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<< bienfait de la Rédemption que nous pouvons nous approcher de Dieu, pour être pardonnés et bénis; c'est << par l'entremise de ce médiateur que nous purifions <«< nos sentimens, nos pensées et notre vie; c'est par lui « que nous allons au trône de la miséricorde. Haïr le « péché, déplorer nos fautes passées, en faire l'aveu avec «< humilité, y renoncer avec courage, c'est aller à Dieu "( par le sang de Christ, c'est suivre le chemin qu'il a << tracé pour arriver à la vie !

« Comment ne bénirions-nous pas par nos louanges, <«<et mieux encore par toute notre vie, ce Dieu qui a << voulu nous embrasser dans ses compassions; qui, loin << de nous laisser errer au gré de nos folies, a fait briller «< une lumière pure, et nous a rappelés dans la route du << devoir?

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« Comment ne serions-nous pas attirés vers ce Sauveur <«< qui a quitté le bonheur et la gloire dont il était entouré << dans les cieux, pour se soumettre aux fatigues de son << ministère et aux outrages de ses persécuteurs? Il est le «< chemin, la vérité et la vie ; c'est à lui que nous devons <«< nous attacher, c'est sa croix que nous devons avoir « présente. Ayons les yeux sur le chef et le consommateur « de notre foi, élevons nos cœurs en haut; soutenus par la pensée de cette immortalité, dont Jésus-Christ nous «< a donné l'assurance, renonçons au vieil homme, con<< duisons-nous comme des héritiers des Cieux, et, joi<< gnant l'humilité aux efforts et au zèle, ne nous per«< suadons jamais d'être parvenus à la perfection, mais << laissons les choses qui sont derrière nous, et, nous ef<< forçant d'aller vers celles qui sont devant nous, pour<<< suivons notre course vers le bout de la carrière, pour << remporter le prix auquel Dieu nous appelle par Jésus

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« Christ! Puisque nous avons été rachetés à un si grand prix, glorifions Dieu dans nos corps et dans nos esprits qui lui appartiennent! »

Nous laissons aux pages que nous venons de transcrire le soin de faire connaître les sentimens chrétiens de leur auteur. Mais il nous semble qu'aussi long-temps que la théologie de nos professeurs les conduira à de telles conclusions, l'intolérance pourra dire et imprimer sans danger pour eux, que leurs enseignemens détruisent les fondemens de notre foi, et renversent l'Evangile par sa

base*

* Etablissement d'une école de théologie, annoncé par la Société évangélique de la rue des Chanoines, p. 5.

II. David et la Musique sacrée.

CHANTEZ tour-à-tour dans vos concerts la louange de l'Éternel, et que la harpe accompagne vos cantiques! C'est notre Dieu qui couvre le ciel de nuages, et qui prépare les pluies pour la terre; c'est lui qui fait germer l'herbe sur les montagnes : il donne au bétail la nourriture et aux petits des oiseaux l'aliment qu'ils demandent par leurs cris. — Il console ceux qui ont le cœur brisé, et il guérit leurs plaies.

Publiez du haut des cieux les louanges de l'Éternel! Louez-le, vous tous ses anges! louez-le, vous toutes ses

armées! Astres lumineux, louez tous le Seigneur! - Publiez aussi, habitans de la terre, les louanges de l'Éternel! publiez-les, vous monstres marins, dans tous les abîmes, feu, grêle, neige, vapeurs, vents impétueux qui exécutez ses ordres, montagnes, coteaux, arbres fruitiers et cèdres, bêtes sauvages, animaux domestiques, oiseaux qui volez dans les airs! Rois de la terre, peuples, princes et juges de la terre, louez le Seigneur! Que les jeunes hommes et les jeunes filles, que les vieillards et les enfans louent le nom de l'Éternel! car son nom seul est grand; sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux. (Tiré des psaumes 147 et 148.)

Quels sublimes accens que ceux du psalmiste! quelle richesse, quelle grandeur, et en même temps quelle simplicité!—Tels étaient les cantiques de ce David qui, humble berger dans son enfance, fut ensuite choisi de Dieu pour tenir le sceptre en Israël. Dès ses plus tendres années, le charme de l'harmonie s'était révélé à son ame, au milieu des concerts de la nature; il en avait compris la douce et mystérieuse puissance; et le souffle du soir portait au loin, dans les prairies de la Judée, les accens de la voix et les frémissemens de la harpe du jeune pâtre de Bethleem. De la solitude il fut bientôt appelé dans la demeure des rois, où la sombre mélancolie de Saül s'adoucit plus d'une fois aux sons mélodieux de cette même harpe, qui jusque-là n'avait charmé que l'habitant des campagnes, et qui, plus tard, ébranlée par l'inspiration divine, devait célébrer du haut d'un trône les merveilles de la Providence et la gloire du Créateur.

Déja près de trente siècles se sont écoulés depuis que le palais de Jérusalem retentit des premiers canti

ques du roi- prophète, et, cependant, cette poésie sacrée, empreinte du sceau de l'éternelle beauté comme de l'éternelle vérité, n'a rien perdu dès lors ni de sa fraîcheur ni de sa magnificence. Rarement égalée, elle n'a jamais été surpassée. Elle demeure comme un monument impérissable du génie et de la piété de son auteur. Elle demeure aussi comme un puissant témoignage de la divinité des antiques révélations. C'est quand le reste de la terre était plongé dans les plus épaisses ténèbres de l'idolâtrie, que, seule entre les nations, la Judée adressait son culte à l'Éternel; c'est quand les peuples égarés se prosternaient devant les astres, divinisaient et adoraient les phénomènes de la nature, chantaient des hymnes en l'honneur de vaines idoles faites de bois ou de pierre, que le fils d'Isaï, l'ame éclairée d'un rayon céleste, conviait toutes les créatures animées et inanimées à la louange du Créateur, et qu'il s'écriait dans l'émotion de son cœur : Il est beau de célébrer notre Dieu; c'est une occupation douce et bienséante. Jéru salem, célèbre l'Éternel! Sion, loue ton Dieu!

De telles paroles et de telles invitations seraient-elles perdues pour des Chrétiens? ou n'exciteraient-elles chez eux qu'une admiration stérile et passagère? Mais à qui plus qu'à eux est imposé le noble devoir de publier les louanges de l'Eternel? Il fit connaître jadis ses statuts à Israël; n'est-ce pas à eux qu'il s'est manifesté d'une manière plus adorable et plus parfaite encore dans l'Evangile? Chrétiens, louez donc l'Eternel! Elles sont maintenant sur vous toutes ces bénédictions, jadis annoncées par les chants prophétiques de David! Pour vous les richesses de la grâce ont surpassé les merveilles de la nature. Elles vous pressent, elles vous enveloppent

-

de toute part; elles vous saisissent au berceau, elles vous guident durant la vie, elles ne vous abandonnent point dans le tombeau. Chrétiens, louez l'Eternel! louez-le par l'amour et par la reconnaissance dans le sanctuaire de votre cœur! louez-le par la prière et par de saintes élévations, tous les jours de votre vie! louez-le dans la contemplation de ses œuvres, au milieu des scènes tour-à-tour gracieuses et imposantes de la nature; quand le soleil promenant ses feux dans un ciel d'azur, féconde et réjouit la terre; quand les astres de la nuit révèlent aux regards de l'homme toute l'immensité des cieux; quand les champs et les prairies, chargés des bienfaits de la Providence, proclament le Dieu qui fait vivre; quand les vents impétueux, messagers de ses ordres, quand les éclats de la foudre, quand la tempête des abîmes, redisent à l'univers quelle est sa force et sa puissance! Louez, louez l'Eternel! Célébrez sa louange dans vos concerts, et que la harpe accompagne vos cantiques!

C'est à l'homme, créé à l'image de Dieu, qu'il appartient ici-bas d'élever vers le ciel les nobles accens qui célèbrent le Créateur. L'homme est le pontife de l'univers à lui fut assigné le privilége de dominer sur la création terrestre, afin qu'il pût la rapporter tout entière à la gloire de son Auteur. Et, tandis que les autres créatures, dans leurs divers langages, publient une louange qu'elles ne comprennent pas, l'homme seul, intelligent et sensible, peut interpréter cet hommage, et l'exprimer par des chants et par des paroles qui ne sont pas indignes de Celui dont ils essaient de bégayer la grandeur.

Voilà ce que comprit le roi-prophète; voilà ce qui

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