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- Le génie inlitaire a découvert pendant la fatehaison des foins, près d'Afger, les canaux construits par les Romains pour assainir la plaine de Mitidja.. Avec une dépense de 25,000 fr. on les répareroit facilement.

Le baron Ernest de Géramb), major au service d'Autriche, et gouverneur des archiducs François et Ferdinand, fils du duc de Modène, est mort à Modène, le 27 juin, à l'âge de cinquante ans. Il est frère du père de Geramb, trapiste, aujourd'hui en Orient. Le baron Ernest de Géramb entra de bonne heure au service, et eut la direction de l'institut militaire des cadets, d'abord à Olmutz, puis à Gratz. En 1829, il fut chargé par le duc de Modène de diriger l'éducation des princes ses fils, et s'en acquitta avec zèle. Une indisposition dont il étoit atteint depuis quelques jours prit tout à coup, le 24 juin, un caractère alarmant. Le malade reçut le viàtique le 25; sa famille régnante y assista. Le due devoit partír le 26 avec toute sa famille pour sa campagne de Cattājo; mais il ne voulut point quitter le mourant, et laissa partir l'archiduchesse et ses enfans. Il assista aux derniers momens du baron, qui est fort regretté pour ses excellentes qualités. Le prince a procis de prendre soin de sa veuve et de ses enfans. Le corps a été porté à San-Cataldo, dans l'église et le cimetière des religieux réformés.

Le Journal des Débats lui-même annonce, comme probable, la tenue' prochaine d'un congrès européen. L'état politique de l'Europe, dit cette feuille, donne beaucoup de consistance à ce bruit.

— Les derniers journaux anglais contenoient, à la date du 30 juin, des nouvelles de l'expédition pédriste des Algarves, commandée par Villaflor. Suivant cette relation, il n'y avoit pas encore eu de sang répandu depuis le 24, jour du débarquement. Les deux tiers du royaume des Algarves s'étoient déclarés dona pour Maria; son pavillon flottoit à Tavira, capitale, et cinq bâtimens de guerre de ce port s'étoient réunis à l'escadre constitutionnelle, qui s'est dirigée sur Lisbonne. Les pédristes avoient trouvé à Lagos, liéú du débarquement, 40 pièces de cañon et une caisse militaire renfermant 10,000 liv. sterl., et, dès le premier moment, 400 militaires de don Miguel et 500 miliciens avoient passé avec les constitutionnels. Il paroît que le débarquénient avoit été d'abord tenté à Villa-Réal, mais que la garnison avoit opposé une trop grande résistance pour l'effectuer.

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Le bill de réforme de l'église irlandaise a été voté, le 9, à la chambre des communes, à la majorité de 274 contre 94.

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Un événement extraordinaire vient de se passer auprès d'Irvine, petit pert Ecosse. Pendant que deux personnes étoient à pêcher dans la rivière Granock, ils remarquèrent un tourbillon au milieu de cette, rivière et if leur senabla que l'eau descendoit rapidement et s'engouffroit dans la terre. Pensant qu'il se faisoittine irruption dans des mines de charbon qui se trouvent au dessous du Granock, Ils coururent donner l'alarme à l'entrée des mines. Les ouvriers eurent tout juste · te temps de sé sauver, car plusieurs avoicnt déjà de l'éau jusqu'au coup. L'eau continua à s'engouffrer dans les immenses cavités des mines; et le lendemain ún

espace extrèniément large de terrain s'ouvrit avec fracas; toute l'ean de la rivière sy précipita et le lit demeura entièrement à sec. Trois hommes qui étoient dans un bateau, évitèrent: comme par miracle d'être entraînés dans le gouffre; ils quittèrent à temps le bateau qui s'y précipita. Un autre scène succéda à celle-ci. L'air comprimé par le poids de l'eau se fit jour à travers la terre de tons côtés; de grandes quantités de sable et de terre furent lancés vers le ciel et retombèrent en pluie. Par suite de l'événement plus de 600 ouvriers sont sans ouvrage, et les mines paroissent détruites sans ressource.

Le chevalier Daupias, se disant consul-général de Portugal à Paris, a fait insérer dans les journaux de Paris une note, pour déclarer les ports de ce royaume en état de blocus par les forces navales de doua Maria.

Le gouvernement autrichien a fait retirer les réfugiés polonais à Trieste, où on les embarquera pour l'Angleterre.

Troisième lettre d'un Rabbin converti aux Israélites ses frères, sur les motifs de sa conversion (1).

Cette lettre fait suite à celles que M. Drach publia à Paris en 1825 et en 1827, et dont nous avons rendu compte, numéros : 147 et 1338. L'auteur paroît aujourd'hui fixé à Rome, et c'est là que sa troisième lettre a paru. Depuis la publication de sa seconde lettre, dit-il, un grand nombre de ses frères sont entrés dans le sein de l'Eglise; plusieurs d'entre eux appartiennent à des familles distinguées, et se font remarquer par leurs talens; quelques-uns sont entrés dans le sacerdoce, et d'autres ont même embrassé l'état religieux,

Cette troisième lettre est consacrée à l'explication de la célèbre prophétie d'Isaïe, Ecce virgo concipiet...... Le prophète annonçoit un signe que le Seigneur devoit, donner lui-même; ce signe étoit qu'une vierge enfanteroit un fils qui seroit nommé. Emmanuel, L'ancien Testament ne fait plus aucune mention de l'accomplissement de cette prédiction d'Isaïe. La parole de Dieu, dit M. Drach, seroit-elle tombée à terre? Non; l'univers périra plutôt qu'un iota ne s'accomplisse. Mais quel seroit donc ce signe annoncé par Isaïe, si ce n'est pas la naissance du Messie? Les rab-· bins couviennent que le chap. vir d'Isaïe et les suivans se rapportent à la rédemption d'Israël. L'auteur le prouve par des passages tirés de leurs livres. Ils ont imaginé des signes pour expliquer la prophétie; M. Drach fait voir qu'aucun de ces signes ne répond à la grandeur de l'objet, mau ton solennel du prophète. Il réfute les objections des rabbins, particulièrement sur le mot hébreu alma, que nous tradaisons par vierge, et les met en contradiction avec eux-mêmes. Il répond aussi sur ce point à Voltaire qui, dans sa manie irréligieuse, s'étoit emparé de l'objec

(1) In-8°. Prix: 6 fr. 50 c., et 7 fr. 25 c. franc de port. A Rome, chez Bouclée; et, à Paris, au bureau de ce Journal.

tion des rabbins sur l'alma, et avoit mêlé les bouffonneries aux raisonnemens. L'auteur a ajouté des notes pour éclaircir quelques difficultés; il fait preuve dans cet ouvrage de beaucoup d'érudition rabbinique. Peut-être la discussion pourroitelle être plus concise et plus méthodique; je regrette toujours que l'auteur ne veuille point mettre de table des matières: il faut feuilleter tout son livre pour y trouver ce dont on a besoin.

On n'a encore que la première partie de la troisième lettre; le reste se composera d'une explication de la double généalogie du Sauveur, d'une dissertation sur la condamnation de Jésus-Christ, pour prouver qu'elle fut contraire à toutes les règles judiciaires en usage chez les Hébreux, et d'une dissertation sur le mène sujet, en Italien, par M. le cardinal Pedicini.

Cet ouvrage, imprimé à Rome, a été examiné par le savant père Orioli, comme censeur. Le père Buttaoni, maître du sacré palais, et le prélat della Porta, vice-gérant, ont donné l'imprimatur.

M. Drach avoit publié peu auparavant deux dissertations sous ce titre : L'Inscription hébraïque du titre de la sainte Croix restituée, et l'heure du crucifiement de Jésus-Christ déterminée, in-8o de 46 pages. Ces dissertations sont en forme de lettres, adressées en décembre 1830 à M. Libermann, Israélite converti, alors au séminaire de Paris. Dans la première lettre, qui est assez courte, M. Drach détermine l'heure du crucifiement; la seconde lettre offre une discussion approfondie sur l'inscription de la croix. L'auteur pense que cette inscription devoit être en syriaque, tel qu'il se parloit alors à Jérusalem. Il distingue deux écritures chez les juifs à cette époque, une écriture sacrée pour les choses saintes et une profane et vulgaire. On lui objectera ce passage de l'Evangile : Litteris hebraicis... et erat scriptum hebraicè, et il répond que les anciens rabbins entendoient par hébreu la langue devenue vulgaire parmi les juifs sur la fin; il en cite de nombreux exemples. Toute cette discussion nous a paru curieuse et savante; il en résulte que la langue des juifs, an temps de Notre-Seigneur étoit le syriaque corrompu, qui est devenu après quelques modifications la langue rabbinique, telle qu'elle existe depuis quatorze siècles. A cette occasion, l'auteur réfute l'objection de Horne sur le sens figuré des paroles de l'institution de l'Eucharistie. Voyez ce que nous en avons dit no 1975.

Le Gérant, Adrien Le Clerc,

COURS DES EFFETS PUBLICS.- Bourse du 12 juillet 1833.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 77 ir. 65 c., et fermé à 77 fr. 50 c. Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 104 fr. 45 e., ct fermé à 104 fr. 40 c. Actions de la Banque..

1770 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE GLERE ET COMP2.

MARDI 46 JUILLET 1833.

TIMBRE

SEINE

Questions importantes sur la Législation concernant les Eglises, les Presbytères et les Cimetières.

Quand on examine de près l'origine des divisions qui partagent les communes, on s'aperçoit qu'elles tiennent presque toujours à des causes que la législation ou la sagesse de l'administration auroit pu prévenir. Il est des hommes qui croient avoir beaucoup fait pour l'amélioration de nos lois, et qui ne se doutent peut-être point qu'il est tel décret de deux lignes qui, depuis vingt-sept ans, divise sept à huit mille communes sans que cette division ait tourné au profit de personne, et quoiqu'elle ait fait peser sur un grand nombre des charges très-onéreuses.

Un décret de 1806 a donné aux paroisses dont le titre étoit conservé toutes les églises dont le titre avoit disparu dans la nouvelle circonscription. Celles-ci, supprimées de droit, n'en ont pas moins existé de fait. Elles n'ont cessé de protester et de refuser des fonds pour l'église à laquelle on les avoit forcément réunies. De là des discussions sans fin, l'accroissement des dégradations pendant l'interminable durée des débats, et enfin une triple charge pour la pauvre commune dépouillée de son titre; car elle finit toujours par être contrainte à payer pour l'église titulaire une partie des frais, et à supporter toutes les réparations de sa propre église.

Croyez-vous que l'on se soit jamais occupé sérieusement de mettre fin à ce désordre, qui afflige près d'un quart de nos communes rurales? Pas le moins du monde. Et ici je ne prétends pas faire le procès à la révolution de juillet plutôt qu'à la restauration. Celle-ci, qu'on a tant accusée de subir l'influence sacerdotale, y avoit, sous ce rapport, si bien résisté, qu'elle n'a pas même entendu le vœu non équivoque de plusieurs milliers de communes. Qu'on n'allègue pas le prétexte de l'économie : on pouvoit pourvoir au plus pressé, par la simple concession d'un titre. Comment se fait-il qu'avec tant de lois inutiles nous manquions d'une loi qui fixe le sort de tant d'églises jugées aujour

Tome LXXVI. L'Ami de la Religion.

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d'hui nécessaires aux populations qui les ont conservées, malgré tout ce que le pouvoir a tenté pour les détruire? La réponse n'est pas douteuse: l'indifférence d'une législation rédigée indépendamment de toute croyance devoit s'étendre aux églises et s'efforcer d'en diminuer le nombre.

Le gouvernement a-t-il du moins fixé clairement l'état des édifices paroissiaux dans les communes qui ont conservé un titre de cure ou de succursale? Cela devroit être; mais cela n'est point. Malgré qu'il en ait été plusieurs fois sollicité, jamais le conseil d'état n'a décidé à qui appartenoit la propriété des églises, des presbytères, et des cimetières. Jamais surtout il n'a voulu s'expliquer franchement sur l'obligation de les entretenir et de les réparer. Jamais les diverses legislatures n'ont pensé à s'occuper d'un objet néanmoins si digne de fixer leur

attention.

Si vous exceptez les villes qui possèdent plusieurs édifices plus ou moins remarquables, et un certain nombre de villages demeurés en possession des biens communaux échappés à la voracité révolutionnaire, quelles sont, pour presque toutes les communes, les propriétés publiques? N'est-ce pas l'église, cette maison véritablement commune, puisqu'elle est ouverté non pas seulement à quelques municipaux, mais à tous les habitans sans distinction d'âge, de rang et de fortune? N'est-ce pas le presbytère, demeure pacifique du voyant du hameau, où le villageois est admis à toute heure, et trouve toujours des conseils aussi sages que désintéressés? et enfin le cimetière, placé entre l'habitation du pasteur et le sanctuaire dont il est le ministre : terre sacrée, sorte de temple où se pratique la religion des tombeaux; car on y voit toujours, au sortir des offices, des parens, des amis qui viennent y prier sur la dépouille mortelle de plusieurs générations de chrétiens? Hé bien, ces trois propriétés, nécessaires partout où il y a un culte public, ne sont pas encore fixées. Si l'église se dégrade, si le presbytère ne met point à l'abri de l'intempérie des saisons, la terre du cimetière est profanée et foulée aux pieds par les animaux, parce que ses murs tombent en ruines, on ne sait à qui il appartient de restaurer ces édifices, de relever cette enceinte. La commune, sollicitée par la fabrique, lui renvoie cette charge, qu'elle prétend lui être étrangère, ou ne devoir peser sur elle qu'autant que la fabrique ne pourroit la supporter. Mais, si celle-ci s'avise de prouver son impuissance, on récuse

si

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