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Vingt-troisième Leçon.

Histoire de Stephenson (suite).

Une nouvelle machine avait été établie dans une mine voisine de celle où travaillait Georges. Cette machine devait pomper l'eau qui se trouve toujours dans les excavations des mines; mais elle était mal placée et se refusa à marcher. De savants ingénieurs tentèrent, mais en vain, de la réparer.

Stephenson saisissait toutes les occasions possibles de s'approcher de cette machine obstinément rebelle. Son esprit n'avait plus de repos; il voulait trouver l'obstacle qui empêchait la machine de fonctionner.

Un samedi soir, après l'avoir longuement observée, il s'écria tout joyeux: "Je sais comment il faudrait faire pour la mettre en mouvement!" Cette réflexion fut rapportée au directeur de la mine, qui, non sans hésitation, se décida à lui confier les réparations. Quelques jours plus tard, la machine avait si bien fonctionné que toute l'eau qui obstruait la mine était épuisée. Les ouvriers surnommèrent Stephenson le médecin des machines. Le directeur reconnaissant le nomma ingénieur de la mine.

Stephenson, loin de profiter de ce commencement de fortune pour se reposer un peu, pensa aussitôt à reprendre ses études avec plus de vigueur. Il acheta de nouveaux livres, qu'il lisait le soir au retour de son travail.

En même temps il envoya son petit Robert étudier à la ville voisine. Comme il ne voulait pas se séparer de lui complètement, et que la route était trop longue pour les jambes du bambin, il lui acheta un petit âne.

Robert partait le matin de bonne heure pour l'école, avec son panier de provisions et ses livres. Le soir, au retour, le père et l'enfant faisaient les devoirs ensemble; Robert répétait à

son père les précieuses leçons de ses professeurs, et le père recommençait ainsi son éducation.

Cet admirable exemple d'amour et d'étude faisait comprendre au fils combien la science est précieuse. Robert se passionnait pour le travail, et il adorait son père, qui lui enseignait si bien le prix du savoir. Le grand-père jouissait au milieu d'eux d'une vieillesse heureuse et paisible. L'aisance était revenue dans l'humble ménage.

A mesure que Stephenson étudiait les livres sur les sciences, il s'attachait à découvrir des perfectionnements pour les machines. Il avait dans sa maison un petit atelier où se trouvaient des modèles de toute sorte, et il passait de longues heures à en étudier les divers mécanismes.

Il se mit à construire lui-même des machines, et il en fabriqua plusieurs pour les houillères voisines; elles marchèrent merveilleusement.

Questions.

1. Qu'avait-on établi dans une mine voisine?

2. Que devait faire cette machine?

3. Que devez-vous faire pour savoir vos leçons ?

4. La machine qui était dans la mine voisine était-elle bonne ?

5. Que tentèrent de savants ingénieurs ?

6. Pourquoi Stephenson saisissait-il toutes les occasions de s'approcher de cette machine ?

7. Que s'écria-t-il un samedi soir?

8. A qui fut rapportée la réflexion de Stephenson?

9. Le directeur de la mine lui confia-t-il immédiatement la réparation de

la machine?

10. Stephenson réussit-il à la réparer ?

11. Quel fut le résultat du travail de Stephenson ?

12. Quelle récompense reçut-il ?

13. Comment les ouvriers le surnommèrent-ils ?

14. Stephenson se reposa-t-il ?

15. A quoi pensa-t-il ?

16. Qu'acheta-t-il ?

17. Que faisait-il le soir au retour de son travail ?

18. Où envoya-t-il son fils Robert ?

19. Pourquoi acheta-t-il un âne à Robert ?

20. Quand partait Robert ?

21. Qu'emportait-il à l'école ?

22. Que faisaient ensemble, dans la soirée, le père et l'enfant ? 23. Que répétait Robert à son père ?

24. Quelle vérité cet admirable exemple fit-il comprendre à l'enfant ? 25. Pour quoi Robert se passionnait-il ?

26. Quels étaient ses sentiments pour son père ?

27. De quoi jouissait alors le grand-père ?

28. Stephenson était-il encore très pauvre ? 29. A quoi s'attachait-il ?

30. Qu'avait-il dans sa maison ?

31. Que trouvait-on dans son atelier ?

32. A quoi passait-il de longues heures ?

33. Que se mit-il à construire ?

34. Qu'est-ce que c'est qu'une houillère ?

devait le verbe devoir a beaucoup de significations différentes comme on peut le voir par les exemples suivants: (1) Je dois aller demain à New-York. (2) Il doit 40 dollars à son propriétaire. devais vous écrire la semaine passée, mais je n'en ai pas eu le temps.

(3) Je

elle se refusa à marcher: il faut observer que le verbe refuser (à la forme neutre) est suivi de la préposition de, tandis qu'à la forme réfléchie il est suivi de la préposition à.

son esprit n'avait plus de repos: après une phrase négative ou après un adverbe de quantité, on emploie la préposition de, sans l'article, devant le substantif. Exemples: J'ai beaucoup de livres. Il a très peu de temps à lui. Elle n'a pas de montre.

après l'avoir longuement observée: nous avons vu dans la 16me leçon la règle d'accord du participe passé accompagné de l'auxiliaire être, voici maintenant la règle pour le participe passé accompagné de l'auxiliaire avoir :

Règle.

Le participe passé accompagné de l'auxiliaire avoir s'accorde avec son complément direct quand il en est précédé, mais il reste invariable si son complément direct est placé après lui ou s'il n'en a pas. Exemple: Les œuvres de Dickens que j'ai lues sont très inté ressantes; j'ai reçu hier votre lettre.

nouveaux: les adjectifs nouveau et beau font au féminin belle et nouvelle. Il faut aussi observer qu'ils ont une seconde forme au masculin bel et nouvel, qui s'emploie devant les substantifs masculins commençant par une voyelle ou un h muet. Exemple: Un bel hôtel; un nouvel ami.

envoya : les verbes de la première conjugaison sont réguliers, à l'exception de aller et envoyer. Ce dernier est irrégulier au futur et au

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Le seul composé du verbe envoyer est renvoyer; qui est conjugué de la même manière.

Robert partait le matin.

Remarque. Les expressions le matin, le soir, s'emploient généralement sans préposition. Exemple: Je pars le matin, et je reviens le soir.

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Règle. Ce s'emploie devant les mots masculins commençant par une consonne ou un h aspiré. Exemple: ce livre, ce héros. Cet s'emploie devant les mots masculins commençant par une voyelle ou un h muet. Exemple: cet enfant, cet hôpital. — Cette s'emploie devant tous les mots féminins. Exemple: cette maison, cette oasis. Ces s'emploie devant tous les noms pluriels des deux genres. Exemple: ces oiseaux (masc.); ces habitations (fém.).

perfectionnement: les noms terminés en an, ant, amp, and, anc, ang, ent, ens, emps, sont généralement masculins.

mécanismes : les noms terminés en isme et ysme sont masculins.

Vingt-quatrième Leçon.

Histoire de Stephenson (fin).

Georges reprit alors une idée qu'il avait eue depuis sa jeunesse c'est qu'en perfectionnant les machines à vapeur dont on se servait pour transporter les chargements, on arriverait à franchir l'espace avec une vitesse bien plus grande. Les locomotives existaient déjà; mais fort imparfaites, elles n'accomplissaient que deux lieues à l'heure, consommaient beaucoup de charbon, enfin faisaient un tel bruit que chevaux et bétail en étaient épouvantés. Dès qu'un troupeau ou une voiture se montrait, on était obligé d'arrêter l'effrayant chariot à vapeur pour éviter les accidents. Tout cela causait beaucoup d'ennuis et ralentissait à un tel point la vitesse, que les locomotives tombaient en défaveur.

En 1829 le gouvernement anglais ouvrit un concours: il proposa un prix à l'inventeur d'une locomotive capable d'entraîner un poids énorme avec une vitesse de trois lieues à l'heure.

Georges qui, aidé par son fils Robert, était enfin arrivé à un bon résultat, présenta au concours une locomotive qu'il appela la Fusée. On donna le signal: la Fusée partit, et on vit qu'elle méritait bien son nom, car elle entraîna le poids convenu avec une vitesse de six lieues. Débarrassée ensuite de sa charge, la Fusée partit une seconde fois et atteignit dix lieues à l'heure.

A partir de ce jour, le triomphe de Georges fut complet. Acclamé par ceux-là même qui le raillaient la veille, il devint l'objet de l'orgueil national. La réputation de l'ancien mineur était sans rivale. De simple ingénieur des mines il se fit entrepreneur de chemins de fer. C'est lui qui établit la première voie ferrée en Angleterre et plusieurs voies en France.

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