Lettres édifiantes et curieuses: Mémoires d'Amérique

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Noel-Etienne Sens, 1810
 

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Page 304 - Providence m'avait conduit, pour y vaquer uniquement à l'affaire de mon salut, loin de tout commerce avec les hommes; mais, comme je n'étais pas le maître de ma destinée, et que les ordres du Seigneur m'étaient certainement marqués par ceux de mes supérieurs, je rejetai cette pensée comme une illusion *. » Les Indiens que l'on rencontrait dans ces retraites ne leur ressemblaient que par le côté affreux.
Page 82 - C'est là qu'on lui fit connoltre plusieurs autres nations du voisinage, entre autres celles des Tapacures et des Baures. Le missionnaire profita du bon accueil que lui firent des peuples si féroces pour leur inspirer de l'horreur de leurs crimes : ils parurent touchés de ses discours et promirent tout ce qu'il voulut ; mais à peine l'eurent-ils perdu de vue qu'ils oublièrent leurs promesse* el reprirent leurs premières inclinations.
Page 7 - Dieu : trop heureux s'ils pouvaient donner leur vie pour la gloire du grand Maître, qui, le premier, a sacrifié lui-même la sienne pour nous. Je partis donc avec quatre des esclaves de la maison, et un Nègre libre qui avait été du détachement dont j'ai parlé plus haut et qui devait me servir de guide.
Page 227 - Nord par quatre-vingt-quatre embouchures. Là il a quatre-vingt-quatre lieues de largeur ', et il porte la douceur de ses eaux à plus de trente lieues en pleine mer. Un grand nombre de rivières viennent s'y décharger du côté du nord et du midi. La plupart de ces rivières ont leur source à plus de cent lieues de leur embouchure. On y trouve toutes sortes de poissons, et beaucoup de gibier dans les campagnes voisines. Ce grand fleuve est couvert d'une infinité d'îles de différentes étendues...
Page 163 - Chiquites , d'où il venoit. 11 fut un mois dans ce voyage , où il souffrit toutes les incommodités qu'on peut imaginer. Cependant le père de Arce et ses six néophytes naviguoient dans leur petit bateau sur le grand fleuve Paraguay. Ils furent aperçus des Guaycuréens , qui les assaillirent et les massacrèrent impitoyablement. C'est ce qu'on a appris du même Payagua , qui a fait le détail de la mort du père de Blende. Il n'a pu dire ni le lieu ni les circonstances de la mort du père de...
Page 146 - DEPUIS trente années que, par la miséricorde de Dieu je me suis consacré à ces missions, rien ne m'a été plus sensible que de me voir éloigné de ceux avec qui j'ai passé mes premières années, et dont le souvenir m'est toujours infiniment cher. Mais le Seigneur qui nous a séparés , nous réunit dans le même esprit et dans le même dessein que nous avons de procurer sa gloire. Après avoir passé vingt-deux ans aiîprès des Indiens, on m'en a retiré pour me donner le gouvernement du...
Page 11 - J'y cours et j'y trouve du feu , une chaudière et de la viande fraîchement bouillie , quelques feuilles de tabac à fumer et autres choses semblables. Je ne doutai point pour lors que quelqu'un ne sortît du bois pour venir me parler ; mais après avoir bien appelé et m'être promené par-tout à mon ordinaire pour me bien faire...
Page 297 - Buenos-Ayres leur donna pour commandant un sergent-major avec quelques soldats espagnols, qui, s'étant joints aux Indiens, formèrent un corps de deux mille hommes ; ils allèrent à la rencontre de leurs ennemis, et il se donna un combat où il y eut beaucoup de sang répandu de part et d'autre. Les infidèles demandèrent du secours aux Portugais, qui leur en donnèrent. Ils livrèrent un second combat qui dura cinq jours, et où ils furent entièrement défaits ; tout ce qui ne fut pas tué fut...
Page 241 - Après avoir donné un jour de repos à nos mules , qui étaient fort harassées , nous nous engageâmes de nouveau, le Père Pons et moi, dans ces épaisses forêts , bordées de tous côtés de précipices. Le quatrième jour , après avoir grimpé une de ces montagnes , et lorsque nous commencions à la descendre , nous entendîmes aboyer des chiens , compagnons inséparables des Indiens, dont ils se servent pour la chasse et pour se défendre des tigres : jugeant donc qu'il y avait peu loin de...
Page 264 - Les femmes y sont au moins aussi rusées que les hommes , et ont une égale aversion pour le christianisme. Ce qui m'a fort surpris , c'est que , dans la licence où ils vivent, je n'ai jamais remarqué qu'il échappât à aucun homme la moindre action indécente à l'égard d*es femmes , et jamais je n'ai ouï sortir de leur bouche aucune parole tant soit peu déshonnête.

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