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Ia 1123.

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Au Siecle fuivant dans le premier Concile general de Latran, Callifte I I. accorda pour la même expedition de femblables Indulgences: Il en parle ainfi dans le Canon x1.Nous accordons à tous ceux d'entre les Fideles qui entreprendront le voïage de Jerufalem, & qui emploïeront efficacement leur pouvoir pour délivrer les Chré , tiens, de la tyrannie des Infideles, la remiffion de tous leurs pechez; & nous » prenons fous la protection de faint Pierre » & du Siége Apoftolique, leur famille leur maison, & leurs biens. Ceux qui aprés » avoir pris la Croix, abandonneront leur » deffein, nous leur interdifons toute entrée » dans l'Eglife, & n'entendons pas qu'on faffe le Service divin dans leurs Terres » à l'exception du baptême des enfans, & de » l'abfolution des mourans,

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l'an 145.

Eugene III. dés le commencement de fon Pontificat, excita Louis le Jeune, Roi de France, à une pareille expedition, afin de reprendre fur les Infideles la ville d'Edeffe & les autres qu'ils avoient conquifes. Il y confirme tous les privileges accordez aux Croifez par fon Predeceffeur Urbain; met leurs femmes, leurs enfans & leurs terres, fous la protection des Eglifes & des Evêques : Fait défentes de pourfuivre contre eux au

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cun procés, & leur accorde la remiffion
& abfolution de tous les pechez, dont
ils fe feront confeffez avec un cœur con-
trit & humilié ; quand même ils vien-
droient à mourir dans le voïage: Mais
il leur défend les équipages inutiles &
magnifiques; leur recommandant de gar-
der une conduite devote & chrétienne.
Tirer fes freres de l'oppreffion,délivrer
les Lieux faints, étoient de dignes objets
de la pieté. Les fatigues pour ce fujet
étoient extraordinaires, les dépenfes n'y
étoient pas moins grandes. On y expofoit
fa vie, quelle charité plus grande? De
fi grandes œuvres entreprises & accom-
plies dans un efprit chrétien, ne pou-
voient-elles tenir lieu des plus gran-
des & des plus longues penitences ?

pas

C'eft pourquoi faint Bernard emploïa Ep. 363. fon zele, fes prédications, fes miracles ad milit. pour une de ces entreprifes : Il en écrivit temp. aux Rois, aux Princes, aux Republiques. Heureux ceux, s'écrioit il, qui fe trouvent en ce tems! la grace y eft « abondante; on y obtient la remiffion de «e tous les pechez.

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Il admire le grand nombre de perfonnes, à qui cette guerre fainte étoit une occafion de fe convertir: Confiderez les « richeffes de la bonté de Dieu, leur difoit- «

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sil, qui veut bien fe rendre la récompenfe , & le débiteur de ceux qui combattent pour » fon Nom, & qui leur offre un Roïaume éternel. Que fi vous êtes comme ce marchand habile, qui achete un champ dans. lequel il fait qu'il trouvera un tréfor; je vous apprens quel eft le négoce avanta» geux que vous ferez: Prenez la Croix elle vous procurera la remiffion de tous les pechez,que vous confefferez avec un cœur

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» contrit.

Liv. 1.de

Frid. 1.

C. 4.

Othon de Frifingen qui accompagna Geftis l'Empereur Conrad fon frere dans cette guerre,s'écrie: Ici paroît la main du Tréshaut dans le changement de tant de cou pables, jufqu'à ce jour abandonnez aux brigandages, qui viennent confeffer leurs fautes, & en efperent le pardon, & fe, croifent. C'est qu'au Siécle precedent, & en celui-ci, les guerres particulieres, les. violences fur-tout à l'égard des biens d'Eglife) & les vols publics étoient com

muns.

Saint Bernard parlant de cette multitude à laquelle fe joignoient un grand nombre de gens de bien, affure que les Villes & les Bourgs étoient depeuplez, & qu'il ne reftoit pas un homme pour fept femmes. Guillaume de Malmefburi, parlant de la premiere Expedition, nous apprend

que les champs étoient deftituez de laboureurs, les Villes defertes ; qu'on n'avoit plus d'amour pour fa patrie plus d'affection pour fes parens; que la joïe n'étoit que pour les Croifez; que des familles entieres prenoient la Croix.

fa Lettre

1187.

Ces Indulgences & ces privileges fe re- Elu en nouvellerent fous Alexandre III. & Gre- 119. en goire VIII. né fut pas plûtôt élevé fur 9.le 18, le Siége Apoftolique, qu'il écrivit à tous octobre les Fideles pour les exhorter au fecours de la Terre-Sainte, & décrivant vivement l'excés des malheurs arrivez aux Chrétiens dans la prise de Jerufalem il accorde de femblables Indulgences.

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Sous Clement III. fucceffeur de Gre

Le 6.

cette an

me Sala

finenfis

goire, les Princes Chrétiens fe croiferent Janvier pour aller recouvrer les places que Sala- 1188. en din avoit conquifes. L'Empereur Frede- née fe letic, Philippe Roi de France, Richard va la dixRoi d'Angleterre y allerent. Il eft in- dine. croïable felon un Auteur qui écrivoit Leo Cafvers ces tems-là, combien grande fut la en fon multitude des Fideles qui prirent la Croix, Fiberè affurez qu'ils étoient, que les périls auf- Archev. quels ils s'expofoient, & avec tout ce torbie, qu'ils fouffriroient de fatigues, pourvû raportée qu'ils ne retournaffent plus à leurs pe- thieu chez, leur tiendroient lieu de penitence. Paris Auffi eft-ce dans ce fens que le Souve

Hubert

de Can

par Mar

l'an 1159

rain Pontife déclare que tous les Chré tiens qui pour l'amour de Dieu embrafferont les travaux de cette guerre avec un cœur penitent, & pour expier leurs faurecevront une entiere remiffion de leurs pechez, & la vie éternelle..

tes,

Ces graces excitoient une fi grandè devotion dans le cœur de tout le monde, que les mauvais fuccés ne détournoient pas de ces entreprifes. Le deffein en fut renouvellé l'an 1215. auquel le iv. Concile general de Latran fit publier ce De"cret: Defirant ardemment délivrer la Terre» Sainte des mains des impies, nous or» donnons que les Croifez fe tiendront prêts " pour le premier jour de Juin. Le Concile fe tenoit au mois de Novembre. Innocent III. declare qu'il avoit refolu de fe trouver en perfonne au rendez-vous, afin que l'armée fût reglée par fes confeils, aidée de fon fecours; & qu'elle partît avec la benediction apoftolique.

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Ce qui marque que la pieté étoit l'ame de ces entreprifes, c'eft qu'Innocent ordonne aux Prêtres & aux autres Ecclefiaf

tiques de l'armée, de s'appliquer à la priere, aux inftructions, & ce qui eft plus, de donner l'exemple. Il enjoint de contraindre par l'excommunication, ceux qui fe font croifez, d'accomplir leur

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