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Bon, indique que le prix est réservé, mais la démonétisation se qualifiait différemment; l'Agnel ne pouvait être « abattu », et d'ailleurs on laisse en circulation la somme (no 8 038), qui, encaissée à part et sans détail, passe dans les mêmes conditions au crédit du roi.

Suivent les monnaies qui avaient cessé d'être frappées à l'avènement de Charles IV.

REINE D'OR. Pour les Florini ad reginam, M. Viard partage les doutes de Le Blanc et de Du Cange sur leur identité; cependant la question nous paraît avoir été résolue par Marchéville®, qui les assimile à la Petite masse de Hoffmann. La Reine d'or était déjà ancienne sous Charles IV, usée et dépossédée de ses meilleurs exemplaires; on cherchait à l'évincer. L'ordonnance de 1322 taxa les Reines comme si elles étaient de 62 au marc, donc au-dessous de l'Agnel, alors qu'elles avaient été de 52, et plus pesantes; aussi les voyons-nous se maintenir en fait au moins de pair avec l'Agnel pendant tout le règne de Charles IV.

MASSE D'OR. Floreni ad maciam, ad machiam, ad macham ou ad macam (no 2543). Floreni duri (n° 3152). Env. 23 s. 4 d. p. (29 s. 2 d. t.). Cette monnaie, frappée exclusivement par Philippe le Bel, avait eu plusieurs émissions; les Florins à la masse les plus affaiblis sont qualifiés blaffardi (n° 8422), c'est-à-dire blancs, ou pâles, à cause de l'argent qui y était allié.

CHAISE D'OR. Floreni ad cathedram. Excellente monnaie, qui ne fut frappée que peu de temps, sous Philippe le Bel. Elle valait 2 Florins de Florence, soit environ 26 s. 8 d. p. (32 s. 16 d. t.) sous Charles IV. MANTELET. Le Mantelet ou Petit royal debout de Philippe IV, Floreni ad mantelletum, était l'équivalent du Florin de Florence.

ROYAL D'OR. Celle-ci est la monnaie propre à Charles IV. On donnait, il est vrai, le nom de Royal à toute monnaie d'or du roi, et nous avons vu que les Agnels, émis par les prédécesseurs de Charles IV et au début de son règne, étaient quelquefois appelés Regales auri ad agnum; mais la nouvelle pièce d'or créée le 16 février 1326 (n. st.) à 1 livre parisis de cours (25 s. t.), fut le Regalis proprement dit (n° 9 936) ou Regalis auri novus.

(1) Pro decheyo (cf. nos 176 et 210 de Philippe VI).

(Revue numismatique, 1889, p. 567. (3) Hoffmann, Philippe III, no 3.

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GROS TOURNOIS. Grossus turonensis, Grossus turonensis argenti, Grossus argenti, Grossus denarius, Grossus denarius argenti. Le Gros tournois dit à un О (o rond ou 0 long?) a la même valeur que les autres (12 d. p. 15 d. t.), mais le Gros tournois de saint Louis (alias Gros aux deux O) a une valeur supérieure. Le Gros tournois ad magnum florem et ad crochetum est le Gros émis par Philippe III et Philippe IV pour le marquisat de Provence").

MAILLE DEMIE. Cette Maille, Obulus albus, Obulus argenti, Obulus albus novus, émise par Charles IV à 10 d. de loi" (au lieu de 12 d. sous Philippe IV), en vertu de l'ordonnance du 2 mars 1323 (n. st.), 6 d. p. (7 1/2 d. t.) de cours, est prise pour 8 d. t. en mai 1326 (n° 10 145), à la veille de la frappe d'une Maille demie encore plus affaiblie.

MAILLE TIERCE Ou Obolus tercius, de Philippe le Bel. Elle est citée, mais démonétisée.

DENIER ESTERLIN. Stellingi ou Sterlingi d'Angleterre. Il était de 4 d. p. (5 d. t.), valeur correspondant à celle du temps de saint Louis, 4 d. t., puisque le Gros tournois était passé de 12 d. t. à 15 d. t.

DENIER PARISIS ANCIEN, DENIER TOURNOIS. Les bons Petits parisis et bons Petits tournois, émis par Philippe V, ont cessé de l'être sous Charles IV; il n'est plus frappé que des Deniers parisis. affaiblis en rapport avec des Doubles faibles, et pas de Tournois). Par suite, les anciens Deniers, Parvi parisienses veteres ou antiqui, Parvi turonenses ou Parvi turonenses veteres, sont portés respectivement à 1 1/4 d. p. (soit 1 1/2 d. t. au lieu de 1 1/4 d. t.) et à 1 d. p. (1 1/4 d. t. au lieu de 1 d. t.) dans le commerce, et quelquefois on qualifie les Parisis ad tabulam, c'est-à-dire Deniers de banque par opposition aux Deniers en cours de frappe.

(Hoffmann, Philippe III, 4.- Blanchet-Dieudonné, Manuel; p. 237-8. Ce Gros tournois avait une l: 1 de lis sur le châtel; le mot crochet, désigne peut-être le T annelé qui est à droite de la fleur.

(?) 10 den. ou 10 douzièmes, soit 0,83 de fin.

(3) Il n'y a pas de Petits tournois

SAVANTS.

nouveaux (contrairement à Viard, Introd., p. c).

(4) Il est difficile de savoir au juste comment le Trésor accueillait les anciens Deniers, parce que d'ordinaire ils sont mentionnés en bloc et qu'on ne sait pas si le chiffre global désigne leur valeur de compte, ou leur nombre en même temps que cette valeur.

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DOUBLE PARISIS, DENIER PARISIS nouveau. C'est la monnaie noire affaiblie; nova moneta, nova moneta nigra, propre au règne de Charles IV. Duplices novi, Duplices parisienses novi, Nova moneta duplex est le nom de ces Doubles, tandis que Parvi parisienses novi, Nova moneta simplex, Denarii singuli (no 5 786), alias denarii simplices désignent les Demi-doubles ou Deniers parisis affaiblis. Cette monnaie circulait au pair, 2 d. p., 1 d. p. Elle avait au-dessous d'elle les anciens Doubles ou Cornus et les anciens Demi-doubles ou Mites de 1303. Tandis que ces derniers témoins des plus mauvais jours de Philippe le Bel achevaient de mourir, les espèces de ce prince appelées Bourgeois (1311-1313) tenaient encore une place importante.

BOURGEOIS. Les Bourgeois simples et doubles, Burgenses (no 2 868), Burgenses duplices, étaient, on le sait, des espèces créées à titre d'unité du système avec le poids de fin d'un bon Denier tournois et de deux bons Deniers tournois pour les valeurs de cours I parisis et 2 parisis. Lorsque cessa leur émission, les Bourgeois furent dépréciés; ils restèrent dans la circulation, pour partager le sort des Deniers tournois (nos 2 429, 2431).

Le plus souvent, les Bourgeois ne sont mentionnés que pour mémoire, et sous cette forme : « du temps des Bourgeois », « du temps du cours des Bourgeois », pour convertir les dettes remontant à l'époque d'émission de cette monnaie. En effet, les Bourgeois avaient été émis à une valeur de cours surélevée d'un quart par rapport à la monnaie normale ou monnaie forte, et toute somme d'argent fixée sous ce régime pouvait être réduite au règlement (n° 7553, 8348-51, etc.).")

M. Viard énumère encore quelques monnaies féodales dont il donne le rapport au Denier tournois (p. ci-cIII), intéressant à confronter avec l'ordonnance de 1315.

On voit par cette revue, quel profit la numismatique peut tirer de la publication de M. Viard.

Au numéro 1 467, le compte n'est pas exact; aux numéros 3 429 et 3 431, ils sont surélevés, mais pour être aussitôt convertis; au numéro 6 243, ils donnent lieu à un change; au numéro

A. DIEUDONNÉ.

8422, on spécifie in parvis turonensibus sine acquestu.

(1) J'ai vu dans le Journal un compte balancé où la réduction est effectuée à l'avoir ainsi qu'au doit.

LIVRES NOUVEAUX.

J.-C. FORMIGE et JULES FORMIGÉ. Les Arènes de Lutèce (annexe au procès-verbal de la séance du 12 janvier 1918 de la Commission du Vieux Paris).

MM. Formigé donnent dans ce fascicule une étude approfondie des Arènes de Lutèce, telles que les ont révélées les fouilles sucessives faites en 1870, en 1883 et en 1915, accompagnée du plan dans l'état actuel, du plan reconstitué des deux étages, d'une vue perspective restituée et de nombreux croquis. Arrivant les derniers et pouvant profiter des essais de leurs devanciers, il est naturel qu'ils aient obtenu des résultats plus précis, et que, leur expérience et leur talent aidant, ils soient parvenus à des solutions, qui semblent bien définitives, du moins dans l'ensemble. Mais le mérite propre de leur travail est de ne pas s'être restreints à l'examen de l'édifice même qu'ils avaient à étudier et d'avoir étendu leur curiosité à tous les monuments similaires existant en Gaule: cette méthode comparative leur a porté bonheur, comme on pouvait s'y attendre. Il existe, en effet, dans le centre et le nord de la France une série de constructions très particulières; ce qui les caractérise, c'est qu'on y rencontre, au centre, arène entourée de gradins sur une moitié environ de son périmètre et possédant de l'autre côté une sorte de scène. Aussi a-t-on pensé généralement qu'ils étaient bâtis pour servir simultanément de théâtre et d'amphithéâtre. De ces demi-amphithéâtres

une

le mieux conservé, dans ses parties basses du moins, est celui de Drevant (Cher), fouillé assez récemment par M. Mallard (Bull. arch. du Comité des Travaux historiques, 1906, p. 43 et suiv.). D'autres existent à Sanxay, à Néris, à Valognes, à Lillebonne, etc. Les Arènes de Lutèce appartiennent à cette catégorie de monuments : elles aussi possèdent au centre un grand espace circulaire entouré d'un mur à pic que surmonte un podium c'est en cela qu'elles appartiennent à la catégorie des amphithéâtres; mais les gradins n'enveloppent pas complètement ce podium. A l'endroit où celui-ci n'est pas couronné d'une gradination s'élevait un mur, formant fond de scène, richement orné, devant lequel on pouvait donner des représentations théâtrales ou soi-disant telles. Cette disposition à deux fins permettait d'appuyer la construction à une colline, au lieu de la bâtir en plaine, ce qui évitait pour établir les fondations des travaux de bâtisse extrêmement dispendieux.

Le plan que l'architecte obtenait en traçant ce genre d'amphithéâtre se rapproche beaucoup de celui que les Grecs appliquaient au dessin de leurs théâtres. Je ne suis pas aussi sûr que MM. Formigé qu'il y ait là autre chose qu'une rencontre « dans la recherche d'une solution simple », selon leur propre expression. Si l'influence grecque s'est révélée quelque part, en France, c'est dans le Midi, où précisément ce genre de théâtre-amphithéâtre ne se rencontre pas.

R. C.

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J.-P. WALTZING. Tertullien, apolo- | pureté primitive, M. Waltzing a cru gétique, texte établi d'après le Codex Fuldensis. Un vol. in-8. Liége-Paris, 1914.-J.-P. WALTZING. Étude sur le Codex Fuldensis de l'Apologétique de Tertullien. Un vol. in-8. Liége-Paris, 1914-1917. J.-P. WALTZING. Tertullien, apologétique, commentaire analytique, grammatical et historique. Un vol. in-8. Liége-Paris, 1919.

« L'Apologétique de Tertullien nous met en présence d'un cas très rare en paléographie latine celui de deux traditions manuscrites absolument différentes. On peut même dire que le cas est unique.... Chez aucun écrivain latin on ne trouve, entre deux traditions manuscrites, une différence aussi grande, aussi profonde, aussi continue, au point de vue du style et même de la pensée. » Ainsi s'exprime M. Waltzing au début de son Étude sur le Codex Fuldensis.

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De ces deux traditions, la meilleure - certains ont pensé qu'elle correspondait à une première édition du traité de l'Apologétique, donnée par Tertullien est représentée par un manuscrit que la bibliothèque du monastère bénédictin de Fulda possédait à la fin du xvIe siècle et qui est perdu, à l'exception de quelques feuillets détachés. C'est ce manuscrit qui est à la base du travail de l'auteur. Il fallait d'abord l'étudier à fond; M. Waltzing l'a fait en discutant toutes les questions qui s'y rapportent, dans le plus grand détail, soit plus de 500 pages. Ceci lui a permis de donner du traité une édition, qu'il regarde lui-même comme provisoire, puisqu'il se propose d'imprimer, quand les temps seront redevenus meilleurs, une grande édition critique. Enfin, le texte ayant été, autant que possible, rétabli dans sa

devoir en rédiger un commentaire où
le plan et la composition de l'Apologé-
tique sont examinés, comme aussi la
langue et la syntaxe de Tertullien,
où les faits historiques auxquels il
est fait allusion au cours de l'ouvrage
sont éclaircis. Travail considérable,
modèle de méthode méticuleuse tout
a fait digne de celui à qui nous devons
le livre, devenu classique, sur les
Corporations professionnelles chez les
Romains.
R. C.

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