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autre fait semblable, et c'est le Breton lui-même, feuille patriote de Nantes, qui le raconte. Le 3 de ce mois, une compagnie de grenadiers, informée qu'un chouan alloit souvent aux Masures, commune de Saint-Hilaire-des-Bois, s'y rendit et cerna la maison. Un individu s'en évada, et à l'instant une sentinelle lui tira un coup de fusil qui le blessa grièvement. Le malheureux ne fut relevé que pour être conduit en prison.

— La tranquillité a été troublée à Marseille dans les premiers jours de ce mois. Le dimanche 2, dit la Gazette du Midi, une bande de deux ou trois cents patriotes sortit de la ville, se dirigea d'abord à la Bastide occupée par le sieur Jaubert, cordonnier, et chercha à en enlever ce royaliste dont on ne demandoit rien moins que la tête. Plus loin, le sieur Vitalis fut assailli par ces forcenés, et n'échappa qu'avec peine à lear excès. En rentrant dans la ville, ils rencontrèrent M. R., attaché à une des premières maisons de commercee, et ils l'assommèrent à coups de bâton, ainsi que son fils, son frère et son oncle qui prenoient sa défense. Dans la soirée du lendemain 3, les patriotes se livrèrent à d'autres actes de violence dans plusieurs endroits sur des royalistes dont la Gazette du Midi cite les noms et ils brisèrent les meubles chez l'un d'eux. A neuf heures la police jugea à propos de fermer le café du Cours, rendez-vous des républicains, et le café Mazan où se réunissent les légitimistes. Dans un autre quartier, le peuple indigné de l'obstination des saintsimoniens dans la séduction et de ce qu'ils s'étoient permis d'entrer le samedi en costume dans la chapelle Notre Dame-de-la-Garde, en manifestant l'intention d'y prêcher, poursuivit trois de ces individus dont les vêtemens ne tardèrent pas à être mis en pièces et qui reçurent quelques coups. On les conduisit au poste de l'Hôtel-de-Ville pour les soustraire à l'irritation. Les disciples de Saint-Simon, se disant les compagnons de la feinme, ont publié le lendemain mardi une espèce de proctamation pour justifier leur doctrine. C'est dans la même soirée que le commissaire central de police Marlot, ayant voulu faire fermer le café Saint-Jean, vers lequel se portoient des rassemblemens, fut entraîné dans cet établissement, où il reçut trois blessures que l'on croit mortelles. Les sergens de ville et les agens de police accoururent à ses cris. Il y eut une lutte, dans laquelle des blessures eurent lieu de part et d'autre. La dame Farge, propriétaire du café, son fils, et plusieurs individus, ont été arrêtés. M. Liquier, premier adjoint du maire, a fait afficher une proclamation au sujet de ces différentes scènes.

- La première colonne de prisonniers hollandois a été embarquée le 7 à Dun- kerque pour Flessingue. Le général Chassé ne partira qu'au second voyage. A leur départ de Béthune et d'Aire, les officiers ont fait des remercimens pour les soins dont ils ont été l'objet.

-L'Académie des jeux floraux a proposé, pour sujet de discours en 1834, la question suivante: Quelle est l'influence des voyages sur le génie de l'écrivain.

M. Benj. Carme, capitaine de la garde nationale d'Alby, a été suspendu pour avoir souscrit en faveur du sieur Jeaune, condamné pour l'affaire de la rue

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Saint-Merry. Il a publié en même temps une note pour établir qu'il n'est point parjure à son serment.

- Les ouvriers gantiers ont voulu faire une petite sédition à Chaumont, par suite d'un traité que plusieurs fabricans avoient fait avec la maison de Clairvaux. Ces derniers ont cédé aux réclamations des ouvriers, et le désordre n'a pas eu de suite.

Le préfet du Rhône vient de remettre en vigueur un arrêté rendu sous la restauration, et qui défend aux ouvriers d'une profession quelconque de se réunir, de marcher en troupes, et de porter ostensiblement des rubans ou autres signes de compagnonnage.

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Le conseil général de la Corse a décidé qu'il seroit érigé un monument à Buonaparte dans la ville d'Ajaccio à l'aide de souscriptions patriotiques. Il est question de suivre cet exemple à Bastia.

Le plénipotentiaire hollandais à Londres, M. Dedel, par l'intermédiaire duquel a été conclu le dernier traité préliminaire, vient d'être rappelé tout à coup par le roi Guillaume.

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Le roi de Bavière est parti de Munich, le 2 juin, pour faire un nouveau voyage en Italie. Son absence ne sera que de six semaines.

Le bey de Tunis a décidément cédé aux réclamations des rois de Sardaigne et de Naples. L'escadre napolitaine est rentrée dans ses ports vers le 20 mai.

Les Bosniaques ont fait une irruption en Servie. La guerre est recommencée entre les deux pays. Le prince Milorch réunit 10,000 hommes pour repousser les agresseurs.

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L'empereur de Russie a permis aux officiers polonais, qui étoient prisonniers de guerre à Viatka, de retourner en Pologne.

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A la date du 21 mars,

l'ordre se rétablissoit au Mexique. Le général SantaAnna a été élu président, et Gomez Larias, vice-président. Le général Pedrazza a accepté le portefeuille de la guerre, à la sollicitation du premier.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 10, M. le ministre du commerce et des travaux publics présente le projet de loi relatif à l'achèvement des monumens, des canaux et des routes, et celui relatif aux attributions municipales.

M. le président nomme, pour l'examen du premier, une commission composée de MM. de Bassano, Besson, Davillier, de Barante, de Louvois, de Mortemart, Dupleix de Mézy, de Tascher, Thénard.

La chambre déclare vérifiées les lettres de naturalisation de M. le comte Borgarelli-d'Ison, né à Alexandrie (Italie), colonel en expectative de retraite.

L'ordre du jour appelle ensuite la discussion de la réforme du réglement proposée par M. Mounier. M. de Tascher demande, avec plusieurs membres, que la

chambre se forme en comité secret. On fait aussitôt évacuer les tribunes des jour nalistes et du public.

CHAMBRE DEs députés.

Le ro, M. le président propose d'ajourner la discussion du budget de la guerre, attendu que M. le maréchal Soult est retenu pour plusieurs jours par une fièvre. On passe de suite à la délibération sur la loi départementale, amendée par la chambre des pairs. M. de Rambuteau, rapporteur, insiste pour que l'on adopte tous les amendemens, afin de ne pas entraver la mise à exécution de la loi. M. Glais-Bizoin combat la fixation à 30 du maximum du nombre des membres des conseils-généraux. M. le ministre de l'intérieur réplique. M. Eschassériaux est d'avis que l'on ne fasse aucune nouvelle modification à cette loi, bien que la chambre des pairs l'ait examinée légèrement, et que le gouvernement la trouve mauvaise. M. le comte d'Argout réclame aussitôt contre ces expressions. On n'a pas le droit de censurer le travail de l'autre chambre, et si le gouvernement trouvoit la loi mauvaise, il la retireroit. MM. Ab. Dubois, Vérollot et Larabit sont encore entendus sur ce projet. Le dernier article déclarant qu'il n'est pas applicable au département de la Seine, M. Salverte réitère ses instances pour que l'on présente une loi spéciale. M. le ministre de l'intérieur rappelle qu'il l'avoit apportée avec la loi générale. Celle-ci est ensuite votée au scrutin, à la majorité de 224 contre 42.

M. Garnier-Pagès adresse des interpellations au ministère sur la mise en liberté de madame la duchesse de Berry. Si l'on s'est déterminé à cette mesure parce que le danger a cessé, il falloit, dit-il, mettre en jugement la princesse; si c'est par suite de l'intervention étrangère, c'est foiblesse. L'orateur concevroit cet acte violateur des lois, si on l'avoit pallié par l'amnistie générale que l'on espéroit. M. le ministre de l'intérieur répond que l'on a détenu la duchesse sans jugement, parce. que cela importoit à la paix publique, et que la chambre a approuvé cette conduite en rejetant les pétitions qui demandoient la mise en jugement. M. d'Argout défend ensuite le gouvernement de l'inculpation de s'être fait une arme du déshonneur d'une femme, et déclare qu'il n'y a eu aucune intervention étrangère. Il termine en disant que la princesse a été mise en liberté, parce que les considérations qui motivoient sa détention n'existent plus, qu'elle a cessé d'être un personnage politique, et que la Vendée est pacifiée.

M. Salverte demande des explications plus étendues, et s'étonne que l'on n'ait pas présenté une loi, ainsi qu'on l'avoit promis, pour statuer dans cette affaire. M. le garde-des-sceaux dit que la question se réduit à savoir si la duchesse devoit être traduite devant les tribunaux. Or, de hautes considérations et des motifs d'ordre s'y opposoient. Le ministère ne craint pas d'accepter la responsabilité de la mise en liberté comme de la détention. M. Mauguin remarque que M. Barthe proclame ainsi la violation de la loi, tandis qu'il disoit, à propos de la Vendée, qu'il n'y auroit pas de mesures d'exception. Il convient qu'il est des cas où le droit commun cesse d'être applicable; mais il croit que le ministère n'a jamais su ce

qu'il vouloit faire au sujet de la princesse. M. le ministre du commerce déclare que, quant à lui, il n'a jamais tergiversé à son égard. Il n'auroit point accepté le ministère s'il eût fallu subir le scandale qui seroit résulté de la mise en jugement. Il avoue que l'on s'est mis au-dessus de la loi dans cette affaire; mais il le falloit : lui-même avoit donné l'ordre d'arrêter la duchesse de jour ou de nuit, avec on sans l'assistance de magistrats; la constitutionnalité étoit seulement dans la loyauté du gouvernement. M. Thiers demande en terminant ce que ses adversaires auroient fait en pareil cas, s'ils étoient au ministère, et il s'en réfère à l'approbation de la chambre. M. Garnier-Pagès veut répliquer; mais il finit par dire qu'il n'espère pas faire prévaloir son opinion devant une chambre qui crie toujours : Trèsbien! L'ordre du jour est prononcé sans opposition.

On passe à la discussion du budget de la marine, bien que M. le président ait d'abord refusé de le mettre en discussion. M. Augnis, après avoir fait quelques réclamations à ce sujet, critique certaines dépenses, et en particulier le cumul que fait M. Ch. Dupin, rapporteur de ce budget, de trois emplois sur les fonds de la marine, indépendamment de toutes ses autres places. M. Ch. Dupin ne répond pas d'une manière péremptoire à ce sujet; il défend le conseil d'amirauté dont il est membre, et soutient qu'il n'y a pas de dilapidations dans le service de la marine, ni d'obscurité dans les comptes, comme le prétend le préopinant. On adopte jus- . qu'au chapitre 15, relatif aux colonies. M. Isambert demaude si l'on s'occupe de faire le recensement des esclaves dans les colonies. Le ministre répond affirmativement. M. Lafayette soutient que l'on fait la traite des noirs sous pavillon français. M. de Rigny dit que les négriers arborent les trois couleurs lorsqu'ils sont poursuivis, mais que l'on vient de s'entendre avec l'Angleterre pour avoir un droit respectif de visite sur les navires, afin de déjoner ce subterfuge.

Le 11, M. le ministre des finances présente de nouveau le projet de loi relatif à l'exécution du traité avec les Etats-Unis.

On reprend la discussion du budget de la marine. M. de Tracy s'élève contre la traite que l'on réprime mal, et attaque l'esclavage comme une honte et un fléau pour la civilisation. Il applaudit à la conduite du ministère auglais, qui prend sous ce rapport l'initiative d'une réforme réclamée par l'humanité. M. le ministre de la marine déclare qu'il ne peut s'exprimer qu'avec réservé sur cette question. Il ne convient pas de jeter, par des discussions prématurées, le trouble dans les colonies. MM. de Rigny et Ch. Dupin insistent sur la nécessité d'augmenter les garnisons dans ces pays. Ce dernier ajoute qu'il faut attendre l'expérience de la mesure que prend l'Angleterre. M. G. de La Rochefoucault se plaint du régime arbitraire qui a lieu à Alger, et demande que cette colonie passe au ministère de la marine; mais M. de Rigny s'y oppose.

M. Eschassériaux demande des explications sur les affaires d'Orient. M. le ministre des affaires étrangères fait observer qu'il ne peut rien dire à ce sujet. M. Dubois croit cependant que M. de Broglie auroit pu parler des faits antérieurs à ce qui se passe. M. Eschassériaux interpelle ensuite le ministère, pour savoir à qui

appartiendront les bâtimens portugais capturés par notre escadre du Tage. Il prétend que la propriété devroit, d'après une loi de l'an 9, revenir aux 2,500 hommes qui ont fait l'expédition. M. de Rigny répond que la restitution a été promise au gouvernement portugais après le paiement des indemnités, et que le conseil d'Etat examine si elle doit être opérée, en résolvant la question de savoir si on étoit en paix ou en guerre avec le Portugal. Après avoir entendu à ce sujet MM. Mauguin, Salverte, Barthe et Guizot, il est reconnu qu'il faut attendre la décision du conseil d'Etat, et le budget de la marine est voté.

La séance se termine par l'adoption du budget du ministre du commerce et des travaux publics, sans presque de discussion, et de l'annexe à ce budget en ce qui concerne la somme à dépenser en 1834 sur les grands travaux arrêtés par la loi renvoyée à la chambre des pairs.

Psaumes de David suivant la traduction du Bréviaire de Paris (1).

Tout se trouve renfermé dans les Psaumes: l'histoire du peuple de Dieu, les dogmes de la religion, les préceptes de la morale, les sentimens de la piété, s'y montrent sous la forme la plus touchante. On a donc cru utile de présenter aux fidèles ce sujet de lecture ou de méditation dans le format le plus portatif et le plus commode.

Le Mois de Juin consacré au précieux sang de Jésus-Christ (2).

Cet ouvrage est traduit de l'italien sur la quatrième édition. L'auteur est M. Strambi, évêque de Macerata, mort il y a quelques années en Italie en grande réputation de piété. Son livre offre pour chaque jour des méditations relatives à ce sang adorable par lequel nous avons été rachetés, et qui est pour nous une source de grâces. A la fin du volume, on fait connoître la confrérie du précieux sang, et les indulgences qui y sont attachées.

(1) Un vol. in-32. Prix : 1 fr., et 1 fr. 20 c. frauc de port. Chez Ad. Le Clere et comp., quai des Grands-Augustins, n. 35.

(2) In-18. Prix: 1 fr. 20 c., et 1 fr. 50 c. frauc de port. Chez Jeanthon, place Saint-André-des-Arts; et au bureau de ce Journal.

Le Gérant, Adrien £e Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.-Bourse du 12 juin 1833.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 78 fr. 40 c. et fermé à 78 fr. 15 c. Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 104 fr. 05 c. et fermé à 104 fr. 00 c. Actions de la Banque.

1802 fr. 50 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

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