Chap.

45.

Mais en voilà affés fur les héréfies en general; je viens de montrer par des Titres légitimes & incontestables, qu'elles n'ont aucun rapport avec la Doctrine de l'Ecriture Sainte. Du refte, fi Dieu m'en fait la grace, je tâcherai de répondre en fon tems, à quelques-unes en particulier. En attendant, il ne fera pas hors de propos de faire ici un abregé des erreurs que les Hérétiques ont foutenues depuis le commencement de l'Eglife jufqu'à cette heure, renvoïant un plus long détail de ces erreurs à une autre occafion.

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એક ક ક ક છે કે એ છે એક એક ક

ABREGE

HISTORIQUE

DE QUELQUES

HERE SIE S

E paffe fous filence les Hérétiques de l'ancienne Loi: par = exemple un Dofithée Samaritain, qui ofa le premier rejetter les Ecrits des Prophétes; prétendant qu'ils n'avoient point été infpirés de l'Efprit- Saint. Je ne dis rien des Saducéens, qui non contents d'avoir foutenu la même erreur, ont eu encore l'audace de nier la réfurrection de la chair. J'omets auffi les Phariféens, qui pour avoir voulu ajouter certaines obfervances à la Loi ancienne, fe font ainfi féparés des autres Juifs; & c'est ce qui leur a fait donner le nom qu'ils portent. On doit mettre au même rang les Hérodiens, qui ont prétendu qu'Herode étoit le Christ.

Chap.

46.

Je viens à ces Hérétiques qui ont paru après la publication de l'Evangile, à la tête defquels eft Simon le Magicien, celui-même qui reçut de faint Pierre une fi jufte & fi fevere réprimande, comme il eft raconté dans les 48.8. Actes des Apôtres. Cet homme impie osa se vanter d'être la grande puißance, c'est-à-dire, le Dieu fuprême, A cette extravagance il ajoutoit, que fes Anges avoient créé le monde ; qu'il étoit luimême defcendu des cieux pour chercher le fouverain Démon, qui eft la grande fageffe, & qui erroit parmi les hommes : enfin, qu'il avoit paru fouffrir la mort dans la Judée fous la figure d'un homme, quoiqu'il ne l'eût pas foufferte en effet, aïant été toujours veritablement Dieu.

Après lui vint fon Difciple Ménandre, également Magicien, & infatué des mêmes erreurs, que fon Maître avoit foutenues. Ainfi

tout ce que Simon se vantoit d'être, Ménandre l'affuroit auffi de lui-même en foutenant de plus qu'on ne pouvoit être fauvé, fans avoir été baptifé en fon nom. Bientôt après parut Saturnin dont les erreurs étoient, que la vertu innafcible, c'est-à-dire Dieu, demeuroit dans ces efpaces immenfes, que nous nous repréfentons dans les endroits les plus hauts, & les plus reculés de l'Univers que les Anges, fes inférieurs, & fort éloignés de lui, avoient créé par fa vertu ce monde visible; & que comme il avoit paru ici-bas un certain rayon de la Jumiere fupérieure, les Anges frapés de cet éclat avoient tâché de créer un homme à la reflemblance de cette lumiere: Que cet homme avoit d'abord demeuré rampant fur la terre comme un vermiffeau; mais qu'enfuite la fuprême Puiffance touchée de compaffion à la vue de cet ouvra

ge imparfait, lui avoit donné unë étincelle de vie; qu'ainfi cette étincelle,& cette vertu qu'il avoit reçû d'enhaut fubfiftoit toûjours, au lieu que ce que les Anges lui avoient donné périffoit. De - là vient, que Saturnin nioit abfolument la réfurrection de la chair. Selon lui encore, Jefus - Christ n'avoit point pris une fubftance corporelle, & n'avoit fouffert la mort qu'en figure.

On vit paroître enfuite l'Hé rétique Bafilide. Ses réveries étoient, qu'il y avoit un Dieu fuprême nommé Abraxas, qui avoit produit l'entendement, ou comme il l'appelle en Grec 8: Que de l'entendement étoit fortie la parole; de la parole la prudence; de la prudence la vertu & la fageffe: Que de tout cela avoient été produites les Principautés, les Puiffances & les Anges; enfuite une infinité de troupes, & de légions d'autres Anges: