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aimait les arts avec une véritable passion, avait profité de ses relations pour former, pendant son séjour à Saint-Pétersbourg, sa belle collection de camées et de pierres gravées, et surtout sa série de marbres antiques. Le Faune, le principal de ses trésors, lui avait été cédé en 1806 par JeanTobie Sergell, le célèbre sculpteur suédois. M. Duval avait un tel amour pour cette statue qu'il en refusa 5,000 ducats de Hollande, environ 60,000 francs, que lui en offrit presque aussitôt le marquis de Douglas, depuis duc d'Hamilton. Quelque temps après, le prince royal de Bavière (le roi Louis, père du roi régnant) lui en offrit à peu près la même somme sans pouvoir le décider à s'en dessaisir. On renonça donc à chercher à la lui enlever, et ce n'est en effet que plusieurs années après sa mort que le Faune sortit de son cabinet pour entrer dans celui de M. Louis Fould... Il résulte de deux lettres de M. le commandeur PietroErcole Visconti, commissaire des antiquités de Rome, qu'un groupe de deux Faunes désignés ainsi : l'uno Giovine, l'altre Fanciullo, fut trouvé en 1782, à la villa Adriana, dans une fouille faite par le comte J.-B. Centini, du consentement et avec la participation du comte Joseph Fede, à qui la villa appartenait en fidéicommis. Ces faits sont mentionnés dans le Registre du commissariat des antiquités que faisait tenir sous sa surveillance Jean-Baptiste Visconti, l'aïeul de M. Visconti et le père d'EnnioQuirino Visconti, conservateur des antiques du Louvre... Si brève que soit la désignation du registre des fouilles, tout le monde y reconnaîtra notre Faune, car quelle autre statue antique trouvée à la villa Adriana, à la fin du XVIIe siècle, pourrait-on citer qui répondit aussi évidemment à ces mots significatifs : l'uno Giovine, l'altre Fanciullo? »

M. Chabouillet, avec une discrétion qui donne une plus haute valeur à ses affirmations, place « la date de cette statue au commencement de l'ère impériale, et il croit que, comme tant d'autres statues antiques, elle est une excellente copie d'un original grec, et que cette copie est due à un artiste grec. »

Les vases peints, qui feront toujours l'honneur des plus riches collections, étaient nombreux et beaux dans le cabinet Fould. Mais, entre tous, on remarquait une patella tyrrhénienne que nous donnons ici. Sur le fond se détache un Tyrrhénien barbu, couronné de lierre, et qui, tout en tenant dans ses mains une lyre et une coupe, danse au son d'une double flûte dont une femme joue. Cette composition originale et charmante montre que, si les auteurs de ces chefs-d'œuvre osaient aborder des sujets très-mouvementés, ils savaient s'arrêter à temps, en sacrifiant aux lois dictées par le goût le plus fin.

Les monuments du moyen âge forment la quatrième partie du cata

logue. Ils ont fourni à M. Chabouillet l'occasion de curieuses explications concernant certains objets civils ou religieux, et nous citerons plus particulièrement la série des émaux, où il a montré une grande érudition. toujours appuyée sur des preuves sérieuses.

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Après le moyen âge vient la Renaissance avec ses marbres, ses médailles, ses camées, ses intailles, son orfévrerie, ses statuettes en ivoire, en bois et en bronze. Les spécimens abondent dans toutes les séries. Ici, c'est un buste de Faustine copié sur les monuments antiques, et que nos

lecteurs trouveront en tête de cet article; là, c'est l'effigie d'une grande dame de la cour d'Urbin; plus loin, un joli groupe en bronze nous montre

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Silene couronné de lierre, et qui s'avance en trébuchant, soutenu par des bacchantes et des satyres moqueurs. Puis encore, nous rencontrons une

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de ces belles coupes que l'on nommait coupes d'accouchée. Faite dans le style de Pierre Raymond, elle est l'œuvre d'un de ces grands et modestes artistes qui, ne peignant sur émail que par occasion, n'ont pas cru devoir signer leurs produits.

D'autres magnifiques pièces de Pierre Raymond et de Jean Courtois, des bas-reliefs émaillés de Luca della Robbia, des majoliques de Faenza, de Castel-Durante, d'Urbino, des ouvrages de Bernard Palissy, des vases superbes et nombreux de Venise, des objets d'ébénisterie, de serrurerie...

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complètent la physionomie de cette grande époque si justement nommée la Renaissance.

Les tableaux rentrent encore dans cette cinquième partie, et ici M. Chabouillet a été assez heureux pour retrouver tout l'historique de deux panneaux sur lesquels sont représentés Philippe de Maldeghem avec sa femme Martine de Boneem et sa nombreuse descendance, cinq fils et quatre filles pieusement agenouillés derrière leurs parents. Ce gentilhomme, nous apprend M. Chabouillet, n'était point seulement un guerrier comme ses ancêtres, illustres dès le XIIIe siècle, mais encore un ami des lettres. Il

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