paru les travaux les plus importans de l'époque ; et c'est à cet avantage qu'il doit le caractère tout particulier qui le distingue. Sans nous énorgueillir plus qu'il ne convient de ce mérite qui tient plus à notre position qu'à tout autre cause nous pouvons l'avouer hautement et nous en féliciter.

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Nous n'aurions donc qu'à suivre une marche approuvée en cherchant à l'améliorer, si les besoius de la science n'appelaient nos efforts sur des points particuliers.

Il est pour les sciences des époques où il convient de dresser en quelque sorte leur inventaire, de faire une revue de ce qu'elles ont gagné ou perdu, fût-ce même d'illusions; de comparer l'héritage des temps anciens avec les acquisitions nouvelles, de rapprocher les travaux des hommes de différens pays sur les mêmes objets : ces époques sont celles où quelques-unes de ces sciences, après avoir été poussées ou retenues dans une voie toute particulière par certaines circonstances, réagissent contre ces influences qui n'existent plus ou ont diminué. La domination de certains systèmes ou de

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certains faits sur lesquels l'attention est exclusivement dirigée, l'ignorance des travaux faits simultanément dans des pays voisins dont les communications sont interrompues ou mal établies, ont été pour la médecine, et particulièrement pour la médecine française, les circonstances qui de notre temps ont le plus influé sur ses destinées. Nous nous proposons donc de provoquer des recherches qui constatent l'état de la science sur les points les plus importans. C'est en ignorant ce qui s'est fait avant soi et ce qui se fait autour de soi, qu'on s'expose à renouveler sans cesse des recherches pénibles pour arriver à des résultats déjà obtenus, et que l'ou perd ainsi des efforts qu'on aurait utilement employés à l'avancement de la science, si l'on n'était pas parti d'un point inférieur à celui où elle était parvenue.

La thérapeutique, ce but important de toutes les recherches, a subi, plus que toutes les autres parties de la médecine, l'iafluence fâcheuse des circonstances dont nous avons précédemment parlé. Après avoir été long-temps abandonnée à un esprit de routine, à un grossier empirisme, que nos confrères des pays étrangers ont souvent trop fidèlement continué, on l'a vue dans ces derniers temps réduite chez nous à une nullité presque complète. Maintenant on tend à l'excès contraire: on rejettait presque tous les médicamens anciennement préconisés; il semble qu'on veuille revenir aux beaux jours de la polypharmacie. Des succès merveilleux sont tous les jours publiés, et il ne manque presque ordinairement à la gloire des médicamens et des auteurs qui en ont obtenu de si étonnaas résultats que l'avantage de pouvoir être reproduits par d'autres que par ceux qui les ont annoncés. La thérapeutique offre des difficultés sans nombre; de toutes les branches de la médecine elle est peut-être celle qui exige le plus d'exactitude et de sagacité, qui demande davantage un esprit dégagé d'opinions préconçues : aussi est-elle encore environnée de vague et d'incertitude. Convaincus de l'importance et de la difficulté de ce sujet, nous chercherons par tous les moyens qui sont à notre disposition, à remplir quelques-unes des lacunes nombreuses qu'il présente. Plus curieux à faire connaître la valeur des agens thérapeutiques qu'à en accroître le nombre, nous accueillerons surtout les essais dirigés dans cet esprit sévère que prescrit aujourd'hui l'état des sciences anatomique et physiologique.

L'anatomie pathologique a donné lieu de nos jours à des

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