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»lefia, & ma famille étoit originaire d'Au>>fonie «.

Autre.

» Une Nymphe des Montagnes ravit le » Berger (Aftacide de Crete, & main» tenant Aftac de eft une Divinité. Il habite » fous les chênes du Mont Dicté. Nous » autres Pasteurs, nous ne chanterons plus » Daphnis, & nous aurons toujours à la » bouche les louanges d'Astacide, »

Autre.

>> Ci-gift le Maître de ce champ, encore petit enfant, égal à un Dieu. Les Nymphes » l'enleverent dans un tourbillon de deffous infortuné a fait élever à fon malheureux fils, un Mo»nument, tandis que c'étoit au fils à lui en faire conftruire un. >>

» les yeax de fon pere. Ce pere

Autre.

>> Cruel Pluton, vous avez enlevé fous » terre une jeune fille de cinq ans, qui fefoit » les délices de tout le monde; telle qu'une »rofe qui commence à s'épanouir au Prin»tems, qu'on cueille par la racine avant » qu'elle ait fait fon tems. Mais allons, quoique Alexandra, cette aimable enfant, ait

(1) Chevrier, qui a foin des Chevres,

» été chérie, ceffez vos gémiffemens & ne » répandez plus de larmes. Avec tant de graces » & de beauté, il étoit naturel qu'elle habitât

PEther avec les Dieux immortels. Ajoutez "foi à mes difcours; car ce n'est point la » mort, mais ce font les Naïades qui ont » enlevé l'autre jour cette belle enfant. Sa

Nourrice Hygée a élevé ce Monument à » fon cher nourriffon, pour en conserver la » mémoire. »

Ibid.

De crainte que la maladie ne lui fit perdre Ja beauté. ] Il y a dans le texte i'va u vinon, ne fentiret, comme l'a très-bien rendu Mr. Reiske. » Elle n'est morte si fubitement, que

de crainte qu'elle ne s'apperçût du deffein » qu'avoit fans doute fur elle Pluton. Mais, quand même elle s'en feroit apperçue, qu'auroit-elle pu oppofer à la volonté de ce Dieu ? Cela ne préfente aucun fens raisonnable; auffi j'ai mieux aimé fuivre dans ma Traduction, la correction de M. d'Or ville, qui lit va μn vooron.

Ibid.

Ainfi Bacchus enleva Ariadne à Théfée. ] Chariton s'accorde avec Diodore de Sicile,iv. 61. La plupart des autres Auteurs racontent que Bacchus eut pitié d'Ariadne, que Thé

fée avoit abandonnée. Suivant Catulle, fi Ariadne eft délaiffée par Théfée dans l'Ifle de Dia, Bacchus brûlant d'amour pour elle, la cherche, fans doute, dans l'intention de la lui enlever :

At parte ex alia florens volitabat lacchus, Cum thiafo Satyrorum, & Nyfigenis Silenis, Te quærens, Ariadna, tuoque incenfus

amore.

Catull. Epith. Thet. & Pel. Vers. 251.

Pag. 153.

Lorfque mon amour eft dans toute fa force & dans toute fa vivacité. ] J'ai tâché de rendre l'expreffion Grecque ἐν ἀκμῇ τῇ ἔρωτος, lor que mon amour eft à fon plus haut point, à fon dernier période. A fignifie proprement la pointe ou le tranchant d'un inftrument; métaphoriquement, le fommet, la hauteur, ou l'excellence d'une chofe. Kai di iraxísty Harps τύχης ἅμα ἀκμῆ τῆς δόξης μᾶλλον ἢ τὸ δέος daynay. Et en un inftant ils étoient délivrés, avec la gloire la plus relevée, des dangers plutôt que de la frayeur (1).

(1) Thucyd. Edit. de Duker. pag. 124, & pag.11, Ile. Vol. de l'Edit. de Glasgow. 179. 8 Vol. in-8°. Celui qui a donné à Oxford en 1746 in-8°. une Idition des Oraifons funebres, tirées de Thucydide,"

Euripide l'a employé pour la pointe de la flamme dans les Phéniciennes (1), Euripes anuas. On l'a enfuite appliqué à l'âge, quand il eft dans fa plus grande vigueur, axun to Bís, Tus йrixías; à la maladie, quand elle eft à fon plus haut période, &c. Ce mot fe prend encore en plufieurs autres fignifications qui reviennent à celles que nous venons de

voir.

Pag. 134.

Chereas paffe en Afrique. ] Chariton fait voir, comme l'a très-bien obfervé M. d'Orville, une très-grande connoiffance des lieux dont il parle. L'Afrique étoit en ce tems-là par rapport à la Sicile, ce qu'eft aujourd'hui la Grande-Bretagne par rapport à la France. Il fe fefoit un commerce continuel entre ces deux pays, & l'on paffoit tous les jours de l'un dans l'autre. Les Efclaves fugitifs & les Pirates Siciliens alloient chercher un afyle en Afrique.

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Platon & Lyfias n'a point entendu ce, paffage, comme fa Note & fon Index le font aflez voir. Il fait rapporter ἀκum avec τύχης au lieu que τύχης eft τάξι par ἀπηλλάγησαν & que te doens fe rapporte à axito

(1) Vers 1261 de l'Edit. de Valckenaer Franequera 1755. in-4°. & de celle de Barnes. Mais c'eft le 1271 de l'Edit, de Morell. Lond. 1748, deux Vol. in-89.

Pag. 136.

Et principalement d'eau. Cela eft jufte. Car dans les voyages de long cours, la provision d'eau manque toujours la premiere. Voici une Epigramme de l'Anthologie:

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Ce n'eft, ni une tempête, ni le coucher »des (1) Pléiades, qui ait fubmergé Nicopheme dans les flots de la Mer d'Afrique. » L'infortuné se voyant, hélas ! retenu au mi» lieu de fa navigation par un calme, éprou» va toutes les horreurs de la foif. Voilà l'ou» vrage des vents! Oh! que de maux n'éprouvent point ceux qui courent les Mers, foit » qu'ils foufflent, foit qu'ils ne foufflent >> point (2).

Ibid.

Mais admirez les deffeins de la Providence. ] Le texte eft manifeftement corrompu. MM. d'Orville & Reiske lifent où di au lieu de ro' dia Alors il faut interpréter, mais voyez la colere de la Providence, ce qui me paroît dur. J'aime mieux faire un léger changement, & lire

(1) Dans le Grec: des Aftres. Mais ces Aftrés font les Pléiades dont le coucher eft fort orageux.

(2). Dans le Grec : ~ μuxires, foit qu'ils ferment la bouche c. Il les repréfente comme des êtres animés.

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