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Ils n'y firent pas un long séjour, malgré les témoignages de charité qu'ils reçurent de S. Maximin, qui ́en était abbé. Leur dessein était de vivre dans une solitude plus entière.

Saint Avit fut élu abbé du Miscy, après la mort de saint Maximin. Il ne garda pas long-temps cette dignité; il s'en démit, et ayant réjoint son compagnon, il vécut en reclus dans le pays de Dunois, sur les frontières du Perche. Plusieurs personnes de piété vinrent se mettre sous leur conduite. Saint Calais se retira dans une forêt du Maine. Le Roi Clotaire fonda à Château-Dun une église et un monastère pour saint Avit et ses disciples (1).

Notre Saint mourut vers l'an 530. Son corps fut porté à Orléans, et enterré dans cette ville avec beaucoup de pompe. On bâtit depuis sur son tombeau une église qui subsiste encore. Saint Avit est honoré à Orléans, à Paris et dans d'autres lieux.

Nous n'avons point suivi l'opinion de ceux qui font deux personnes différentes de saint Avit, abbé de Miscy, et de saint Avit de Château-Dun, parce qu'elle ne nous a point paru appuyée sur des raisons assez solides. Toutes les circonstances semblent prouver que ce fut le même homme qui se retira de l'abbaye de Miscy dans le pays de Dunois.

Voyez la vie de saint Avit, publiée par Henschénius; les Annales de Le Cointe; le nouveau bréviaire de Paris, et sur-tout le livre intitulé : les Aménités de la critique, t. II, p. 8.

(1) Ce monastère est habité aujourd'hui par des Bénédictines, et est connu sous le nom de Saint-Avy-de-Château-Dun. Il est dans le diocèse de Chartres, et au pied de la montagne sur laquelle on a bâti la ville de Château-Dun.

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S. BOTULPHE OU BOTHOLF, ABBÉ EN ANGLETERRE, ET S. ADULPHE, ÉVÊQUE.

L'AN 655.

SAINT BOTULPHE et saint Adulphe, son frère, étaient Anglais de naissance. Ils ouvrirent les yeux à la lumière de la foi dans un temps où il y avait encore peu de chrétiens dans leur pays. Frappés des grandes vérités qu'ils avaient apprises, et pénétrés des plus vifs sentimens de religion, ils passèrent dans la Gaule belgique pour y chercher des écoles de vertu, qui alors étaient rares en Angleterre. Les progrès qu'ils firent dans les voies de la perfection furent si rapides, qu'on les jugea bientôt capables de devenir maîtres eux-mêmes. Adulphe fut élu évêque de Maestricht (1),

(1) On ne révoque point en doute l'épiscopat de saint Adulphe; mais tous les auteurs ne s'accordent pas à dire qu'il fut évêque de Maestricht, et on croit même avec fondement qu'il n'était pas le frère de S. Botulphe qui était bien plus âgé que lui. Nous sommes plutôt portés à croire que saint Adulphe travailla à la propagation de la foi dans la Frise sous la conduite de saint Willibrord d'Utrecht, qui le prit dans sa vieillesse pour son coadjuteur et le sacra évêque. On sait que, quelques années plus tard, saint Boniface de Mayence confia l'administration de l'évêché d'Utrecht à saint Eoban, martyrisé avec lui en 755. Ces deux administrateurs ou coadjuteurs de l'évêché d'Utrecht semblent être assez clairement désignés dans le passage suivant d'une lettre de saint Boniface, adressée en 753 au Pape Etienne II : Qui (Willi» brordus) per quinquaginta annos prædicans, præfatam gentem Fresonum maxima ex parte convertit ad fidem Christi, fana et delubra » destruxit, et ecclesias construxit, et sedem episcopalem et ecclesiam >> in honore S. Salvatoris constituens in loco et castello, quod dici» tur Trajectum, et in illa sede et ecclesia S. Salvatoris, quam >> construxit, prædicans usque ad debilem senectutem permansit: et >> sibi coepiscopum ad ministerium implendum substituit, et finitis longævæ vitæ diebus in pace migravit ad Dominum. Princeps autem

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qu'il

et il gouverna son diocèse d'une manière si édifiante, mérita d'être mis après sa mort au nombre des Saints. On l'honore le 17 Juin.

Pour Botulphe, il retourna en Angleterre, afin de partager avec ses compatriotes le trésor qu'il avait trouvé. Il s'adressa au Roi Ethelmond, et lui demanda un terrain abandonné pour servir d'emplacement à un monastère. Ayant obtenu de ce prince le désert d'Ikanho, il y fonda une abbaye. Il eut grand soin de former ses disciples à la perfection, en les conduisant selon les maximes des Pères de la vie monastique. Tous le chérissaient à cause de son humilité, de sa douceur et de son affabilité. Ses discours ne respiraient qu'édification, et tiraient une force merveilleuse de ses exemples. Dans les afflictions, il remerciait Dieu, et le bénissait comme le saint homme Job. Il parvint à un âge fort avancé, et mourut en 655, après avoir été purifié par une longue maladie.

Le monastère de ce Saint ayant été détruit par les Danois, on porta ses reliques, partie à Ely, partie à Thorney. Saint Edouard-le-Confesseur en donna depuis une portion à l'abbaye de Westminster. Il y a peu de Saints en Angleterre qui y aient été honorés avec plus de dévotion que celui dont nous parlons. Quatre paroisses de Londres et beaucoup d'autres églises portent son nom (1).

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» Francorum Carolomannus commendavit mihi sedem illam ad constituendum et ordinandum episcopum, quod et feci. » ( S. Bonif. Epist 105,

ed. Wurdtweinii p. 278. ) Il est possible qu'après la mort de S. Willibrord, S. Adulphe retourna en Angleterre, qu'il y mourut et qu'il fut enterré dans le monastère fondé par S. Botulphe. Note de la prés. édit.

(1) Différens lieux portent aussi le nom de ce Saint, tels que le bourg de Botulphe, aujourd'hui Boston, dans le comté de Lincoln, le pont de Bothulphe, aujourd'hui Bottlebridge, dans le comté de Huntingdon. Léland et Bale prétendent que le monastère d'Ikanho était dans un de ces deux lieux; Hickes le met à Boston; d'autres pensent

Voyez le docteur Brown-Willis, sur les Abbayes mítrées, t. I, p. 187, ainsi que la vie de saint Botulphe, publiée par Mabillon, Act. Ben. t. I, p. 1, et par Papebroch, t. III, Juniï, p. 398. L'auteur anonyme de cette pièce dit qu'il tient une partie de ce qu'il rapporte des disciples du Saint, lesquels avaient vécu sous sa conduite. Il y a dans la bibliothèque cottonienne une autre vie manuscrite du même Saint; elle est de Folcard, qui, de moine de Saint-Bertin à Saint-Omer, fut fait abbé de Thorney, en 1068, par Guillaume-le-Conquérant. On peut voir encore sur saint Botulphe, la Narratio de sanctis qui in Anglia quiescunt, traduite de l'anglo-saxon en latin par François Junius, et publiée par Hickes, Diss. Epistol., p. 118, 119, Thesauri, t. I.

LE B. PAUL D'AREZZO, CARDINAL, ARCHEVÊQUE DE NAPLES.

L'AN 1578.

LE B. PAUL D'AREZZO, issu d'une famille noble et ancienne, naquit en 1511 à Itri, petite ville du royaume de Naples, au diocèse de Gaïète. Il annonça dès son enfance qu'il serait un jour un grand serviteur de Dieu. Ses premières études achevées, il s'appliqua au droit, et fut reçu docteur en cette faculté dans l'université de Bologne. Il

qu'il était du côté du pays de Sussex, apportant pour raison qu'Ethelmond parait avoir régné sur les Saxons méridionaux.

L'abbaye de Thorney, anciennement appelée Ancarig, ou l'Ile des Anachorètes, était dans le comté de Cambridge. Elle fut fondée en 972, sous l'invocation de sainte Marie et de saint Botulphe. Celui qui en était abbé avait droit de siéger au parlement. Ce fut dans l'église de Thorney qu'on enterra les corps de saint Botulphe, de saint Athulfe, de saint Hune, de saint Tancred, de saint Totred, de saint Héréferth, de saint Cisse, de saint Benoît, de saint Tova ou Towa. Dans le bois qui était à un demi-mille de l'abbaye, on voyait une belle chapelle dédiée en l'honneur du dernier de ses Saints. On la nommait Thoucham.

Les abbayes d'Ely et de Thorney n'étaient pas les seules qui eussent des reliques de saint Botulphe; il y en avait aussi à Médesham, qui prit depuis le nom de Peterburgh.

exerça près de dix ans la charge d'avocat à Naples, où son désintéressement et son intégrité le firent universellement respecter. A l'âge de trente-sept ans, il retourna dans sa patrie pour s'y occuper dans la retraite de sa propre sanctification; on le força depuis de revenir à Naples en qualité de conseiller royal. Il choisit pour confesseur le B. Marinon, supérieur des Théatins de cette ville. Peu de temps après, il renonça aux espérances qu'il avait de s'avancer dans le monde; il entra chez les Théatins, et y fit son noviciat avec saint André Avellin. Il prononça ses vœux entre les mains du B. Marinon, le 2 Février 1558. A peine eut-il été ordonné prêtre, qu'il se livra avec zèle aux fonctions du saint ministère. Ses vertus éminentes le firent choisir pour supérieur de la maison de saint Paul de Naples. Sa conduite prouva qu'il avait toutes les qualités nécessaires pour le gouvernement. On fit d'inutiles efforts pour le tirer de sa retraite; on lui offrit deux évêchés, qu'il refusa constamment. Il refusa également de se charger auprès de la cour d'Espagne d'une commission importante qui intéressait la ville de Naples. Saint Charles Borromée lui écrivit deux fois à ce sujet, pour lui représenter qu'il devait céder aux sollicitations des Napolitains. Il lui adressa une troisième lettre, où il lui ordonnait, au nom du Pape, de partir au plus tôt. Il obéit alors. L'objet de sa demande éprouva d'abord de grandes difficultés; mais il ne se rebuta point, et il obtint par sa persévérance, qu'il ne serait porté aucune atteinte à la liberté et aux priviléges de la ville de Naples. En revenant, il passa par Rome, où il eut audience de Pie IV. De retour à Naples, il fut élu président du chapitre de sa congrégation; on le nomma ensuite supérieur à Rome. Pie V, qui occupait alors le St.-Siége, le consulta sur des affaires importantes. Ce Pape, qui s'appliquait à donner à l'Église des pasteurs zélés, le nomma à l'évêché de Plaisance. Il écouta T. VIII. 30

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