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chemin, enrichi de rubis et turquoises, couvert de deux grandes cornalynes et garni d'un rubis servant à la fermeture d'icelluy; ung autre petit livre d'heures, aussi en parchemin, enrichi de diamans, rubis et esmeraudes; un myroir d'argent doré, enrichy de plusieurs pierres, et une chesne d'or, enrichie de six vingt-quatre perles rondes et de six vingt-quatre patenostre d'or, esmaillée de rouge cler, que le Roy a reçues et retenues en ses mains et luy.. mesme fait pris et marché à la somme de 1,680 escus so3,655 livres

leil,

PROCÈS

D'OUDART DU BIEZ,

MARESCHAL DE FRANCE,

ET DE

JACQUES DE COUCY,

SEIGNEUR DE VERVINS.

1549.

PROCES

D'OUDART

D'OUDART DU BIEZ,

MARESCHAL DE FRANCE,

ET DE

JACQUES DE COUCY,
seigneur de vERVINS (1).

Jacques de Coucy, seigneur de Vervin et de Marle, fut nourri dès ses premières années en la maison de Charles de Bourbon, duc de Vendosme. Il fut avec luy au voyage de la conqueste de Milan, l'an 1515. Il se trouva à la bataille de Marignan et à celle de Pavie, 1524. Il eut charge de mille hommes de pied légionnaires de Picardie, et fut gouverneur de Landrecy, lieutenant d'une compagnie de cent hommes d'armes des ordonnances du Roy, sous la conduite d'Oudart, seigneur du Biez, mareschal de France et lieutenant général pour le Roy, en Picardie. Il fut aussi pannetier du Roy. Il épousa Isabelle du Biez, fille dudit mareschal.

Pour ce qui est du dit mareschal du Biez, il estoit un des premiers chevaliers de son temps; un de nos historiens l'appelle un des plus sages, loyaux et expérimentez chevaliers du royaume. Le dauphin, qui fut depuis le Roy Henri II, estant en son camp d'Avignon, ne voulut rece

(4) Extrait du recueil de Dupuy: Traite's concernant l'histoire de Francs.

voir la chevalerie d'autre que de la main dudit mareschal, qu'il appella depuis son père.

L'an 1543, le Roy d'Angleterre fut assiéger Landrecy; l'Empereur y fut en personne. Le Roy, par une ruse de guerre, secourut la place de vivres et d'hommes, et y mit par son seul choix le sieur de Vervin, qui soustint si vaillamment l'effort de l'Empereur qu'il fut contraint de lever le siége avec honte.

En juin 1544 le duc Norfolk, lieutenant général du Roye d'Angleterre, vint en Boulonois avec quinz mil hommes et grand attirail de canon. Le Roy d'Angleterre y arriva le 22 du dit mois, assiégea Monstreuil, où le dit mareschal du Biez s'estoit jelté, ayant laissé la charge de Boulogne au sieur de Vervin, son gendre et son lieutenant.

le

Le comte de Reux, qui commandoit les armées de l'Empereur aux Pays-Bas, se joignit aux Anglois avec quinze mille hommes, de sorte qu'il y avoit trente mille hommes devant Monstreuïl; le siége fut soutenu par le sieur du Biez près de quatre mois sans secours, et fut enfin levé. Le Roi d'Angleterre, de son costé, assiégea Boulogne avec une grande armée et soixante pièces d'artillerie : sieur de Vervin soustenoit le siége. La place fut battue sept semaines, nuit et jour : l'assaut général se donna le 11 septembre, en quatre endroits, sept heures durant; les Anglois furent repoussez. L'assaut cessé, le sieur de Vervin entra en conseil avec les capitaines, qui estoient huit ou neuf, pour aviser ce qu'il estoit à faire, l'ennemi se préparant à un second assault. Il fut déclaré par tous les capitaines, attendu que leurs gens étoient en partie étropiez ou malades, que les murailles étoient demi ruinées, outre les quatre grandes bresches qu'il n'y avoit point d'espérance de rétablir, ni d'estre secourus, qu'il falloit aviser à faire quelque composition; à quoy le sieur de Vervin

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