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ART. 2 Dans le chenal situé entre la pointe du cap Blanc et le banc de la Bayadère, ainsi que dans les eaux de la baie du Lévrier, limitée par une ligne reliant l'extrémité du cap Blanc à la pointe dite de la Coquille (carte de détail A juxtaposée à la carte formant l'annexe 2 à la présente convention) les sujets espagnols continueront, comme par le passé, à exercer l'industrie de la pêche, concurremment avec les ressortissants français. Sur le rivage de ladite baie, les pêcheurs espagnols pourront se livrer à toutes les opérations accessoires de la même industrie, telles que séchage des filets,

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réparation des engins, préparation du poisson. Dans les mêmes limites, ils pourront élever des constructions légères et établir des campements provisoires, ces constructions et campements devant être enlevés par les pêcheurs espagnols toutes les fois qu'ils reprendront la haute mer, le tout à la condition expresse de ne porter atteinte, en aucun cas ni en aucun temps, aux propriétés publiques et privées.

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ART. 3. Le sel extrait des salines de la région d'Idjil et acheminé directement par terre sur les possessions espagnoles de la côte du Sahara, ne sera soumis à aucun droit d'exportation.

ART. 4 et 5. (Relatifs à la délimitation du Rio Mouni). ART. 6. Les droits et avantages découlant des articles 2, 3 et 5 de la présente convention étant stipulés à raison du caractère commun ou limitrophe des baies, embouchures, rivières et territoires sus-mentionnés, seront exclusivement réservés aux ressortissants des deux hautes parties contractantes et ne pourront en aucune façon être transmis ou concédés aux ressortissants d'autres nations.

ART. 7. Dans le cas où le gouvernement espagnol voudrait céder, à quelque titre que ce fut, en tout ou partie, les possessions qui lui sont reconnues par les articles 1 et 4 de la présente convention, ainsi que les îles Elobey et Tile Corisco voisines du littoral du Congo français, le gouvernement français jouira d'un droit de préférence dans des conditions semblables à celles qui seraient proposées audit gouvernement espagnol.

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ART. 8. Les frontières déterminées par la présente convention sont inscrites, sous les réserves formulées dans l'annexe no 1 à la présente convention, sur les cartes ci-jointes (annexes nos 2 et 3).

Les deux gouvernements s'engagent à déléguer dans le délai de quatre mois, à compter de la date de l'échange des ratifications, des commissaires qui seront chargés de tracer sur les lieux les lignes de démarcation entre les possessions françaises et espagnoles, en conformité et suivant l'esprit des dispositions de la présente convention.

Il est entendu entre les deux puissances contractantes qu'aucun changement ultérieur dans la position du thalweg des rivières Mouni et Outemboni n'affectera les droits de propriété sur les îles qui auront été attribuées à chacune des deux puissances par le procès-verbal des commissaires dùment approuvé par les deux gouvernements.

Акт. 9. Les deux puissances contractantes s'engagent réciproquement à traiter avec bienveillance les chefs qui, ayant eu des traités avec l'une d'elles, se trouveront, en vertu de la présente convention, passer sous la souveraineté de l'autre.

ART. 10.

La présente convention sera ratifiée et les ratifications en seront échangées à Paris dans le délai de six mois et plus tôt si faire se peut.

En foi de quoi, les soussignés ont dressé la présente convention qu'ils ont revêtue de leur cachet.

Fait à Paris, en double exemplaire, le 27 juin 1900.

ANNEXE N° I

Bien que le tracé des lignes de démarcation sur les cartes annexées à la présente convention (annexes no 2 et 3), soit supposé être généralement exact, il ne peut être considéré comme une représentation absolument correcte de ces lignes jusqu'à ce qu'il ait été confirmé par de nouveaux levés.

Il est donc convenu que les commissaires ou délégués locaux des deux pays qui seront chargés, par la suite, de délimiter tout ou partie des frontières sur le terrain, devront se baser sur la description des frontières telle qu'elle est formulée dans la convention. Il leur sera loisible, en même temps de modifier lesdites lignes de démarcation en vue de les déterminer avec une plus grande exactitude et de rectifier la position des lignes de partage des chemins ou rivières, ainsi ue des villes ou villages indiqués dans les cartes sus-mentionnées.

Les changements ou corrections proposés d'un commun accord par lesdits commissaires ou délégués seront soumis à l'approbation des gouvernements respectifs.

Dans ces conditions le ministre des Affaires étrangères ne fait plus d'objection aux mesures d'exécution projetées sur les territoires de la Mauritanie situés au-dessous du 21°20′ de latitude nord.

Un incident prouve à ce moment que les influences religieuses sur lesquelles M. Coppolani compte s'appuyer seront très efficaces. Une mission scientifique, dirigée par M. Paul Blanchet, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, et composée de MM. Dereims, docteur ès sciences, le lieutenant de cavalerie Jouinot-Gambetta, l'interprète Bou-el-Mogdad et d'une vingtaine de tirailleurs, est parvenue le 6 juin à Atar, capitale de l'Adrar; l'accueil est hostile; le lieutenant est blessé dans une reconnaissance; puis la mission est assiégée dans la maison qu'elle. occupe, les Européens sont faits prisonniers. Mais sur l'intervention du cheikh Saad Bou, leur libération est obtenue moyennant

rançon.

Cependant la signature du décret constituant la Mauritanie occidentale est retardée par de nouvelles enquêtes du ministère des Colonies et du gouverneur général de l'Afrique Occidentale qui se prononce pour la création à Saint-Louis d'un «< service spécial des affaires maures ayant pour objet d'inaugurer une politique d'action unique, pacifique et progressive, sur les populations maures et sahariennes ». La question ne sera reprise qu'en 1902 par une commission interministérielle du nord-ouest africain, convoquée par M. Waldeck-Rousseau, président du Conseil le projet de M. Coppolani en sortira limité à une expérience sur les territoires qui forment la Mauritanie actuelle.

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Ainsi, dès la fin de 1899, toute la frontière nord du Soudan français est en paix. On a même pu jeter des premiers coups de sonde vers le Nord, dans le désert, puisque au cours de la mission que nous venons de citer, MM. Coppolani et Robert Arnaud ont pu franchir les 250 kilomètres de steppe sans eau séparant Tombouctou d'Araouan et sont allés camper sous les murs de cette ville dont les habitants, suggestionnés par des marabouts,

leur interdisent l'entrée. L'année suivante, le lieutenant de spahis Pichon, atteint à son tour Araouan par Bou Djebiha et, premier Européen depuis Laing, Caillié et Lenz, visite la ville, y séjourne une semaine et rapporte de précieux renseignements et l'amorce de relations politiques.

C'est que les Soudanais de Tombouctou ont compris la nécessité d'une politique et d'une méthode sahariennes. «< A Tombouctou, écrit le colonel Klobb, nous ne sommes plus au Soudan des noirs, nous sommes en Algérie. » Et cette formule expressive sert de guide aux officiers de Tombouctou. Ils tentent d'organiser des méharistes et après l'essai infructueux d'un peloton de gardes-frontières en 1896, le lieutenant Rampont crée en 1897 un peloton de chameliers; en mai 1898 le lieutenant de Gail forme un peloton de méharistes qui participe à la reconnaissance des puits de la ligne Tombouctou-Tosaye et à plusieurs opérations de 1898-1899.

C'est l'amorce des efforts qui seront faits à partir de 1904 pour étendre jusqu'au désert la pacification française et pour assurer la jonction de l'Afrique Occidentale avec l'Algérie, que dès cette époque les officiers de Tombouctou et la mission Coppolani ont déjà envisagée.

Au moment même où s'affermit notre domination dans la boucle et sur la rive droite du Niger, de nouveaux efforts français sont poussés sur la rive gauche, au delà de Say, dans la direction du lac Tchad, où le poste de Dosso a été créé dans le pays Zaberma.·

Au moment du conflit franco-anglais le Comité de l'Afrique française avait projeté de faire reconnaitre la situation des sultanats situés entre Niger et Tchad, dont le capitaine Monteil avait jadis établi l'indépendance envers les Anglais et que ceux-ci réclamaient comme dépendances du Sokoto. Il confie cette mission, avec l'approbation du ministère des Colonies, au capitaine du génie Cazemajou, déjà connu par une reconnaissance opérée dans le Sud Algérien jusqu'aux portes de Rhadamès et qui est chargé en outre de faire la lumière sur les assertions d'un

ancien interprète militaire arabe nommé Djebari, lequel prétend avoir voyagé dans l'Adar (rive gauche du Niger) et y avoir appris l'existence de survivants de la mission Flatters. Cazemajou, s'il parvient au Tchad, devra tenter de poursuivre son voyage en reconnaissant le Kanem et le Ouadaï et en se renseignant sur les intentions du conquérant noir Rabah, venu du Nil et qui ravage à ce moment l'Afrique centrale.

Parvenu en octobre 1897 à Say, Cazemajou, accompagné de l'interprète Olive et de quelques tirailleurs, visite d'abord Argoungou, puis Sokoto où son passage, annoncé en Europe, soulève des protestations de la part des Anglais qui dénoncent << l'invasion du Sokoto par une troupe armée », l'oasis de Tahoua où il établit que jamais Djebari n'est allé dans l'Adar et que ses assertions sont entièrement fantaisistes, Konni, et il arrive le 11 avril à Zinder, la capitale du Demagherim. Il y trouve d'abord bon accueil, le sultan le reçoit, l'autorise à circuler, et Cazemajou réunit de précieux renseignements, dans son journal de route qui sera sauvé, notamment auprès d'un marchand, Mallam Yaro, qui est l'un des principaux commerçants faisant le commerce transsaharien avec la Tripolitaine. Voulant continuer sa route, Cazemajou obtient le 3 mai une audience du sultan, il s'y rend en compagnie de M. Olive, d'un sergent indigène et de quelques tirailleurs, laissant les autres tirailleurs à la garde de la maison où il a résidé. Il voit avec inquiétude un rassemblement de guerriers devant le tata du sultan, mais l'entrevue a lieu. En sortant, Cazemajou et M. Olive se rendent dans la maison d'un nommé Ahmed, loueur de chameaux. Quelques minutes après, une quarantaine d'hommes sortent du tata du sultan, envahissent la demeure d'Ahmed, se précipitent sur les deux Français, les entraînent à l'extérieur et les assomment à coups de matraque; les domestiques et les tirailleurs présents sont mis aux fers, ainsi que l'interprète Badié-Diara que des gens du sultan sont allés traitreusement appeler dans la demeure du capitaine.

Le sultan croit pouvoir mettre la main sur la petite troupe de la mission. Mais les tirailleurs du capitaine refusent ses propositions et menacent de prendre la ville si on ne leur rend pas

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