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actés et en vers, 1668; 2° le Souper mal apprété, comédie en un acte et en vers 1669 ( cette petite pièce est assez plaisante); 3° les Apparences trompeuses, ou les Maris infidèles, comédie en trois actes et en vers, 1673 (elle ne fut pas jouée); 4° les Nobles de province, comédie en cinq actes et en vers, 1678 (elle n'eut aucun succès); 5o la Bassette, comédie non imprimée, 1680; 6° les Bourgeoises de qualité, comédie en cinq actes et en vers, 1690 (Dancourt en a fait une qui porte le même titre, qui est calquée sur celleci, et qui l'a tuée); 7° le Feint Polonais, ou la Veuve impertinente, comédie en trois actes, en prose, jouée en province.

La meilleure édition des oeuvres de Hauteroche est celle qui fut publiée à Paris, en 1772, 3 volumes in-12, par la compagnie des libraires.

Hauteroche retiré, comme nous l'avons dit, en 1682, puis qu'il se trouve porté sur la liste des pensionnaires de l'année 1683, mourut le 14 juillet 1707, à 90 ans.

HUBERT.

(Andre)

Molière, qui reconnut des dispositions dans cet acteur, se donna la peine de le former luimême, en fit un excellent comédien, et lui confia plusieurs rôles dans ses pièces à mesure qu'il les donnait au public.

Après la mort de ce grand homme, Hubert passa dans la troupe de Guénégaud, fut conservé à la réunion, se retira le 14 avril 1685, par permission du roi du 24 février précédent, avec une pension de 1000 livres, et mourut le vendredi 19 novembre 1700.

Hubert jouait avec succès les rôles de médecin, de marquis, et ceux de femme, tels que Mme Jourdain, la comtesse d'Escarbagnas, Bélise des Femmes savantes, Mme Pernelle, Mme Jobin de la Devineresse, etc. Après sa mort ils furent donnés à Beauval. On ne doit pas oublier qu'il s'acquitta fort bien du rôle de Vicomte dans l'Inconnu. Hubert jouait aussi quelques confidents de tragédie.

Tome I.

19

JODELET.

(Julien Geoffrin, dit)

Quoique cet acteur ait commencé par être le camarade des farceurs du Marais et de l'hôtel de Bourgogne, comme il fut aussi celui de Bellerose et de Floridor, et qu'après avoir joué dans la farce improvisée avec Gros-Guillaume, il fut chargé de rôles importants dans beaucoup de comédies, dont quelques-unes sont encore au théâtre, nous avons cru devoir lui assigner une place plus honorable que celles que nous avons données à Turlupin et à ses compagnons.

Julien Geoffrin entra au théâtre du Marais en 1610, et prit le nom de Jodelet. La naïveté de son jeu, la vérité de son débit lui acquirent une grande réputation dans le genre comique, et par ordre de Louis XIII il passa, au mois de décembre 1634, dans la troupe de l'hôtel de Bourgogne. Son talent, déjà célèbre, s'augmenta encore à ce théâtre. Plusieurs auteurs composèrent des rôles, des pièces même pour cet acteur ; mais ce fut à Scarron qu'il dut son plus grand éclat. Il joua d'original dans Jodelet Maître et valet, en 1645, et dans Jodelet Duelliste (ou

souffleté) en 1646; il établit aussi les trois rôles de Cliton dans le Menteur, en 1642, la Suite du Menteur, (de P. Corneille), en 1643, et l'Amour à la mode (de Thomas Corneille) en 1651. (Bellerose remplissait le rôle de Dorante dans le Menteur et sa Suite: Floridor celui d'Oronte dans l'Amour à la mode.) Jodelet contribua beaucoup au succès du Geolier de soi-même, autre comédie de Thomas Corneille, jouée en 1655, qui resta très long-temps au répertoire sous le titre de Jodelet prince; on pense bien qu'il y était chargé du rôle principal. Enfin cet acteur fit tant de plaisir sous le costume de D. Bertrand de Cigarral, principal personnage d'une comédie fort originale du même auteur, donnée en 1650, qu'elle fut jouée plus de vingt fois à la cour sous la minorité de Louis XIV.

Jodelet avait une figure fort plaisante. Les traits de son visage étaient si marqués et si comiques, qu'il n'avait qu'à se montrer pour exciter les éclats de rire; il savait les augmenter encore par la surprise qu'il témoignait en voyant rire les spectateurs. Il parlait du nez, et ce défaut rendait son débit beaucoup plus burlesque qu'on ne peut se l'imaginer. Il paraît que le public le regardait alors comme une grâce de plus pour les rôles que jouait Jodelet. Les auteurs du temps y font de fréquentes allusions qu'ils ne se seraient

point permises, si le parler nazillard de Jodelet n'eût été regardé comme faisant partie de ses moyens comiques.

On ne manqua pas de graver le portrait d'un comédien aussi fameux; il y paraît avec une barbe de quinze jours, des moustaches noires, et le reste du visage couvert de farine. Mais on le trouve mieux dépeint encore dans les passages suivants, tirés de quelques-unes des pièces que nous avons citées.

P. Corneille a placé le portrait de Jodelet et quelques traits de celui de Bellerose à la 3° scène du acte de la Suite du Menteur. Cliton, après avoir dit à Dorante que son nom est décrié à Paris comme la fausse monnaie, et que l'on y représente ses aventures en plein théâtre, ajoute:

On Ꭹ voit un Dorante avec votre visage;

On le prendrait pour vous; il a votre air, votre âge,
Vos yeux, votre action, votre maigre embonpoint,
Et paraît, comme vous, adroit au dernier point.

Il continue par son propre portrait.

Comme à l'évènement, j'ai part à la peinture:
Le héros de la farce, un certain Jodelet,
Fait marcher après vous votre digne valet.
Il a jusqu'à mon nez, et jusqu'à ma parole,
Et nous avons tous deux appris en même école.
C'est l'original même; il vaut ce que je vaux;
Si quelqu'autre s'en mêle, il peut s'inscrire en faux,

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