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tous les genres de séduction pour corrompre les femmes en passant leur vie à les calomnier. »

La coutume que cite Hérodote et que rapporte avec indignation M. le marquis de Ségur prouve, parmi beaucoup d'autres semblables, que, comme nous le verrons souvent, les « sauvages» sont plus près de la nature et de ses lois que les prétendus civilisés, mais que, d'autre part, ils ont en revauche moins d'hypocrisie. On glorifie chez nous les femmes prolifiques et l'on donne primes et médailles aux bonnes pondeuses: se préoccupe-t-on de savoir si le total des enfants n'est le produit que d'un seul mariage ou de plusieurs unions successives ? Dans La magie de l'amour (1), Camille Mauclair a souligné la fragilité d'un certain point d'honneur de notre civilisation :

-

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cette

« La permission légale du mariage, avec son correctif · -le divorce dont en vérité il est incroyable que la création n'ait pas été instantanée ! permission de l'accouplement avoué et honoré a pour première et précieuse conséquence, pour primordiale utilité, de permettre aux dames soucieuses de leur bon renom de recevoir successivement dans leur lit deux, trois, quatre maris, et d'accomplir avec eux l'acte sexuel au su de tous, sans perdre ainsi une parcelle d'honorabilité, alors qu'elles y devraient renoncer si elles avaient mêmes hommes pour consommer le même acte, dans le même lit les mais si, faute de l'estampille de la mairie, ces hom

reçu

(1) Librairie Paul Ollendorff, éditeur.

mes n'avaient eu droit qu'à la qualification

d'amants. »

Et maintenant que nous voilà affranchis de quelques préjugés, en route vers les idées libres et les solutions rationnelles !

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LE CRIME DE BIGAMIE DEVANT LES TRIBUNAUX ET LES CAPRICES DE DAME THÉMIS; CINQ BIGAMES ACQUITTÉS; DEUX CONDAMNÉS.

Voici quelques chroniques judiciaires empruntées à la presse en l'espace de six mois de septembre

1921 à mars 1922 :

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Deux Bigames acquittés

Au cours de sa dernière session de 1921, la Cour d'assises de l'Oise vient d'acquitter l'employé de chemin de fer Jules Desmaret, qui comparaissait sous l'inculpation de bigamie. Il avait, en effet, deux femmes légitimes et deux enfants de chacune d'elles.

Imitant le jury de Versailles, celui de Beauvais a prononcé l'acquittement du bigame.

Un Bigame condamné

Malheureusement, la justice est femme.
Souvent elle varie, et bien fol est qui s'y fie.
Dans le même temps que les jurés de l'Oise ac-

quittaient, ceux de la Seine - pour le même crime, puisque crime il y a condamnaient le pauvre Camille Juniet, âgé de cinquante-quatre ans, accusé de bigamie. Veuf en premières noces d'une dame Touchy, Juniet s'était remarié en juillet 1911 avec une veuve Berceron, qu'il abandonna en décembre 1920. Et quelques jours après, le 29 janvier 1921, il épousait devant le maire du neuvième arrondissement, grâce à la production d'un extrait de naissance falsifié, une demoiselle Marguerite Boudier, à laquelle il s'était présenté comme célibataire. Pour ce crime, Juniet, que défendit M Colonna Santini, a été condamné à deux ans de prison.

Un Bigame acquitté

La Cour d'assises du Nord vient de juger Frédéric Falquier, représentant de commerce à Avesnessur-Helpe, qui se maria en 1916 avec la nommée Marie Lepage, alors qu'il était mobilisé.

Libéré en 1919, il épousa à Avesnes, la demoiselle Lucienne Poreaux, après avoir affirmé qu'il était célibataire. L'accusé prétend qu'il croyait avoir obtenu le divorce. Aussitôt après son second mariage, Falquier employa les économies de Lucienne Poreaux à payer ses dettes, puis il la quitta.

Bien qu'il eût été condamné à un mois de prison pour abus de confiance, les renseignements recueillis sur Falquier ne sont pas mauvais.

Ses deux femmes, qui assistent à l'audience, se montrent assez sévères pour le bigame, qu'elles ne veulent reprendre ni l'une ni l'autre.

Après plaidoirie de Me Jardel, Falquier a été Cependant acquitté.

Un Bigame condamné

Le jury de la Moselle a trouvé des circonstances atténuantes à une affaire de bigamie, écrit avec indignation Le Figaro.

Jean Zimmermann s'était marié le 11 mai 1901 à Deux-Ponts (Palatinat), avec une demoiselle Marie-Odile Michel. La guerre survint; le mari, incorporé dans l'armée allemande, se battit dans les Vosges. Après l'armistice, il entra en France et, le 11 avril 1921, épousait, à Foulquemont, une demoiselle Mathé.

A l'audience, Zimmermann déclare qu'il croyait sa première union rompue par le fait de l'occupation du Palatinat. Son ancien capitaine allemand et un homme d'affaires de Sarrebruck le lui avaient affirmé.

Le jury a accordé les circonstances atténuantes à Zimmermann, qui n'a été condamné qu'à deux ans de prison, dit toujours Le Figaro.

Un Bigame acquitté

Après avoir combattu sur le front de France, un Américain, du nom de Liwes Birt, se fixa à Bassens, une fois la guerre terminée. Comme nombre de ses compatriotes, il conquit rapidement les bonnes grâces d'une Française. Celle-ci était mère de cinq enfants. Notre Américain décida de l'épouser et légitima les cinq enfants. Malheureusement il avait négligé de faire connaître qu'il était déjà marié en Amérique.

Sa première femme, inquiète de sa longue absence, prit des renseignements et ayant appris la

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