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orner les frontons et les frises de bas-reliefs, soit pour placer des statues et des bustes sous les péristyles et dans les vestibules.

La grande peinture à fresque, qui a fait la gloire de l'école italienne, est peut-être le mode le plus propre à développer les facultés de l'artiste, celui qui lui procure le moyen de donner le plus libre essor à son imagination. C'est vraiment la peinture épique. Pourquoi, dans ces vastes salles que réclament nos mœurs actuelles, dans ces salles où la liberté appelle tous les citoyens à venir juger les actes des hommes publics, pourquoi cette grande et noble peinture à fresque ne présenterait-elle pas à tous les yeux les plus beaux exemples de notre histoire nationale? On parle de commander quelques statues de nos grands hommes l'idée est bonne assurément, mais ainsi isolée elle ne produira aucun résultat, si ce n'est d'exciter la jalousie entre les sculpteurs. Il faut exécuter des travaux importans, mais des travaux toujours utiles, et y employer les artistes, suivant leur spécialité; chacun y trouvera sa place.

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Nous le répétons, l'avenir des arts en Belgique dépend de la direction qu'ils vont prendre d'ici à peu de temps. Si le gouvernement ne leur donne pas un point d'appui solide et une impulsion salutaire, c'en est fait de toutes ces belles espérances que font concevoir les jeunes ta

lens qui s'élèvent. Nous les verrons dépenser leur activité dans de vains et infructueux essais. Mais toujo urs occupés du soin de se concilier la faveur publique, ils quitteront le vrai et la nature pour la mode; incerta ins du placement de leurs ouvrages, ils abandonneront le genre élevé pour se livrer à la production d'ouvrages d'un débit plus facile.

Tous les arts sont menacés par cette maladie de la facilité, c'est elle qui tue la littérature. Quel homme, à moins qu'il jouisse d'une grande fortune, aura le courage de composer un livre, comme nos devanciers et nos maîtres le faisaient, en le châtiant, en l'élaguant, en le réduisant autant que la clarté le permet?

Aujourd'hui, un écrivain qui retranche dix lignes de son travail peut calculer, à un centime près, le tort qu'il fait à sa bourse. - Et sa réputation, dira-t-on ?— On lit comme on écrit, avec la même précipitation, avec la même négligence.

Il faut éviter aux artistes le danger de cette pente, à laquelle ils ne sont que trop enclins à se laisser aller; et pour cela, il faut donner un but, un but utile, un but honorable à leurs travaux.

Certes, jusqu'ici le gouvernement ne peut être accusé d'avoir mal employé les fonds que les chambres ont mis à sa disposition pour l'encouragement des beaux

arts; la justice et l'impartialité ont présidé aux acquisitions qu'il a faites, et aux récompenses qu'il a décernées '. Mais il est fâcheux d'être forcé de reconnaître

que la nature même des sujets exposés a souvent obligé le gouvernement à acheter des ouvrages peu propres à être placés dans un musée national, pour y servir d'enseignement et y représenter une école.

Une protection puissante et éclairée est descendue du trône : le roi, qui depuis cinq ans n'a cessé de consacrer aux arts une partie considérable de sa liste civile, a encore, à l'occasion de cette Exposition, montré sa royale munificence; les ouvrages les plus remarquables, devant lesquels la foule s'assemblait, portaient presque tous cette inscription: Appartient au Roi. C'est ainsi que beau tableau de Gallait, que celui de Verboeckhoven, que celui de Wappers, que le joli groupe de Simonis, vont orner la galerie de Léopold.

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Trois artistes belges ont été décorés à l'occasion de l'Exposition de 1836, ce sont d'abord M. Henri VanAssche, le doyen des peintres belges, dont la réputation comme paysagiste ne s'est pas arrêtée à notre pays. M. Navez, peintre d'histoire, à qui son seul mérite avait valu, sous le gouvernement précédent, une distinction

' Voyez ci-après la liste des artistes qui ont obtenu des récompenses, et celle des tableaux achetés par le gouvernement et pour la loterie.

semblable, et M. Guillaume Geefs, statuaire, que l'opinion publique désignait déjà pour cet honneur en 1833. Deux autres de nos artistes obtinrent, à l'occasion de la précédente Exposition de Bruxelles, la décoration de l'ordre civil de Léopold; ce sont : MM. E. Verboeckhoven et Wappers. On peut peut voir par là que dans la partie des beaux-arts cet ordre n'a point été prodigué, et que les artistes qui l'ont obtenu en étaient dignes sous tous les rapports.

Aussi, l'on ne réclame point contre ce qui a été fait, mais on laisse échapper le mot oubli : il nous semble que l'on ne doit point qualifier de ce nom un ajournement fondé sur de raisons plausibles. Une médaille d'or a récompensé, cette année, les auteurs de La bataille des Éperons d'Or et de Montaigne visitant le Tasse ; gouvernement s'est réservé ainsi le moyen de reconnaître de nouveaux progrès par une distinction supérieure encore.

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LISTE ALPHABÉTIQUE

DE TOUS LES ARTISTES DONT IL EST PARLÉ DANS CET OUVRage.

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