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Dans la nuit du 4 au 5, un vol avec effraction, escalade et fausses clefs, a été commis daus l'église de Grenelle, près Paris. Beaucoup d'objets à l'usage dụ culte ont été enlevés.

Ou vient de donner la croix d'honneur au concierge de la citadelle de Blaye, nommé Fenet.

Les régisseurs de la compagnie des mines d'Anzin ont enfin reconnu qu'ils devoient céder aux réclamations générales contre le taux du salaire, réclamations qui étoient appuyées de l'opinion de tout le pays et du vœu des autorités. A dater du 1er juillet, on a dù rendre aux ouvriers les 4 sous qu'on leur avoit retranchés depuis 1823.

Il y a eu de nouveaux désordres pendant la soirée du 30 juin dans les vieux quartiers de Marseille. Ils ont consisté toujours dans des rixes entre les patriotes et les légitimistes. Deux coups de pistolet ont été tirés sans accidens graves. La force armée a dispersé les rassemblemens.

L'église du faubourg Sextius, à Aix, est dédiée à saint Jean-Baptiste; l'usage est, le jour de la fête patronale, d'allumer un feu de joie devant la porte de l'église, et de mettre au hant de petits guidons de papier, lesquels sont toujours blancs et bleus; c'est ce qu'on appelle les bannières de saint Jean. Cette année, le feu avoit été préparé comme de eoutume, quand les congourdiers demardèrent qu'on remplaçât les petits drapeaux blancs et bleus par des drapeaux tricolore. On leur répondit qu'on avoit suivi l'usage, et que la police l'avoit autorisé. Là-dessus, ils renversèrent le feu de joie, mirent des drapeaux tricolore, et puis rétablirect le feu. Les paroissiens se résignèrent à subir cet acte arbitraire. On mit le feu avec les formalités accoutumées, et le drapeau tricolore fut brûlé, puisque ses amis l'avoient voulu.

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A la suite de visites domiciliaires, on a saisi à Verdun chez un imprimeur et un libraire quelques exemplaires du discours prononcé à la tribune par M. le colonel Bricqueville contre le ministre de la guerre. Ces deux personnes ont été citées à ce sujet en police correctionnelle.

Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, un incendie a dévoré la moitié du hameau de Fontaine-la-Riante, près de Provins.

Le procureur général près la cour royale de Grenoble a fait citer discipli-, nairement devant la chambre du conseil M. Thevenet, huissier à la Tour-du-Pin, comme ayant manqué au respect qu'il doit à la magistrature, et violé son serment de fidélité au roi en participant à la souscription ouverte pour le paiement des amendes de la Glaneuse de Lyon.

Le tonnerre est tombé le 27 juin sur le clocher de l'église de Mouthe, arrondissement de Pontarlier. Le dégât a été peu considérable.

On a ressenti le 22 juin, à sept heures du matin, une secousse de tremblement de terre dans plusieurs communes du canton de Goderville (Seine-Inférieure).

Le temps étoit fort beau, et rien n'annonçoit qu'il se passât quelque chose d'extraordinaire dans la nature.

Avant de quitter le dépôt de Gueret, les réfugiés polonais ont fait célébrer, par l'aumônier du dépôt, un service pour ceux de leurs compatriotes qui ont succombé ou qui ont été exécutés. Après l'office des morts, le colonel Breanski a prononcé un discours véhément contre la Russie et en faveur de la liberté.

L'affaire des ouvriers gantiers, qui se sont soulevés le 7 juin à Chaumont, a été jugée le 29 de ce mois. Donze d'entre eux, parmi lesquels se trouvoient quatre commissaires qui avoient été chargés de couférer avec M. Aubry, étoient assis sur les bancs des prévenus. Sept ont été condamnés à un mois de prison et deux des commissaires à 25 fr. d'amende, comme coupables de coalition.

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- L'empereur d'Autriche et le roi de Prusse n'avoient point encore envoyé de ministres auprès du roi des Belges; ils viennent de charger de ces fonctions MM. de Dietrichstein et d'Arhim, qui arriveront à Bruxelles dans le courant de ce mois. Quant à l'empereur de Russie, qui est moins favorable à la Belgique, il n'est point question encore qu'il y envoie une légation.

Le Times avoit dit, d'après un journal de province, que le député radical M. Cobbett étoit un banqueroutier non réhabilité. Poursuivis en diffamation par ce dernier, les éditeurs du Times ont été condamnés à 100 liv. sterl. (2,500 fr.) de dommages-intérêts.

La Gazette de Madrid, du 18 juin, se borne à annoncer que la cérémonie solennelle du serment prêté à l'infante dona Isabelle-Louise a eu lieu avec le plus grand ordre, conformément au programme, et que la journée s'est terminée par une superbe illumination. A l'occasion de la fête, il y a eu aussi une petite guerre et des combats de taureaux. On dit qu'il a été affiché des proclamations en faveur des droits de don Carlos.

Le roi de Naples a fait, le 18 mai, une protestation contre le changement de succession au trône en Espagne, et contre la reconnoissance par les cortès de la jeune princesse pour héritière de la couronne. Ferdinand II base cet acte sur le respect dû à la loi de 1713, promulguée par Philippe V, chef de la dynastie, qui se trouve consacrée par plus d'un siècle d'existence, et qui a été la conséquence forcée des stipulations qui assurèrent le trône d'Espagne au petit-fils de Louis XIV. Il soutient que l'ordre de succession ainsi établi, de l'agrément et sous la garantie des principales puissances de l'Europe, est devenu obligatoire et inaltérable. Ce prince a cru de son devoir de protester en face de tous les souverains légitimes contre toute innovation contraire, ainsi que son père l'avoit fait déjà le 22 septembre 1830, et il a ordonné que son manifeste fût notifié officiellement à toutes les cours d'Europe.

M. le vicomte de Santarem, ministre des affaires étrangères en Portugal, a signifié aux consuls des puissances étrangères que, d'après l'état de siége où se

trouve placée Lisbonne, on ne souffriroit pas qu'aucun bâtiment entrât la mắt dans ce port.

Le prince héréditaire de Bavière, lors de son voyage en Grèce, s'est rendu à Constantinople. Il a été reçu avec la plus grande distinction par les autorités turques et par le corps diplomatique.

Le poète islandais Thorlakson, qui a traduit en islandais le Paradis perdtí de Milton, habite une pauvre cabane de Raegisa. Sa chambr» n'a guère que quatre pieds de long sur cinq pieds de large, et ne renferme qu'um lit et la table on it écrit ses vers. Sa demeure toutefois est fort pittoresque; elle est située entre trois hautes montagnes, ef envirounée de torreus. Thorlakson n'a que 4o rixdales ( 160 fr.) de revenu.

Des nouvelles du Texas, où avoit été tenté dans le temps le Champ d'Asile de nos patriotes, portent que ce pays est dans la plus grande anarchie. Le gouKernement mexicain a pris le parti d'y rétablir l'ordre. Quatre bâtimens ont été envoyés pour bloquer les ports de Matagorda et Bragoria, et le général Kilisola marche sur le Texas avec huit pièces d'artillèrie.

Il est parti d'Angleterre, pour aller s'établir aur Canada, 150,945 per sonnes dans les années 1829, 1830, 1831 et 1832; 51,746 sont arrivées à Québec dans le courant de l'année dernière. Sur ce nombre, 43,758 ont émigré à leurs frais. Les dépenses des 4,988 autres ont été payées par leurs paroisses. Parmi ces 51,746, 2,350 sont morts du choféra, 3,346 se sont rendus aux Etats-Unis, et 850 sont revenus en Angleterre.

par

des

La ville de Para au Brésil a été ensanglantée les 16, 17 et 18 avril scènes horribles. Ce sont toujours les Portugais qui ont été victimes de l'antipathie et de la cruauté des Brésiliens natifs. Ils vouloient appuyer l'installation des nouvelles autorités nommées par la régence, et s'étoient rassemblés à cet effet armés dans plusieurs maisons; mais ils ne tardèrent pas à y être attaqués, et, après une lutte inégale, les Portugais furent traiués dans les rues, et fusillés sans tmiséricorde. La troupe de níarine se réunit contre eux aux hommes de couleur. Beaucoup de Portugais étrangers à l'affaire périrent dans les massacres ; les consuls de France et des Etats-Unis ont fait ce qu'ils ont pu pour sauver des pro-crits ét árrêtér le désordre. Beaucoup de familles se sont réfugiées sur des bâtimens étrangers et ont abandonné le pays.

Sur la Définition de l'Homme.

Me permettriez vous, Monsieur, d'examiner dans votre journal une assertioà đe M. J., qui, en rendant compte dans vos numéros du 6 et du 11 juin de l'écrit que j'ai publié sous le titre de Frals Principes opposés aux erreurs du dixnou vième siècle, me reproche d'avoir adopté la définition de l'homme de M. de Bonald, et déclare que cette définition, 'qui n'est pas nouvelle, dit-il, est faussé en philosophie, et dangereuse et erronnée en théologie?

Sans doute cette définition n'est pas nouvelle. L'homnie à su de tout temps qu'il étoit composé d'un corps et d'une ame, et cette vérité a dû se retrouver dans toutes les définitions des philosophes. La nouveauté ne pouvoit être que dans une expression plus noble et plus concise, et c'est là ce qui avoit acquis à la définition qui nous occupe de nombreux et honorables suffrages.

Peu importe, au fond, dans quels termes on définisse l'homme, pour vu qué l'on retrouve toujours dans sa définition ce qui est de, foi catholique, c'est-à-dire une créature composée d'une ame raisonnable et d'une chair humaine, ex akina rationali, et carne humané subsistens. Toute définition qui nous montrera dans l'homme un corps et une ame, un corps formé du limon de la terre, et une ame immatérielle et intelligente qui le vivifie et le régit, ne sera ni faussse en philosophie, ni erronnée en théologie.

Or, dire que l'homme est une intelligence servie par des organes, n'est-ce pas indiqner clairement, et sous une expression très-heureuse, l'unité de personne, la distinction de l'esprit et de la matière, leur union et leurs relations intimes? Qu'y a-t-il dans cette définition qui se refuse an développement le plus orthodoxe? Elle dit tout, mais eu abrégé, comme une définition doit le dire. Si l'intelligence est servie par des organes, elle est donc unie à ces organes; elle forme donc avec eux une seule personne, composée d'un corps et d'une ame; car la inatière seule ne peut jamais former une personne, et nous voyons assez que l'esprit seul ne la forme, pas non plus en nous, puisqu'il n'agit pas seul; que la définition nous le montre assujéti à se servir de la matière; ne pouvant par conséquent penser que par l'entremise du cerveau, ni sentir que par le moyen des seus. L'union intime des deux substances est donc clairement indiquée, encore que te mot n'y soit pas. Hé quoi! l'esprit humaiu est-il si peu pénétrant qu'il faile tout exprimer et tout décrire? L'homme est-il si inconnu à lui-mêtre qu'il ne puisse se reconnoître dans ses traits les plus essentiels et les plus caractéristiques ? Non, l'homme peut être véritablement et noblement défini, rectè et nobiliter definiri posse, une intelligence servie par des organes, dit un théologien très-connu, et dont on ne contestera pas l'autorité, M. Bouvier.

Cette définition commence par ce qu'il y a de plus noble en nous, ainsi que le veulent expressément saint Augustin et Bossuet. Le premier remarque, au sajet de la définition qui appelle l'homme un animal raisonnable, qu'il est plus conforme au langage de l'Ecriture d'employer le mot d'ame que celui d'animal, et plus convenable de désigner l'homme par ce qu'il a de meilleur, cum à parte meliore totum appellari placet, id est ab anima. Bossuet fait la même observation dans son Traité de la Connoissance de Dieu, et c'est d'après de si grandes autorités que M. de Bonald a pu dire : que la définition qui appelle l'homme un animal raisonnable ne distingue pas assez cette noble créature...........; qu'elle renverse l'ordre de nos facultés en nommant la partie qui reçoit le mouvement avant celle qui le communique; qu'elle renverse l'ordre éternel des ètres, en plaçant la matière avant l'esprit. »

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Il est utile de remarquer aussi que le temps apporte des modifications dans l'acception des mots; à mesure que le monde vieillit, les esprits deviennent plus délicats des expressions bonnes jadis ne sont plus supportables aujourd'hui. Le mot animal, par exemple, qui fait naître chez nous l'idée de l'abrutissement et de la stupidité, ne rappelloit chez les anciens que l'idée d'un ètre doué d'une ame et différent de la plante, Pecora animam habent, et animalia vocantur. Non enim vocarentur animalia nisi ab animá, dit saint Augustin. Mais ce mot, loin de réveiller à présent l'idée de ce qui a une ame, réveille au contraire l'idée de ce qui n'en a pas, et par conséquent ne peut entrer dans la définition de l'être le plus excellent du monde visible, du roi de la nature, du chef-d'œuvre de la création.

M. J. blame la définition de Platon; mais saiut Augustin l'adopte, et Bossuet ne la désapprouve pas. Voici ses paroles « On peut dire que le corps est un instrument dont l'ame se sert à sa volonté, et c'est pourquoi Platon définissoit l'homme une ame se servant du corps. »

M. J. allègue saint Thomas; mais ce grand docteur examine la définition de Platon en philosophe et non en théologien. Il ne dit pas qu'elle soit crronée en théologie, mais seulement qu'elle est contraire aux principes d'Aristote, qu'il suivoit avec toutes les écoles de son temps.

Pour nous, qui ne sommes plus sous l'autorité du péripatétique, nous ponvons dire, sans crainte d'erreur, que l'homme est une intelligence servie par des organes. Tous les traits qu'on lanceroit contre cette définition retomberoient sur saint Augustin; car lui aussi a défini l'homme :

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Anima rationalis, mortali atque terreno utens corpore (1).

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Cette définition, disent les annotateurs du Dictionnaire théologique de Ber gier, est un peu plus noble que celle des philosophes qui appeloient l'homme un animal raisonnable. Elle met à couvert M. de Bonald contre toute attaque théologique, comme les raisonnemens les plus solides peuvent le mettre à couvert de toute attaque philosophique.

(1) De moribus, Tul. cath., c. 27.

V. de B.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.—Bourse du 5 juillet 1833.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 77 fr. 30 c. et fermé à 77 fr. 25 c. Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 104 fr. 05 c. et fermé à 104 fr. 10 c. Actions de la Banque.

1695 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP",

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