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exemple, même modifie être qui est exprimé dans la première partie de la phrase et sous-entendu dans la seconde.

trente comédies dont la plupart sont des chefs-d'œuvre.

Règle. - Quand la plupart accompagne un nom pluriel, le verbe se met au pluriel (voir l'exemple ci-dessus), mais si la plupart accompagne un nom au singulier, le verbe se met au singulier. Exemple: la plupart du monde suit ses passions.

Remarque.

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-La plupart employé seul a la signification absolue de la plupart des gens, et dans ce cas le verbe qui le suit se met au pluriel. Exemple: la plupart disent que le monde finira un jour.

Observation. — La locution adverbiale pour la plupart n'affecte en rien les autres parties de la phrase. Exemple : les animaux sont pour la plupart très-gourmands.

le plus grand poète que le monde ait jamais connu.

Règle. — Après le plus, la plus, le premier, le dernier, le seul, le moindre, le meilleur, on emploie tantôt l'indicatif tantôt le subjonctif. A. On emploie l'indicatif si l'on veut présenter une chose comme certaine, incontestable.

B. On se sert du subjonctif quand on veut présenter une chose comme

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Revoir dans la vingt-neuvième et dans la trentième leçons les autres règles données précédemment sur l'emploi du subjonctif.

Trente-cinquième Leçon.

Trois Grands Auteurs du XVIIe siècle.

Racine.

Jean Racine, qui fut au théâtre le rival de Corneille, naquit le 21 décembre 1639. Orphelin de père et de mère à l'âge de

trois ans, Racine passa sous la tutelle de son aïeul paternel, nommé aussi Jean Racine, qui légua peu de temps après cette tutelle à sa veuve. Le jeune Racine étudia d'abord à Beauvais, puis à Paris. Ce fut là qu'il acquit cette connaissance intime de la langue grecque, à laquelle il dut en partie la divine mélodie de ses vers.

On raconte qu'un jour un petit roman grec, Théagène et Chariclée, tomba entre ses mains; mais son professeur, qui prescrivait la lecture des tragédies, défendait celle des romans et lui prit le livre: Racine se procura un autre exemplaire, qui eut, peu après, un sort pareil; il en acheta un troisième, apprit le roman par cœur, puis le porta de lui-même à son maître.

A la même époque le démon de la poésie s'empara de son esprit; il avait un tel goût pour les vers, qu'aucun plaisir n'égalait à ses yeux celui de lire les poètes.

Son premier essai poétique, la Nymphe de la Seine, composé sur le mariage de Louis XIV, lui valut une gratification de cent louis, et une pension de six cents livres.

Le véritable début de Racine (quoiqu'il eût avant cette époque fait représenter deux pièces) fut Andromaque, jouée en 1667. Cette admirable tragédie dépassa toutes les espérances et brilla tout à coup comme une merveille. Ce fut un succès d'enthousiasme comparable à celui qu'avait provoqué le Cid trente ans auparavant. Alors, pendant une période de dix années Racine livra au public cinq tragédies et une comédie, qui sont restées parmi les plus belles productions de l'esprit humain. En 1677 il donna Phèdre. Une cabale, à la tête de laquelle se trouvaient plusieurs personnages importants, inquiétait Racine; ou lui opposait la Phèdre de Pradon (un auteur maintenant oublié), qui avait obtenu un grand succès, tandis que la sienne fut accueillie avec une outrageuse indifférence. Dégoûté par tant d'intrigues et blessé dans son amour-propre, Racine se retira du théâtre à l'âge de trente-huit ans, c'est-à-dire dans toute la force du talent.

Après un silence de dix années, il fut enfin arraché à son oisiveté par madame de Maintenon; il composa Esther et bientôt Athalie, deux tragédies extraites de l'Ecriture Sainte. Racine eut alors d'autres épreuves qui le frappèrent au cœur ; il avait une âme tendre et généreuse, il comprenait combien le roi Louis XIV, sur la fin de son règne, avait tort de ne pas mettre fin aux guerres continuelles et aux abus dont souffrait le peuple. Il composa sur ce sujet un écrit où il exprimait son avis et ses idées de réforme. Le mémoire tomba sous les yeux du roi, qui, après l'avoir lu, laissa échapper ces paroles foudroyantes: "Parce qu'il sait faire des vers, croit-il tout savoir? et parce qu'il est grand poète, veut-il être ministre ?" Racine, qui était déjà malade et dont la sensibilité naturelle était extrême, éprouva un vif chagrin; son mal s'aggrava et il mourut deux ans après. Il était âgé de cinquante-neuf ans.

Questions.

1. De qui Jean Racine fut-il le rival?

2. Où et quand naquit-il ?

3. A quel âge Racine devint-il orphelin ?

4. Qui était le tuteur de Racine?

5. Racine fut-il longtemps sous la tutelle de son grand-père paternel ? 6. Où étudia d'abord le jeune Racine?

7. Finit-il ses études dans la ville où il les avait commencées ?

8. Où acquit-il une connaissance parfaite de la langue grecque ?

9. A la connaissance de quelle langue dut-il l'harmonie de ses vers ? 10. La langue grecque est-elle une langue vivante, ou une langue morte? 11. Quelle différence y a-t-il entre une langue vivante et une langue morte? 12. Quel roman grec tomba un jour entre les mains du jeune Racine? 13. Que prescrivait le professeur de Racine?

14. De quels livres défendait-il la lecture?

15. Que fit Racine lorsque son professeur lui eut pris le roman grec qu'il lisait ?

16. Quel sort eut le second exemplaire de ce roman?

17. Que fit alors Racine?

18. Quel goût s'empara alors de son esprit ?

19. Quel était pour lui le plus grand plaisir du monde ?

20. Quel fut son premier essai poétique ?

21. A quelle occasion fut-il écrit ?

22. Que lui valut ce poème ?

23. Que considère-t-on comme le véritable début de Racine?

24. En quelle année fut jouée la première tragédie?

25. Cette première tragédie de Racine eut-elle du succès ?

26. Quelle tragédie avait aussi eu un grand succès trente ans auparavant ? 27. Combien de tragédies Racine écrivit-il pendant les dix années sui

vantes ?

28. Racine n'écrivit-il que des tragédies ?

29. Que pense-t-on généralement des œuvres de Racine ?

30. En quelle année la tragédie de Phèdre fut-elle représentée ?

31. Quel ouvrage opposait-on à l'œuvre de Racine ?

32. Qui était Pradon ?

33. Lequel des deux auteurs a survécu dans la mémoire des hommes Racine ou Pradon ?

34. La Phèdre de Racine réussit-elle ?

35. Pourquoi Racine se retira-t-il du théâtre ?

36. Quel âge avait-il alors?

37. Après combien d'années fut-il arraché à son oisiveté ?

38. Qui le décida à reprendre la plume?

39. Quelles tragédies composa-t-il alors ?

40. D'où ces tragédies sont-elles extraites ?

41. Quelles étaient les qualités morales de Racine ?

42. Le peuple de France était-il heureux à la fin du règne de Louis XIV ? 43. Quels étaient les principaux défauts du grand roi ?

44. Quel écrit composa alors Racine?

45. Sous les yeux de qui ce mémoire tomba-t-il ?

46. Quelles paroles le roi laissa-t-il échapper ?

47. Dans quel état de santé se trouvait alors Racine ?

48. Qu'éprouva-t-il lorsqu'il apprit les paroles du roi ? 49. Combien de temps après mourut-il ?

50. Quel âge avait-il ?

Racine qui fut au théâtre le rival de Corneille.

Règle. Qui s'emploie comme sujet (voir à la 12me leçon le tableau des pronoms relatifs) pour les personnes et pour les choses. Exemple: Le Monsieur, qui est au salon est mon cousin. - Le chapeau qui est au porte-manteau est à moi.

Le jeune Racine étudia d'abord à Beauvais, puis à Paris.

Remarque. — Devant les noms de ville, on emploie généralement la préposition à. Exemple: Où demeurez-vous? à Paris.

Le mémoire tomba sous les yeux du roi.

Remarque.

Quand le mot mémoire désigne la faculté que nous avons de nous rappeler ce que nous avons vu, lu ou entendu, il est féminin; quand il désigne un écrit il est masculin. Exemple: Mademoiselle X a une excellente mémoire. Les mémoires de Saint-Simon sont très intéressants.

les yeux du roi.

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Yeux est le pluriel ordinaire du mot œil; cependant, on dit des œils-debœuf (sorte de petite fenêtre ronde), et on dit aussi œils en parlant de diverses pierres précieuses: des œils-de-serpent, des-œils-de-chat.

Trente-sixième Leçon.

Trois Héroïnes françaises.

Jeanne d'Arc.

Jeanne d'Arc est née à Domremy, en Lorraine, en 1412. La France était alors dans une situation terrible, depuis quatre-vingts ans la guerre et la famine la désolaient. Les Anglais étaient maîtres de presque tout le pays, ils s'étaient avancés jusqu'à Orléans et avaient mis le siège devant la ville; ils pillaient et rançonnaient les paysans; les maisons abandonnées et les campagnes désertes étaient au pouvoir des brigands. Le roi Charles VII, trop indifférent aux misères du peuple, passait sa vie dans les fêtes et les plaisirs.

Lorsque Jeanne pensait à ces tristes choses, une grande pitié la prenait, et elle priait de tout son cœur Dieu et les saints du paradis de venir en aide à ce peuple de France que tout le monde avait abandonné.

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