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La loi qui ouvre des crédits au profit des créanciers et pensionnaires de l'ancienne liste civile, et des condamnés pour cause politique sous la restauration, a été sanctionnée le 28 juin. D'après l'art. 5, la liste des personnes, avec la quotité des secours accordés en vertu de cette loi, sera distribuée aux chambres à la prochaine session.

La loi sur l'instruction primaire a été sanctionnée aussi le 28 juin. Elle contient vingt-cinq articles en quatre titres. M. Guizot a adressé à ce sujet, le 2 juillet, une circulaire aux préfets de département et aux recteurs des académies. Il annonce qu'il s'occupe de la rédaction d'une ordonnance royale et d'instructions particulières pour l'exécution de cette loi. L'art. 1' porte que l'instruction primaire est élémentaire on supérieure. Cependant, dit le ministre, la loi n'entend pas exclure

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les établissemens intermédiaires, et autres, d'instruction, et il croit devoir recommander surtout la formation des salles d'asile pour la première enfance, telles qu'il en existe à Paris, à Lyon, à Rouen et à Nimes, et des écoles d'adultes, si nécessaires pour les ouvriers.

En attendant que les chambres aient voté une loi sur les douanes, une ordonnance, du 29 juin dernier, porte que les tarifs en vigueur continueront à recevoir leur exécution, à l'exception de différentes marchandises, pour lesquelles les droits sont provisoirement établis ou modifiés.

Une ordonnance du même jour remet au 25 août l'opération des conseils de révision pour la levée des 80,000 hommes de la classe de 1832, qui devoient commencer le 22 juillet. La réunion des listes du contingent cantonnal, pour former la liste du contingent départemental, sera effectuée le 5 octobre.

Le gouvernement a nommé une commission pour aller examiner l'état d'Alger, et lui soumettre un plan de colonisation. Elle a pour président M. le général Guilleminot, et pour membres MM. le duc de Mortemart, l'amiral Roussel, Piscatory et Legrand. Cette commission se rendra à Alger sur un bâtiment de l'Etat, et pendant deux ou trois mois de séjour s'y livrera à une enquête dont le résultat sera soumis au ministère avant la prochaine session.

M. Rolland, lieutenant de vaisseau, est nommé officier d'ordonnance de Louis-Philippe.

Par son testament, l'infortuné duc de Bourbon avoit ordonné que le château d'Ecouen fût affecté à un établissement de bienfaisance en faveur des enfans ou descendans des anciens officiers ou soldats de l'armée de Condé et de celle de la Vendée. Le conseil d'Etat, qui depuis quinze mois étoit saisi de cette clause pour l'autorisation à donner à cet établissement, a décidé le 28 juin qu'il n'y avoit pas lieu à l'accorder, attendu que la destination de cette maison auroit pour objet d'entretenir des semences de discordes civiles, de réveiller et de perpétuer de dangereux souvenirs, qu'il est de l'intérêt de l'Etat et du devoir du gouvernement de chercher à éteindre; que la fondation dont il s'agit tendroit d'ailleurs à établir une classe de citoyens qui n'est ni peut être reconnue par la loi. Le projet d'ordonnance est soumis en ce moment à la signature de Louis-Philippe. Quant au do

maine d'Econen et à la rente de 100,000 francs que le prince avoit légués pour le service de l'établissement ainsi refusé, nous ne tarderous pas à apprendre la notvelle destination qu'ils recevront. La dame de Feuchères s'est pourvue à ce sujet devant la cour royale; la cause y a déjà été appelée mardi dernier.

La commission de liquidation de l'indemnité des anciens colons de Saints Domingue a terminé ses travaux le 30 juin, époque fixée par la loi des finances. Il résulte du procès-verbal de ses opérations qu'elle a eu près de 26,000 réelamáž tions à examiner et que près de 11,000 décisions out été rendues. On sait que l'indemnité se réduit au cinquième de la sonine stipulée, jusqu'à ce que l'on ait pu obtenir davantage du gouvernement d'Haïti.

M. Thierry, éditeur du Petit Courrier des Dames, a ělé poursuivi eti contrefaçon par M. Barrot, gérant de la Revue de Paris, pour la reproduction partielle de quatre articles de ce dernier recueil. Conformément aux conclusions de M. le substitut Ferdinand Barrot, le tribunal a reconnu constant le délit de contrefaçon, et a condamné M. Thierry à 100 fr. d'amende et à rov fr. de dom mages-intérêts.

– M. Romignière, avocat à Toulouse, est nommé procureur-général à la cour de cette ville, en remplacement de M. le baron Corbière, mis à la retraite.

Depuis quelques temps on voit reparoître le soir dans les rues de Paris quelques bandes de patriotes portant des signes de ralliemefit et chantant des cou→ plets révolutionnaires. Dimanche dernier ils ont froublé la fête de Grenelle prèš Paris. Une petite émeute contre la police avoit eu lieu la veille rue Caumartin, par suite de l'arrestation d'un marchand de salade dont la voiture à bras parois soit embarrasser la voie publique.

L'Académie des beaux-arts a élu M. Guénépití, membre de la section d'architecture, en remplacement de M. Labarre. Son concurent étoit M. Baltard. M. Labouderie, déjà membre de plusieurs académies, vient d'être nommé correspondant de la Société de pliilosophie de Philadelphie.

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Le prix du pain de quatre livres est porté de 11 sous à 12 sous et demi, à partir du 1 juillet.

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D'après une ordonnance du 13 juin, il sera formé à Toulon une chambre de commerce..

·M. Brunet, gérant de la Gazette du Midi, vient d'être condamné à un mois de prison et 1,200 fr. d'amende, pour le délit bannal d'excitation à la haine et au mépris du gouvernement.

Le gérant des Mélanges occitaniques de Montpellier, renvoyé aux assises de Bordeaux par la cour de cassation, a été acquitté le 27 juin sur les poursuites. dirigées contre lui au sujet de la publication d'adresses à madanie la duchesse de Berry.

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Le sous-préfet de Pontivy a pris des mesures pour l'extinction de l'horrible fléan (la gale) qui afflige la population de deux cantous de l'arrondissement.

La statue de marin Bisson, qui a fait sauter son bâtiment en Grèce, est arÞivée le 22 juin à Lorient, sa ville natale. On s'occupe de sa pose sur la colonne, et l'inauguration aura lieu le 29 juillet.

Les jeunes gens arrêtés pour le charivari donné à M. Gaillard de Kerbertin; à Rennes, ont été jugés le 22 jain: Deux ont été condamnés, l'un à quinze jours de prison, et l'autre à cinq jours de la même peine.

Le canal du Rhône au Rhin est enfin en activité jusqu'à Strasbourg. Le pre mier arrivage de marchandises du Midi dans cette ville a eu lieu le 25 juin. Les réfugiés Espaguols resteront à Périgueux. Il est arrivé le 25 juin, dans rette ville, un ordre mînistériel qui y maintient leur résidence.

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- La cour d'assises de l'Aube, sous la présidence de M. Jacquinot- Godard, conseiller à la cour royale de Paris, a consacré quatre audiences au jugement des individus accusés de l'assassinat de M. l'abbé Valton, aucien curé de Savière, âgé de 73 ans; assassinat qui fut suivi d'un vol de la valeur de 40,000 fr, Ces accnsés étoient les nommés Petit (Napoléon), âgé de 25 ans, Marie Cyre Breteil, sa concubine, et deux frères de cette femme. M. Poinsot, procureur du roi, a soutenu l'accusation. Le jury a déclaré Petit coupable de recel d'objets volés, mais sans savoir que ce vol eût suivi un homicide; et la fille Breteil coupable de vol et d'homicide volontaire, mais avec des circonstances atténuantes. En conséquence, Petit a été condamné à cinq ans d'emprisonnement, 500 fr. d'amende et dix ans de surveillance; et la fille Breteil, aux travaux forcés à perpétuité et à l'exposition. L'arrêt n'a été rendu qu'à trois heures du matin le 30. Les abords du palais de justice étoient restés encombrés de curieux. › - A la suite d'une longue discussion, soulevée par une pétition, contre les actes de la police, qualifiés d'arbitraire, M. Finch a fait à la chambre des communes d'Ahgleterre une motion tendant à supprimer les unions politiques comme subversives de toute autorité, contraires à la constitution, et dangereuses pour le tròne et l'Eta'. L'orateur a représenté que, si le parlement et le gouvernenient n'y prennent garde, ce quatrième pouvoir, qui s'élève en face d'eux, les aura bientôt paralysés et dominés. Il a soutenu que les membres des unions avoient une organisation toute préparée, 'que leur lord chancelier est M. O'Connell, leur chancelier de l'échiquier M. Altwood. M. Plumptree a pris la parole pour appuyer la motion. Lord Althorp a combattu cette motion, en disant que le gouvernement ne redoutoit rien en ce moment des associations. Elle a été rejetée à la majorité de 70 contre 8.

On a découvert en Wurtemberg le fil d'une conspiration qui s'étendoit sur tout le royaume et qui se rattachoit à l'émeute de Francfort, aux mouvemens qui out eu lieu en Pologne, à l'entrée des réfugiés polonais en Suisse et aux tentatives qui ont échoué en Italie. C'est ce qu'ont fait connoître des papiers saisis à un Polonais, et par suite desquels 78 individus ont été arrêtés.

Le roi de Prusse a défendu aux Prussiens de fréquenter l'université de Heis delberg, dont l'esprit est libéral.

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-On a reçu des nouvelles de Constantinople du 10 juin; le départ des Russes continuoit à s'effectuer.

- De grands désordres ont eu lieu à Arta. Les commissaires chargés de la délimitation du royaume de la Grèce ont été fort maltraités. Le consul anglais et le Poppe grec (évêque) ont été emmenés par des bandits, en âtages dans les montagnes. Le gouvernement grec a aussitôt envoyé des troupes sur ce point.

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M. Herrera, micistre plénipotentiaire de la république de l'Amérique centrale, après avoir conclu un traité de commerce favorable à la Frauce, retourne dans sa patrie. On assure que ce ministre, en quittant Paris, a annoncé au gouvernement qu'à son arrivée en Amérique il s'occuperoit des moyens à employer pour mettre à exécution le projet de jonction des deux Océans par le lac du Nicaragua et le fleuve San-Juan, plus avantageux, dit-on, que le canal rectiligne de l'isthme de Panama. M. Herrera se propose aussi d'établir un système de colonisation qui présenteroit aux émigrans d'Europe des avantages et même des garanties.

Paraphrase des sept Psaumes de la pénitence, ouvrage traduit de

l'italien (1).

Chaque paraphrase est précédée d'un argument ou sommaire qui indique l'objet du psaume. Outre les réflexions sur chaque verset, il y a encore à la fin de chaque psaume des réflexions générales et une élévation à Dieu. L'auteur a eu surtout en vue les chrétiens qui ont été long-temps engagés dans le monde, et qui sont revenus à Dieu. Les sept psaumes sont distribués pour les sept jours de la semaine.

A la fin du volume, ou a joint des Pensées sur l'éternité, des prières pour la messe, la confession et la communion, et les vêpres du dimanche.

(1) In-24. Prix, 1 fr. 20 c., et 1 fr. 60 c. franc de port. Chez Jeanthon, place Saint-André-des-Arts; et au bureau de ce Journal.

Le Gérant, Adrien Le Clerc,

COURS DES EFFETS PUBLICS.

Bourse du 3 juillet 1833.

25 c.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 77 fr. 15 c., et fermé à 77 fr.
Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 103 fr. 80 e., ct fermé à 104 fr. 05 c.
Actions de la Banque.

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1700 fr. 00 c.

IMPRIMERIE d'ad. le ciERE ET COMP.

SAMEDI 6 JUILLET 1833.

(No 2424.)

ROYON

Sur le Parti-Prêtre et sur les Processions.

La chambre des pairs et le public ont pris la liberte de se moquer un peu des terreurs d'un noble pair qui a doré éloquemment les usurpations du clergé, son influence cros sante, et les affreux dangers dont elle nous menace. Toutefois, il faut bien reconnoitre que M. de Montlosier n'est pas le seul qui soit effrayé de cette tendance du clergé à reprendre le pouvoir et à remettre la France sous le joug: le Constitutionnel, qui n'a pas moins de pénétration que le dénonciateur du parti-prêtre, voit aussi les progrès alarmans de cette conspiration sacerdotale qui nous environne, et qui s'annonce par des faits trop éclatans pour être méconnus. Ces faits sont d'abord les processions extérieures de la Fête-Dieu, qui démontrent la tendance du clergé à reprendre le cours de ses usurpations, et la déplorable condescendance des fonctionnaires. Mais ce n'est pas tout, et beaucoup d'autres faits prouvent qu'il y a ici un système tout entier. Ces faits, le journaliste les énumère et les accumule dans une longue période où il a tâché de déguiser leur petit nombre sous la pompe et l'emphase des paroles; car, au fond, le beaucoup se réduit à trois faits, savoir l'introduction des curés dans les conseils de département et dans les comités d'instruction primaire, le rejet du projet de loi sur le divorce, et le discours de M. Humann sur l'amendement de la chambre des députés pour la réduction des siéges. Quelle masse de faits effrayans! quel amas de preuves irrésistibles! Il faut que le clergé soit bien puissant, puisque les prêtres ne sont pas exclus par une loi des conseils de département; car vous voyez bien qu'ils vont y entrer en foule, et qu'il n'y aura bientôt de place que pour eux dans ces conseils. On connoit l'esprit des électeurs, et on sait qu'ils sont partout vendus au clergé. Ce n'est même là qu'un premier pas, et le journaliste prévoit que l'introduction des curés dans les conseils-généraux n'est que le prélude de l'introduction des évêques dans la chambre des pairs. En

Tome LXXVI. L'Ami de la Religion.

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