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jugement sur tous les hommes, et pour convaincre tous » les impies de toutes les actions d'impiété qu'ils ont commises, et de toutes les paroles injurieuses que ces pécheurs impies ont proférées contre lui. Ce sont des murmura>>teurs qui se plaignent sans cesse, qui suivent leurs passions, dont les discours sont pleins de faste et de vanité, et qui se rendent admirateurs des personnes, selon qu'il est utile pour leurs intérêts. »

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Ensuite l'Apôtre enseigne aux fidèles comment ils doivent se conduire envers ces personnes : ་་ Mais pour vous, mes » bien-aimés, souvenez-vous de ce qui a été prédit par >> les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ, qui vous di»saient qu'aux derniers temps il y aurait des impos» teurs, qui suivraient leurs passions déréglées et pleines d'impiété. Ce sont des gens qui se séparent eux-mêmes » des hommes sensuels, qui n'ont point l'esprit de Dieu. » Mais vous, mes bien-aimés, vous élevant vous-mêmes » comme un édifice spirituel sur le fondement de votre >> très-sainte Foi, et priant par le Saint-Esprit, conservez vous en l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de >> notre Seigneur Jésus-Christ, pour obtenir la vie éter» nelle. Reprenez tous ceux qui vous paraissent endurcis et condamnés. Sauvez les uns, en les retirant du feu; » ayez compassion des autres, en craignant pour vous» mêmes; et haïssez comme un vêtement souillé tout ce qui » tient de la corruption de la chair. A celui qui est puis» sant pour vous conserver sans péché, et pour vous » faire comparaître, devant le trône de sa gloire, purs » et sans tache, et dans un ravissement de joie, à l'a» vénement de notre Seigneur Jésus-Christ; à Dieu seul > notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus-Christ, gloire » et magnificence, empire et force, et maintenant, et dans tous les siècles (9).

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(9) Luther, les centuriateurs de Magdebourg, et Kemnitius, ne re

De Mésopotamie, saint Jude passa en Perse, suivant Fortunat (10) et plusieurs martyrologes. Ceux qui le font mourir en paix à Béryte en Phénicie, le confondent avec Thaddée, un des soixante-douze disciples, qui prêcha la foi à Edesse, et dont il est parlé dans les ménées (11). Nous apprenons de Fortunat et des martyrologistes d'Occident, que saint Jude souffrit le martyre en Perse. Le ménologe de l'Empereur Basile, et quelques auteurs grecs, mettent sa mort à Arat ou Ararat en Arménie, qui dépendait alors de l'empire des Parthes, et qui était regardé conséquemment comme faisant partie de la Perse. Quelques Grecs disent qu'il fut percé de flèches; d'autres ajoutent qu'on l'avait auparavant attaché à une croix. Les Arméniens (12) honorent encore aujourd'hui saint Jude et saint Barthélemi comme leurs premiers apôtres (13).

connaissent point l'épître de l'apôtre saint Jude comme canonique, fondés sur ce que plusieurs anciens ont douté de sa canonicité. Grotius va jusqu'à prétendre que cette épître fut écrite par Jude, quinzième évêque de Jérusalem, lequel vivait sous le règne d'Adrien. Mais la tradition de l'Eglise catholique la donne à saint Jude, apôtre, et la met au nombre des livres inspirés. Edouard Pocok, mort à Oxford en 1691, et dont le nom est si célèbre dans la littérature orientale, a donné sur l'épître de notre saint apôtre, un fort bon ouvrage, qui fut imprimé à Leyde en 1630. On a encore de ce savant des traductions, des dissertations et des commentaires sur les prophètes Michée, Malachie,

Osée et Joël.

(10) L. 8, carm. 4.

(11) Ad 21 Aug.

(12) Voyez Joachim Schroder, Thes. Linguæ Armen. p. 14, ed. 1711, et Le Quien, Or. Chr. t. I, p. 419.

(13) Saint Jude était marié avant sa vocation à l'apostolat. On lit dans Eusèbe, 1. 3, c. 20, que les Juifs, en haine du nom de Jésus-Christ. dénoncèrent deux petits-fils de cet apôtre, qui cultivaient conjointement de leurs propres mains, un champ qui leur appartenait, comme étant des descendans du Roi David, lesquels Domitien avait ordonné de mettre tous à mort, pour ôter à la nation juive tout prétexte de se révolter,

Nous devons rendre à Dieu d'éternelles actions de grâces, de ce que par sa miséricorde il a établi sur la terre une Eglise où l'on trouve les plus puissans moyens de sainteté, où son nom est sans cesse glorifié, et où tant d'âmes ont l'avantage précieux d'être associées, par la pureté de leur amour et la sublimité de leurs fonctions, à la compagnie des esprits célestes. Mais nous devons en même temps lui adresser les prières les plus ferventes, afin que, pour la gloire de son nom, il daigne protéger et conserver son Eglise, conformément à ses promesses, l'étendre de plus en plus, sanctifier les membres qui la composent, remplir les pasteurs qui la gouvernent, de cet esprit qu'il répandit avec tant d'abondance sur les apôtres qu'il avait choisis pour en être les fondateurs. Voulonsnous avoir part à ces grâces? Souvenons-nous qu'elles ne sont que pour ceux qui ont purifié leurs affections; que quiconque ne meurt point à lui-même, appartient à ce monde auquel Dieu ne se manifeste point, et qui n'a point connu Jésus-Christ. Il ne suffit pas d'avoir la foi, elle ne sert de rien sans les œuvres qui en sont le fruit. Tant que notre cœur tiendra secrètement au monde, l'anathême lancé contre lui retombera sur nous. Qu'elles sont rares cependant ces âmes parfaitement détachées des choses terrestres !

Ils confessèrent généreusement leur foi. Mais l'Empereur, charmé de leur simplicité, et rassuré par la bassesse de leur condition, les renvoya comme des personnes qui n'étaient nullement à craindre pour l'Etat. On les éleva depuis à la prêtrisè, et ils gouvernèrent des églises considérables. Suivant les constitutions apostoliques, 1. 1, c. 63, saint Jude s'occupait lui-même aux travaux de la campagne, avant que Jésus-Christ l'eût appelé à l'apostolat.

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S. FERRUCE, MARTYR A MAYENCE.

S. FERRUCE, qui florissait dans le quatrième ou le cinquième siècle, servit d'abord dans les troupes de l'empire, qui avaient leur quartier d'hiver à Mayence. Mais il quitta depuis le service pour se consacrer plus particulièrement à Jésus-Christ. Celui qui commandait dans Mayence, irrité de cette action, le fit charger de chaînes, et renfermer dans un château situé au-delà du Rhin, et qu'on croit être celui qui se nomme aujourd'hui Cassel. Le Saint y mourut au bout de quelques mois, des mauvais traitemens qu'on lui avait fait souffrir. On ignore si le commandant était chrétien ou idolâtre. Ferruce fut enterré dans le château où il était mort, par le prêtre Eugène, qui écrivit sur son tombeau l'histoire abrégée de son martyre. On dit que sa sainteté fut attestée par un grand nombre de miracles. Ses reliques furent transférées depuis dans le monastère de Bleidenstat, qui est à une lieue de Mayence. Saint Lul, Riculfe, Haistulfe et Raban, évêques de Mayence, avaient beaucoup de dévotion pour ce Saint. Le monastère de Bleidenstat paraît avoir. porté quelque temps le nom de saint Ferruce. C'est aujourd'hui un chapitre de chanoines, où la foi catholique s'est conservée au milieu des protestans. Notre saint martyr est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.

Voyez le sermon de Méginhart sur saint Ferruce, ap. Sur. ad diem 28 Oct.; Serarius, Rer. Mogunt. p. 287, 607, 615, 673, Moguntiæ, 1604, in-4o; Tillemont, t. V, p. 548, ed. de 1702.

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LA ville de Meaux, située sur la Marne, à dix lieues de Paris, faisait anciennement partie du territoire des Parisiens. Elle fut éclairée des premiers rayons de la foi, vers l'an 250; elle dut ce bienfait aux prédications de saint Denis. Elle eut pour premier évêque saint Saintin, que quelques auteurs font disciple de l'apôtre de la France; mais du Plessis (1) pense qu'il est le même que le saint évêque de Verdun de ce nom, qui vivait dans le quatrième siècle, qui mourut à Meaux, et dont les reliques furent transférées à l'abbaye de Saint-Vanne de Verdun, dans le onzième siècle. Antonin, son successeur et Rigomer, neuvième évêque de Meaux, sont honorés parmi les Saints. Faron fut le quatorzième évêque de ce siége.

On l'appelait primitivement Burgundofaro, et sainte Fare sa sœur Burgundofara. Les mots faro et fara signifient race, lignée, dans la langue bourguignone; en sorte que ces mots dénotent que nos deux Saints sortaient d'une famille noble de Bourgogne (2). La même chose se prouve par l'ancienne vie de saint Faron (3), ainsi que par une hymne que l'on chantait en son honneur, au neuvième siècle.

Le père de saint Faron se nommait Agneric. C'était un des principaux officiers de Théodebert II, Roi d'Austrasie.

(1) Hist. de l'Egl. de Meaux, t. I, p. 4.

(2) Ruinart, Not. in Chron. Fredegar. p. 621; Duplessis, loc. cit. not. 11, p. 631.

(3) Ap. Mabil. Act. Ben. t. II, p. 611.

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