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tion, ou bien au ministère qui l'entreprit, et qui n'eut qu'une illusion, celle de vouloir rapprocher la nation de la dynastie. M. Thiers soutient ensuite l'intérêt de la France à consolider l'émancipation de la Grèce. M. de Montlosier, înscrit en faveur du projet, lit un discours anquel on ne prête aucune attention, par suite de l'agitation qui règne encore. M. de Brézé réfuté à la tribune cette assertion bannale, reproduite par M. Thiers, que la restauration est revenue avec le bagage de l'étranger. M. de Broglie Imí répond quelques mots. La loi est ensuite votée à ta majorité de 91 contre 9.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 7, M. Lacoste, élu à Nanci, est admis et prête le serment,

On achève la discussion de la loi sur l'expropriation pour cause d'utilité publique. Les amendemens de la chambre des pairs sout successivement adoptés, sauf une modification sur les indemnités à accorder. M. Dumey let propose un article additionnel pour donner au gouvernement le droit de fermer un établissement insalubre, M. le ministre de l'intérieur répond qu'il y a une disposition à ce sujet dans un décret de 1810, qui a force de loi. I.'ensemble de la loi est voté à l'unanimité moins 4.

La délibération s'ouvre sur le budget de la guerre. M. le maréchal Soult dépose sur le bureau son grand rapport au Roi, du 1er mai, et appelle l'attention de la chambre sur les vues qui y sont présentées. Il développe son système de réserve, système qui n'appartient qu'à lui, dit-il, et qu'il a médité depuis la bataille de Toulouse où il commandoit, et le désastre de Waterloo, On réclamoit des réductions considérables dans les dépenses, et il falloit concilier ce vœu avec le besoin d'avoir toujours des moyens puissans de défense de l'indépendance nationale. La réserve présentera ces avantages. M. le général Leydet se prononce pour le maintien de l'armée, et critique quelques-unes des réductions de la commission. M. le colonel Paixhaus pense qu'il ne faut diminuer l'armée qu'avec prudence. Il applaudit d'ailleurs au plan du ministre. M. G. de La Rochefoucault félicite le maréchal Soult d'être enfin entré dans la voie des économies, et dit que son projet couronnera toutes ses illustrations. L'orateur parle ensuite d'Alger; il fait ressortir tout ce qu'il y a d'inquiétant, sur la possession de cette colonie, dans la discussion qui a eu lieu au parlement d'Angleterre, et dans les explications de lord Grey. La conduite du gouvernement français feroit croire qu'il est disposé à l'abandon d'Alger et de son littoral éten-u. M. le général Subervic combat quelques observations du général Leydet.

La commission propose de réduire 52,550 fr. sur les traitemens des états-majors. M. le ministre de la guerre soutient que les emplois que l'on veut supprimer sont indispensables. M. Passy, rapporteur, et M. Demarçay, défendent l'amendement. M. Ch. Dupin réplique.

Le 8, on fait d'abord le rapport de pétitions. Le renvoi à la commission, chargée de la loi sur l'instruction primaire, est prononcé sur un mémoire de plusienrs

conseillers municipaux de Vitré, tendant à ce qu'aucune congrégation religieuse ne puisse être chargée de l'enseignement des enfans mâles. La commission propose l'ordre du jour sur une pétition du sieur Armand, à Marseille, demandant à jouir du bénéfice de la loi de l'an xır, qui accorde à tout citoyen, père de sept enfans vivans, la faculté d'en faire élever un, dans un collége, aux frais de l'Etat. M. Lherbette demande le renvoi au ministre de l'instruction publique, attendu que la loi en question n'est pas abrogée, et que, si l'on ne veut pas l'exécuter, il faut la rapporter. M. Guizot vépond qu'il seroit impossible de satisfaire à cette loi, faute de fouds nécessaires; seulement, lorsqu'une famille prouve qu'elle a huit enfans, c'est un motif de préférence pour qu'elle obtienne une bourse. Le renvoi au ministre est ordonné, après la réplique de M. Lherbette. Une réclamation d'anciens colons de St-Domingue, tendant à obtenir que le gouvernement avise aux moyens de leur faire payer l'indemnité, est appuyée par MM. Bedoch et Clausel, et renvoyée au ministre des affaires étrangères.

M. Duprat fait le rapport d'une pétition de M. Hyde de Neuville, ancien député, tendant à obtenir l'abolition du serment politique. La commission prétend que le serment ne porte pas atteinte à la souveraineté nationale, et qu'il faut le maintenir pour éloigner les ennemis du gouvernement du vote et des fonctions publiques. M. de Sade soutient que l'obligation du serment est contraire aux principes du gouvernement constitutionnel, que toutes les opinions doivent être représentées selon leur force et leur importance dans l'Etat, et qu'il n'y auroit aucun inconvénient à voir siéger dans la chambre une trentaine de députés légitimistes. Il croit qu'on ne doit pas repousser la pétition par l'ordre du jour, mais la deposer au moins au bureau des renseignemens. M. Garnier-Pagès appuie en tous points ces observations. Il regarde comme une anomalie le serment dans un pays où le peuple est souverain; il ne le conçoit que pour les fonctionnaires. On a porté l'abus du serment jusqu'à l'exiger des libraires et des marchands de tabac. Qu'est-ce qu'un serment d'ailleurs dans le siècle actuel? Combien de sermens a t-on prêtés? L'orateur termine en disant que, si les 86 membres qui ont pensé qu'il falloit une hérédité de plus ne sont pas coupables, ceux-là ne sont pas coupables qui pensent qu'il y a une hérédité de trop. M. le garde-des-sceaux essaie de répondre à ces argumens. Il prétend que le serment est nécessaire dans les fonctions électorales et législatives, afin d'écarter les hommes qui seroient disposés à changer l'ordre de choses existant. L'ordre du jour est prononcé par la majorité des

centres.

M. Gilion dépose son rapport sur la loi de l'instruction primaire. M. Duchâte! lit le sien sur le budget des recettes de 1834. L'orateur ministériel commence par quelques mots d'éloge sur ce budget, où l'on ne recoure pas aux services extraordinaires et au crédit, et où l'on voit une réduction si flatteuse en apparence. Il applaudit au maintien de l'amortissement et à l'achèvement des travaux publics. 1! reud compte enfin des motifs qui ont déterminé la commission à ne pas augmenter l'impôt des vins, ni aucun autre.

M. Ch. Dupin développe la proposition qu'il a faite d'établir un chemin de fer

de Roanne à Paris, par Orléans. MM. Baude, Larabit, Mauguin et le ministre des finances combattent cette proposition, qui est rejetée.

On passe à celle de M. de Schonen, tendant à voter un crédit de 3 millions pour donner un secours aux pensionnaires nécessiteux de la liste civile, et pour solder les créanciers. M. Auguis vote le rejet, attendu que le nombre des réclamans est trop grand, et que l'on n'a pas vérifié la légitimité des créances. M. Vatout, rapporteur, défend la proposition, que la commission a réduite à 2 millions et demi. M. Joly plaint les pensionnaires; mais il ne pense pas que l'on doive payer les dettes de Charles X. M. Lévêque de Pouilly défend la proposition. Il s'écrie, au milieu de quelques murmures, que la Convention a bien payé les dettes de la royauté, et Louis XVIII celles de l'empire. M. Laurence prétend que l'on devroit se borner à livrer les biens de Charles X à ses créanciers, pour qu'ils se remboursent sur leur valeur. La discussion est renvoyée au samedi suivant, malgré les efforts de M. de Schonen, qui vouloit la faire continuer à la prochaine séance.

Vies des Saints du diocèse de Paris, avec des notes historiques; par M. l'abbé Hunkler (1).

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L'auteur s'est proposé de réunir dans cet ouvrage les vies des saints qui ont appartenu au diocèse de Paris, soit par leur naissance, soi; par leur résidence, soit par leur mort. L'Eglise de Paris, une des plus anciennes des Gaules, a offert dans Tous les siècles de grands exemples de vertus, et le recueil de ces exemples ne ́peut être qu'honorable pour la religion, et instructif pour les fidèles. Pour juger de l'intérêt d'un tel ouvrage, il suffit de citer les noms des personnages, dont on y raconte la vie. Dans le premier volume, on trouve successivement sainte Geneviève, saint Guillaume, d'abord chanoine de Paris, puis arche-i vêque de Bourges; saint Fursy, abbé de Lagny; sainte Bathilde, reine; la bienheureuse Jeanne de Valois, reine et fondatrice des Annonciades; saint Séveverin, abbé d'Agaune; saint Doctrovée, premier abbé de Saint-Vincent ou SaintGermain-des-Prés ; la bienheureuse Marie de l'Incarnation (Acarie), carmélite; saint Germain, évêque de Paris; sainte Clotilde, reine; saint Landri, évêque de Paris; saint Babolein, abbé de Saint-Maur-des-Fossés, près Paris ; et saint Vincent de Paul. C'est sans doute une liste assez attachante que celle qui commence par sainte Geneviève, et qui finit par saint Vincent de Paul. M. l'abbé Hunkler a donné beaucoup de développemens à cette dernière vie, qui abonde en effet en détails du plus grand intérêt. L'histoire de tout ce qu'a fait le saint prêtre, les bonnes œuvres qu'il a établies, les services qu'il a rendus à la religion et à l'humanité, l'impulsion qu'il a donnée à son siècle, tout cela méritoit un tableau plus étendu.

(1) Deux vol. in - 12. Prix, 6 fr., et 8 fr. franc de port. Chez Poilleux, quai des Augustins; et au bureau de ce Journal.

Le second volume contient les vies de saint Germain d'Auxerre, qui a tonjours été honoré à Paris d'un culte spécial; de saint Ion et de saint Justin, martyrs; de sainte Radegonde, reine; de saint Ouen, évêque de Rouen, mort près Paris; de saint Louis, roi de France; de la bienheureuse Isabelle, sa sœur; de saint Merry, solitaire; de saint Cloud, aussi solitaire; de saint Céran, évêque de Paris; de sainte Aure, abbesse; de saint Denis et ses compagnons, martyr's; de saint Marcel, évêque de Paris; de saint Eugène martyr; de saint Séverin, solitaire, différent du précédent; et de saint Eloi, évêque de Noyon, qui avoit demeuré long-temps à Paris avant son épiscopat. L'auteur y a joint Marie-Clotilde de France, reine de Sardaigne, morte en 1802 en réputation de sainteté, et pour la béatification de laquelle il a été commencé des procédures à Rome, L'auteur s'est șurtout étendu sur la vie de saint Louis, qui fut à la fois un grand roi et un grand saint.

M. l'abbé Hunkler a voulu probablement se borner dans ses recherches; car il auroit pu aisément comprendre dans son ouvrage des saints qui n'ont point appartenu, à la vérité, au diocèse de Paris, mais qui y ont fait des séjours plus ou moins prolongés, tels que saint Bernard, saint Ignace, saint Thomas d'Aquin, saint François de Sales, sainte Chantal, etc. Il aura craint sans doute de faire un recueil trop volumineux.

Presque toutes les vies sont terminées par des réflexions morales ou pieuses, tirées quelquefois des écrits des Pères. On remarquera aussi des notes sur les coumunautés et les pieux établissemens qui existoient autrefois à Paris. Ces notes embrassent les divers quartiers de la capitale, et rappellent à la génération présente l'existence d'une foule de monumens que le temps et la révolution ont engloutis.

L'ouvrage est dédié à M. l'archevéque de Paris, et revêtu de son approbation. Il étoit déjà imprimé avant la révolution de 1830, et la publication en a été retardée par suite des circonstances fâcheuses qui ont pesé sur la librairie. M. l'abbé Hunkler, déjà connu par des productions qui ont pour objet de répandre parmi le peuple les principes de religion et de vertu, acquiert de nouveaux droits à l'estime des gens de bien par le recueil qu'il offre au public, et par le but qu'il s'est proposé dans ce travail.

Le Gérant, Adrien Le Clerc.

COURS DES Effets publics,

Bourse du 10 juin 1833.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 78 fr. 80 c., et fermé à 78 fr. 65 c. Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 104 fr. 40 e., et fermé à 104 fr. 20 c. Actions de la Banque.

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1806 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

JEUDI 13 JUIN 1833.

(N° 2114.)

Des Droits respectifs des Curés et des Maires sur la sonnerie des églises.

Des différends, quelque peu important qu'en soit l'objet, prennent un certain caractère de gravité lorsqu'ils ont lieu sur tous les points d'un vaste royaume. C'est un abus, léger en apparence, que d'employer le son des cloches à réunir un conseil municipal, à convoquer les électeurs de la garde nationale, ou à annoncer quelque revue villageoise. Mais lorsque ces discussions divisent presque partout les deux premières autorités de la commune; lorsque, grandies par l'intérêt qu'y mettent les parties contendantes, elles prennent autant d'importance à leurs yeux que les plus hautes questions politiques, pour lesquelles, ce nous semble, les habitans des campagnes demeurent fort indifférens, il est sage de ne pas fermer les yeux sur ces divisions, et de chercher les moyens d'y mettre un terme. Le ministre des cultes paroit l'avoir compris, et nous l'en félicitons sincèrement. Sa décision consacre un usage immémorial et les dispositions de l'ancienne jurisprudence. L'esprit de juillet, cet esprit, petit, taquin, et, par-dessus tout, inconséquent, après avoir proclamé qu'il falloit plus que jamais se séparer de l'église, a voulu être maitre dans l'église. Il ne lui falloit que deux messes dans l'année, celle de la Saint-Philippe, et celle des glorieuses victimes. Il a voulu les régler à sa manière. De toute la liturgie, un seul verset l'intéressoit; il a prétendu qu'on le chanteroit autrement qu'on ne l'avoit fait jusqu'ici. Enfin, il lui importoit peu que les cloches, bénites et consacrées pour un usage religieux, servissent à leur pieuse destination, pourvu que l'on pût à tout propos interrompre les instructions et les offices, en faisant sonner bien haut la nomination des municipaux ou des officiers de la garde nationale. Enfin, plusieurs évêques ont cru devoir se plaindre, et nous croyons que leurs plaintes ont été accueillies peu favorablement par MM. les préfets. Le ministre a été plus raisonnable : il a reconnu en principe que les cloches ne doivent servir, sauf de rares exceptions, que pour appeler les fidèles à l'église. Les

Tome LXXVI. L'Ami de la Religion.

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