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blessés; un soldat fut criblé de plomb de fusil, un autre reçut une balle dans la poitrine et uu troisième fut mutilé d'un coup de croc à fumier. La justice s'étanĮ transportée de suite sur les lieux, quatre militaires ont été arrêtés. Leur compagnie qui se rendoit à Alger a reçu contre-ordre.

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- Le tribunal de Saint-Etienne a annullé le rapport d'un garde forestier, M. de Montdragon, par le motif que cet agent n'avoit point prêté serment depuis la révolution de juillet.

Un journal de l'opposition, sur la foi d'une correspondance étrangère, associoit le gouvernement français à la responsabilité des procès politiques qui viennent d'avoir lieu en Piémont. It affirinoit même que ces procès ont été basés sur des informations fournies par la police de France. Le Moniteur s'est empressé de démentir ces assertions.

La tranquillité vient d'être troublée à Angoulême. Depuis quelques jours, un chanteur public qui s'établissoit sur la place du Parc se permettoit les injures les plus révoltantes contre les princes exilés et envers leurs partisans. On étoit, daus la ville, fort iudigné de ce scandale, qui étoit toléré par la police. Le 22, M. Talon, s'approchant du cercle, se mit à siffler. Il fut entouré tout à coup d'une foule de patriotes, qui lui auroient fait un mauvais parti, si l'un d'eux, honnète homme, n'eût favorisé son évasion. Bientôt des émeutiers firent entendre dans la ville des cris de mort contre les royalistes. Des ouvriers y ripos!èrent par la désapprobation de leur conduite. Il y eut alors une lutte assez acharnée. La gendarmerie intervint enfin et fit quelques arrestations, mais exclusivement sur les légitimistes. Le père des jeunes Tirlet, que l'on' conduisoit garottés, voulant faire des représentations en sa faveur, fut lui-même traîné en prison. Pendant que ces scènes se passoient, le préfet étoit tranquillement à un concert, d'où il n'a pas voulu se déranger.

La tranquillité continue à étre troublée de temps en temps à Marseille, par l'effervescence des partis. Cette ville est parcourue, surtout le dimanche, par des attroupemens qui font entendre des cris et des chants analogues à leur opinion.

Le 24, à la fin de la séance de la chambre des représentans de Belgique, MM. Gendebien et Rogier eurent une discussion dont leurs amis ne purent empêcher les suites. Le 27, un ducl an pistolet eut lieu entre ces deux hommes d'Etat dans le bois de Linthont. M. Rogier eut la joue gauche traversée d'une balle. La balle a été retirée peu après par le docteur Vauderlinden, qui a déclaré que la blessure ne seroit pas dangereuse. M. le général Niellon, l'un des témoins, fit transporter chez lui M. Rogier, qui, malgré son état, se rendit après le pansement au ministère de l'intérieur pour signer les pièces à expédier. On le conduisit ensuite chez sa mère. M. Gendebien, vivement affecté de cet événement, s'est retiré à Mons. L'Union fait des voeux pour que cette triste affaire mette fin aux personualités qui troublent trop souvent les débats parlementaires.

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Sur la demande de M. Perin, on a lu pour la seconde fois, à la chambre des communes d'Angleterre, le bill relatif aux mariages des catholiques romains, qui a pour objet de rapporter les actes qui condamnent à la peine de mort, et à une amende de 500 liv. sterl., les prêtres catholiques qui marient un protestant et une catholique. MM. Shaw, Inglis et Perceval ont combattu la motion, attendu qu'il ne paroissoit pas convenable de supprimer une punition sans lui en substituer une autre. MM. O'Connell, Stanley et le solliciteur-général ont soutenu le bill. M. O'Connell a rappelé que, dernièrement encore, un juge irlandais avoit décidé que, d'après la législation actuelle, un prêtre catholique pouvoit être pendu pour un mariage mixte. La seconde lecture a eu lieu.

- M. Clowes, imprimeur à Londres, tient en activité 19 presses énormes, au moyen desquelles il tire 33,520 feuilles par heure. Ces presses sont mises en mouvement par deux machines à vapeur; l'une de 5, l'autre de 3 chevaux.

Quelques journaux annoncent que le maréchal de Bourmont est nommé généralissime des troupes de don Miguel. Il est arrivé le 23 juin à Londres, et a dû s'embarquer peu après pour Lisboune avec le commodore Elliot, qui aura le commandement supérieur de la flotte portugaise. Les deux officiers-généraux emmènent avec eux un choix d'officiers d'artillerie, de génie et de marine, ainsi qu'un assez grand nombre de matelots. On pense que leur arrivée en Portugal sera le signal d'une attaque générale de Porto par terre et par mer.

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Le général français Solignac, qui, après avoir été retiré des départemens de . l'Ouest, étoit passé à Porto où don Pedro fui avoit donné le commandement en chef de ses troupes, vient de donner sa démission. Il est remplacé par le général portugais Saldanha. En quittant Porto, le général Solignac a été atteint par un boulet perdu, lancé d'une des batteries royales, et la contusion qu'il en a reçue l'a obligé de revenir à terre. Le capitaine Napier a fait embarquer cinq mille hommes à bord de la flotte. Le plus grand secret régnoit sur le but de cette expédition. Ces nouvelles sont du 15 juin.

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Le capitaine Sartorius, qui a été remplacé dans le commandement de l'escadre de don Pedro par le capitaine Napier, vient d'arriver à Brest sur un petit navire marchand anglais.

Dans la nuit du 12 au 13 juin, un incendie violent a consumé dix maisons à Lucerne.

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Les Etats de Hongrie continuent à discuter les articles de la loi urbaniale, ainsi que les affaires religieuses.

On sait que le prince royal de Bavière fait un voyage en Grèce pour rendre visite à son frère. Il s'est rendu par terre d'Argos à Napoli, et désirant surprendre agréablement le roi Othon, il se présenta au palais sous les habits d'un simple particulier, et, en entrant dans les appartemens du jeune monarque, il se jeta à son cou. Le fils de Miaulis, qui se trouvoit là, croyoit que c'étoit un attentat, et tiroit déjà son yatagan; mais le roi arrêta promptement son mouvement.

Selva, ou Recueil de matériaux, de disconrs et d'instructions pour lés retraites ecclésiastiques; par Alph. de Liguori; nouvelle traduction par M. J. G. (1).

Il parut, il y a deux ans, une traduction du Selva, que nous annonçâmes, no 1873. Elle nous parut faite avec un peu de négligence, et nous herpûmes nous empêcher de le faire remarquer. Celle-ci est plus sóignée, du moins nous n'ý avons point aperçu quelques-unes des fautes qui déparoient la première; les noms propres n'y sont pas défigurés comme dans la précédente.

Le traducteur a mis une préface pour recommander l'ouvrage de Liguori. Nous croyons qu'il auroit mieux fait d'être plus simple dans son style. On pouvoit louer le Selva, sans dire que c'est un ouvrage providentiel, qu'il a un caractère providentiel. Pour relever le mérite du Selva, il n'étoit pas nécessaire de déprimer Massillon, Leroy, le Miroir du clergé, que l'auteur prétend être aujourd'hui insuffisans. Massillon est aussi utile actuellement qu'il l'a jamais été. Comme le B. Liguori, il a travaillé d'après l'Ecriture et les Pères. On en peut dire autant du Miroir du clergé, qui est dans le même genre que le Selva, et qui offre un' grand nombre des plus respectables autorités. Quant à Leroy, je ne sais quel est, parmi les auteurs de ce nom, celui que lé traducteur désigne ici.

On s'obstine à donner au bienheureux, sur lé frontispice, le titre de saint; nous nous obstiñons, de notre côté, à réclamer contre cet oubli des régles reçues, oubli qui seroit plus étonnant encore si le traducteur étoit uni ecclésiastique. Liguori n'est pas encore canonisé; seulement un décret de Pie VIII, da 16 mai 1830, porte qu'on peut procéder sûrement à sa canonisation inème. C'est la dernière décision qui doit précéder la canonisation, mais ce n'est pas la canonisation même. Dire qu'on peut en sûreté faire une chose, ce n'est pas proclamer que la chose est faite. Liguori n'a à Rome d'autre titre que celui de bienheureux, et les enfans docilés du saint Siége doivent attendre qu'il ait parlé avant de donner au pieux êvêque le titre de saini.

(1) Trois vol. in-18. Prix: 3 fr., et 4 fr. 50 c. franc de port. Chez Gaume, rué du Pot-de-Fer; et au bureau de ce Journal.

Le Gérant, Adrien £e Clere.

COURS DES EFFÉTS PUELics.—Boursé du iao juillet 1833.

frois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 77 fr. 45 c. et fermé à 77 fr. 20 ̊ć. Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 103 fr. 95 c. et fermé à 103 fr. 75 c.

etions de la Banque.

.0000 fr.00 ci

IMPŘIMĚRIÉ D'AÚ, LÈ CLERE ÉT CONFE.

JEUDI 4 JUILLET 1833.

(N° 2423.)

Les vrais principes opposés aux mœurs du dix-neuvième siècle, par M. V. de B.

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Nous avons plutôt indiqué que développé les preuves philosophiques qui nous font rejeter comme insoutenable la définition de l'homme qu'on nous présente comme nouvelle et préférable à la définition communément reçue, tandis que, réellement, elle est ancienne, et n'étoit tombée dans l'oubli que parce qu'elle avoit été généralement et justement abandonnée. Maintenant nous allons faire voir qu'on ne peut rejeter la définition conservée, ni admettre celle qu'on veut y substituer, sans contredire les notions que l'Ecriture sainte nous donne de la nature de l'homme, et l'enseignement de l'Eglise sur quelques mystères de notre sainte religion.

Mais, avant d'entrer dans cette discussion, nous nous faisons un devoir de protester que rien n'est plus loin de notre pensée qué d'élever quelque doute sur l'orthodoxie des écrivains estimables dont nous croyons devoir combattre le sentiment. Nous rendons un hommage sincère à la droiture de leurs intentions; nous n'attaquons que les expressions dont ils se sont servis, et nous leur appliquerons ce que saint Thomas disoit, en une occasion semblable, de quelques docteurs catholiques qu'il se voyoit forcé de réfuter pour conserver la pureté du dogme. Ils se sont servis, disoit-il, d'expressions qui énoncent une erreur; mais, par le sens qu'ils attachoient à ces expressions, ils n'ont point erré dans la foi. Dixerunt quidem verba erronea, sed sensum erroris non habuerunt in fide.

Pour connoître la nature de l'homme, nous ne pouvons mieux faire que de consulter l'histoire de sa création dictée par l'Esprit saint. Nous lisons dans la Génèse que le Seigneur Dieu forma l'homme du limon de la terre. Formavit Dominus

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(1) In-8°. Prix: 3 fr. 50 c., et 4 fr. 50 c. franc de port. A Avignon, chez Seguin; et, à Paris, au bureau de ce Journal.

Deus hominem de limo terre. Il est incontestable que ce n'est que le corps de l'homme, sa partic matérielle, qui a pu être formé de terre; une substance spirituelle ne peut pas avoir une origine terrestre. Mais comment ce corps, avant même d'avoir reçu l'ame qui devoit lui donner la vie, pouvoit-il être appelé homme, s'il n'étoit du moins une partie essentielle de l'homme, une des parties constitutives de sa nature? Le texte sacré ajoute: Et il répandit sur son visage un souffle de vie, et l'homme devint vivant et animé, et factus est homo in animam viventem. Remarquez bien ces dernières expressions; ce sont celles dont le texte sacré se sert pour désigner les animaux en général, lorsqu'il dit : « Que la terre produise des ames vivantes, chacune en son espèce. » Producat terra animam viventem in genere suo, jumenta et reptilia, et bestias terræ. Lors donc qu'il dit ensuite de l'homme, factus est homo in animam viventem, ne le range-t-il pas évidemment dans la classe des animaux ?

L'homme, il est vrai, ne doit pas être confondu avec la brute: il fait une classe à part, il est d'une espèce supérieure; le souffle divin qui l'anime l'élève incontestablement au-dessus de tous les autres animaux. Aussi est-il créé séparément et avec un soin particulier. Son corps est formé des mains mêmes de Dieu, et son ame n'est pas seulement sensitive comme celle des brutes, elle est intelligente. Mais, pour avoir plus que les autres animaux, il n'en a pas moins tout ce qui constitue l'animal, savoir, un corps organisé et vivant, et, par consé quent, il est animal dans toute la signification du mot. L'intelligence dont il est doué ne détruit pas la nature de l'animal; elle la perfectionne et l'ennoblit; elle en fait un animal raisonsable. De même en Jésus-Christ la divinité, qui l'élève infiniment au-dessus des autres hommes, ne détruit pas l'humanité, et n'empêche pas qu'il ne soit véritablement homme et ne doive être appelé l'homme-Dieu.

Dieu fait un précepte à l'homme nouvellement créé, et lui annonce que, s'il le transgresse, il sera puni de mort. Quácumque die comederis ex eo, morte morieris. Ce n'est sans doute à l'intelligence que cette menace s'adresse, du moins dans le sens propre et littéral; car l'intelligence ne meurt pas. Elle s'adresse pourtant à l'homme, et il faut bien que ce soit à l'homme en tant qu'animal, puisque la mort ne peut atteindre que l'animal, dont elle est la destruction.

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