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ou servient renvoyés. Il auroit même exigé d'eux une profession de foi poli

tique.

M. Prevot-Leygonie, député ministériel, a reçu un charivari en arrivant à Bergerac. Il s'est empressé de quitter cette ville.

Le sieur Roguet, de Bonchamps, qui avoit été acquitté à Orléans sur les poursuites dirigées contre lui pour faits de chouannerie, vient d'être condamné à Laval à six mois de prison et 500 fr. d'amende, pour propos tenus publiquement contre Louis-Philippe et son gouvernement.

Le Journal de l'Ain annonce la mort de M. Guichon, docteur en médecine à Oyonnax, enlevé à l'âge de 40 ans, et qui étoit aimé et estimé dans tout le canton. Accessible et bon pour tout le monde, et surtout pour la classe pauvre, il s'étoit fait aimer par son désintéressement et par son empressement à obliger. Ses obsèques ont eu lieu à Oyonnax, le 4 juillet, en présence d'un grand concours. Un nombreux clergé précédoit le convoi, et les regrets étoient unanimes.

Par suite d'une fonte de neiges dans les Pyrénées, la Garonne a subi une crue considérable qui a occasionné des malheurs. On a vu flotter sur ses eaux des moissons emportées et même quelques cadavres.

On avoit arrêté à Marseille huit ou neuf royalistes à la suite des événemens du 4 juin, dans lesquels le commissaire de police Marlot reçut deux blessures. Ils ont été mis en liberté à la suite d'une ordonnance de non-lieu; on n'a retenu en prisou que M. Roman; encore son innocence est-elle constante.

Une émeut e a eu lieu le 4 du mois à Salies. Il s'agissoit d'empêcher le passage d'eau salée provenant d'Orlaas. Les perturbateurs, composés d'ouvriers et de femmes, se sont jetés sur les voitures et ont défoncé les barriques sur la place publique en poussant de grands cris.

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On vient d'établir à Tours une caisse d'épargnes et de prévoyance destinée aux classes ouvrières de cette ville et du département d'Indre-et-Loire. C'est à la générosité et aux soins des royalistes que l'on doit principalement cet établissement utile; aussi les administrateurs ont-ils été pris parmi les notables de l'opinion légitimiste. On y remarque M. Girandeau, qui étoit maire de Tours sous la restauration, et M. de Romand, payeur du département à cette époque.

Le général Bugeaud, qui a accompagné madame la duchesse de Berry jusqu'à Palerme, est arrivé à Toulon, le 12, avec son aide-de-camp.

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Il est entré le même jour dans la rade de Toulon la frégate la Melpomène, partie, le 3, de Lisbonne. Le choléra s'étoit déclaré avec beaucoup de violence à bord de ce bâtiment. Dix-huit hommes sont morts avant le départ de Lisbonne, et quarante-cinq out été laissés à l'hôpital de cette ville. A son arrivée à Toulon, elle avoit à bord trente-trois nouveaux malades, qui ont été déposés au lazaret.

M. Vanslaer, consul de Portugal à Londres, qui est arrivé à Paris le 16, a annoncé que la flotte de don Miguel, sortie de Lisbonne le 1er juillet, a attaqué le 4, près du cap Saint-Vincent, celle de don Pédro, commandée par Napier;

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qu'un combat a eu lieu pendant une heure, et qu'ensuite la première s'est rendue. Cette escadre, qui se composoit de deux vaisseaux, trois frégates, quatre corvettes et bricks, a été conduite dans le port de Lagos, occupé par les pédristes; et l'on ajoute que les 3,000 hommes de débarquement, que portoient les bâtimeus de don Miguel, ont pris parti pour son adversaire. Un seul brick s'est échappé, et a pris la direction de Madère. Le bâteau à vapeur, qui a porté cette nouvelle à Londres, a rencontré, en route, celui que montoit M. de Bourmont, et l'a informé de ce résultat. Il ne s'est rien passé de nouveau à Porto.

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On annonce que la reine d'Espagne est de nouveau enceinte.

Les officiers polonais, qui étoient retournés de France et de Suisse en Pologne, en sont repartis sans dépasser les frontières. Ceux qui sont restés se sont divisés par bandes. Ils attaquent les corps de cosaques isolés; et, après les avoir détruits, ils se réfugient dans les bois. Le gouvernement russe envoie des troupes en Pologne pour réprimer ces désordres.

Le prince Milosch vient d'annoncer, dans une proclamation à son peuple, que la Porte a consenti à rendre à la Servie les six districts qui lui ont été retirés en 1813. Cette nouvelle a produit beaucoup de joie parmi les Serviens.

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Un mouvement populaire a éclaté dans les îles ioniennes. Lord Nugent, hautcommissaire Anglais, avoit doublé le nombre des éligibles pour le corps législatif, et triplé celui des électeurs. Cette concession n'a pas satisfait le peuple; 2000 paysans, exclus probablement du droit électoral, pénétrèrent à Corfou au moment des élections, dispersèrent les électeurs, attaquèrent le palais, et se battirent. contre les Anglais. On proclama alors la loi martiale, et la tranquillité se rétablit. Plusieurs paysans furent arrêtés, mais le lord haut-commissaire jugea prudent de les relâcher et de ne pas faire de poursuites.

Le ministre de l'instruction publique a envoyé aux 42,000 instituteurs primaires (si tant est que leur nombre s'élève si haut) la loi du 28 juin dernier sur l'instruction primaire, l'exposé des motifs et une instruction spéciale sur la conduite à tenir. Cette instruction renferme en plusieurs endroits des réflexions et des conseils qu'il est à propos que le clergé connoisse:

«Toutefois, Monsieur, je ne l'ignore pas: la prévoyance de la loi, les ressources dont le pouvoir dispose, ne réussiront jamais à rendre la simple profession d'instituteur communal aussi attrayante qu'elle est utile. La société ne sauroit rendre, à celui qui s'y consacre, tout ce qu'il fait pour elle. Il n'y a point de fortune à faire, il n'y a guère de renommée à acquérir dans les obligations pénibles qu'il accomplit. Destiné à voir sa vie s'écouler dans un travail monotone, quelquefois même à rencontrer autour de lui l'injustice ou l'ingratitude de l'ignorance, il s'attristeroit souvent et succomberoit peut-être s'il ne paisoit sa force et son courage ailleurs que dans les perspectives d'un intérêt immédiat et purement personnel. Il faut qu'un sentiment profond de l'importance morale de ses

travaux le soutienne et l'anime; que l'austère plaisir d'avoir servi les hommes et secrètement contribué au bien public devienne le digne salaire que lui donne sa conscience seule. C'est sa gloire de ne prétendre à rien au delà de son obscure et laborieuse condition, de s'épuiser en sacrifices à peine comptés de ceux qui en profitent, de travailler enfin pour les hommes et de n'attendre sa récompense que de Dieu. Aussi voit-on que, partout où l'enseignement primaire a prospéré, une pensée religieuse s'est unie, dans ceux qui le répandent, au goût des lumières et de l'instruction. Puissiez vous, Monsieur, trouver dans de telles espérances, dans ces croyances dignes d'un esprit saint et d'un cœur pur, une satisfaction et une constance que peut-être la raison seule et le seul patriotisme ne vous donneroient pas!»

Nous savons quels sont les instituteurs qui mettent parfaitement ces religieux sentimens en pratique, qui n'attendent leur récompense que de Dieu, et que` des croyances dignes d'un esprit saint et d'un cœur pur, soutiennent dans leurs pénibles fonctions. C'est par là que les Frères se sont concilié l'estime et la confiance des familles. Puissent tous les instituteurs apprendre à se conduire par de si nobles motifs ! Le ministre continue en ces termes :

Les premiers de vos devoirs, Monsieur, sont envers les enfans confiés à vos soins. L'instituteur est appelé par le père de famille au partage de son autorité naturelle; il doit l'exercer avec la même vigilance et presque avec la même tendresse. Non-seulement la vie et la santé des enfans sont remises à sa garde, mais l'éducation de leur cœur et de leur intelligence dépend de lui presque tout entière. En ce qui concerne l'enseignement proprement dit, rien ne vous manquera de ce qui peut vous guider. Non-seulement une école normale vous donnera des leçons et des exemples, non-seulement les comités s'attacheront à vous transmellre des instructions utiles, mais encore l'Université même se maintiendra avec vous en constante communication. Le Roi a bien voulu approuver la publication d'un journal spécialement destiné à l'enseignement primaire. Je veillerai à ce que le Manuel général répande partout, avec les actes officiels qui vous intéressent, la connoissance des méthodes sûres, des tentatives heureuses, des notions pratiques que réclament les écoles, la comparaison des résultats obtenus en France ou à l'étranger, eufin tout ce qui peut diriger le zèle, faciliter le succès, entretenir l'émulation.

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Mais quant à l'éducation morale, c'est en vous surtout, Monsieur, que je me fie. Rien ne peut suppléer en vous la volonté de bien faire. Vous n'ignorez pas que c'est là, sans aucun doute, la plus importante et la plus difficile partie de votre mission. Vous n'ignorez pas qu'en vous confiant un enfant, chaque famille vous demande de lui rendre un honnête homme, et le pays un bon citoyen. Vous le savez. les vertus ne suivent pas toujours les lumières, et les leçons que reçoit l'enfance pourroient lui devenir funestes si elles ne s'adressoient qu'à son intelligence. Que l'instituteur ne craigne donc pas d'entreprendre sur les droits des fa

milles, en donnant ses premiers soins à la culture intérieure de l'ame de ses élèves. Autant il doit se garder d'ouvrir son école à l'esprit de secte ou de parti, et de nourrir les enfans dans des doctrines religieuses ou politiques, qui les mettent pour ainsi dire en révolte contre l'autorité des conseils domestiques; autant il doit s'élever au-dessus des querelles passagères qui agitent la société, pour s'appliquer sans cesse à propager, à affermir ces principes impérissables de morale et de raison, sans `lesquels l'ordre universel est en péril, et à jeter profondément dans de jeunes cœurs ces semences de vertu et d'honneur que l'âge et les passions n'étoufferont point. La foi dans la Providence, la sainteté du devoir, la soumission à l'autorité paternelle, le respect dû aux lois, au prince, aux droits de tous; tels sont les sentimens qu'il s'attachera à développer. Jamais, par sa conversation ou son exemple, il ne risquera d'ébranler chez les enfans la vénération due au bien; jamais, par des paroles de haine ou de vengeance, il ne les disposera à ces préventions aveugles qui créent, pour ainsi dire, des nations ennemies an sein de la même nation. La paix et la concorde qu'il maintiendra dans son école doivent, s'il est possible, préparer le calme et l'union des générations à venir.

» Les rapports de l'instituteur avec les parens ne peuvent manquer d'étre frẻquens. La bienveillance y doit présider: s'il ne possédoit la bienveillance des familles, son autorité sur les enfans seroit compromise, et le fruit de ses leçons seroit perdu pour eux. Il ne sauroit donc porter trop de soin et de prudence dans cette sorte de relations. Une intimité légèrement contractée pourroit exposer son indépendance, quelquefois même l'engager dans ces dissentions locales qui désolent souvent les petites communes. En se prêtant avec complaisance aux demandes raisonnables des parens, il se gardera bien de sacrifier à leurs capricieuses exigences ses principes d'éducation et la discipline de son école. Une école doit être l'asile de l'égalité, c'est-à-dire de la justice.

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Les devoirs de l'instituteur envers l'autorité sont plus clairs encore, et non moins importans. Il est lui-même une autorité dans la commune : comment donc donneroit-il l'exemple de l'insubordination? Comment ne respecteroit-il pas les magistrats municipaux, l'autorité religieuse, les pouvoirs légaux qui maintiennent la sécurité publique? Quel avenir il prépareroit à la population au sein de laquelle il vit, si, par son exemple ou par des discours malveillans, il excitoit chez les enfans cette disposition à tout méconnoître, à tout insulter, qui peut devenir, dans un autre âge, l'instrument de l'immoralité, et quelquefois de l'anarchie!

» Le maire est le chef de la commune; il est à la tête de la surveillance locale; l'intérêt pressant comme le devoir de l'instituteur est donc de lui témoigner en toute occasion la déférence qui lui est due. Le curé ou le pasteur ont aussi droit au respect; car leur ministère répond à ce qu'il y a de plus élevé dans la nature humaine. S'il arrivoit que, par quelque fatalité, le ministre de la religion refusât à l'instituteur une juste bienveillance, celui-ci ne devroit pas sans doute s'humilier pour la reconquérir; mais il s'appliqueroit de plus en plus à la mériter par sa conduite, et il sauroit l'attendre. C'est au succès de son école à désarmer des

préventions injustes, c'est à sa prudence à ne donner aucun prétexte à l'intolérance. Il doit éviter l'hypocrisie à l'égal de l'impiété. Rien d'ailleurs n'est plus désirable que l'accord du prêtre et de l'instituteur; tous deux sont revêtus de l'autorité morale, tons deux ont besoin de la confiance des familles; tous deux peuvent s'entendre pour exercer sur les enfans, par des moyens divers, une commune influence. Un tel accord vaut bien qu'on fasse, pour l'obtenir, quelques sacrifices, et j'attends de vos lumières et de votre sagesse que rien d'honorable ne vous coûtera pour réaliser cette union sans laquelle nos efforts pour l'instruction populaire seroient souvent infructueux. »

Il y a du bon dans ces réflexions, quoique l'on pût s'étonner d'y trouver quelques traces de préventions et de reproches contre le clergé, et de voir l'instituteur absolument assimilé pour l'autorité morale au curé. Néanmoins il est à souhaiter que les instituteurs veuillent bien méditer quelquefois ces conseils, se convaincre que le curé a droit à leur respect, qu'ils doivent mériter sa bienveillance par leur conduite, et faire même, s'il le falloit, quelques sacrifices pour maintenir avec lui une union et un concert nécessaires pour le bien.

On publie un nouveau journal mensuel sous le titre de : Mentor du jeune áge, dédié aux enfans des deux sexes. La première livraison a paru le 1er juillet, et il en paroîtra une le 1er de chaque mois. Dans son premier article, l'édi– teur s'annonce franchement pour chrétien et catholique ; cependant il ne parlera pas toujours religion, et cherchera à meubler les esprits des enfans de sciences profanes. Un peu d'histoire, un peu de géographie, un peu d'histoire naturelle, des vers, de la musique, des entretiens, des anecdotes, etc., tels sont les principaux sujets qui doivent entrer dans ce recueil, où l'on voit les noms de MM. Achille de Jouffroy, de Loisellerie, Rouveau, de Vieilcastel, Le Cière, etc. M. l'abbé Bousquet paroît être le rédacteur principal. L'esprit qui préside à cette entreprise, le ton des articles, la variété des sujets, recommande le Mentor aux instituteurs et aux parens qui veulent offrir aux enfans une lecture agréable et utile. Le prix est de 5 francs par an, rue de Lille, n° 7.

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Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 77 Ir. 30 c., et fermé à 76 fr. 95 c. Cinq pour 100, jouiss, du 22 mars, ouvert à 104 fr. 15 e., ct fermé à 104 fr. 05 c. Actions de la Banque.

. 1755 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

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