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« de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû aux a bonnes ou aux mauvaises actions qu'il aura faites pendant qu'il « était revêtu de son corps (1). » Écoutez saint Jean : « Je vis un

grand trône éclatant, et celui qui était assis; et à sa vue la terre « et le ciel s'enfuirent, et il n'en resta pas même la place. Je vis << ensuite les morts, grands et petits, qui comparurent devant le « trône; et des livres furent ouverts, et puis on en ouvrit en« core un autre, qui est le livre de vie; et les morts furent jugés • sur ce qui était écrit dans ces livres, selon leurs œuvres. Et la « mer rendit les morts qu'elle renfermait dans son sein; la mort « et l'enfer rendirent les morts qu'ils avaient, et chacun fut jugé « selon ses œuvres. Et l'enfer et la mort furent jetés dans l'étang ⚫ de feu. C'est la seconde mort. Et celui qui ne fut pas trouvé écrit « dans le livre de vie, fut jeté dans l'étang de feu. Et je vis un ciel « nouveau et une terre nouvelle; car le premier ciel et la première « terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et moi, Jean, je << vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui venant de Dieu a descendait du ciel, étant parée comme une épouse qui se pare « pour son époux. Et j'entendis une grande voix qui venait du trône, et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hom« mes, et il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu « sera leur Dieu. Et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux; « et la mort ne sera plus ; et il n'y aura plus ni pleurs, ni cris, ni « afflictions, parce que le premier état sera passé. Et celui qui

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« était assis sur le trône dit: Voilà que je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit : Écris, parce que ces paroles sont trèsfidèles; elles sont la vérité. Et il me dit : Tout est accompli. Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin (2).

Il est donc constant par l'Écriture et la tradition, par l'enseignement des conciles et la croyance de l'Église universelle, qu'à la fin du monde Jésus-Christ viendra de nouveau sur la terre pour juger tous les hommes.

256. Nous disons, à la fin du monde, au dernier jour, à la consommation des siècles, in novissimo die, in consummatione sæculi, suivant les expressions de l'Écriture. Ainsi ce monde finira comme nous l'enseignent d'ailleurs les livres saints. Indépendamment du passage de l'Apocalypse que nous venons de rapporter,

(1) Omnes nos manifestari oportet ante tribunal Christi, ut referat unusquisque propria corporis, prout gessit, sive bonum, sive malum. ir épître aux Corinthiens, c. v, v. 10. (2) Voyez le texte dans l'Apocalypse, c. xx, V. 1, etc., et c. xxi, v. 1, etc.

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et dans lequel il est dit que le ciel el la terre doivent disparaître, saint Pierre, le prince des apôtres, s'exprime en ces termes : « Les cieux et la terre d'à présent sont réservés pour être brûlés par le « feu, au jour du jugement et de la ruine des impies (1). Le jour du Seigneur viendra comme fait un voleur; et alors, dans le bruit d'une effroyable tempête, les cieux passeront, les éléments em«< brasés se dissoudront, et la terre, avec tout ce qu'elle contient, «< sera consumée par le feu. Puis donc que toutes ces choses doi« vent périr, que ne devez-vous pas être par la sainteté de votre vie et par votre piété, attendant et hâtant par vos désirs l'avéa nement du jour du Seigneur, où l'ardeur du feu dissoudra les « cieux et fera fondre tous les éléments? Car nous attendons, selon « sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera (2). Les cieux se dissiperont comme la fumée,

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dit Isaïe; et la terre s'en ira en poussière comme un vêtement usé (3). » Et le roi prophète : « Seigneur, vous avez fondé la terre dès le commencement, et les cieux sont l'ouvrage de vos mains. « Ils périront; mais, pour vous, vous demeurerez; ils vieilliront « comme des vêtements; ils changeront comme un manteau, et ils « seront changés (4). »On voit que cette croyance est fort ancienne; et c'est sans doute parce qu'elle est si ancienne, que nous en trouvons quelques vestiges parmi les gentils. Ovide parle de la tradition des peuples qui croyaient que la terre et les régions supérieures seraient embrasées, et que ce monde retournerait dans le chaos (5).

257. Cet embrasement général précédera-t-il ou suivra-t-il immédiatement le jugement dernier? Les interprètes sont partagés : les uns pensent que l'embrasement précédera le jugement; d'autres

(1) Cœli qui nunc sunt, et terra, eodem verbo repositi sunt, igni reservati in diem judicii, et perditionis impiorum hominum. 11° épître, c. 1, v. 7. — (2) Adveniet dies Domini ut fur; in quo cœli magno impetu transient, elementa vero calore solventur, terra autem, et quæ in ipsa sunt opera, exurentur. Cum igitur hæc omnia dissolvenda sint, quales oportet vos esse in sanctis conversationibus et pietatibus, expectantes et properantes in adventum diei Domini, per quem cœli ardentes solventur, et elementa ignis ardore tabescent? Novos vero cœlos et novam terram secundum promissa ipsius expectamus, in quibus justitia habitat. Ibidem, v. 10, etc. · (3) Cœli sicut fumus liquescent, et terra sicut vestimentum atteretur. Isaïe, c. 1, v. 26. — (4) Initio tu, Domine, terram fundasti : et opera manuum tuarum sunt cœli. Ipsi peribunt, tu autem permanes: et omnes sicut vestimentum veterascent. Et sicut opertorium mutabis eos, et mutabuntur. Psaume ci, v. 26 et 27. - (5) Voyez, dans la Bible de Vence, une dissertation sur la fin du monde, tom. xvi, in-4".

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qu'il le suivra; d'autres croient qu'il commencera avant le jugement, et qu'il continuera pendant et après le jugement. Mais cette question n'intéresse point les fidèles; elle ne nous intéresse pas plus que d'autres questions du même genre, au sujet desquelles il n'a pas plu au Seigneur de nous faire connaître ses desseins. On demnande encore si, ce monde ayant fini par la dissolution des éléments qui le composent, Dieu se servira de ces mêmes éléments pour former un nouveau monde? Bien certainement, après la fin de ce monde, le Créateur pourrait former d'autres mondes, comme il a pu en former d'autres dans l'intervalle qui s'est écoulé, suivant le système de la plupart des géologues modernes, depuis la création de la matière jusqu'à l'organisation du monde actuel; mais, encore une fois, ces sortes de questions ne font rien à l'édification.

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258. On fait aussi une autre question : Quand le monde finirat-il? Cette question a été résolue par Jésus-Christ lui-même, mais non pas de manière à satisfaire la curiosité de l'homme. Un jour, ses disciples lui ayant demandé quand arriverait la fin du monde, il leur répondit : « Personne n'en sait ni le jour ni l'heure, pas « même les anges du ciel, si ce n'est le Père seul. Ce qui est arrivé « au temps de Noé arrivera à l'avénement du Fils de l'homme. . Comme avant le déluge les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et qu'ils ne pensèrent au déluge que lorsqu'il sur« vint et les fit tous périr, il en sera de même à l'avénement du « Fils de l'homme (1). Tenez-vous toujours prêts, parce que le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous n'y penserez pas (2). » Ce serait donc en vain qu'on voudrait fixer le temps de la fin du monde: Dieu seul connaît l'avenir, et celui à qui Dieu l'a révélé; mais l'incertitude même où nous sommes sur le jour et l'heure du second avénement de Notre-Seigneur, ainsi que sur le jour et l'heure de notre mort, est un bien puissant motif pour nous tous de veiller, et de nous tenir toujours prêts à paraître devant Dieu;

(1) Cœlum et terra transibunt, verba autem mea non præteribunt. De die autem illa et hora nemo scit: neque angeli cœlorum, nisi solus Pater. Sicut autem in diebus Noe, ita erit et adventus Filii hominis. Sicut enim erant in diebus ante diluvium comedentes et bibentes, nubentes et nuptui tradentes, usque ad eum diem, quo intravit Noe in arcam, et non cognoverunt donec venit diluvium et tulit omnes; ita erit et adventus Filii hominis. Saint Matthieu, c. xxiv v. 35, etc.. (2) Ideo et vos estote parati; quia qua nescitis hora Filius hominis venturus est. Ibidem, v. 44.

car la mort est immédiatement suivie du jugement particulier, où le sort de chacun sera fixé pour toute l'éternité. Veillons donc, nous tous, qui que nous soyons, quoique nous n'ayons pas à craindre, tandis que nous sommes en cette vie, d'être surpris par la fin du monde. Veillons, car nous ne savons pas quand le maître de la maison viendra; si ce sera le soir ou à minuit, au chant du coq, ou au matin (1). Notre divin Sauveur nous le recommande, et nous le recommande à tous : Quod autem vobis dico, omnibus dico: Vigilate (2).

Nous avons parlé, dans ce traité, des attributs de Dieu, des œuvres de la création, des anges et de l'homme, et de la providence qui pourvoit à tout, tant dans l'ordre de la nature que dans l'ordre de la grâce. Nous avons encore à parler de la nature divine, et c'est ce que nous allons faire en exposant le dogme catholique sur le mystère ineffable de la sainte Trinité.

(1) Vigilate ergo (nescitis enim quando dominus domus veniat : sero, an media nocte, an galli cantu, an mane). Saint Marc, c. xi, v. 35. - (2) Ibidem, V. 37.

DU

MYSTÈRE DE LA SAINTE TRINITÉ.

259. Le premier, le plus incompréhensible des mystères de la religion, est, sans contredit, le mystère trois fois saint de la Trinité. Pour en parler dignement, nous empruntons le langage de Dieu même, tel qu'il nous a été transmis par l'enseignement de l'Église et de ses docteurs, en nous rappelant que nous devons, comme le dit l'Apôtre, réduire notre entendement en servitude, et le soumettre, par l'obéissance, à la parole de Jésus-Christ: In captivitatem redigentes omnem intellectum in obsequium Christi (1).

CHAPITRE PREMIER.

Notion du mystère de la sainte Trinité.

260. Le mystère de la sainte Trinité est un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu; et cependant ce ne sont pas trois dieux; les trois personnes divines ne sont qu'un seul et même Dieu, n'ayant toutes les trois qu'une seule et même nature, qu'une seule et même divinité. Il n'y a qu'un seul Dieu; cette vérité est le fondement de la foi chrétienne. Mais cette même foi nous apprend que l'unité même de Dieu est féconde; que la nature divine, sans cesser d'être numériquement une, se communique par le Père au Fils, et par le Père et le Fils au Saint-Esprit. Ces trois personnes sont réellement distinctes: le Père n'est pas le Fils ni le Saint

(1) Epitre ne aux Corinthiens, c. x, v. 5.

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