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WASHINGTON, D.C., le premier juin, 1893.

MON CHER AMI,

Vous me demandez dans votre dernière lettre si j'irai à l'Exposition de Chicago? Evidemment oui; et je pense que tous ceux qui ont le temps et l'argent feront comme moi. Les Etats-Unis, par cette entreprise colossale, donnent au monde entier le spectacle admirable d'une prospérité sans exemple dans les annales de l'histoire. Là se trouve réuni tout ce que le génie humain a produit de grand et d'utile. Les sciences, les arts, le commerce et l'agriculture y sont largement représentés. Je vous dirai cependant que ce qui m'attire le plus, c'est l'exposition des Beaux-Arts. La peinture, le dessin, l'architecture et la sculpture ont pour moi un attrait tout spécial, et je sais que les plus grands noms du monde artistique y tiennent une large place. Sans nul doute

vous aussi vous ferez un effort pour abandonner un instant vos affaires et aller passer quelques jours dans la grande métropole de l'ouest. Quand on songe que ce n'est que vers 1830 qu'a été fondé Chicago, on demeure stupéfait devant le chemin parcouru pendant ces soixante années. Ah! mon cher ami, nous vivons dans un grand pays, et dans un grand siècle, et cependant qui sait si nos arrière-petits-enfants ne nous considéreront pas comme des barbares? Quoi qu'il en soit, et quelle que puisse être l'opinion des générations à venir, nous avons le droit d'être fiers de ce que nous voyons et de penser que si des siècles plus grands se préparent, le nôtre tiendra convenablement sa place dans l'histoire. Mais voici bien du verbiage, et ma lettre, que j'avais commencée avec l'intention de n'écrire qu'un court billet, est déjà longue, trop longue peutêtre. Je me suis laissé entraîner par mon sujet, et j'espère que vous me pardonnerez d'avoir écouté mon enthousiasme plutôt que la raison.

Ne me faites pas attendre trop longtemps de vos nouvelles et dites-moi s'il ne serait pas possible que nous nous arrangeassions pour faire ensemble le voyage de Chicago.

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1. M. Martin a-t-il l'intention d'aller à l'Exposition de Chicago?

2. Quel spectacle les Etats-Unis donnent-ils au monde par cette entreprise ?

3. Que trouve-t-on réuni à l'Exposition de Chicago?

4. Que préférez-vous, les sciences, la littérature ou les arts?

5. Parmi les arts, quel est celui que vous aimez le mieux ?

6. Citez les noms de quelques peintres et de quelques sculpteurs.

7. Etudiez-vous le dessin ?

8. Vers quelle année a été fondée la ville de Chicago?

9. S'est-elle développée rapidement ?

10. Vivons-nous dans un grand siècle ?

11. Quelle est l'opinion de M. Martin sur l'avenir?

12. Que pense-t-il de notre époque ?

13. Quelle était l'intention de M. Martin quand il a commencé à écrire

sa lettre ?

14. Par quoi s'est-il laissé entraîner ?

15. Désire-t-il recevoir des nouvelles de son ami?

16. Quel arrangement désire-t-il faire ?

Verbes Faire, Produire, Réunir (à réciter).

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sont généralement féminins. Il faut excepter: murmure, sulfure, mercure, parjure, pédicure et augure, qui sont masculins.

Pour. Quand la préposition anglaise a la signification de in order to, on la traduit généralement en français par pour. Exemple: Vous ferez un effort pour abandonner.

Emploi du futur.- Le futur est généralement employé en français comme en anglais. Il y a cependant deux observations à faire:

1o. Après quand il faut employer le futur si la chose dont on parle n'a pas encore eu lieu. Exemple: Je vous ferai une visite quand j'irai à Paris.

2o. Le futur s'emploie quelquefois pour donner un ordre. Exemple : Demain vous me réciterez le verbe faire.

Vingtième Leçon.

Niepce et Daguerre.

A Châlon-sur-Saône naquit, en 1765, Joseph Niepce. Il fit d'abord, comme lieutenant, une partie de la campagne d'Italie. Plus tard, retiré dans sa ville natale, il s'occupa de sciences, d'arts et d'industrie.

Il y avait un problème qui le tourmentait et dont il cherchait sans cesse la solution. En étudiant la physique, il avait appris que si, dans une boîte obscure fermée de toutes parts, on fait un petit trou par lequel passe un rayon de soleil, on voit se peindre renversés sur le fond de la boîte les objets qui sont en face.

"Si je pouvais," disait Niepce, "fixer sur du métal, du verre, ou du papier, cette image qui vient se peindre dans le fond de la boîte, j'aurais un dessin fait par le soleil, et d'une merveilleuse fidélité. Mais comment faire? Il faudrait, pour cela, frotter le métal, le verre ou le papier avec une chose qui aurait la propriété de noircir sous les rayons du soleil. Alors, quand les rayons entreraient dans la boîte, ils noirciraient le métal ou le verre, et reproduiraient les objets, les personnages et les paysages." Mais Niepce cherchait sans pouvoir rien trouver de satisfaisant. Il y avait à pareille époque un autre homme, Daguerre, qui cherchait le même problème. C'était un peintre fort habile, qui se disait, lui aussi: "Le soleil pourrait dessiner les objets en un clin d'œil si on réussissait à fixer l'image."

Il apprit qu'un inventeur habile, à Châlon, avait déjà trouvé quelque chose de ce genre. Il vint voir Niepce à Châlon, et lui dit: "Voulez-vous que nous partagions nos idées, et que nous nous mettions à travailler tous les deux ?

وو

Niepce accepta. Dix ans après on annonçait à l'Académie des sciences une découverte qui fait honneur à la France, et qui s'est rapidement répandue dans le monde entier: les principes de la photographie étaient inventés par Niepce et Daguerre.

Niepce mourut en 1833. La Chambre des Députés accorda une pension de six mille francs, comme récompense nationale, à Daguerre et au fils de Niepce.

Il y a quelque temps, en 1890, les membres de la société des photographes américains présentèrent au musée national de Washington une statue commémorant la découverte des deux savants français.

Questions.

1. Où naquit Joseph Niepce, et en quelle année ?

2. Que faisait-il avant de s'occuper de sciences et d'arts?

3. Quelle est votre ville natale ?

4. Quel était le problème qui le tourmentait?

5. Qu'avait-il appris en étudiant la physique ?

6. Quelle image Niepce voulait-il fixer sur du métal, du verre ou du papier ?

7. Que fallait-il faire pour cela ?

8. Qui, à la même époque, cherchait le même problème ?

9. Quelle était la profession de Daguerre ?

10. Quelle proposition Daguerre fit-il à Niepce?

11. Niepce l'accepta-t-il ?

12. Après combien d'années la découverte fut-elle annoncée à l'Académie des sciences?

13. Quel est le nom qui fut d'abord donné à la nouvelle invention ?

14. Quand mourut Niepce?

15. Quelle récompense la Chambre des Députés accorda-t-elle à Daguerre et au fils de Niepce?

16. Que firent, en 1890, les membres de la société des photographes américains ?

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