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moyens propres à calmer leurs inquiétudes, les Européens font fort bien aussi de n'en point avoir.

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Après tout, disent-ils, quand nous serions malheureux en qualité de maris, nous trouverions toujours moyen de nous dédommager en qualité d'amants. Pour qu'un homme pût se plaindre avec raison de l'infidélité de sa femme, il faudrait qu'il n'y eût que trois personnes dans le monde; ils seront toujours en but quand il y en aura quatre. »

Avis du Pape Grégoire II et de Voltaire

Le Pape Grégoire II lui-même, dans une décrétale en 726, s'exprime ainsi :

«Quand un homme a une épouse infirme, incapable de fonctions conjugales, il peut en prendre une seconde, pourvu qu'il ait soin de la première. »

Et Grégoire II fut défendu par Voltaire :

« C'est la loi de n'avoir qu'une femme » dit le patriache de Ferney, « loi positive sur laquelle paraît fondée le repos des Etats et des familles dans toute la chrétienté; mais loi quelquefois funeste et qui peut avoir besoin d'exception comme tant d'autres lois. Il est des cas où l'intérêt des familles et même de l'Etat demandent qu'on épouse une seconde femme du vivant de la première, quand cette première ne peut donner un héritier nécessaire. La loi naturelle se joint au bien public, le but du mariage étant d'avoir des enfants. »

L'Opinion de Restif de la Bretonne

Elle me fut adressée par l'arrière-neveu même du célèbre philosophe, M. Henri-Robin, président de la Société des Amis de Rétif, qui a bien voulu extraire des revendications de « Dom Bougre aux Etats Généraux » le début de l'article V ainsi conçu :

« ARTICLE V. Tous ceux qui perdent leur temps à caresser des femmes grosses font deux mauvaises actions: ils dépeuplent et ils peuvent tuer le germe que la femme porte en son sein. Je crois qu'il faudrait permettre aux hommes dont les femmes sont grosses de prendre une concubine au troisième mois, laquelle ils quitteraient dès qu'elle serait enceinte pour en prendre une autre. »>

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sur

De quelques lieux communs la femme, le mariage et la jalousie.

Cette cinquième méditation ne doit donc être qu'une introduction à la sixième...

Car, avant de parler de la monogamie et du wensonge de la fidélité conjugale (surtout masculine), il peut être bon de passer rapidement en revue quelques opinions courantes sur la femme, le mariage et la jalousie.

DE LA FEMME

« Presque tous ceux de nos écrivains qui ont « professé » sur l'amour ont tenu principalement à montrer qu'ils n'étaient pas dupes de la femme. Ils sont pessimistes, libertins, un peu fats... »

(JULES LEMAITRE.)

« Quand vous voulez écrire sur la femme », disait Diderot, trempez votre plume dans l'arc-en-ciel et semez sur le papier de la poussière d'ailes de papillon ! »

« Honorez les femmes », s'écria Schiller. « Elles tissent les roses du ciel dans la vie terrestre ; elles tressent le lien heureux de l'amour, et sous le voile pudique de la grâce, elles nourrissent, vigilantes et d'une main sainte, l'éternelle flamme des beaux sentiments, »

Mais pour deux ou trois écrivains qui chantèrent et exaltèrent la femme, combien d'autres et combien de textes sacrés la méprisent !

Le Grec Hésiode prétendait que la femme n'est qu'une « calamité donnée à l'homme par Jupiter pour se venger de Prométhée. »

Plaute déclarait : «Inutile de choisir entre les femmes, la meilleure ne vaut rien ! »

On lit dans l'Ecclésiaste : « J'ai trouvé quelque chose de plus amer que la mort : la femme ! »

Les livres du Brahmanisme ne sont pas plus tendres : « Par qui a été fabriqué ce dédale d'incertitude, ce temple d'impudicité, ce champ semé de mille caprices, ce recueil d'erreurs, cette barrière des portes du ciel, cette bouche de la cité infernale, cette corbeille pleine d'artifices, ce poison qui ressemble à l'ambroisie, cette corde qui attache les mortels à ce bas-monde : la femme, en un mot? »

Saint-Bonaventure donnait la même note : « Quand vous voyez une femme, figurez-vous avoir devant vous, non pas un être humain, pas même une bête féroce, mais le diable en personne: sa voix est le sifflet du serpent. »

S'il me fallait choisir entre l'éloge dithyrambique et l'outrage, je crois que je répondrais que les femmes ne méritent...

Ni cet excès d'honneur, ni cette indignité.

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Ceux qui, à mon sens, ont le plus sagement apprécié la femme sont :

Schopenhauer, qui a simplement dit : « Les femmes ne sont que des êtres inférieurs et séduisanis, dont la mission est de conspirer aux fins de la nature en assurant, par l'attrait qu'elles exercent sur l'homme, la perpétuité de l'espèce » ;

Balzac, qui a résumé toute une philosophie en deux lignes : « Les nations disparues, la Grèce, Rome et l'Orient ont toujours séquestré la femme: la femme qui aime devrait se séquestrer d'ellemême » ;

Mirabeau enfin, qui a convenu : « C'est nous qui faisons les femmes telles qu'elles sont : c'est pourquoi elles ne valent rien ! »

Retenons bien ces trois avis, comme des théorèmes dont nous pourrons tirer des corollaires, et constatons immédiatement leur parfaite compatibilité avec la polygamie, et surtout la polygynie.

La première de ces pensées assigne en effet à la femme d'abord son seul rôle naturel de pondeuse, et pose le principe évident de son infériorité intellectuelle, sinon morale. Il est manifeste que, comme tout bateau a besoin d'un commandant, ou au moins d'un pilote, il faut, dans toute union, dans tout ménage, un chef: ce chef ne peut être que l'homme, chargé d'assurer par son travail la vie de sa femme, puis de ses enfants, comme à la femme incombe le soin primordial d'être une bonne nourrice, une bonne mère de famille, puis une bonne maîtresse de maison. Me basant sur les desseins évidents de la nature, je n'hésite pas, quant à moi, à proclamer que le féminisme contemporain se fourvoie, en ouvrant

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