-Voltaire, François Marie Grovet de ADÉLAÏDE DU GUESCLIN, TRAGÉDIE; Représentée pour la premiere fois le 18 Tome V. 3-10-3878 N PRÉFACE. DE L'ÉDITEUR. 'AUTEUR m'ayant laissé le maître de cette Tragédie, j'ai cru ne pouvoir mieux faire que d'imprimer la Lettre qu'il écrivit à cette occafion à un de fes amis Quand vous m'apprîtes, Monfieur, qu'on jouait à Paris une Adélaïde du Guefclin avec quelque fuccès, j'étais très-loin d'imaginer que ce fût la mienne; & il importe fort peu au Public que ce foit la mienne ou celle d'un autre. Vous fçavez ce que j'entends par le Public; ce n'eft pas l'Univers, comme nous autres barbouilleurs de papier l'avons dit quelquefois. 1 292 Le Public, en fait de Livres, eft compofé de quarante ou cinquante perfonnes, fi le Livre eft férieux; de quatre ou cinq cents, lorsqu'il est plaifant; & d'environ onze ou douze cents, s'il s'agit d'une Piece de Théâtre. Il y a toujours dans Paris plus de cinq cent mille ames qui n'entendent jamais parler de tout cela. Il y avait plus de trente ans que j'avais hazardé devant ce Public une Adélaïde du Guefclin, escortée d'un Duc de Vendôme, & d'un Duc de Nemours qui n'exifterent jamais dans l'Hiftoire. Le fond de la Piece était tiré des Annales de Bretagne, & je l'avais ajusté comme j'avais pu au Théâtre fous des noms fuppofés. Elle fut fifflée dès le premier Acte... Les fifflets redoublerent au fecond, quand on vit arriver le Duc de Nemours bleffé, & le bras en écharpe. Ce fut bien pis, lorfqu'on entendit au cinquième le fignal que le |