Nouvelles méditations poetiques: Le dernier chant du pèlerinage d'Harold, chant du sacre

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Hachette, 1869 - 375 pages

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Page 133 - Et sur l'œil sans regard la paupière affaissée Retombait à demi. Et moi , debout , saisi d'une terreur secrète, Je n'osais m'approcher de ce reste adoré, Comme si du trépas la majesté muette L'eût déjà consacré. Je n'osais !... mais le prêtre entendit mon silence Et de ses doigts glacés prenant le crucifix : » Voilà le souvenir et voilà l'espérance :
Page 58 - Ils passaient devant toi comme des flots sublimes Dont l'œil voit sur les mers étinceler les cimes, Ton oreille écoutait leur bruit harmonieux ; Et d'un reflet de gloire éclairant ton visage, Chaque flot t'apportait une brillante image Que tu suivais longtemps des yeux. Là, sur un pont tremblant tu défiais la foudre, Là, du désert sacré tu réveillais la poudre, Ton coursier frissonnait dans les flots du Jourdain; Là tes pas abaissaient une cime escarpée, Là tu changeais en sceptre une...
Page 14 - Combien de fois, près du rivage Où Nisida dort sur les mers, La beauté crédule ou volage Accourut à nos doux concerts! Combien de fois la barque errante Berça sur l'onde transparente Deux couples par l'Amour conduits! Tandis qu'une déesse amie ^ Jetait sur la vague endormie Le voile parfumé des nuits!
Page 132 - Toi que j'ai recueilli sur sa bouche expirante Avec son dernier souffle et son dernier adieu , Symbole deux fois saint, don d'une main mourante , Image de mon Dieu!
Page 61 - L'esclave et le tyran ont tous un compte à rendre, L'un du sceptre, l'autre des fers. Son cercueil est fermé : Dieu l'a jugé. Silence ! Son crime et ses exploits pèsent dans la balance : Que des faibles mortels la main n'y touche plus ! Qui peut sonder, Seigneur, ta clémence infinie ? Et vous...
Page 128 - Souvent, dans ma barque sans rame, Me confiant à ton amour, Comme pour assoupir mon âme, Je ferme au branle de ta lame Mes regards fatigués du jour, ii. Comme un coursier souple et docile Dont on laisse flotter le mors, Toujours vers quelque frais asile Tu pousses ma barque fragile Avec l'écume de tes bords.
Page 59 - La gloire efface tout... tout, excepté le crime ! ifais son doigt me montrait le corps d'une victime, Un jeune homme, un héros d'un sang pur inondé. Le flot qui l'apportait passait, passait sans cesse; Et toujours en passant la vague vengeresse Lui jetait le nom de Condé.
Page 23 - Comme un cœur oppressé d'un poids de volupté ; 1l semble qu'en ces nuits la nature respire, Et se plaint comme nous de sa félicité. Mortel, ouvre ton âme à ces torrents de vie ; Reçois par tous les sens les charmes de la nuit : A t'enivrer d'amour son ombre te convie; Son astre dans le ciel se lève et te conduit. Vois-tu ce feu lointain trembler sur la colline? Par la main de l'amour c'est un phare allumé : Là, comme un lis penché, l'amante qui s'incline Prête une oreille avide aux pas...
Page 24 - Viens : l'amoureux silence occupe au loin l'espace ; « Viens du soir près de moi respirer la fraîcheur : « C'est l'heure ; à peine au loin la voile qui s'efface « Blanchit, en ramenant le paisible pêcheur. « Depuis l'heure où ta barque a fui loin de la rive, « J'ai suivi tout le jour ta voile sur les mers, « Ainsi que de son lit la colombe craintive « Suit l'aile du ramier qui blanchit dans les airs.
Page 118 - ... soleil emprunte sa splendeur; Celui qui du néant a tiré la matière, Celui qui sur le vide a fondé l'univers, Celui qui sans rivage a renfermé les mers, Celui qui d'un regard a lancé la lumière; Celui qui ne connaît ni jour ni lendemain, Celui qui de tout temps de soi-même s'enfante, Qui vit dans l'avenir comme à l'heure présente, Et rappelle les temps échappés de sa main : C'est lui! c'est le Seigneur : que ma langue redise Les cent noms de sa gloire aux enfants des mortels. Comme...

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