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vous croyez qu'il y ait à faire; à quoi je ne puis aussi bien pourvoir, qu'étant instruit de l'état où l'on en est avec madame de Miramion. Pressez-la, madame, si elle ne peut aller selon son premier dessein, d'envoyer quelque personne de confiance. Je vous prie, madame, de dire à M. Ledieu ce qui regarde ces affaires, afin qu'il vienne ici m'en rendre compte. Je suis, comme vous savez, avec toute la confiance possible, etc. A Versailles, mardi soir.

LETTRE LXVII.

AUX SOEURS DE LA COMMUNAUTÉ DE SAINTE-ANNE, A LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE.

vous vaincre à quelque prix que ce soit. Vous n'êtes pas de caractère à être chef de parti: mais comme vos vivacités y donnent lieu, il faut les amortir jusqu'à la dernière étincelle.

J'approuve fort le desir de faire en tout la volonté de Dieu; mais le vœu pourroit causer beaucoup d'embarras. Vous ferez bien d'aller au confesseur, je lui donnerai les ordres qu'il faut : mais comme votre obéissance ne doit pas dépendre de ses dispositions, souffrez tout pour vous conformer à l'ordre commun; prévenez ces personnes en toute douceur et humilité, et tâchez de les gagner, quoi qu'il vous en coûte. Ne dites jamais, J'ai fait ce que j'ai pu; car c'est chercher sa propre justification; mais, Je ferai ce que je

Sur l'union de cette communauté à la congrégation établie pourrai et tout ce que je croirai utile pour ra

par madame de Miramion.

Mes Filles, je me réjouis avec vous de la charité que madame de Miramion va témoigner à votre communauté, en la visitant elle-même, et en disposant les choses à cette union tant desirée. Je la crois très nécessaire pour soutenir l'œuvre que Dieu a commencée en vous tout se fera parfaitement bien, et avec une commune satisfaction. Faites de votre côté, mes Filles, ce qu'il faudra pour cela, et conformez-vous aux bons sentiments de madame de Tanqueux. Je prie notre Seigneur qu'il soit avec vous. A Germigny, ce 5 août 1693.

LETTRE LXVIII.

A MADAME DE BERINGHEN.

Sur le refus qu'il avoit fait de permettre à madame la duchesse de Choiseul l'entrée de son monastère.

Vous voulez bien, madame, que j'aie l'hon'neur de vous dire que madame la duchesse de Choiseul ayant souhaité une permission d'entrer chez vous, je n'ai pas trouvé à propos de l'accorder. Je vous dirai entre nous que madame de La Vallière la carmélite m'a prié d'en user ainsi; et vous pouvez, madame, après cela mettre tout sur moi. Je dispose mes affaires à vous aller voir le plus tôt qu'il sera possible, et je sens que je me le promets comme quelque chose de bon, depuis bien du temps.

A Germigny, ce 29 septembre 1693.

LETTRE LXIX.

A UNE RELIGIEUSE.

Sur la nécessité de travailler à amortir ses vivacités; un væeu qu'elle vouloit faire, et la douceur et l'humilité envers ses Sœurs.

Je loue, ma Fille, le desir que vous avez de

mener les esprits à la paix. Ne songez à vous justifier qu'aux yeux de Dieu, qui voit le fond des cœurs, et qui vous jugera selon les règles de l'Évangile que je vous ai expliquées. Je prie Dieu, ma Fille, qu'il soit avec vous.

A Coulommiers, ce 20 novembre 1693.

LETTRE LXX.

A MADAME DE BERINGHEN.

Sur le caractère des grands couvents; et sur l'opposition de quelques religieuses à son ordonnance, concernant l'entrée des séculières dans le monastère.

Si vos malades savent profiter, madame, du remède que je leur ai présenté, leur santé est indubitable. Il est à souhaiter qu'elles aient vivement senti la piqûre, et que l'orgueil crève et s'exhale par-là mais je ne les crois pas assez heureuses pour cela. N'oubliez rien cependant pour les ramener: mais je pense qu'il leur sera bon d'être un peu laissées à elles-mêmes, pour leur donner le loisir de revenir de leur propre mouvement: après tout il en faudra venir à leur faire garder l'ordonnance. Leur erreur et celle des autres sur les grands couvents est pitoyable: le caractère des grands couvents est d'être fermes dans les observances, par un esprit ancien qui s'y soutient par l'antiquité même, et auquel on est porté à revenir. Je vous renvoie l'ordonnance, avec les petites additions que vous avez souhaitées : vous n'avez qu'à renvoyer à moi pour les dispenses; je ne crois pas qu'on ose m'en demander.

Vous pouvez faire entrer madame de Roquepine et madame de Maupertuis à l'ordinaire: elles entreront aisément dans l'esprit de l'ordonnance, et il importe qu'on voie que vous y veillez, pour ôter tout prétexte à celles qui en cherchent.

Chargez-moi de tout ce que vous voudrez, je suis fait pour tout porter.

M. Fouquet, par humilité, a eu un peu de peine à se rendre : il a cédé par obéissance, et je lui ai fait regarder votre nomination comme un ouvrage du Saint-Esprit : c'est un très saint prêtre.

Je garderai quelques jours votre ordonnance: je vous verrai assurément, s'il plait à Dieu, quand j'irai à Crecy. Ma Sœur vous assure de ses respects: vous êtes présentement sa seule abbesse, après la perte qu'elle vient de faire de madame de Notre-Dame de Soissons.

A Meaux, ce 1er décembre 1693.

P. S. Je crois qu'on se moque avec la distinction des collations; et, pour donner l'exemple, dès à présent je me prive du café.

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Je crois, madame, comme vous que dans l'occasion de la maladie vous ne pouvez refuser l'entrée et la demeure au dedans à madame de La Vallière ni à madame de Choiseul. Je souhaite à vos malades de meilleurs conseils, ce seroit la guérison de leur vrai mal : l'humiliation leur est bonne; si elles pouvoient revenir de bonne foi, il leur faudroit l'huile et le baume.

M. Dubois ne vous fait-il point de réponse? Les plaintes volent assurément beaucoup contre moi; mais il étoit nécessaire de marquer à la communauté que les rebelles ne sont soutenues par aucun endroit. C'est, madame, M. Morin le médeein qui m'a rendu votre lettre; et il me fait souvenir qu'une des choses par où vous pouvez le plus gagner votre communauté, c'est en leur donnant le secours d'un médecin dans les maladies. Elles trouvent M. Morin fort éloigné : si Saint-Victor n'étoit pas un peu ami du vin, il seroit bon de l'appeler quelquefois : on dit pour

LETTRE LXXII.

A LA MÊME.

Sur différentes affaires concernant l'abbaye de
Farmoutiers.

Je ne croyois rien de plus certain, madame, que mon voyage à Farmoutiers, et je me faisois même un honneur de vous mener votre visiteur: il n'y a pas eu moyen, quoique j'aie été à Crecy; et les affaires, plutôt que le mauvais temps, m'ont rappelé ici.

Je suis bien aise qu'on entre en raison sur le sujet de madame de Saint-Louis. Je n'ai jamais douté de M. Dubois : quant à moi, vous jugez bien que je n'étois pas en peine de ce qui me touche. Vous avez parlé dignement à madame Saint-Bernard: mesdames de Luynes ont fait ce qu'elles pouvoient pour l'apaiser, et plus même que je n'eusse voulu. Quand on m'a entretenu de cette affaire à Jouarre, j'ai répondu en trois mots que les choses en étoient venues à un point, que c'eût été autoriser la désobéissance que de la dissimuler dans une visite qui arrivoit dans ce temps-là même.

M. Fouquet, dont on se plaint sans le connoître, est assurément un des plus saints prêtres, des plus sages et des plus modérés qu'on puisse voir. Vous pouvez, madame, essayer, pour la confession, de ce prêtre dont vous me parlez.

Madame de La Vallière la carmélite me mande que madame la marquise de La Vallière pourra bien aller voir mademoiselle sa fille, qu'elle me fait encore fort malade: en tout cas, vous ne pouvez lui refuser l'entrée.

Je ne doute point, madame, que cherchant Dieu et la pureté de la règle, comme vous faites, vous ne receviez de grands secours : je me joindrai de tout mon cœur à vous pour les demander.

Je tarderai le moins que je pourrai à vous aller voir.

Ce 23 décembre 1693.

LETTRE LXXIII.

A LA MÊME,

tant qu'il se corrige, et il m'a paru fort sobre à Sur l'entrée dans le monastère aux vêtures et professions, Coulommiers, pendant que j'y ai été.

A Meaux, ce 2 décembre 1693.

et l'esprit de raillerie.

Je vous plains, madame, d'avoir à essuyer l'embarras que vous causera mademoiselle de La Vallière, si elle contraint madame la princesse de Conti à en venir à la violence. Eile y est entièrement résolue; et si cette demoiselle ne se laisse vaincre à la raison, il en faudra nécessairement venir à la force. Ce sera un grand point

a délibérer entre nous, savoir, s'il faudra per- | moiselle votre nièce, il sera, madame, agréable mettre les entrées des pères et mères ou autres proches parents aux vêtures et professions. En attendant que nous nous soyons bien résolus sur ce point, vous pourrez recevoir à cette occasion qui il vous plaira.

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à Dieu et aux hommes que le public profite de mon séjour, et que nous fassions, si vous l'avez agréable, la descente de la châsse de sainte Fare, avec une procession solennelle. Je ne manquerai pas d'envoyer les mandements nécessaires pour cela; et comme il faudra quelque temps pour disposer les choses, je vous prie de trouver bon que je suppose votre agrément.

J'ai nouvelle de l'arrivée de madame de La Vieuville à la Trappe. Mademoiselle de Pons partit hier pour aller aux Clairets, dans un équipage que lui donne madame sa mère.

A Paris, ce 26 mai 1694.

LETTRE LXXIV.

A LA MÊME.

Sur la sortie de madame de La Vieuville, et la vertu de l'abbesse.

LETTRE LXXVI.

A LA MÊME.

Sur les moyens à prendre pour débarrasser la maison d'une religieuse qui avoit un très mauvais esprit. J'ai, madame, entretenu M. de Louville, et il Enfin, madame, ce sera moi qui frapperai le me paroît que tout se dispose à consentir à la dernier coup, et qui vous arracherai madame de retraite, pour un temps, de madame de SaintLa Vieuville ma consolation est qu'elle fait la Bernard. On la propose pour deux ans : il faut volonté de Dieu, qu'elle a cherchée. J'espère que l'accepter pour cela; parcequ'après nous ne sa retraite, loin de nuire à votre maison, y don- manquerons pas de raisons pour proroger l'obénera peut-être des vues plus approchantes des dience. Je lui dis qu'elle comptoit sur deux cents vôtres; et si ce n'est d'abord, ce sera, s'il plaît à livres de pension de sa famille, et qu'il faudroit Dieu, avec le temps. Je ne puis cependant assez tâcher de porter le monastère à faire le reste. louer, ni votre bon cœur, ni la soumission que Il répliqua que c'étoit bien peu, de ne faire à vous avez aux ordres de Dieu : votre vertu et vo- Farmoutiers que cent livres pour une fille qui tre modération sont en cela d'un grand exemple. avoit apporté huit mille livres. Je ne poussai pas J'irai vers la Pentecôte prendre part à votre plus avant. Afin de vous tout dire en une fois, douleur, et vous consoler. Nous ferons, si vous elle propose le monastère de Mondenis, où est l'avez agréable, les cérémonies du baptême de mademoiselle Nisard, en s'expliquant bien formademoiselle votre nièce le mardi ou le mer-tement que ce n'est pas pour l'amour d'elle, mais credi, et je serai avec vous tout le temps que je pourrai. Si le jour de la Trinité étoit plus commode, j'arrangerois mes affaires pour cela ; et je m'avise que ce seroit ce qui me contraindroit le moins, à cause de l'ordination. Je ne vous parle point de mademoiselle de Pons, que madame de Notre-Dame a retenue. A Germigny, ce 5 mai 1694.

LETTRE LXXV.

A LA MÊME.

Sur le dessein qu'il avoit de rendre son séjour à Farmoutiers profitable au public.

Comme je serai, s'il plaît à Dieu, à Farmoutiers le samedi de la Trinité, pour y faire en ce saint jour les cérémonies du baptême de made

par la facilité qu'elle a trouvée du côté de madame de Richelieu. Régulièrement il faudroit un monastère de même observance mais comme. on seroit long-temps à en chercher, je ne m'éloignerois pas de celui-là : je le puis permettre à cause des infirmités de madame de Saint-Bernard, ne s'agissant de le faire que pour un temps. Notre véritable motif, qui est de nous défaire au plus tôt d'un esprit très dangereux, est très légitime. Je n'ai pourtant voulu m'engager à rien sans savoir votre sentiment: ainsi je ne m'explique de rien qu'en général dans la lettre que j'écris à madame de Saint-Bernard. Vous lui pourrez dire ce que vous voudrez sur ce que j'ai l'honneur de vous écrire. Je pourrai recevoir de vos nouvelles à Meaux, où je serai lundi, s'il plaît à Dieu, pour diner.

A Versailles, ce 30 juillet 1694.

LETTRE LXXVII.

A MADAME DE LA VIEUVILLE, RELIGIEUSE DE FARMOUTIERS.

Sur mademoiselle de Pons; le père Tournon; et les graces que Dieu accordoit à la conduite de l'abbesse.

Je vous suis, madame, très obligé de la bonté

P. S. Depuis tout ceci écrit, j'ai cru qu'il seroit bon d'écrire ce que vous verrez à madame de Saint-Bernard.

LETTRE LXXIX.

A LA MÊME.

que vous avez de me donner de vos nouvelles Sur un confesseur qu'il refuse à nne religieuse, le jugeant

et de celles de mademoiselle de Pons. Vous verrez, par la lettre ci-jointe que je vous prie de lui rendre, que j'assisterai en esprit au commencement de son sacrifice. On ne peut assez louer sa circonspection à considérer ce qu'elle alloit faire, ni sa fidélité à l'exécuter, quand elle a vu par une première épreuve les marques de l'appel de Dieu. Le père Touron est un digne prédicateur, et je n'ai qu'à me réjouir qu'il soit échu en partage à cette chère cousine, pour lui annoncer les voies de Dieu. Il n'y a qu'à louer Dieu en toutes manières des graces qu'il donne à la conduite de votre sainte abbesse. Madame d'Ablois paroît toujours si déterminée à vous suivre, que je ne pense plus à la retenir, et que je commence à trouver son épreuve suffisante. Je prie Dieu, madame, qu'il bénisse vos intentions et les siennes, et je vous prie de vous assurer pour tout le reste de mes jours d'une entière fidélité à me souvenir de vous devant Dieu.

A Germigny, ce 27 octobre 1694.

incapable.

Je vous avoue, madame, que j'ai beaucoup de peine à remettre la conscience de madame de Saint-Bernard à ce vieillard; et c'est parceque je ne puis me déterminer à cela, que j'ai tant tardé à faire réponse. Où va-t-on chercher ce bon homme pour lui faire une confession générale? Je ne puis, madame, y consentir, et je vous prie qu'on me demande tout autre confesseur. Je n'ai pu encore voir la reine d'Angleterre : ce sera avant mon retour, et je la déterminerai absolument à vous défaire de cette Fille.

Madame d'Ablois n'a rien à demander à son

abbesse, si ce n'est quand elle accomplira son grand dessein.

Je salue madame d'Arminvilliers de tout mon

cœur.

A Versailles, ce 2 mars 1695.

LETTRE LXXVIII.

A MADAME DE BERINGHEN.

Sur les intentions de la reine d'Angleterre à l'égard d'une demoiselle qui étoit à Farmoutiers, et la peine qu'il

avoit au sujet du confesseur d'une religieuse.

J'ai, madame, fait connoître vos sentiments, qui sont aussi les miens, à la reine d'Angleterre, qui vous demande encore un mois tout au plus pour prendre le temps de se dégager en quelque manière que ce soit de la demoiselle.

Si madame de Saint-Bernard vouloit sérieusement se donner à Dieu, elle choisiroit un confesseur plus vigoureux qu'un vieillard de cent ans, qui n'a pas assez de fermeté pour conduire sa famille, et réprimer les brutaux emportements d'un neveu qu'il a fait curé. Le curé de Dammartin nous accommoderoit mieux; ou enfin quelqu'un qui sût un peu prendre d'autorité, et lui faire connoître le mal de l'esprit railleur qui la possède.

Vous savez, madame, combien je suis à vous. A Paris, ce 45 janvier 1695.

LETTRE LXXX.

A LA MÊME.

Sur le même sujet.

Je vous prie encore, madame, de faire tout votre possible pour faire choisir un autre confesseur à madame de Saint-Bernard. Il n'y a qu'un seul cas qui puisse mettre ma conscience en repos sur cela ; c'est, madame, si l'on ne pouvoit absolument en venir à bout auquel cas il vaudroit mieux se confesser à ce bon homme, que ne se confesser point du tout; et je vous envoie une permission dont je vous prie de n'user qu'en cas que vous ne puissiez faire autrement; car en vérité il nous faut une autre tête que cellelà.

A Versailles, ce 2 mars 1695.

LETTRE LXXXI. A LA MÊME.

Sur les prétendues prérogatives des septièmes garçons.

Vous voulez bien, madame, que j'aie l'honneur de vous dire que je ne me suis jamais mêlé de ces septièmes garçons, que pour les empêcher

LETTRE LXXXIII.

A LA MÊME.

de tromper le monde, en exerçant leur préten- | faire secrètement quelques exceptions, et surdue prérogative, qui n'a aucun fondement. Le tout en faveur d'une personne aussi exemplaire roi ne touche plus de ces sortes de gens que et aussi retirée que madame de Caumartin. dans le cas qu'il touche les autres, c'est-à-dire, A Coulommiers, ce 27 octobre 1693. dans le cas des écrouelles. Ainsi tournez, ma-, dame, la charité que vous avez pour ce jeune homme, qui paroit un fort bon enfant, au soin de le consoler, et de le rendre capable de renoncer à une prétention qui n'est que superstition. Je n'ai aucune réponse de ma sœur de Saint-Sur le jubilé, le nouvel abbé de la Trappe, et les affaires Bernard sur la lettre où je lui représentois fort sincèrement et fort charitablement, et je puis dire paternellement, ses besoins. Voici pourtant les jours salutaires et les temps de propitia

tion.

A Meaux, ce 27 mars 1695.

LETTRE LXXXII.

A LA MÊME.

qu'on prétendoit que le prélat avoit à Rome.

Je me rends, madame, à toutes les raisons que M. le curé me mande, et que vous approuvez, de remettre le jubilé à la quinzaine de Pâques à Farmoutiers, et dans les lieux du voisinage qui sont à portée de profiter de la mission; et je mande à M. le curé de le faire savoir à sa paroisse, comme je vous prie, madame, de le déclarer à votre sainte communauté.

L'abbaye de la Trappe ne perdra rien à la

Sur une mission, et l'entrée des personnes séculières dans mort de dom Zozime, puisque le roi a nommé

le monastère.

madame,

Le père de Riberolles vous sera, un bon témoin du déplaisir où je suis de m'en retourner d'un lieu si proche de vous, sans avoir l'honneur de vous voir il vous en fera mes justes et nécessaires excuses.

M. le curé est venu ici me représenter, de la part des habitants, que la mission que nous avions résolu de leur donner incontinent après la Toussaint, leur sera plus utile durant le carême; et j'ai cédé à leurs desirs. Ainsi je remettrai à ce temps la visite que je vous dois, et je vous promets aussi de la faire plus longue : je trouverai même, s'il plaît à Dieu, le loisir de vous voir auparavant, et je vous assuré de n'en perdre aucun. Je trouve partout des marques de vos bontés et de celles de madame d'Arminvilliers, dont madame de Sainte-Avoye m'a fait les tres obligeantes recommandations. Nous allons donner une supérieure à ce monastère, et je prie Dieu que ce soit lui-même qui la choi

sisse.

Je vous envoie la permission d'entrer pour madame de Besmana. Cette lettre vue de vous

lui suffira pour cela : c'est pourquoi je vous l'envoie tout ouverte. Cette dame me pardonnera si j'accorde trop tard ce que je voudrois pouvoir n'accorder jamais à qui que ce soit. Ce me seroit une grande consolation de voir la maison de sainte Fare redevenir sous votre gouvernement, selon vos souhaits, inaccessible comme elle devroit être aux personnes séculières, même pieuses et modestes. Je ne puis m'empêcher pourtant, malgré la généralité de cette expression, d'y

dom Armand *, qui a été vingt ans et plus carme déchaux, professeur en philosophie et en théologie dans son ordre à Meaux ; prieur dans son ordre plusieurs fois, et dans le fond un excellent homme.

Tout le monde veut que j'aie des affaires à Rome, et il ne tient pas à certains moines qu'on ne le croie dans tout le royaume cependant je de mon neveu n'est qu'un voyage comme celui n'en ai aucune, ni petite ni grande; et le voyage long-temps, et déterminé en ce temps par l'ocde cent autres jeunes abbés, résolu il y avoit déja casion du passage de M. le cardinal Cavallerini sur les galères du grand-duc. On n'a pas seulement parlé à Rome de l'affaire de Rebais, et M. le cardinal de Janson me le mande positivement cependant on n'en veut rien croire, et je vous supplie, madame, de n'en pas douter. Ce n'est pas à vous que je voudrois donner du galimatias ; mais il n'y a rien, rien du tout, vous le pouvez croire. Le nonce même n'a rien trouvé à redire dans mon procédé : il s'est expliqué hautement d'une chose surprise. Si on savoit le soin que je sur la bulle du bénédictin de Rebais, comme prends de vous expliquer tout cela, on croiroit qu'il y a quelque chose à tout autre qu'à vous je ne répondrois qu'en riant; mais à vous, il faut vous mettre l'esprit en repos, puisque votre bonté vous fait prendre tant d'intérêt à ce qui nous touche.

* Ce dom Armand est le fameux père François Gervaise, né à Paris en 1660; d'abord carme déchaussé, puis religieux, et en exilé à l'abbaye de Reclus, au diocèse de Troyes, le 21 sepfin abbé de la Trappe. Il donna sa démission en 1698, et mourut tembre 1731.

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