Images de page
PDF
ePub

ciens, y compris un chœur de 200 hommes et 100 femmes et de 300 tambours.

Pendant les fêtes de juillet, le simulacre de l'obélisque égyptien sera placé en trois endroits différens : à la place de la Concorde, au rond-point des Champs-Elysées et à l'esplanade des Invalides. On pourra juger ainsi quel est le point où elle figurera le mieux. Ce monument à 70 ou 80 pieds de hauteur; sa forme est carrée et diminue un peu vers le haut. Chaque face a 7 ou 8 pieds à sa base; enfin il est terminé par un cône de 8 à 10 pieds.

-Le Temps dit que des bruits ont attribué aux Amis du peuple le projet de tuer le roi Louis-Philippe et son fils à la revue du 28. C'est à ce complot que l'on rattache l'arrestation de trente jeunes étudians.

La Bourse sera fermée les 27, 28 et 29 juillet, à l'occasion des anniversaires; nous ne donnerons point, en conséquence, de cours dans le prochain

numéro.

On a fait imprimer l'article du Moniteur du 23, sur les forts détachés, pour le distribuer aux gardes nationaux avant la revue de dimanche prochain. Les gardes nationaux ont reçu de leurs chefs l'invitation de ne crier que: Vive le Roi! et de repousser toute manifestation hostile. Il a été enjoint, d'après un ordre supérieur, aux employés de toutes les administrations, et à toutes les personnes `salariées sur les fonds du gouvernement ou de la ville, de se rendre exactement à la revue.

Un arrêt de la cour d'assises de l'Allier qui condamnoit à mort le nommé Boussac pour tentative d'incendie a été cassé, parce qu'il n'étoit pas suffisamment justifié que le public ait été admis dans la salle d'audience au moment où le jury a rendu sa déclaration et où le ministère public a fait ses réquisitions, ce qui constituoit une violation de l'art. 55 de la Charte.

- M. Magnan, libraire, ancien sous - officier dans la garde royale, étoit traduit le 25 juillet devant la cour d'assises, sous la prévention d'offenses envers Louis-Philippe, d'attaque contre ses droits, et d'excitation à la haine de son gouvernement, par la publication d'un ouvrage intitulé: Madame, duchesse de Berri. Il a été acquitté, sur la plaidoirie de M. Bouhier de l'Ecluse.

Le nommé Bezoni a été condamné par le tribunal correctionnel à quinze jours de prison pour faire métier de fournir aux gargotiers des barrières des chats préparés pour des gibelottes de lapin. On avoit saisi chez lui 15 chats morts et 150 peaux de chats. Il les achetoit aux chiffonniers et les vendoit

15 sous.

Le préfet de police a retiré, aux détenus politiques de Sainte-Pélagie, l'autorisation de recevoir leurs parens ou amis dans leurs chambres.

Sur une somme de 15,960 fr. de secours donnés par le ministre de l'instruction publique à l'Académie de Paris, il y a 600 fr. pour réparation à la mai-. son centrale des Frères des écoles chrétiennes.

Le préfet de l'Eure a suspendu de leurs fonctions pendant quinze jour MM. Anquetin, capitaine, et Dez, lieutenant de la garde nationale d'Ecouis', pour s'être rendus en habit de garde nationale à la procession de la Fête-Dieu, contrairement aux ordres de l'autorité municipale.

- Le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc a condamné MM. Villet-Collignon, imprimeur, à 3,000 fr. d'amende, et Villet-Petit, libraire, à 1,000 fr. d'amende, pour avoir imprimé et vendu, sans qu'il y ait de nom d'imprimeur, le discours du colonel Briqueville.

Un charivari a été donné au député ministériel, M. Roul, aussitôt son arrivée à Bordeaux, le 18 juillet.

- Un commencement de charivari ayant été donné à Tulle, à M. Bedoch, des poursuites sont entamées contre les personnes qui y ont pris part. On les accuse, cette fois, d'avoir outragé publiquement un député. Dans ce cas, l'affaire devient politique, et c'est le jury qui prononcera.

- La police a apposé les scellés sur le local où se réunissoit à Nîmes la Société de l'Epée. La réunion avoit pour objet des exercices d'escrime; mais on lui reproche d'avoir laissé chanter par des membres des couplets d'un sens équivoque.

— Le tribunal maritime de Brest a acquitté les officiers et marins du bâtiment espagnol capturé, le Ferdinand VII, qui étoient accusés de piraterie, et il a rejeté les réserves que sollicitoit le gouvernement. Quoique la décision ordonnât la mise en liberté de ces Espagnols, on les a retenus, on ne sait en veriu de quelle disposition.

[ocr errors]

- La Reine des Belges est accouchée d'un prince le 24 juillet, à quatre heures du matin. L'hôtel de l'ambassade belge à Paris a été illuminé le soir même, la nouvelle ayant été transmise par le télégraphe.

[ocr errors]

Lord Grey, de son propre mouvement, a annoncé, le 22 juillet, au marquis de Londonderry, qu'il ne s'opposoit plus à sa motion relative au blocus de Lisbonne par les bâtimens constitutionnels. Ce dernier a fait aussitôt de nouvelles questions sur l'authenticité de la déclaration de blocus, et témoigné combien il étoit étonnant que le gouvernement anglais se prêtât à la publier officiellement, après ses promesses de neutralité. Le ministre s'est borné à répondre que si les pièces qu'il communiquoit ne contenoient pas de renseignemens suffisans, il donneroit des explications à la chambre.

Le comte de Rudnor a présenté le 23 juillet, de la part de l'Union politique de Glasgow, une pétition tendant à révoquer l'acte de Charles II, en vertu duquel les évêques sont autorisés à siéger dans la chambre des lords. Les pétitionnaires motivoient cette demande sur les votes anti-libéraux émanés fréquemment du banc des évêques. Lord Aberdeen et l'évêque de Chichester ont soutenu qu'à raison de son inconvenance cette pétition ne devoit pas être reçue. Le chancelier,

[ocr errors]

lord Brougham, a prétendu que l'on devoit toujours admettre une pétition. Après quelques autres observations, la pétition de Glasgow a été retirée.

Le bill d'émancipation des juifs a été lu une troisième fois, et adopté à là chambre des communes, le 22 juillet, à la majorité de 89 contre 52.

[ocr errors]

Le choléra, qui exerce ses ravages en Portugal, et qui a reparu en Hollande et en Belgique, vient d'éclater de nouveau à Londres. A Toulon, on est dans l'appréhension, par suite de l'épidémie que la Melpomène a apportée de Lisbonne.

L'escadre anglaise de l'amiral Malcolm, après avoir paru au mouillage de Ténédos, a rejoint l'escadre française aux îles d'Ourlac, à l'entrée du golfe de Smyrne.

.

M. Benjamin Delessert, président de la Société pour la caisse d'épargnes, a fait le 4 de ce mois, dans une assemblée générale, un rapport sur les opérations de cette caisse pendant l'année 1832. Il a fait remarquer l'influence que les événemens politiques ont eue sur la caisse. Toutes les fois qu'il y avoit des émeutes, les versemens diminuoient, et les remboursemens augmentoient dans la même proportion. En 1831, les versemens qui, les années précédentes, étoient montés à plus de 6 millions par an, sont tombés à 2,400,000 fr., et les remboursemens, qui n'alloient jamais qu'à un million, ont excédé 3 millions. Les premiers mois de 1832 se sont ressentis de cette influence; mais à présent les versemens recomniencent à être plus abondans. En 1832, le nombre total des versemens a été de 82,927 fr., qui se sont élevés à 3,643,221 fr.

M. Delessert déplore l'habitude qu'ont les ouvriers de se reposer le lundi, et leur fait là-dessus un sermon qui ne les corrigera pas. Il se plaint des funestes effets de la paresse, des mauvaises habitudes et de la débauche.Qu'y a-t-on opposé ? dit-il. Quelques palliatifs, des aumônes, des Monts-de-Piété, des dépôts de mendicité, des prisons ou des hôpitaux... Des moyens plus simples se présentent; il faut créer des caisses d'épargnes. C'est très sérieusement que M. B. Delessert indique ce moyen comme un remède à tous nos maux. Comment ne pense-t-on pas davantage, dit-il, à multiplier partout une institution aussi simple qu'admirable? Il voudroit que l'on ouvrit partout des caisses d'épargnes; s'il y avoit des caisses d'épargnes, la société ne tarderoit pas à changer de face. Alors nous avons beaucoup à espérer; car, aux douze caisses d'épargnes qui existoient en 1831, on en a ajouté quatre nouvelles en 1832, Avignon, Mulhouse, Toulon et Orléans ; trois autres ont été autorisées récemment à Versailles, à Tours et à Saint-Etienne, et il est question d'en établir à Lunéville, à Boulogne, à Sedan, à Verdun, à Sau̟mur, à Angers, à Lorient, à Bar-sur-Seine, etc. Nous sommes donc en progrès, et, grâce aux caisses d'épargnes, nous touchons à un renouvellement favorable dans les mœurs.

Il faut être juste cependant; M. Delessert demande encore autre chose que le caisses d'épargnes. Il voudroit que l'on supprimát ou surveillát tout ce qui propage la fainéantise et les mauvaises mœurs, que l'on commençát par rẻpandre l'instruction et les idées morales et religieuses; mais comment répandre les idées religieuses quand on laisse déclamer chaque jour contre la religion et les prêtres, quand on les insulte dans les journaux, dans les livres, dans les spectacles, dans les caricatures? Tout est piége autour du peuple; on sème sur ses pas les moyens de corruption: on lui apprend à se moquer des préjugés. Les beaux-esprits, les riches capitalistes lui en donnent l'exemple : ils rient les premiers des pratiques de la religion, ils ont peur des jésuites et des missionnaires, ils veulent qu'on se défie des prêtres et qu'on les surveille avec soin. N'ont-ils pas bonne grâce, après cela, à se plaindre de l'oubli de la religion chez le peuple, et des mauvaises mœurs qui en sont la suite inévitable? C'est là une plaie que toutes les caisses d'épargnes du monde ne guériront pas.

Leçons d'une Mère à sa Fille, sur la Religion; par madame Caroline F., née J.(1).

Cet ouvrage est en deux parties: l'une, consacrée à l'histoire de l'ancien Testament; l'autre, consacrée à l'histoire du Sauveur, à l'établissement de son Eglise, à ses martyrs, à ses docteurs, à ses solitaires, etc. Chaque volume est partagé en vingt et quelques leçons, dont chacune a pour sujet quelque grand trait de l'histoire sainte, ou de l'histoire de l'Eglise. Les leçons sont moitié en vers, moitié en prose. L'auteur, qui paroît avoir beaucoup d'imagination, raconte avec grâce, et peint avec feu; elle entremêle les récits, les réflexions et les conseils : elle a cru même pouvoir y joindre quelques fictions. Divers traits de l'ancien Testament, l'histoire des Macchabées, celle des martyrs, etc., lui eu ont fourni le sujet.

(1) Deux vol. in-12. A Clermont, chez Thibaut-Landriot.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS. Bourse du 26 juillet 1833.

Trois pour 100, jouissance du 22 déc., ouvert à 77 fr. 35 c., et fermé à 77 fr. 45 c. Cinq pour 100, jouiss. du 22 mars, ouvert à 104 fr. 40 e., ct fermé à 104 fr. 40 c. Actions de la Banque.

[ocr errors]

.1736 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

MARDI 30 JUILLET 1833.

(No 2134.)

Sur l'établissement de Solesme.

On sait quel éclat a jeté, dans le xvII° siècle, la congrégation de Saint-Maur, établie il y a environ deux cents ans par des hommes zélés pour l'observance de la règle de saint Benoit. Elle mit la réforme dans beaucoup de monastères, et donna, dans les premiers temps surtout, de grands exemples de piété et de ferveur. On lui dut la restauration de plusieurs anciennes abbayes détruites par les guerres précédentes; elle releva des églises dégradées. Mais ce qui l'a le plus fait connoitre, c'est son zèle pour les bonnes études et pour les sciences ecclésiastiques. Elle fit beaucoup de recherches sur les temps anciens, donna des éditions soignées des Pères, éclaircit l'histoire du moyen âge, forma des bibliothèques choisies, rendit enfin des services signalés à l'érudition. Il n'est pas permis d'ignorer les noms et les travaux des Mabillon, des d'Achery, des Blampin, des Lami, des Martenne, des Monfaucon, des Sainte-Marthe, etc. On ne pouvoit donc qu'applaudir d'abord au projet de relever cette illustre congrégation de ses ruines, et c'étoit une heureuse pensée que de renouer cette chaine d'hommes pieux et savans. D'anciens bénédictins en formèrent le projet en 1814 et 1815; ils présentèrent au roi une requête dont nous fimes alors mention, et ils obtinrent en 1816 de se réunir à Senlis, et d'y présider à l'éducation des enfans soutenus par l'association paternelle des chevaliers de Saint-Louis. Un des plus zélés pour le rétablissement de la congrégation étoit dom Alphonse Marquet, ancien prieur de Pontlevoy, et supérieur, du collège du même lieu, homme qui, par son mérite, sa sagesse et son expérience, étoit trèspropre à faire réussir l'entreprise; mais il mourut à Senlis, le 12 octobre 1817, à l'âge de 75 ans, et cette perte fut fatale au projet. Les autres bénédictins étoient âgés ou inférieurs, d'autres avoient des emplois, soit dans le ministère, soit dans l'instruction. L'idée de rétablir la congrégation fut peu à peu abandonnée.

Il y a quelques mois, des journaux annoncèrent un nouveau

[merged small][ocr errors]
« PrécédentContinuer »