Œuvres: Projet concernant de nouveaux signes de musique. Dissertation sur la musique moderne. Essai sur l'origine des langues. Lettres. Examen de deux principes avancés par m. Rameau. Lettre. Fragments d'observations sur l'Alceste italien de m. le chevalier Gluck. Extrait d'une réponse du Petit faiseur, etc. Sur la musique militarie

Couverture
Deterville, 1817
 

Pages sélectionnées

Autres éditions - Tout afficher

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 280 - A l'égard des contre-fugues, doubles fugues, fugues renversées, basses contraintes, et autres sottises difficiles que l'oreille ne peut souffrir et que la raison ne peut justifier, ce sont, évidemment, des restes de barbarie et de mauvais goût, qui ne subsistent, comme les -portails de nos églises gothiques, que pour la honte de ceux qui ont eu la patience de les faire.
Page 174 - L'écriture , qui semble devoir fixer la langue , est précisément ce qui l'altère; elle n'en change pas les mots, mais le génie; elle substitue l'exactitude à l'expression. L'on rend ses sentimens quand on parle, et ses idées quand on écrit.
Page 239 - Les sociétés ont pris leur dernière forme : on n'y change plus rien qu'avec du canon et des écus , et comme on n'a plus rien à dire au peuple, sinon : donnez de l'argent, on le dit avec des placards au coin des rues, ou des soldats dans les maisons. Il ne faut assembler personne pour cela : au contraire , il faut tenir les sujets épars ; c'est la première maxime de la politique moderne.
Page 161 - Le génie des langues orientales , les plus anciennes qui nous soient connues , dément absolument la marche didactique qu'on imagine dans leur composition. Ces langues n'ont rien de méthodique et de raisonné: elles sont vives et figurées. On nous fait du langage des premiers hommes des langues de géomètres , et nous voyons que ce furent des langues de poètes.
Page 195 - Celui qui voulut que l'homme fût sociable toucha du doigt l'axe du globe et l'inclina sur l'axe de l'univers. A ce léger mouvement , je vois changer la face de la terre et décider la vocation du genre humain...
Page 163 - Un homme sauvage en rencontrant d'autres se sera d'abord effrayé. Sa frayeur lui aura fait voir ces hommes plus grands et plus forts que lui-même ; il leur aura donné le nom de géans.
Page 228 - ... et , s'ils vous peignent aussi la solitude, ils vous disent que vous n'y êtes pas seul. Les oiseaux sifflent, l'homme seul chante ; et l'on ne peut entendre ni chant, ni symphonie, sans se dire à l'instant : Un autre être sensible est ici.
Page 378 - ... sentiments, l'affliction et l'effroi; et ces deux sentiments , toujours prolongés, ont dû coûter des peines incroyables au musicien , pour ne pas tomber dans la plus lamentable monotonie. En général, plus il ya de chaleur dans les situations et dans (les expressions , plus leur passage...
Page 184 - Quand on veut étudier les hommes, il faut regarder près de soi ; mais, pour étudier l'homme, il faut apprendre à porter sa vue au loin; il faut d'abord observer les différences, pour découvrir les propriétés.
Page 163 - COMME les premiers motifs qui firent parler l'homme furent des passions , ses premières expressions furent des tropes. Le langage figuré fut le premier à naître; le sens propre fut trouvé le dernier. On n'appela les choses de leur vrai nom que quand on les vit sous leur véritable forme. D'abord on ne parla qu'en poésie; on ne s'avisa de raisonner que long -temps après.

Informations bibliographiques