Images de page
PDF
ePub
[ocr errors]

No VI.

Proclamation du premier secrétaire d'état, du Pape, relative à la violation du territoire de l'Église par les troupes napolitaines, du 22 mars 1815, suivie d'une déclaration du 13 mars:

HERCULE DE SAINTE-AGATHE, etc.

Au moment où S. S. étoit fondée à croire que la paix et la tranquillité étoient rétablies pour toujours, elle s'est vue inopinément exposée à de nouveaux changemens désagréables.

Le Saint-Père ne savoit que trop que les troupes napolitaines se rapprochioient chaque jour davantage des frontières de ses états; mais convaincu qu'il étoit en paix avec tout le monde, il ne craignoit rien et n'avoit aucune raison de craindre, surtout en considérant que refuser ce que l'on ne peut accorder d'après ses devoirs, et réclamer ce que les devoirs commandent, ne pouvoient fournir à personne de justes titres pour lui causer de nouvelles

anxiétés.

Cependant les demandes faites par le gouvernement de Naples lui ont donné de justes nquiétudes. On a demandé

TOME V

par

l'entremise du

[ocr errors][merged small][merged small]

consul la permission de faire passer deux divisions, l'une par les environs de Rome, l'autre par le chemin de Terni, pour réunir toutes les troupes à Ancône, 'sous le prétexte que le passage par les Abruzzes n'étoit pas praticable dans cette saison pour l'artillerie et les bagages.

Le Saint-Père n'a pas cru pouvoir accorder ce passage, parce qu'il le juge contraire à son caractère, inutile et nuisible aux intérêts de ses états contraire à son caractère, parce que l'aspect de cette marche guerrière, et même les termes dont on s'est servi pour demander le passage, faisant prévoir qu'il alloit éclater en Europe une nouvelle guerre, dans laquelle les troupes napolitaines pourroient être engagées, il eût enfreint ce système de neutralité conforme à son saint ministère, et que S. S. á observé scrupuleusement; nuisible aux intérêts de ses états, parce que cela exposeroit ses sujets à toutes les conséquences du déplaisir que la concession de ce passage pourroit causer aux puissances chez lesquelles on porteroit la guerre; inutile, parce que l'on peut passer par les Abruzzes, qui, dans cette saison, ne présentent aucune difficulté réelle pour le transport de l'artillerie et des bagages.

Malgré son refus positif, S. S. a appris avec une veritable douleur, que les troupes napolitaines ont commencé à violer le territoire paisible de l'Église romaine.

Le Saint-Père ne pouvant souffrir en silence la violation de la neutralité de ses états, malgré ses droits incontestables de souveraineté et d'in lépendance, nous a expressément ordonné de protester, comme nous protestons formellement en son nom, contre cette violation ainsi que de renouveler publiquement à cette occasion, comme nous le faisons réellement, ses protestations contre l'occupation des Marches, de Benevent et de Pontecorvo.

Quoique S. S. ne puisse douter qu'en demandant ce passage, l'on n'ait le dessein caché d'attenter à son domaine temporel et au respect dû à sa personne sacrée ; cependant, pour marquer davantage son refus, elle croit devoir s'éloigner momentanément de sa capitale et se retirer dans une ville voisine de ses états.

S. S. exhorte par notre entremise, tous et chacun en particulier de ses très-chers sujets, à rester fidèles à leurs devoirs, à maintenir la tranquillité publique, et à faire connoître qu'à tout événement ces fils bien-aimés se font une

gloire de seconder les intentions de leur tendre

père.

Donné au palais Quirinal, le 22 mars 1815.

Le Cardinal PACCA,

premier secrétaire d'état.

HERCULE DE SAINTE-AGATHE, etc.

S. S. s'étant éloignée momentanément de sa capitale pour les motifs exprimés dans sa proclamation ci-dessus, elle nous a expressément ordonné, au moment de son départ, de la rejoindre pour faire notre service auprès d'elle. Mais s'empressant de pourvoir au gouvernement de ses peuples chéris, elle a nommé une junte d'état composée du cardinal de la Somaglia, président; de messeigneurs Riganti, Sanseverino, Salzacappa, Ercolani et Giustiniani, et de monseigneur Rivarola, en qualité de secrétaire, avec voix délibérative.

S. S. nous a vivement recommandé de faire connoître à son peuple chéri de Rome, que si la prudence l'oblige malgré elle de s'en séparer pour quelques instans, cependant son cœur ne s'en sépare pas, et que les glorieux témoignages qu'il lui a donnés en tant d'oc

casions de fidélité, d'obéissance et d'attachement, y resteront éternellement gravés.

Donné au palais Quirinal, le 23 mars 1815.
Le Cardinal PACCA.

No VII.

Proclamation du gouverneur général du duché de Berg, du 24 mars 1815 (1), suivie de quelques pièces qui s'y rapportent.

AUX HABITANS DU PAYS DE BERG.

Buonaparte est revenu. Babylone, qu'on avoit eu la grandeur d'âme d'épargner, l'a reçu dans l'ivresse d'une joie criminelle. Les cris honteux d'allégresse qui partent de ses murs, séjour de la trahison, retentissent jusqu'au trône du juge des mondes.

Hésitez-vous? Vous laissez-vous abattre?Non; Croyez ! Ayez confiance!

Le mal doit terminer son cours. Telle est la volonté de l'Éternel. La mesure du crime est comblée. Le jour de son jugement approche.

(1) Cette proclamation ayant été réimprimée en France avec des falsifications, nous la donnons ici dans une traduction fidèle.

« PrécédentContinuer »