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· M. Buckingham a demandé, le 2 juillet, à la chambre des communes la nomination d'un comité d'enquête pour aviser aux moyens de réduire la dette publique, de mieux asseoir les revenus du royaume et de convertir toute la dette en un fonds national d'annuités qui s'éteindroit en cent ans. Lord Althorp est convenu de l'avantage qu'il y auroit à convertir la rente perpétuelle en rentes à terme; mais il s'est opposé à la motion, dont le résultat seroit d'ajouter annuellement cinq millions sterlings aux charges du peuple. Elle a été rejetée à la majorité de 57 contre 38.

– Le ministère anglais a éprouvé un petit échec à l'occasion du bill de réglement des fabriques. Lord Althorp avoit proposé, par forme d'amendement, que le bill fût renvoyé à une commission spéciale, en ajoutant que des mesures seroien: prises pour que les enfans au-dessous de 14 ans ne travaillent pas plus de huit heures par jour, et pour qu'il soit pourvu à leur éducation. L'amendement a été rejeté à la majorité de 164 contre 141.

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Le college supérieur des études de Hanovre a adressé une circulaire à tous les chefs d'institution, pour s'opposer à toute association d'étudians.

Le bruit s'étoit répandu à Corfou que la peste avoit éclaté à Durazzo. Le gouvernement ionien a envoyé sur les lieux, et il a été reconnu que la population jouit d'une santé parfaite.

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L'ouverture de la diète fédérale de la Suisse a eu lieu le 1 er juillet à Zurich. L'ambassadeur de France est le seul des ministres étrangers qui y ait assisté.

M. de Lamartine, poète et député, est arrivé le 27 mai à Smyrne, et en est reparti le 30 pour Constantinople, d'où il reviendra en France.

Sur les Ecoles d'Adultes dirigées par les Frères à Paris. Nous avons parlé, no 2119, des Ecoles d'adultes dirigées à Paris par les Frères des écoles chrétiennes; nous avons vu qu'il y en avoit six. On trouve d'assez amples renseignemens sur ces écoles dans une source non suspecte, le Journal officiel de l'instruction primaire (1), que dirige M. Matter, protestant, inspecteur-général des études. Ce journal parle des écoles d'enseignement mutuel que fréquentent 330 adultes répartis entre onze écoles; puis il fait connoître les écoles de Frères. Il n'en compte que cinq; mais, dans le fait, il se trouve qu'il y en a six. Ces écoles d'adultes ne peuvent se tenir que dans les maisons où ils résident, et où ils reviennent le soir, après avoir tenu leurs écoles de jour pour les enfans dans les différens quartiers. Elles sont situées faubourg Saint-Honoré, près Saint-Roch, dans le quartier

(1) Les journaux du ministère viennent d'annoncer que le Journal de l'instruction primaire n'est point officiel, quoiqu'il en prenue le titre.

Saint-Martin, faubourg Saint-Antoine, au Gros - Caillou et près le Luxembourg. Celle du faubourg Saint-Honoré ne faisoit que commencer; 40 ouvriers s'étoient fait inscrire. Celle de la rue d'Argenteuil, près Saint-Roch, comptoit 50 élèves; le nombre d'enfans qui la fréquentoient le jour s'élevoit à 300, partagés en quatre classes. L'école de la rue Montgolfier compte 24 Frères, qui desservent dans le jour cinq écoles d'enfans sur quatre paroisses; l'école de la maison a cinq grandes salles de classes, fréquentées par 460 enfans : le soir, il y a de 250 à 280 oùvriers. Chaque salle a au moins deux Frères; il y règne beaucoup d'ordre et d'attention. Dans la classe supérieure, on s'occupe d'architecture élémentaire, de grammaire, de géographie et de sphère. Plusieurs jeunes gens suivent sous les Frères les études qu'ils avoient commencées sous eux dans leur enfance. On fait deux fois par semaine des compositions sur l'écriture et l'ortographe; on donne des places et des récompenses, ce qui excite l'émulation. La majorité des élèves est de 20 à 30 ans. Les Frères font en outre une classe d'adolescens dans la journée, de midi à deux heures, dans l'intervalle de leurs classes d'enfans; ils en reçoivent ainsi 30 ou 40. Ainsi ces infatigables instituteurs n'ont, depuis huit heures du matin jusqu'à dix heures et demie du soir, de suspension de leçons que depuis .cinq heures jusqu'à huit. L'école d'adultes de la rue St-Bernard, faubourg SaintAntoine, est à peu près aussi nombreuse que la précédente; plus de 200 ouvriers y reçoivent des leçons dans quatre salles. L'ordre y est aisément maintenu, et les expulsions sont rares, mais elles se font toujours avec justice. Il y vient des élèves de fort loin, et même d'au-delà les barrières. Dans l'hiver, les jardiniers et maraîchers s'y rendent assez assidûment. L'école du Gros - Caillou compte 92 élèves; on y enseigne le dessin géométrique et le dessin d'architecture. Enfin l'école de la rue de Fleurus, près le Luxembourg, a environ 100 élèves. On ne doute point que ce nombre n'augmente l'hiver prochain. Le Journal de l'instruction primaire rend plusieurs fois hommage au zèle des Frères, au bon ordre de leurs classes, au succès de leur méthode. Leurs classes d'adultes réunissent en tout de 7 à 800 élèves. L'administration des hospices donne 8,000 fr. pour les frais indispensables, l'éclairage, le chauffage, etc. On voit par les détails ci-dessus que six des arrondissemens de la capitale ont des écoles d'adultes; ce sont le 1o, le 2o, le 6o, le 8°, le 10o et le 11o.

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Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.-Bourse du 10 juillet 1833.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 77 fr. 45 c. et fermé à 77 fr. 50 c. Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 104 fr. 25 c. et fermé à 104 fr. 25 c. Actions de la Banque.

1737 fr. 50 c.

IMPRIMERIE D'AU. LE CLERE ET COMP",

SAMEDI 13 JUILLET 1833.

(N° 2427.)

La Vérité catholique démontrée, ou Lettres de M. l'Evêque de Bayonne, actuellement Archevêque de Toulouse, aux Protestans d'Orthez. (1)

M. d'Astros, alors évêque de Bayonne, adressa en 1825 une Lettre aux Protestans d'Orthez, à l'occasion d'une mission qui se donnoit dans cette ville. Le prélat avoit su qu'à l'approche de la mission plusieurs ministres protestans s'étoient rendus dans cette ville, où il y a un consistoire, et où se trouvent environ 1,000 protestans, sur une population de 7,000 ames. Les chefs de famille protestans eurent grand soin d'empêcher leurs enfans et leurs domestiques d'aller aux exercices de la mission. M. l'évêque de Bayonne, voulant trouver quelque moyen de leur faire entendre la vérité, leur adressa une lettre à laquelle il ne crut pas devoir mettre son nom, mais qu'il revêtit de son approbation, sous la date du 15 octobre 1825. Le consistoire chargea un des ministres d'y répondre; et en effet la réponse parut quelques jours après, avec l'approbation et au nom du consistoire local. M. l'évêque de Bayonne ne crut pas devoir garder le silence sur cet écrit, et fit paroître une deuxième Lettre aux Protestans d'Orthez. Cette lettre, plus longue que la première, et datée du 17 décembre 1825, portoit le nom du prélat. Elle attira une deuxième réponse du ministre. C'est pour réfuter cette deuxième réponse que M. d'Astros a composé la troisième lettre, où il traite avec plus d'étendue tout ce qu'il y avoit d'essentiel dans les premières. Le prélat a cru devoir réunir les trois lettres, afin qu'on pût mieux saisir l'origine, la suite et le développement de la

controverse.

Nous avons rendu compte autrefois de la première lettre (voyez N° 1176, tom. XLIV). Le prélat y discutoit quelques difficultés, entre autres la question de la règle de foi. Le mi

[(1) Deux vol. in-8°. Prix : 9 fr., et 12 fr. franc de port. A Toulouse, chez Douladoure; et, à Paris, au bureau de ce Journal.

Tome LXXVI. L'Ami de la Religion.

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nistre ayant attaqué cette lettre, M. de Bayonne développa avec plus de soin ses assertions et ses preuves. Il se proposoit de montrer que sa première lettre étoit demeurée intacte dans toutes ses parties, malgré la réponse, et qu'il étoit constant que la croyance des protestans n'est appuyée sur aucun fondement raisonnable. Il réfutoit quelques objections du ministre, et mettoit dans un nouveau jour la vérité de l'Eglise catholique et la fausseté de l'église protestante. Le ministre ayant publié une deuxième réponse, qui a même cu deux éditions, le prélat a jugé nécessaire d'étendre et d'approfondir ce qui avoit fait le sujet de ses premières lettres. Il s'attache principalement aux deux questions fondamentales de l'Eglise et de la règle de foi. La troisième lettre est divisée en quatre parties, la première partie sur l'église catholique, la deuxième sur l'Ecriture, la troisième sur quelques points particuliers de doctrine, la quatrième sur la règle de foi. Sur ces divers chefs, l'illustre auteur répond aux objections du ministre et réfute ses raisonnemens.' Un passage montrera avec quelle force de logique procède le prélat; nous choisissons exprès une discussion incidente qui est aisée à détacher du reste, et qui est moins théologique que de faits:

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«Le caractère d'intolérance qu'on veut nous donner est une des choses, M. F., qui aliènent le plus vos cocurs de l'Eglise catho lique. Ce qui vous choque d'avantage dans sa doctrine, c'est le principe que hors de l'Eglise il n'y a point de salut. Mon intention n'est pas ici de défendre cette maxime. Je ne pouvois mieux la justifier dans votre esprit qu'en vous prouvant, comme je l'ai fait, qu'elle est également enseignée dans votre communion, Mais puisque le ministre réveille contre nous d'odieuses accusations en nous reprochant d'exclure du salut cinquante millions de protestans, je veux, une fois pour toutes, vous démontrer, et cola mathématiquement, que vos docteurs excluent du salut bien plus de monde que nous, si toutefois nous en excluons quelqu'un (1), et qu'on a droit, par conséquent, de leur imputer une beaucoup plus grande intolérance. Pour remplir ma promesse, je vais etablir, premièrement qu'ils mettent hors de la voie du salut, dans

(1) Est-ce exclure les hommes du salut que de leur apprendre ce qu'ils ont à faire ou à éviter pour se sauver? Rousseau, qui, au milieu de ses déclamations philosophiques, laisse échapper des traits où se montre l'esprit de secte, nous accusé aussi de damner nos frères, et, ce qui est horrible à penser, de les détester comme déjà damnés. (Profess. du Vic. Sav, vers la fin.) Calomnie grossière !

l'état actuel des choses, beaucoup plus de monde que nous) deuxièmement, que, pendant un grand nombre de siècles, d'après leurs principes, tous les peuples chrétiens sans exception ont marché dans la voie de la dainnation; troisièmement, qu'à moins qu'ils ne se contredisent manifestement eux-mêmes, il faut qu'ils mettent au nombre des réprouvés des personnages qui ont toujours été célèbres dans le monde pour leur sainteté. Avant d'en venir à la preuve, je dois établir trois points de doctrine de vos théologiens.

» Le premier, c'est que, suivant eux, on ne se sauve pas dans la communion de l'Eglise romaine. Ceci est positivement enseigné dans vos catéchismes. Le ministre l'enseigne également, et vous n'en êtes pas surpris.

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Le second point sur lequel je m'appuierai, que le ministre ne contestera pas davantage, et qui est encore consigné dans vos livres élémentaires d'instruction chrétienne, c'est que les idolâtres sont hors de la voie du salut. C'est ici d'ailleurs une vérité expressément révélée : Les idolâtres, dit saint Paul, n'entreront pas dan's royaume du ciel.

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» Enfin le troisième point de doctrine de votre communion, d'après lequel je vais raisonner, c'est que les petits enfans nés de parens infidèles ne peuvent obtenir le salut en aucune manière: Voici en effet ce que vos docteurs enseignent bien positivement sur cet article.

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Le baptême, disent-ils, n'a pas la vertu de sauver ; il est seulement le signe de la grâce, le sceau de l'alliance de Dieu. Les enfans d'un père et d'une mère fidèles ne se sauvent que parce qu'ils entrent avec leurs parens dans cette alliance. Quant aux enfans des infidèles, ils sont impurs, étrangers à l'alliance de Dieu. On ne doit pas même leur conférer le baptême; c'est au moins la conséquence nécessaire de la doctrine que nous exposons. Pourquoi en effet conférer le signe de la grâce à ceux qui ne la possèdent pas? Pourquoi apposer le sceau de l'alliance de Dieu à des êtres impurs, étrangers à cette alliance? D'ailleurs, quand on le leur conféreroit, de quoi leur serviroit pour le salut un baptême qui ne sauve pas ? It n'y a donc aucun moyen de sauver les petits enfans des infidèles; cela est clair.

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Venons-en maintenant aux calculs par lesquels vous vous convaincrez, non sans étonnement, que vos ministres excluent du salut infiniment plus de monde que nous.

J'en appollé à la charité tendre des chrétiens envers les païens mente qui les persétutoient. Qui ignore qu'an catholique, tandis qu'il appréhende toujours pour son propre salut, ne désespère jamais du salut des homines les plus impies? Conis ment oser, après cela, nous accuser de haïr les homìnies comme déjà damnés ?

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