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Deux chanoines de l'abbaye de Saint-Michel avaient été invités à assister à cette translation, que l'on célèbre en quelques endroits le quatrième Dimanche après Pâques. A leur retour ils apportèrent des reliques considérables du saint corps de leur fondateur. On les reçut avec beaucoup de solennité à Anvers, comme on peut le voir dans Papebroch (1). Elles reposent probablement aujourd'hui dans l'une des églises paroissiales de cette ville.

Saint Norbert est ordinairement représenté avec un ciboire à la main. On le distingue par ce symbole, à cause de la dévotion extraordinaire qu'il avait pour le sacrement adorable de l'Eucharistie. Dans tous ses discours, il exhortait à l'usage fréquent de cette divine nourriture, l'expérience et la foi démontrant qu'il n'y a rien de plus dangereux dans la vie spirituelle, que de s'éloigner de la communion par négligence. Cet éloignement serait encore plus terrible, s'il avait le dégoût pour principe. Ce n'est pas qu'il ne soit souvent utile, et même quelquefois nécessaire de ne pas paraître à la Table sainte, afin d'em

institution primitive. Ceux qui en embrassaient la règle ne portaient jamais de linge, pratiquaient une abstinence continuelle de la viande, et jeûnaient rigoureusement plusieurs mois de l'année. Saint Dominique, au rapport de Hubert de Romanis, son disciple, emprunta de cette règle la plupart des observances qu'il prescrivit à ses religieux.

L'ordre de Prémontré déchut insensiblement de sa première ferveur, et il s'y introduisit diverses mitigations : de là ces réformes approuvées par les Papes Grégoire IX et Eugène IV. Celle d'Espagne, qui fut confirmée par Grégoire XIII, est la plus rigoureuse de toutes.

Les Prémontrés se nommaient en Angleterre chanoines blancs, et ils avaient dans ce royaume trente-cinq maisons. Voyez Tanner, Præf. Notit. Monast. Par suite de la révolution, cet ordre ne possède plus que quelques maisons en Espagne, en Pologne, et dans les états d'Autriche, sur-tout en Bohème dont la capitale en renferme une des plus belles et des plus riches.

(1) Acta S. Norberti, p. 89 sqq. Apud Bolland.

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ployer quelque temps à se mieux préparer. Mais celui qui en approche rarement, parce qu'il se trouve tiède ou froid, ressemble à un homme qui dirait: Je ne m'approche point du feu, parce que j'ai froid. Il res>> semble encore à un homme qui dirait: Je n'ai point >> recours au médecin, parce que je suis malade (1).

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L'Eucharistie nous fortifie dans notre faiblesse ; elle est un remède souverain contre nos misères spirituelles, et une source de consolations dans cette vallée de larmes. Plus nous sentons notre indigence, plus nous sommes obligés de nous écrier souvent: Si je touche seulement le bord de sa robe, je serai guéri (2). Pourrait-on ne pas se rendre aux douces invitations du Sauveur ? Pourrait-on ne pas obéir aux commandemens réitérés qu'il nous fait d'aller à lui, et mépriser les anathêmes dont il menace ceux qui ne répondront point à ses invitations (3)? Enfin pourraiton être insensible à cet excès d'amour qui l'a porté à opérer tant de prodiges, pour se donner à nous de la manière la plus intime (4)? On n'aime point Jésus-Christ, lorsqu'on néglige de s'unir souvent à lui par le sacrement de son amour. Il faut se défier des artifices qu'emploie le démon pour éloigner de la réception de l'Eucharistie, que les Pères appellent avec raison une semence d'immortalité. Holoferne, voyant que la ville de Béthulie était imprenable, boucha les canaux qui y portaient de l'eau, bien persuadé que par ce stratagême il réduirait les assiégés; ainsi le démon cherche à priver une ame de la sainte Communion, afin que, lui ayant ôté sa force, il vienne

(1) Gerson, 1. de Propar. Misso.

(2) Matt. IX.

(3) Joan. IV, 52, 54.

(4) Joan. VI, 57.

plus facilement à bout de s'en rendre le maître. Saint Ambroise applique à l'Eucharistie ces paroles du Psalmiste : Ceux qui s'éloignent de vous, 6 mon Dieu! ne manqueront pas de périr (1).

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S. PHILIPPE, UN DES SEPT PREMIERS DIACRES DE L'ÉGLISE.

Voyez les Actes des apôtres, et Tillemont, t. II.

Le nombre des fidèles s'étant considérablement augmenté par les premiers discours de saint Pierre, les apôtres choisirent sept hommes remplis de sagesse et de l'esprit de Dieu, sur lesquels ils puissent se décharger du soin des pauvres, afin de vaquer uniquement au ministère de la parole. On leur donna le nom de diacres ou de ministres. Saint Philippe occupe la seconde place dans le catalogue qu'en donne saint Luc (2). Il était à Césarée, en Palestine, selon saint Isidore de Péluse.

Les fonctions de diacre ne furent pas restreintes à ce qui paraît avoir été la cause primitive de leur institution. Ils distribuaient aussi les divins mystères aux fidèles, qui y participaient quelquefois après le souper, comme on le voit par la première épître de saint Paul aux Corinthiens (3). Mais cette manière de recevoir l'Eucharistie ne subsista pas long-temps; les apôtres ordonnèrent qu'on

(1) S. Ambros. in Ps. CXVIII. Domine, de hoc pane scriptum est, etc.

(2) Act. VI, 5. (3) 1, Cor. XI.

ne l'administrât plus qu'aux personnes qui seraient à jeun (1).

Les diacres furent ordonnés par l'imposition des mains, accompagnée de la prière (2). Saint Paul exigeait qu'ils eussent les mêmes dispositions que les prêtres et les évêques, et qu'on ne les admît au ministère qu'après les avoir éprouvés (3). Souvent ils distribuaient la coupe aux fidèles (4). L'Ecriture et les écrits des disciples des apôtres ne permettent pas de douter qu'ils n'eussent été institués pour assister les prêtres dans la consécration de l'Eucharistie, et il est probable que ce fut en conséquence d'un commandement exprès du Sauveur.

Saint Ignace, dans sa lettre aux Tralliens, appelle les diacres ministres des mystères de Jésus-Christ (5). Il ordonne aux Smyrnéens de les respecter comme les ministres du Seigneur (6). Dans ses autres lettres, il les associe toujours aux prêtres et aux évêques. Saint Cyprien les qualifie de ministres de l'épiscopat et de l'Église (7). Nous allons marquer ici leurs fonctions ordinaires. 1° Ils servaient le prêtre à l'autel pendant la consécration de l'Eucharistie c'est ce que montrent les célèbres paroles de saint Laurent au Pape Sixte, lesquelles sont rapportées par saint Ambroise (8). 2° Ils administraient le baptême en l'absence du prêtre. 3° Ils annonçaient la parole de Dieu.

(1) Voyez saint Augustin, Tertullien, etc.

(2) Act. VI, 5.

(3) 1. Timoth. III, 8.

(4) Voyez les Constitutions apostoliques, 1. 8, c. 13; saint Cyprien, 1. de lapsis; l'auteur des Questions sur l'ancien et le nouveau Testament,

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Saint Philippe excellait tellement dans la prédication de l'Evangile, qu'il mérita le surnom d'Évangéliste, par lequel il est distingué dans les Actes des apôtres (1). Après le martyre de saint Etienne et la dispersion des disciples du Sauveur, il porta les lumières de la foi dans Samarie. Le peuple de cette contrée écouta ses discours attentivement. Un grand nombre se convertirent à la vue des miracles éclatans qu'il opérait en confirmation de la doctrine qu'il prêchait. En effet, il guérissait les maladies les plus incurables, et chassait les démons des corps des possédés (2).

C'était dans ce temps-là que Simon, surnommé le Magicien, jouait un rôle dans Samarie. Il était né à Gitton, petite ville du pays. Avant l'arrivée de saint Philippe, il s'était acquis beaucoup de réputation, en séduisant le peuple par ses prestiges. Tous les suivaient, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et disaient: Celui-ci est la grande vertu de Dieu (3). Le démon se servait de lui pour opposer de prétendus prodiges aux miracles de JésusChrist, comme autrefois il s'était servi des magiciens de Pharaon pour empêcher l'effet des merveilles qu'opérait Moïse mais Dieu, en permettant que la fidélité de ses serviteurs soit mise à une pareille épreuve, fournit les moyens de découvrir et de confondre l'imposture. Il accorda donc à saint Philippe le pouvoir de faire des miracles si éclatans, que le magicien en fut tout déconcerté et comme étourdi. Simon lui-même, voyant le peuple courir au Saint, demanda le baptême, et crut, ou du moins feignit de croire en Jésus-Christ. Lorsqu'il eut été baptisé, il s'attacha spécialement à Philippe, dans l'espérance qu'il

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