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Sans doute.

ARISTE.

CHRYSALE.

Et je lui veux faire aujourd'hui connaître Que ma fille est ma fille, et que j'en suis le maître, Pour lui prendre un mari qui soit selon mes vœux.

ARISTE.

Vous voilà raisonnable, et comme je vous veux.

CHRYSALE.

Vous êtes pour Clitandre, et savez sa demeure;
Faites-le-moi venir, mon frère, tout à l'heure.

J'y cours tout de ce pas.

ARISTE.

CHRYSALE.

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C'est souffrir trop longtemps,

Et je m'en vais être homme à la barbe des gens.

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ACTE III.

ARGUMENT.

TRISSOTIN (see Introduction) at last makes his appearance, and is eagerly welcomed by the learned ladies, all anxious to slake their thirst for purely intellectual enjoyment in the last effusions of their favourite poet's Muse-A Sonnet to Princess Urania on her Fever! The recital, incessantly interrupted by the irrepressible enthusiasm of the enraptured audience, is further seasoned by an epigram in the same exquisite style. The fair listeners, of course, do not fail to seize every opportunity of showing how well posted they are in all the latest things out in the way of ologies, and in airing their hobbies in matters of women's rights, academies for purging the language, etc. Vadius (see Introduction) is now announced, and is introduced to the ladies by Trissotin as a scholar knowing as much Greek as anybody in France-a distinction which meets with due recognition from all present except the obdurate Henriette, who only remains at her mother's express desire. In the course of the conversation, Vadius begins to dilate upon the mania of amateur authors for boring their friends with the recital of their lucubrations, and yet winds up by himself offering to read a ballad of his own composition. The course of mutual compliments, however, in which the two poets engage, takes an altogether unexpected turn when Trissotin, having asked Vadius' opinion about a certain sonnet, is bluntly told by the latter-who does not know its author-that it is trash. Trissotin's retort at once leads to a lively interchange of literary amenities of a less flattering character than those but just reciprocated. Vadius having spent his last shaft and retired, Philaminte takes occasion to reprove Henriette for her want of esprit, to remedy which she sees no other alternative than to give her in marriage to un homme d'esprit-meaning, of course, Trissotin. The proposal, though eagerly caught at by Trissotin, and approved by Armande, is flatly rejected by Henriette, who is further confirmed in her resistance by the appearance of her father and uncle, the former bidding her bestow her hand forthwith on Clitandre.

SCÈNE I.

PHILAMINTE, ARMANDE, BÉLISE, TRISSOTIN,

LÉPINE.

PHILAMINTE.

Ah! mettons-nous ici pour écouter à l'aise
Ces vers que mot à mot il est besoin qu'on pèse.

Je brûle de les voir.

ARMANDE.

BÉLISE.

Et l'on s'en meurt chez nous.

PHILAMINTE, à Trissotin.

Ce sont charmes pour moi que ce qui part de vous.

ARMANDE.

Ce m'est une douceur à nulle autre pareille.

BÉLISE.

Ce sont repas friands qu'on donne à mon oreille.

PHILAMINTE.

Ne faites point languir de si pressans désirs.

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Dépêchez.

ARMANDE.

BÉLISE.

Faites tôt, et hâtez nos plaisirs.

PHILAMINTE.

A notre impatience offrez votre épigramme.

TRISSOTIN, à Philaminte.

Hélas! c'est un enfant tout nouveau-né, madame;
Son sort assurément a lieu de vous toucher,
Et c'est dans votre cour que j'en viens d'accoucher.

PHILAMINTE.

Pour me le rendre cher, il suffit de son père.

TRISSOTIN.

Votre approbation lui peut servir de mère.

Qu'il a d'esprit !

BÉLISE.

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SCÈNE II.

HENRIETTE, PHILAMINTE, BÉLISE, ARMANDE,
TRISSOTIN, LÉPINE.

PHILAMINTE, à Henriette qui veut se retirer.
Holà pourquoi donc fuyez-vous ?

HENRIETTE.

C'est de peur de troubler un entretien si doux.

PHILAMINTE.

Approchez, et venez, de toutes vos oreilles,
Prendre part au plaisir d'entendre des merveilles.

HENRIETTE.

Je sais peu les beautés de tout ce qu'on écrit,
Et ce n'est pas mon fait que les choses d'esprit.

PHILAMINTE.

Il n'importe aussi bien ai-je à vous dire ensuite
Un secret dont il faut que vous soyez instruite.

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TRISSOTIN, à Henriette.

Les sciences n'ont rien qui vous puisse enflammer,
Et vous ne vous piquez que de savoir charmer.

HENRIETTE.

Aussi peu l'un que l'autre ; et je n'ai nulle envie.

BÉLISE.

Ah! songeons à l'enfant nouveau-né, je vous prie.

PHILAMINTE, à Lépine.

Allons, petit garçon, vite de quoi s'asseoir.
(Lépine se laisse tomber.)

Voyez l'impertinent! Est-ce que l'on doit choir,
Après avoir appris l'équilibre des choses?

BÉLISE.

De ta chute, ignorant, ne vois-tu pas les causes,
Et qu'elle vient d'avoir, du point fixe, écarté
Ce que nous appelons centre de gravité?

LÉPINE.

Je m'en suis aperçu, madame, étant par terre.

Le lourdaud !

PHILAMINTE, à Lépine, qui sort.

TRISSOTIN.

Bien lui prend de n'être pas de verre.

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