Images de page
PDF
ePub

et exprime par son geste et par le jeu de sa physionomie l'intelligence qu'il a du résultat de la partie. La servante est occupée dans le fond à préparer quelque chose sur les fourneaux allumés.

Telle est la scène bien conçue, bien disposée. L'exécution répond à la pensée de l'auteur. Il y a du mouvement et presque de la passion dans la femme dont le corps est porté en avant. Le vieux est posé avec un naturel charmant, il est à l'aise, il a déposé sur un tabouret, auprès de lui, son chapeau et son mouchoir de coton bleu, pour l'avoir à sa portéc. Du reste, comme nous l'avons dit, la pastiche complète du style de M. de Braekeleer.

Parmi les autres jeunes gens qui suivent cette école, nous avons encore remarqué MM. Hunin (A. Louis), Janssens (J. B.), Dens (J.), Somers (L.). Tous quatre méritent, à différens degrés, l'attention des amateurs.

[graphic][subsumed][merged small][merged small][merged small]

A. LOUIS HUNIN.

Le jeune dessinateur.

(N° 248.)

Intérieur de famille d'ouvriers aisés; une table au milieu de la chambre ; sur le devant, vers le milieu, un garçon de quinze ans, en redingote, assis, un portefeuille sur les genoux, est occupé à dessiner le portrait d'une jeune femme, assise aussi vers l'extrémité du tableau à droite, tenant dans ses bras un enfant endormi. Le reste de la famille est groupé autour du dessinateur. D'abord, en face, les bras appuyés sur la table, le menton sur les mains, le père contemple avec satisfaction l'œuvre de son jeune fils; une de ses filles, assise comme lui, lui passe le bras autour du col de la manière la plus gracieuse; elle se penche sur son épaule et partage sa contemplation; on voit que c'est la sœur cadette, l'enfant gâtée. De l'autre côté du père, et derrière le des

1 Hauteur, mètre 1,11; largeur, mètre, 1,35.

sinateur, une autre sœur, debout, se hausse pour voir par-dessus son épaule, et semble applaudir à la ressemblance que prend déjà l'ouvrage. Le mari de la femme qui pose est dans le fond, le dos appuyé contre une commode, il fume sa pipe, occupé comme tous les autres de la scène qu'il a sous les yeux. A gauche, près de l'âtre, la mère de famille file son lin. L'ameublement est propre et convenable; on voit appendu à la muraille un portrait, au crayon, où l'on reconnaît le papa ; c'est encore une œuvre du jeune dessinateur, du jeune artiste sur le talent naissant duquel se porte l'admiration de toute la famille.

quer

Les qualités que nous nous sommes plu à faire remardans le tableau de M. Pez se retrouvent ici; nous lui appliquerons aussi les observations critiques auxquelles le premier a donné lieu. Nous engagerons en outre ce jeune homme à s'attacher au dessin, le sien n'est pas toujours rigoureusement exact, ses mains sont pour la plupart fort grandes, ses poignets très-gros, les bras de l'enfant sont lourds et mous.

Malgré ces défauts, ce petit intérieur est plein de charme et mérite des encouragemens. Que l'auteur maintenant tâche de devenir original, qu'il copie la nature, qu'il pense par lui-même, et nous lui prédisons des succès.

« PrécédentContinuer »