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pas qu'on puisse s'occuper encore de la famille déckuc. Selon eux, la famille déchue est éteinte comme si elle n'avoit jamais existé, et il leur paroît incroyable qu'on pousse la monomanie jusqu'à vouloir garder mémoire de ces noms-là. Mais, quand il s'agit de la république, à laquelle ses amis promettent à la journée les plus heureux destins, on remarque que l'indignation des journaux ministériels n'est plus la même. La dispute devient molle, et ils ont l'air de ne plaider que, pour l'acquit de leur conscience; à peu près comme les avocats qui plaident d'of-, fice dans des causes auxquelles ils n'ont pas confiance.

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Les journaux du programme de l'Hôtel-de-Ville sont plus persuadés que jamais qu'on mène la France aux abîmes de la restauration. Ils veulent qu'an sache, pour l'acquit de leur conscience, qu'ils ne cessent de répéter ce cri d'alarme aux conducteurs du char politique; et que, si nous sommes destinés à subir cette grande calamité, il n'y aura point eu de leur faute. C'est une justice qui leur est due, et que nous ne voulons pas être les derniers à leur rendre. Les; conducteurs du char politique sont bien avertis que les abîmes de la restauration sont là. S'ils y entraînent la révolution de juillet, c'est qu'ils l'auront voulu, Quant à nous, notre deuil en est fait. Abîmes pour abîmes, autant vaut-il tomber dans ceux de la restauration que dans d'autres.

- Une ordonnance da 16 contient quelques dispositions pour l'exécution de la nouvelle loi sur l'instruction primaire. Les conseils municipaux délibéreront chaque année, dans leur session du mois de mai, sur la création et les dépenses des écoles primaires communales, élémentaires ou supérieures. Le ministre fera dresser tous les ans, pour le soumettre aux chambres, l'état des communes de France où il y a des besoins de locaux ou de secours pour l'instruction. Les instituteurs ne seront installés qu'après avoir prêté serment. Les préfets présenteront aux conseils généraux, dans leur prochaine session, un aperçu des som-' mes nécessaires pour aider les communes à procurer un local et assurer un trai-' tement aux instituteurs en 1834.

M. Beyne, procureur du Roi à Chartres, est nommé conseiller à la cour royale d'Orléans, el remplacé par M. Genreau, qui étoit procureur du Roi à Mantes; celui-ci a pour successeur M. Chanoine. M. Poux-Francklin est nommé procureur du Roi à Melun.

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M. A. de Vareilles et La Gravière sont nommés auditeurs au conseil-d'Etat.

· Le général Bonnet a accepté la présidence de la commission d'enquéte qui va se rendre à Alger. Cette commission sera composée de MM. d'Haubersaert, pair; de la Pinsonnière, Laurence, Piscatory, Reynard, députés; le général Montfort, inspecteur du génie, et le capitaine de vaisseau Duval-Dailly.

M. Dodun, lieutenant-colonel de la 4a légion de la garde nationale de la banlieue, vient d'être nommé colonel de cette legion.

M. Ganneron, député, aucien juge au tribunal de commerce de Paris, a

été élu président de ce tribunal. MM. Féron, David Michau, Bourget et Boulanger, ont été nommés juges.

Le ministre de la guerre a adressé aux généraux commandant des départemens une circulaire, pour leur recommander de fèter, en ce qui les concerne, l'anniversaire de la révolution de juillet. Dans chaque ville, il devra y avoir des salves de 21 coups de canon, et des revues militaires. Il sera fait aux sous-officiers. et soldats des distributions de vin, a raison d'un demi-litre par homme.

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Les produits indirects du 2o trimestre de 1833 présentent une augmentation de 12,829,000 fr. sur ceux du premier trimestre. Comparés avec le même trimestre des deux années précédentes, il y a une différence en plus de 10,975,000f. sur 1832, et de 25,092,020 fr. sur 1831. L'augmentation porte principalement sur les droits d'enregistrement et de greffe, de douane et de navigation, et sur l'impôt des boissons. Il y a toujours décroissement sur les produits de la loterie; le sel rapporte moins aussi, et cela doit être attribué à la contrebande.

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Des réclamations se signent jusque dans les départemens, contre le projet de ceindre Faris de forts. M. Arago, député, a reçu de Perpignan une déclaration revêtue de 400 signatures de cette ville, et de 570 pour différentes villes du département, portant que si les travaux des fortifications continuent saus autorisation à Paris, les signataires regarderont cette dépense comme illégale, et se croiront autorisés, pour ce fait, à refuser le paiement de l'impôt.

- Le National et la Tribune ont été saisis le 18 pour avoir publié des protestations d'habitans de Châlons, de Tulle, de Perpignan et d'Estagel, contre les forts détachés.

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Un article officiel, du 18, porte que les travaux des forts détachés sont définitivement suspendus jusqu'à ce qu'une loi ait été rendue sur les fortifications de Paris.

En détruisant, ces jours derniers, les travaux commencés pour l'érection. de la statue de Louis XVI sur la place de la Concorde, on a retrouvé la petite boite remplie de médailles, qui y avoit été apportée processionnellement et déposée par Charles X. Cette boite a été portée au château des Tuileries.

M. Odier, membre du conseil-général des manufactures et de la chambre des députés, est envoyé en mission à Londres.

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On s'occupe en ce moment de la rédaction du cabier des charges, pour un chemin de fer qui va être construit de Paris à Saint-Germain-en-Laye,

Le Fendéen annonce que M. Chabot, commandant de la gårde nationale de Sainte-Hermine, ayant été appelé à Fontenay pour présider un conseil de discipline, a lu un discours fort singulier. M. Chabot, qui est protestant, auroit attaqué avec vélémence les administrateurs du pays, les ministres, et même un personnage placé plus haut encore. Il auroit dit que, si la révolution de juillet reculoit, les gardes nationaux avoient des armes, et qu'il falloit la pousser. It au

roit cru pouvoir insulter un prélat qui, dans ce moment, parcouroit la Vendée, et y recueilloit des témoignages de foi et de respect. On lui auroit passé, dit le Vendéen, de médire des autorités; mais ses injures envers M. l'évêque de Luçon ont été mal accueillies, et ses phrases patriotiques n'ont trouvé aucun écho dans l'auditoire. Le Vendéen déclare qu'il n'a pas entendu ce discours, et qu'il n'en parle que par ouï dire; mais que, comme des copies odieuses en courent par la ville, il engage M. Chabot à le faire imprimer, afin de dissiper les calomnies.

On a saisi le numéro du 11 des Mélanges occitaniques de Montpellier, pour avoir donné à un relevé, fait dernièrement par la Gazette de Bretagne, le titre de Tableau des assassinats commis dans l'Ouest pendant l'Etat de siége.

Il y a eu encore quelque agitation à Lyon, parmi la classe industrielle, au sujet des prix de fabrication et du salaire des ouvriers en soie. On assure que l'harmonie est rétablie de part et d'autre.

L'autorité craignoit beaucoup un charivari pour M. Poulle à son arrivée à Draguignan. Les agens de police et la gendarmerie sont restés sur pied, et la garnison a été consignée. On s'est borné à la pose de placards, plus hostiles que ne l'auroit été une musique discordante.

On évalue à 60,000 francs le dommage causé par l'incendie du séminaire de Montauban. La caisse de cet établissement, contenant environ 30,000 francs, a été, dit-on, enlevée au milieu du désordre occasionné par l'événement.

Les duels et les suicides se multiplient à mesure que l'incrédulité fait des progrès. Chaque jour les journaux enregistrent de ces faits déplorables. Aujourd'hui on annonce que le fils du préfet de la Haute-Vienne s'est donné la mort, à Limoges, par suite de dégoût de la vie. Pour mieux réussir, il a pris à la fois une forte dose d'opium et s'est jeté à l'eau. Dans le même moment, un soldat de la garnison attentoit également à ses jours.

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Un violent incendie a éclaté, dans la nuit du 6 au 7, au hameau de la Neuville, dépendant de la commune de Corbie. En un quart-d'heure 55 maisons ont été la proie des flammes.

La grosse pièce d'artillerie d'Alger, nommée la Consulaire, depuis qu'elle a servi à lancer de cette ville sur l'escadre anglaise le corps du consul de cette nation, en 1817, a été apportée à Brest, où elle vient d'être élevée sur un piedestal.

- Deux compagnies de ligne de la garnison de Pau ont été envoyées à Salies où il règne toujours de l'agitation à cause de la fabrication illicite de sel qui se fait dans les communes voisines.

Le 30 juin, jour de la fête patronale de Flagny, arrondissement de Mâcon, une rixe a eu lieu entre les jeunes gens de deux communes voisines, depuis longtemps ennemis. Un individu a été tué au milieu du désordre.

Une seconde recrudescence de choléra a eu lieu sur la frégate la Melpomène, revenue de Lisbonne à Toulon. Quatre nouveaux cas graves dé ceite maladie s'y sont déclarés le 15 juillet; quant aux marins débarqués an lazaret, leur état s'améliore de jour eu jour. Il paroît qu'au départ de la Melpomène le chaléra a atteint les autres bâtimens de guerre français qui se trouvoient dans le Tage.

Le général polonais Bem, qui s'étoit rendu à Bourges pour recruter, parmi les réfugiés du dépôt, des volontaires pour l'armée de don Pédro, a été fort mai accueilli. Des rassemblemens se sont formés devant la maison où il logeoit, el des menaces violentes ont été prononcées contre lui. Un réfugié polonais a même tenté de l'assassiner d'un coup de pistolet. Le général Bem s'est retiré sur l'invitation de l'autorité.

— La même exaltation des réfugiés contre tout projet de se rendre en Portugal, a été aussi le cause de désordres à Châteauroux. Le réfugié Raczkowski fut poursuivi dans cette ville par un rassemblement de 150 de ses compatriotes, qui mirent ses habits en pièces et vouloient le massacrer. Un commissaire de police et un peletou de gendarmerie n'auroient pu le soustraire à ces excès si les fermiers et les cultivateurs réunis pour le marché n'avoient prêté main-forte à la garde. Le soir, on eut beaucoup de peine à arracher des mains des réfugiés polonais le nommé Krzyzanowski, qui avoit manifesté le désir de s'enrôler pour dou Pédro,

Le major Beauclerck a présenté le 15, à la chambre des communes d'Angleterre, une pétition, couverte de signatures, contre l'impôt de la drèche et la taxe sur les portes et fenêtres. Elle a été appuyée par MM. O'Connor, Evans et autres, et déposée sur le bureau. M. Wrottesley a ensuite fait une motion pour ob tenir qu'avant l'importante séance du 18 ou fit l'appel nominal sous les peines portées par la loi contre les absens (une mise aux arrêts et une amende de 500 liv. st.) Ít a rappelé, en effet, combien étoit importante la question de la réforme da l'Eglise d'Irlande. Lord Althorp a déclaré que l'existence du ministère actuel est attachée à l'adoption du bill; mais il a engagé son ami à retirer sa motion, attendu que l'on pouvoit compter sur le patriotisme des membres de la chambre. On a rejeté, à la majorité de 160 voix contre 125, la proposition qu'avoit faite M. Wrotesley, de déclarer que l'honneur et l'indépendance de la chambre des communes étoient menacés par la décision anticipée qui a en lieu dans la chambre des pairs, au sujet du bili de la réforme de l'église d'Irlande.

On a affiché le 16, à Lloyd, un avis portant que la régence de don Pédro a déclaré Lisbonne en état de blocus. Cette notification a eu lien avec l'appui du gouvernement anglais. M. Robinson s'en est plaint te même jour à la chambre des communes.

---- La chambre des représentans de la Belgique a été saisie le 17, sur l'interpellation de M. Robaulx, d'une question de liberté individuelle par rapport aux étrangers résidant en Belgique. Il s'agissoit de l'arrestation et de l'expulsion du

territoire belge, en l'absence d'une loi d'extradition, d'un Français prévenu de bau quercute frauduleuse, et d'un Prussien condanné comme vagabond. Il a été reconnu que l'administrateur de la police avoit enfreint l'art. 28 de la constitution, qui promet protection aux étrangers, et le ministère a promis de présenter une loi qui réglera les effets de cette protection.

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Le nouveau projet d'acte fédéral de la Suisse a été volé et accepté, le 30 juin, dans les assemblées primaires du canton de Soleure. Le nombre descitoyens aptes à voter, étoit de 12,013. Il y a eu 4,031 voix pour le rejet, et 1,884 pour l'acceptation; mais, comme les absens étoient considérés comme acceptans, on a ajouté, en faveur du vote, le nombre 5,905 des absens, et l'acte a été déclaré accepté à une majorité de 3,748 voix. N'est-ce pas une supercheric odieuse de profiter du moment où les travaux de la campagne retenoient un grand nombre d'électeurs pour faire considérer comme acceptans tous ceux qui ne viendroient pas aux assemblées? Voilà donc une constitution fondée sur une fiction et sur une manoeuvre pleine de partialité et de tyrannie!

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Dans sa séance du 8 juillet, la diète fédérale de la confédération helvétique 's'est occupée de la question relative aux réfugiés italiens et polonais. Le président a áunoncé que le gouvernement français consentoit à recevoir les réfugiés italiens qui avoient été dirigés sur Genève. Quant aux Polonais, qui, au nombre de 500, ont adressé une pétition à la diète pour demander sa protection et des secours, il a été résolu que l'on continueroit les négociations pour obtenir leur rentrée en France.

La grande tour de Bologne, qui a été bâtie en 1109 et qui a en hauteur 256 pieds bolonois ou 97 mètres, vient d'être le théâtre de la folie d'un individu qui, le 25 juin dernier, est monté au haut de la tour et s'est ensuite jeté en bas. Il paroît que ce suicide étoit prémédité. Le malheureux s'appeloit Gaëtan Marchesi, avoit près de 35 ans et avoit, dit-on, donné des preuves d'une conduite assez mauvaise et irréligieuse. Il s'étoit vanté le matin que la Gazette parleroit bientôt de lui.

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Le pays de Tunis est toujours en révolution, et l'on est si pen en sûreté dans la ville, que le brick le Voltigeur, qui s'y trouve en station, est obligé de faire descendre tous les jours trente hommes de son équipage pour la garde du consul français.

Recueil de poésies religieuses avec cette épigraphe :

Exultavit spiritus meus in salutari meo (1).

Ce recueil se compose de prières, d'odes, de cantiques sur des mystères ou pour des fêtes. L'auteur paroît inspiré par une piété tendre: il chante la Provi

(1) In-18. Prix : 75 c., et 1 fr. franc de port. Chez Blaise, rue Férou, n. 24% et au bureau de ce journal.

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